Te Araroa 2022-2023

October 2022 - March 2023
Te Araroa (le long chemin) est un itinéraire de randonnée longue distance (thru-hike) en Nouvelle-Zélande, qui s'étend sur environ 3'000 kilomètres le long des deux îles principales du pays, de Cape Reinga à Bluff. Read more
  • 33footprints
  • 2countries
  • 146days
  • 560photos
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  • 3.0kkilometers
  • 2.4kkilometers
  • 301kilometers
  • 156kilometers
  • 44sea miles
  • 62kilometers
  • 20sea miles
  • Day 14

    J14, km 327, Whananaki

    October 28, 2022 in New Zealand ⋅ 🌬 20 °C

    Après un jour de repos bien mérité à Paihia, nous nous réveillons à l’aube pour un démarrage de journée un peu spécial car les premiers kilomètres du jour se font en kayak entre Paihia et Waikare. En effet, suite à des fermetures de forêts pour protéger les Kauri, le trail traverse un estuaire pour rejoindre une route 15km plus loin.

    Le départ se fait vers 6h du matin pour profiter de la marée haute, nous permettant ainsi d’arriver à destination au milieu des mangroves. C’était une traversée magnifique au lever du soleil avec une eau très calme. Quel bonheur d’avancer tout en reposant nos jambes 🙂.

    La suite du chemin que nous empruntons l’après-midi et durant les jours suivants comporte de nombreuses routes en gravier ou en asphalte sans grand intérêt, bordées de fermes et de vieilles carcasses de voitures abandonnées par-ci et par-là. Heureusement que la végétation qui borde les routes et les points de vue sur la côte nous offrent de beaux spectacles.

    Nous passerons d’ailleurs une nuit dans une ferme communautaire appelée « The Farm » où nous nous retrouvons avec plusieurs hikers et de nombreux chiens qui appartiennent aux différents résidents du lieu.

    Heureusement, une forêt reste encore accessible et nous avons le bonheur de suivre l’Helena Ridge Track, un chemin de crête au milieu d’une jungle luxuriante. Vu qu’il n’a pas plus ces derniers jours, nous gravissons cette crête les pieds secs et sans boue.

    C’est d’ailleurs ce jour là que nous dépassons la barre des 300 km, soit 10% de notre marche 😀.

    Nous arrivons finalement à Whananaki au bord de l’océan après avoir longé une route sur près de 20 km via une énième déviation à cause d’une forêt dont l’accès est bloqué.

    Voici les étapes réalisées depuis Paihia:
    - km 286 The Farm
    - km 311 Helena Ridge Track
    - km 327 Whananaki

    A bientôt pour la suite 😊
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  • Day 19

    J19, km 450, Mangawhai Heads

    November 2, 2022 in New Zealand ⋅ ⛅ 21 °C

    Depuis Whananaki, notre chemin serpente le long de la côte Est, passant sur des plages, des collines et des falaises rocheuses, et parcourant des mangroves et des estuaires. Nous aurons d’ailleurs traversé plusieurs de ces derniers, en devant planifier à l’avance sur la base des marées afin d’éviter de nous immerger - avec notre sac - complètement dans l’eau. On aura également pris nos premières navettes/bateaux pour les plus grands estuaires, tel que prévu dans le trail.
    Quelques forêts (jungle…), parfois boueuses, étaient également au rendez-vous. Autant dire que nos pieds ont rarement été secs ces derniers jours, comme depuis le début du périple.

    Un des passages marquants, et épuisant, aura été le franchissement du Bream Head Track, lors d’une première journée dépassant les 1’000 m de dénivelé: imaginez une petite montagne couverte de végétation très dense, où le chemin est couvert de racines et de boue, et où, classique néo-zélandais, le chemin monte tout droit, sans zigzags, avec des pentes insensées… Heureusement la vue sera une magnifique récompense!

    Les sections de route se font plus rares, pour notre grand bonheur. En outre, voir des centaines (sans exagérer) de possums écrasés ne nous manque pas particulièrement!

