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  • Day 17

    Tanger

    November 16, 2023 in Morocco ⋅ 🌙 18 °C

    Le lendemain c'est levé 6h, on voulait longer la côte Espagnole pour arriver vers la pointe de Tarifa à la pleine basse/debut montante pour que les courants nous portent. Sauf que ce chemin est le plus risqué en terme de rencontre d'orques, on décide de passer au niveau de Gribraltar mais à peine on sort de la baie que nos instruments GPS indiquent qu'on va vers l'Est. On a du mal à comprendre mais on se rend compte que bien que le bateau avance bien, les courants sont tels qu'ils nous rabattent à l'Est et qu'en faisant la somme des deux directions, on est perdant. On fait un ou deux ronds dans l'eau, juste histoire de se faire une frayeur avec les ferry qui passent à tout allure à côté de nous dans la brume et on retourne longer la côte quelques temps. Au bout d'une heure ou deux on arrive au moment où les courants s'inverse et on assiste à un vrai petit spectacle de tourbillon - Olivier Metais serait ravi de voir ça - duent aux changements de directions des masses d'eau. Assez vite les courants nous portent et c'est direction le Maroc. La brume s'etant levé, on arrive assez facilement à naviguer entre les porte-conteneurs et autres pétroliers, on rejoint la côte Marocaine sans accrocs.

    On arrive vers 15h à Tanger, sans avoir aucune info de quel port rejoindre, sans canal radio du port... On entre donc dans une marina et l'ambiance est tres calme, des policiers et des douaniers nous regardent nous amarrer sur le ponton visiteur. Commence alors l'enfer administratif, on doit quelques fois attendre sur le bateau, ou attendre sur des sièges en plastique dans la douane. Parfois ils demandent de parler au capitaine, parfois ils s'adressent à tout le monde. Les procédures durent 2h, ils fouillent de maniere surfacique notre bateau, tamponnent nos passeports, nous prennent le drone et ca y est, on peut sejourner sur le territoire.

    Apres une bonne douche et des vêtements propres, on part tous sauf You à l'assaut de la ville apres avoir longé la baie. On se retrouve rapidement dans des rues assez touristiques bien que tres jolies, où ça vend maillot de foot ou petits souvenirs à mettre sur son frigo. Bien que je ne sois pas tres friant de ce genre d'ambiance généralement, celle ci est assez magique. J'ai l'impression d'être un enfant dans les rues commerçantes à l'approche de Noël. Le mélange entre les couleurs, les odeurs, le monde qu'il y a, le bruit que font les rues et mon léger mal de Terre fait que je suis subjugué par ce que je ressens. On se laisse porter par nos jambes et d'une rues tres touristiques on tombe sur un petit marché couvert où on ne passe pas à deux de larges. Les boutiques sont minuscules et parfois on dirait qu'elles ne vendent rien. À la sortie du marché on trouve de quoi tirerde l'argent, je me prends 300 dirams, l'équivalent de 30€ et je verrais bien où ça me mène. On poursuit la balade dans des rues assez semblables à celles Européennes bien que les vendeurs nous invitent souvent à rentrer de l'extérieur et la culture des fausses marques semble être monnaie courante. Après une ou deux heures, l'équipe crie famine, mais on a pas envie de manger dans le premier truc qu'on voit et d'etre déçu, alors on marche pour trouver. On tombe sur une place avec plusieurs terrasses et pas mal de monde, ça ressemble à un spot parfait. Ça l'est, je me prends un tajine poulet et frites avec deux brochettes (boeuf et poulet) sur le côté, j'en ai pour 4,2€. Tout le monde se regale en riant, cta fait beaucoup de bien de goûter du poulet après tout ce temps. À la caisse, on rencontre le premier marocain très accueillant, il nous parle de là d'où il vient, du prix de la vie et nous souhaite la bienvenue.

    Apres cela, l'équipe repart au bateau et je me retrouve solo avec Elou. On repart direction la vieille ville et on va se perdre dans ses rues étroites. À chaque croisement, quelqu'un nous souhaite la bienvenue et nous demande si on veut du hashish. On trouve un spot merveilleux, tout en haut de la medina, sur les rempart de la Kasbah, quelques locaux fument pépère.