    La météo, toujours assez changeante, nous aura été favorable, avec surtout des températures qui deviennent clairement estivales. On en aura d’ailleurs profité pour nager dans l’océan! 😀

    Le seul jour vraiment maussade, nous l’aurons rapidement abrégé - surtout pour une question de marée et de franchissement d’estuaire - dans un camping désert, ou presque. Au vu des conditions météo, on se réjouissait de se prélasser dans l’habituelle salle commune de repos du camping. Dommage: un touriste allemand voyageant en voiture a estimé qu’il pouvait y élire domicile et dormir presque toute la journée sur le seul canapé… D’un autre côté ce camping aura été la preuve de la gentillesse des kiwis: la tenancière, absente à notre arrivée, nous aura mis de côté plusieurs pièces de 50 centimes pour s’assurer qu’on puisse profiter d’une bonne douche chaude. Sans compter qu’il aura été impossible de la rembourser! On peut douter qu’en Suisse ce genre d’attention soit fréquente. L’accueil des locaux ne cesse de nous émerveiller.

    Sinon dans la série des anecdotes improbables, on a croisé l’équipe nationale NZ féminine de rugby qui s’entraînait sur le terrain du petit village de Ngunguru avant d’aller disputer le soir même…les 1/4 de finales de la coupe du monde! 🙃

    Nous allons toujours très bien, fatigués par moment (en fait assez souvent…😆), mais heureux. Les cloques font partie du passé, et la tendinite du genou de Marc n’est bientôt plus qu’un mauvais souvenir.

    En termes « sociaux », notre groupe de départ s’est gentiment séparé au gré des envies et des besoins de jours de repos (nous en prenons un actuellement à Mangawhai Heads). Cela nous permet d’être un peu plus seuls et surtout de rencontrer de nouveaux hikers.

    Les jours prochains continueront de nous mener par la côte en direction d’Auckland, que nous devrions atteindre mercredi 09.11.

    Finalement, on profite de vous remercier pour vos pensées et vos messages via les différents canaux, ça nous touche et nous encourage beaucoup!

    Voici les étapes réalisées depuis Whananki:
    - km 353 Ngunguru
    - km 366 Pataua
    - km 393 Whangārei Heads
    - km 426 Waipu Cove
    - km 450 Mangawhai Heads
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  • Day 26

    J26, km 598, Auckland

    November 9, 2022 in New Zealand ⋅ ☁️ 20 °C

    Nous voici arrivés à Auckland, km ~600 du TA, soit 1/5 du trail 😀. Quelle émotion de retrouver la ville que nous avions quittée un peu moins d’un mois plus tôt. Cela paraît si loin et en même temps si proche…

    Mais pour y arriver, nous avons eu plusieurs grosses journées, tant en terme de durée que de distance. Lors du dernier post, nous étions à Mangawhai Heads où nous prenions un jour de repos très apprécié. Nous avons ensuite longé une nouvelle plage sur plusieurs kilomètres pour rejoindre Pakiri avant une journée de plus de 12h de marche à travers des forêts escarpées et boueuses. Après plus de 1’500m de dénivelé positif, nous sommes arrivés tardivement à un petit campement au Dome café, ancien café dorénavant fermé mais qui reste accessible aux hikers pour qu’ils puissent y planter leurs tentes et remplir leurs gourdes.

    Après cette journée éreintante, une nouvelle longue étape, bien que sur des chemins plus faciles, nous a permis de rejoindre Puhoi, où une chambre d’hôtel nous attendait. Le vrai luxe! Puhoi abrite un des plus vieux pub de NZ et de nombreuses personnes/motards s’y rendent le week-end pour y écouter de la musique et boire des bières. C’est donc dans cette ambiance très américaine que nous nous sommes repus d’une bonne pinte et d’un burger 😋.

    Pour rejoindre à nouveau la côte, nous avons démarré la journée suivante par une descente en kayak le long de la Puhoi River avant d’arriver dans l’estuaire de Wenderholm. On nous avait averti qu’il y aurait un “petit vent de face” dans l’estuaire, mais nous avons dû pagayer contre de grosses rafales et des vagues nous arrosant jusqu’à l’arrivée. La journée s’est terminée à Orewa après avoir longé la côte au pied des falaises.
    Un des hikers avec qui on marchait y a fait une méchante chute sur les rochers, perdant momentanément conscience et nous occasionnant une belle frayeur. Heureusement, une autre randonneuse secouriste de profession (!) nous a rejoint peu de temps après, et a pu s’assurer que le malheureux ne s’était rien cassé. Nous nous sommes ensuite répartis le poids de son sac à dos pour le reste de l’étape du jour. Au final, plus de peur que de mal: il ne gardera que quelques bleus en souvenir. Cela aura aussi été l’occasion d’un fou rire, lorsque Vincent racontera par la suite l’accident à d’autres hikers en mentionnant par erreur en anglais que le randonneur ayant chuté était “passed away” (décédé) au lieu de “passed out” (tombé dans les pommes)…!
    Plus sérieusement, cet événement aura aussi été un rappel qu’une chute est vite arrivée. On a d’ailleurs rencontré récemment un marcheur parti bien avant nous qui avait dû être héliporté depuis la dense Puketi Forest, à la suite d’une chute lui ayant disloqué l’épaule. Il a repris le trail après 2 semaines de repos 😬.

    Nous nous sommes ensuite approchés d’Auckland et le paysage est devenu de plus en plus urbain. Mais avant d’arriver dans la banlieue nord d’Auckland, nous avons dû encore traverser un estuaire dont l’eau arrive à la taille à marée basse! Nous avons donc porté nos sacs en dessus de nos têtes afin de rejoindre la rive opposée détrempés par l’eau de mer et par la pluie… Le chemin s’est ensuite poursuivi en bord de mer à travers les quartiers chics du nord d’Auckland, nous permettant d’observer les maisons cossues qui dominent l’océan. C’est finalement mouillés jusqu’aux os par la journée de pluie et avec 40km dans les jambes que nous sommes arrivés au camping de Takapuna. Et c’est toujours sous une pluie battante que nous avons dû monter la tente - heureusement, nous avons pu prendre une douche chaude pour nous réchauffer.

    Nous avons finalement rejoint le centre ville d’Auckland le lendemain où nous restons actuellement 3 nuits pour nous reposer et faire quelques achats. Un passage chez le coiffeur/barbier est également prévu au programme 😉.

    Voici les étapes réalisées depuis Mangawhai Heads:
    - km 476 Pakiri
    - km 502 Dome Café
    - km 529 Puhoi
    - km 548 Orewa
    - km 586 Takapuna
    - km 598 Auckland

    N. B. Les kilomètres mentionnés ci-dessus sont ceux du parcours officiel du Te Araroa sans prendre en considération les différents détours (forêts fermées, travaux, etc.). En réalité, nous avons à ce jour parcouru un total de 654 kilomètres (dont 22 km en kayak) selon les relevés GPS de la montre de Marc.
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  • Day 35

    J35, km 772, Hamilton

    November 18, 2022 in New Zealand ⋅ 🌧 19 °C

    C’est avec bonheur que nous sommes parvenus à Hamilton, après une section depuis Auckland qui, on ne va pas se mentir, n’était le plus souvent pas des plus passionnantes. La raison en est une part importante de « road walking » (marche sur route). Quelques belles surprises nous auront cependant permis de garder le sourire et de nous sentir toujours autant à notre place.

    Hamilton représente symboliquement le passage du 25% de notre marche. Autre symbole, en terme démographique, cette ville scinde le pays en deux: la moitié des habitants vivent au Nord de Hamilton, et ce en considérant les deux îles! De quoi s’attendre à une densité de population de plus en plus faible pour la suite de notre marche.

    La marche des derniers jours peut être résumée par :
    - Une traversée de la banlieue Sud d’Auckland en passant par les anciens volcans que sont le Mt Eden et le One Tree Hill. La première journée nous aura mené du centre de la ville jusqu’à l’aéroport, sur 34 km. Comme aucune possibilité de logement raisonnable n’était disponible, nous avons pris un Uber jusqu’à Takinini, 17 km plus loin sur le trail, où une trail angel nous a hébergé, avant de….refaire le chemin inverse en Uber le lendemain matin, pour nous assurer de ne pas sauter une partie du parcours. Partie de parcours faite de routes principalement…
    - Un itinéraire le long de zones suburbaines et industrielles de Manukau, Manurewa, et Papakura.
    - La traversée de zones de plus en plus rurales, et de beaucoup de pâturages à vaches ou moutons.
    - Une marche le long de la Waikato river, dans une zone riche en histoire ; d’âpres batailles entre les maoris et les anglais se sont déroulées dans cette région.
    - Le franchissement de l’Hakarimata range, une crête montagneuse suivie sur quelques kilomètres où, à nouveau, une forêt dense, boueuse, et torturée nous a offert une vision magique du combat pour l’accès à la lumière que se mènent les végétaux. On a également pu y voir un antique kauri de 1’000 ans. Malgré cet âge respectable, il n’est qu’à la moitié de son espérance de vie, si les hommes et le climat le lui permettent.
    - Une « balade du dimanche » le long de la Waikato river jusqu’à Hamilton.