    On se perd dans les ruelles sur le chemin du retour et on se fait arreter plusieurs fois pour nous souhaiter la bienvenue au maroc et pour nous indiquer notre chemin.
    Le lendemain, on a qu'une envie, emmener tout le monde à la médina et se perdre ensemble dans ses petites rues typiques, blanches et bleues, tout droit sortie d'un décor de film. Le soleil tape fort et on comprend rapidement le choix des ruelles serrées pour créer de l'ombre un peu de fraîcheur. Les copains sont ravis, on passe devant de belles boutiques et de petits artisans. L'ambiance est bizarrement un peu plus calme que la veille au soir, à 10h, tout le monde dort encore.
    Tout le monde, pas tout à fait. On voit une petite pancarte sur laquelle est écrit "Café baba, meilleur de la medina". On rentre et on tombe sur un café avec vue sur toute la medina et gorgé de soleil à cette heure là. On decouvre que le lieu à l'air assez connue, les Rolling Stones et la princesse Diana sont passés par là avant nous. Sur les murs trainent des articles sur son propriétaire, Baba, qui semble bien être une personne tres influente sur la culture de la fête et les rassemblements dans Tanger. Après avoir commander 6 thés, Gervais va voir Baba pour observer leurs confections quand celui ci lui propose de lui vendre du hash. Gervais et Paul se mettent sur le dossier et on se met à rouler 3j pour nous six, dans un café typique de la ville Blanche.
    Ce moment reste gravé comme un grand 10 sur l'echelle des joints partagés entre amis. La vue est magnifique, on surplombe toutes les terrasses avoisinantes, tous les toits avec leur antenne satellite d'une couleur différente. Les murs sont bleus délavés, les chaises en ont marre qu'on s'assoit dessus et le thé est délicieux. Le hash nous fait légèrement tourner la tête mais il est surtout extrêmement euphorisant et on se marre tous les six en profitant du moment.

    Dans la descente de la medina, les commerces se sont ouverts un à un et on tombe parfois sur des bijoutiers, parfois sur des tisseurs. Le quartier n'a plus rien à voir avec les rues commerçantes du premier soir, mais tout aussi vivant.

    Parfois la sérénité des rues est brusquée par un scooter ou une mobilette.

    On passera le reste de la journée à preparer un plan pour marchander de la manière la plus efficace possible des maillots de la ville de Tanger, avec comme chef pour ce plan Paul. On s'essaye à 2-3 marchandages pour des bijoux dans des boutiques typique et on se balade surtout dans toutes les rues sue compose le vieux Tanger.

    Apres s'etre divisés en plusieurs groupes, on se rejoint tous au Café Hafa, un autre café mythique qui donne sur la facade atlantique de Tanger, on deguste ici un autre thé en pensant à nos futures navigations sur l'ocean, qu'on voit pour la premiere fois du haut de cette terrasse.

    Le lendemain, chacun dépense ce qui lui reste de diram, on fera les comptes plus tard et on part pour notre grand objectif : 6 maillots de Tanger au prix le plus faible possible. On s'en tirera pour 8€ chacun dans une boutique où 4 vendeurs se sont relayés pour nous faire face, il fallait surement équilibrer les équipes. Paul ressort avec un goût amer parce qu'il les voulait à 7€/u, nous, on considère que cest déjà une belle victoire sur les 12€ annoncés au départ. Ceci dit, ça s'avérera être une sacrée defaite car les maillots (bien qu'en taille l ou xl) sont trop petits et nous serent tous un peu trop.
    Je finis l'apres midi dans les marchés plus pauvre de Tanger avec Paul, on découvre une halle aux poissons avec des centaines de variétés différentes et tout autant d'acheteurs. On fait le plein d'épices pour le bateau et on va se reboire un café chez Baba qui nous reconnait et qui prend des nouvelles.

    Baba qui prend des nouvelles est une belle représentation de ce qui me reste de Tanger apres coup, un peuple extrêmement acceuillant (surtout si on a quelques dirams à dépenser) malgré la barriere de la langue parfois compliqué. Une culture tout autre, surement un peu plus lente et un sacré dépaysement
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