    Après un début d’étape marqué par de longues journées de plus de 30 km, on a réduit notre allure ces derniers jours, notamment pour des questions de distance entre les lieux où dormir, de météo, mais en partie aussi pour reposer nos corps car nous ne ferons pas de « zero day » avant 5-6 jours supplémentaires.

    Trail angels
    Dans cette région relativement peuplée mais avec peu de sites pour camper, nous aurons profité d’une solution parfaite pour nous loger à plusieurs reprises: les trail angels. Il s’agit de personnes qui offrent un service ou, plus généralement, hébergent des randonneurs du TA chez eux. Les échanges avec elles et eux et leur l’hospitalité nous auront marqués:
    - Chez une famille Maori, où on plantera la tente dans le jardin, on nous donnera un accès complet à la maison après seulement quelques secondes de discussion. De plus, la famille ayant vraisemblablement des revenus modestes, il nous paraissait évident qu’une participation financière était attendue, ne serait-ce que pour le service (lavage du linge, douche,…). Et bien on aura dû insister à deux reprises pour laisser l’équivalent de 22.- pour deux…
    - Encore mieux, dans une famille (Brent et Suzanne) à Ramarama, où on recevra en plus un lit avec draps propres, barbercue complet et délicieux en famille le soir, un déjeuner le matin,… et en plus Brent nous déposera en voiture là où on avait quitté le trail! À nouveau, on aura presque dû insister pour laisser notre « koha », soit un don dans la culture kiwi. La foi régnant dans cette famille n’y est peut-être pas pour rien, mais leur générosité n’a pas de religion.
    - Bryan et Nola, deux personnes âgées de plus de 80 ans, sont sorties de leur maison et venues à notre rencontre alors qu’on marchait sous la pluie au bord de la route, pour nous proposer un café et des biscuits. On passera près d’une heure chez eux à en apprendre beaucoup sur leur vie et sur l’île du Sud qu’ils ont parcourue à plusieurs reprises.
    - Finalement nous aurons encore logé chez Kathy et sa famille, dans la banlieue de Hamilton, où on aura été tout autant choyés! Kathy est une collègue de notre amie Anna qui habite à Tauranga. Elle est venue nous chercher à Hamilton, nous a ouvert grand les portes de sa maison, et nous a nourris et hébergés avec une gentillesse sans nom! Un immense merci à elle!
    Ces rencontres sont évidemment aussi l’occasion d’avoir des discussions passionnantes sur la Nouvelle-Zélande comme sur moult autres sujets.

    Dans la série des anecdotes:
    - La pire nuit passée sur le trail peut être attribuée à notre arrêt à Mercer. On y aura monté notre tente sur la pelouse à côté d’un motel désaffecté, sur une aire d’autoroute, à 10 m d’une route (en plus de l’autoroute) fréquentée assidûment par des camions monstrueux, et près d’une gare ferroviaire. Le clou: une fête avec musique indienne se déroulera à 20 m de nous durant une bonne partie de la nuit.
    - En deuxième place de nuit…sonore, mentionnons celle passée également en bordure de route, lors d’une soirée sportive importante pour les locaux: la finale de la coupe du monde de Rugby féminin, qui se tenait à quelques kilomètres de là à Auckland avec 40’000 spectateurs. Et la NZ à remporté la coupe (les gagnantes sont les joueuses qu’on aura croisé dans un petit café à Ngunguru!), suivi plus tard dans la nuit d’une victoire importante en Europe de l’équipe de Samoa, dont de nombreux ressortissants peuplent la NZ. Autant dire que les klaxons et feux d’artifice nous auront accompagnés de 22:00 à 6:00!
    - On aura planté notre tente, à nouveau à côté d’un motel, à Ngaruawahia (on vous laisse imaginer la prononciation!), lors d’une journée orageuse où les précipitations intenses s’enchaînaient sans fin. Le jardin en question étant situé dans une cuvette, on aura eu fin nez de nous positionner au point le plus haut: plusieurs autres tentes se sont retrouvées en soirée inondées au milieu d’un petit lac après que l’évacuation des eaux soit saturée.
    - En approchant de Huntly, une sympathique Maori nous rattrapera en voiture pour nous avertir d’être prudents: la police a bouclé une partie du village à cause d’un homme armé… On passera à côté sans être inquiétés. Mais cet événement est révélateur d’un secteur où la pauvreté et la criminalité sont un peu plus élevés qu’ailleurs. Les kiwis que l’on rencontre nous répètent d’ailleurs inlassablement la même rengaine: faites attention, la sécurité n’est plus si bonne qu’elle ne l’était par le passé. On ne s’est en tout cas jamais sentis menacés à ce jour, et même les petits caïds de quartier nous offrent généralement des salutations souriantes!
    - Avant d’aller chez Kathy à Hamilton, on s’est rendus au Countdown local (l’équivalent kiwi de la Migros ou de la Coop), afin d’y effectuer notre réapprovisionnement, et d’y acheter une bouteille de vin rouge. Au moment de passer à la caisse, on exigera de nous deux, soit une carte d’identité NZ, soit un passeport original (pas une copie ou une photo!), afin de prouver qu’on est majeurs. Autant dire que nos grosses barbes ont été choquées par une telle requête!

    Voici les étapes réalisées depuis Auckland :
    - km 630 Auckland airport
    - km 664 Ramarama
    - km 695 Mercer
    - km 721 Rangiriri
    - km 737 / 732 (mise à jour des cartes) Huntly
    - km 751 Ngaruawahia
    - km 772 Hamilton
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  • Day 41

    J41, km 882, Te Kuiti

    November 24, 2022 in New Zealand ⋅ 🌬 16 °C

    Le parcours depuis Hamilton le long de routes rurales aura surtout été marqué par la traversée d’un bel arboretum, qui nous mènera après quelques kilomètres chez une famille de trail angels à Whatawhata - juste en face d’un domaine privé nommé… « Interlaken »! Pour une modique somme, on pourra y dormir dans une annexe construite exprès pour l’accueil des randonneurs. On aurait même pu prendre un jacuzzi dans leur jardin, mais comme ils étaient attablés juste devant à discuter avec leur voisine, ça nous aurait paru…un peu étrange!
    La petite journée du lendemain nous amènera rapidement jusqu’au camp de base du Pirongia, de quoi y faire une sieste et se reposer en vue de la grosse journée du lendemain.

    Une journée boueuse et épique
    Après une nuit orageuse, un réveil à 4:45, et un départ à 6:00, on entamera l’ascension du Pirongia, dont le sommet culmine à près de 1’000 m d’altitude, par un chemin facile et dans une ambiance magique au milieu d’une luxuriante forêt. Les oiseaux accompagneront nos pas, et la brume rendra l’atmosphère irréelle. Avec l’altitude, le vent se lèvera et deviendra tempétueux jusqu’au sommet. Des pluies intenses se mettront également à nous arroser copieusement. La cabane au sommet nous permettra de nous mettre à l’abri pour un repas de midi à 10:45… Comme attendu, sur la base des infos que nous avions, la partie ardue commencera avec la descente. Le chemin se fera tortueux au possible, et surtout boueux: on y rencontrera des « puits de boues » dans lesquels on s’enfoncera presque jusqu’aux cuisses, et entre lesquels des racines glissantes serpenteront. La descente durera 3h30 pour une distance de 4 km. On aura donc fait du 1.1 km/h… La sortie de forêt nous apportera un soulagement de courte durée: même si le tracé deviendra une route en gravier, les vents puissants et les pluies torrentielles nous glaceront et nous mouilleront même sous nos meilleures couches étanches. L’eau s’infiltrera jusque dans nos sacs pourtant bien protégés.

    On finira la journée avec bonheur chez Jo, une trail angel de la première heure qui exploite sa ferme seule, et nous cuisinera un repas délicieux fait à base de ses propres produits. Le déjeuner sera autant copieux avec des œufs de canards en bonus! On aura également de passionnantes discussions avec elle et avec Jean-Francois, un randonneur québécois autant sympathique qu’intéressant, sur la production de proximité / les circuits courts, et les contraintes administratives auxquelles une exploitation fermière est confrontée.

    La journée suivante, qui nous mènera à Waitomo, aura été marquée par des pluies à nouveau très abondantes, un orage monstrueux, et par une traversée de rivière…chanceuse. Effectivement, on aura franchi cette rivière en début d’orage, avec de l’eau jusqu’au genou, alors que des hikers passant plus tard nous raconteront avoir dû patienter 5 heures sur place afin que le niveau baisse.

    La dernière journée nous ayant mené à Te Kuiti, où nous passons actuellement un « zero day » (le premier jour sans marcher depuis Auckland), se fera à travers des pâturages mal balisés et inondés par les pluies, et de petits bush et forêts très glissants.

    Vous l’aurez compris, la pluie est particulièrement importante ces derniers jours. De nombreux glissements de terrains et inondations affectent de grandes zones de l’île du Nord. Ceci pourrait affecter nos plans: plusieurs sections de marche à venir sont (temporairement) fermées pour les raisons invoquées. Déjà demain, nous marcherons le long d’une rivière sur un chemin qui pourrait s’avérer impraticable. Qui vivra verra…

    Voici les étapes réalisées depuis Hamilton :
    - km 790 Whatawhata
    - km 810 Kaniwhaniwha
    - km 834 Te Rauamoa
    - km 868 Waitomo
    - km 882 Te Kuiti
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  • Day 47

    J47, km 1’042, Taumarunui

    November 30, 2022 in New Zealand ⋅ ☁️ 18 °C

    Depuis Te Kuiti nous avons passé plusieurs jours dans la nature, sans ravitaillement, le plus souvent sans réseau, et à dormir exclusivement sous tente, ce qui nous a fait grand bien!

    Au départ de Te Kuiti, nous avons tenté avec succès la journée de marche le long de la rivière Mangaokewa en crue, dont le niveau était cependant encore élevé et très proche du sentier. Cette journée nous aura mené sur des pentes glissantes mais belles et sauvages, sur un chemin peu entretenu.
    Le jour suivant nous avons parcouru des routes en gravier puis en dur jusqu’à Pureora, qui correspond au point de départ du Timber trail.

    Le Timber trail, que nous avons traversé en 2.5 jours, est un magnifique et facile sentier, avec d’impressionnants ponts suspendus, que beaucoup de personnes parcourent à VTT. Il serpente dans une forêt parfois encore primaire (non exploitée), et sinon en pleine repousse. Effectivement, cette grande forêt a été le théâtre de grandes coupes de bois dès le 19ème siècle, moyennant des petites lignes de train construites en milieu difficile (dénivelé, boue et forêt dense).

    Au niveau géologique les collines sont constituées d’ignimbrite recouverte par d’importantes couches de tuf volcanique, cette roche poreuse qui flotte dans l’eau. Ces formations sont issues des coulées pyroclastiques provenant des méga-éruptions ayant généré par effondrement le lac Taupo, le plus grand lac de Nouvelle-Zélande, situé 50 km à l’Est.

    On en apprendra également plus sur la faune: il faut savoir qu’avant l’arrivée des premiers maoris, puis surtout des premiers colons anglais, les seuls mammifères de Nouvelle-Zélande étaient deux espèces de chauve-souris. Les humains auront ensuite importé par mégarde, pour l’élevage, ou « parce qu’ils étaient nostalgiques de l’Angleterre » (!), un grand nombre d’espèces désormais considérées comme invasives car ravageuses (« pest » en anglais). C’est d’ailleurs un fait que leur présence a déjà engendré l’extinction de dizaines d’espèces d’oiseaux « non-volants ». Ainsi la gentillesse des néo-zélandais n’a d’équivalent en intensité que leur haine envers ces espèces, et en premier lieu les possums. Ici vous pouvez tomber sur une dame âgée souriante et bienveillante, qui vous expliquera avec aplomb que lorsqu’elle voit un possum sur la route, elle accélère pour ne pas le rater. Les autres ravageurs sont notamment les rats, les chats, les fouines, les lapins, les chèvres et les sangliers. Par conséquent ici les chasseurs sont vus en premier lieu comme de bénéfiques régulateurs, et n’ont pas cette image négative qu’ils peuvent avoir chez nous. A noter finalement que les pins sont aussi considérés comme néfastes car ils acidifient les sols. « Oh we hate them!! » entendra-t-on d’une gentille dame grimaçante.

    Après le Timber trail, nous avons rejoint Taumarunui, où nous passons deux jours de repos et surtout de ravitaillement et de planification. Les pluies diluviennes ont induites de nombreux glissements de terrain, dont un de 150 m de large, sur la « 42 traverse », le chemin devant nous mener jusqu’au Tongariro Crossing. Ce dernier est également fréquemment fermé ces jours - il a été récemment recouvert de neige. Puis la descente de rivière (Whanganui river) devant succéder à ces étapes est toujours impossible à cause d’une crue persistante. Donc nous étudions différents scénarios en échangeant avec les locaux et les autres hikers. Mais nous restons positifs et optimistes! En outre si le temps le permet on devrait bel et bien pouvoir traverser le Tongariro avec notre amie Anna dimanche prochain, ce dont on se réjouit beaucoup!

    Et pour être clair: malgré les aléas surtout de la météo, on est toujours complètement enchantés d’être ici, et le moral est toujours au beau fixe!

    Anecdotes:
    - Cette anecdote est un oubli du dernier post. Lorsque nous étions chez Jo la trail angel, nous avons eu la possibilité de nous cuisiner un déjeuner riche avec les produits de la ferme. C’est ainsi au matin que Jean-Francois, le randonneur québécois, s’est exclamé avec enthousiasme :
    • « Tiens, j’vais m’faire un œuf dans l’trou »
    • Nous: « ?!?!…pardon un quoi? »
    • « Vous connaissez pas? »
    • « Non… »
    • «  Tu découpes un trou dans un toast que tu poses dans une poêle, tu casses un œuf et le mets dans le trou du toast, et tu cuis le tout : un œuf dans le trou quoi! »
    On en apprend tous les jours, même dans notre propre langue! En tout cas ça nous aura bien fait rire.
    - Le Timber trail aura marqué le passage symbolique des 1’000 km! Nos chaussures commencent d’ailleurs à montrer des signes de faiblesse ayant nécessité un peu de couture… avec du fil dentaire. Et oui, passer une simple aiguille dans une semelle en caoutchouc n’est pas facile, mais pas impossible!
    - On a réalisé quelques grandes étapes ces derniers jours, dont 2x 42 km avec quelques détours réalisés.

    Voici les étapes réalisées depuis Te Kuiti :
    - km 902 Mangaokewa
    - km 940 Pureora
    - km 976 Piropiro
    - km 1’000 Camp #10
    - km 1’042 Taumarunui
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  • Day 53

    J53, km 1’164, National Park

    December 6, 2022 in New Zealand ⋅ ☁️ 18 °C

    Au départ du village de Taumarunui, nous n’aurons marché que quelques kilomètres afin d’atteindre le camp de base de la compagnie de location de canoës. Nous effectuerons préalablement des achats…massifs et « compliqués » au supermarché pour notre ravitaillement : 5 jours de marche + 6 jours de canoës. Heureusement on pourra laisser nos achats « pour la descente en canoë », qui se fera dès le 09.12, à la société de location. Le jour suivant nous marcherons jusqu’à Owhango puis devrons, faute d’alternative raisonnable au chemin de la « 42 traverse » (fermé pour cause de multiples glissements de terrain), prendre un bus puis faire de l’auto-stop pour atteindre le parc national du Tongariro. C’est la première fois que l’on passe une section (~40 km) du TA sans marcher. Nous nous rattraperons les jours suivants avec des excursions supplémentaires dans le parc du Tongariro.

    On vous évite les détails des différents trajets empruntés, on peut cependant résumer en précisant qu’on aura réalisé tout le parcours du Te Araroa dans le parc, et effectué deux excursions « hors TA » (Tama Lakes et Silica rapids).

    Nos journées de marche dans ce parc volcanique ont été simplement sublimes. Ce parc très connu - et touristique - abrite deux volcans actifs, le Ruapehu et le Tongariro. Ce dernier est un complexe de différents cratères, dont certains contiennent désormais des lacs de couleur émeraude, et du cône volcanique « Ngauruhoe ». Celui-ci est le fameux « Mt Doom » dans la trilogie de films du Seigneur des Anneaux. Les volcans auront été les lieux de tournage de plusieurs scènes. On visitera notamment la « Gollum’s pool » durant notre séjour.

    Le clou du spectacle aura été sans aucun doute la fameuse traversée « Tongariro crossing », qui offre les meilleures vues sur les cratères du Tongariro, passe sur le flanc du Ngauruhoe et près de fumerolles sulfureuses. Après un réveil sous tente à 4h30 par ~3 degrés (on a dormi à plus de 1’000 m d’altitude), on marchera quelques heures pour rejoindre, avec émotion et un immense plaisir, notre amie Anna qui effectuera la traversée avec nous! Cerise sur le gâteau, la journée aura été la plus ensoleillée que nous aurons vue depuis longtemps! Après cette sublime traversée on passera encore la soirée avec Anna au Skotel, l’hôtel à « l’altitude la plus élevée » de Nouvelle-Zélande, comme nous l’apprendra le réceptionniste. A 1 ‘150 msm, il n’a cependant pas de quoi rendre jaloux certains établissements valaisans!

    On aura donc passé de magnifiques moments en compagnie d’Anna qui nous déposera sur le trail le lendemain, non sans nous avoir donné préalablement les cartons de ravitaillement qu’on lui avait laissé. On aura ainsi pu, enfin, changer nos chaussures usées et déformées (après un total de 1’200 km selon la montre Garmin de Marc). L’occasion également de prendre nos nouvelles chaussettes ; merci encore Guillaume pour les fameuses Darn Tough!
    Donc un très grand merci à Anna pour sa présence et son soutien!

    Les deux jours prochains nous marcherons en direction de Whakahoro, où on démarrera le vendredi 09.12 une partie dont on se réjouit particulièrement: les 5-6 jours de descente sur rivière en canoë jusqu’à Whanganui.

    Voici les étapes réalisées depuis Taumarunui:
    - km 1’047 Taumarunui « canoe camp »
    - km 1’070 Owhango
    - km 1’109 Tongariro holiday park
    - km 1’134 Mangatepopo
    - km 1’143 Whakapapa
    - km 1’164 National Park village
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  • Day 61

    J61, Whanganui, km 1’373

    December 14, 2022 in New Zealand ⋅ ☁️ 21 °C

    Nous aurons transité depuis le parc national du Tongariro en passant sur des chemins assez faciles et agréables, et en nous arrêtant notamment pour planter notre tente dans le grand jardin de Sharon et Roger, avec une quinzaine d’autres hikers. Sharon est une trail angel d’une générosité et d’un amour sans limite pour « ses hikers ». Les premières filles à arriver au camp auront été réquisitionnées pour regarder avec elle un film de Noël dans le salon familial. On aura ensuite pu participer à la confection du repas (surtout Marc!) et boire du blanc! Le tout dans un appartement complètement surchargé de décorations de Noël kitsch à souhait. La soirée et le déjeuner auront été emplis de discussions et de bienveillance. On recevra finalement un gros câlin de sa part au départ. Merci Sharon, de prendre si soin de tes poussins marcheurs!

    Après une petite journée de marche, nous arriverons enfin à Whakahoro, point de départ de notre aventure en canoë. Une petite parenthèse de 170 km! La météo a été suffisamment bonne les jours précédents pour que le niveau de la rivière reste sous le seuil d’alerte, ce qui nous permettra de partir comme prévu le lendemain. Comme les départs avec la principale compagnie de location se font tous les deux jours, le nombre de TA hikers est assez élevé (plus d’une vingtaine), avec de surcroît des « non-randonneurs » qui réalisent cette descente indépendamment. Ceci n’enlèvera en rien la bonne humeur et la super ambiance, et ne nous empêchera pas de parcourir certains segments de rivière en étant seuls au monde pendant plusieurs heures.

    La rivière Whanganui prend sa source près du mythique volcan Tongariro, que nous avons parcouru récemment. Elle a la particularité d’être dotée par le gouvernement néo-zélandais d’une personnalité juridique, et peut être défendue par des avocats en tant que tel. Sa reconnaissance étatique en tant « qu’être vivant unique » est liée à l’importance qu’elle revêt pour les Maori, que ce soit en termes spirituels, historiques, ou culturels.
    Durant notre descente, nous aurons pu profiter de ses rives sauvages, de falaises couvertes de végétation donnant sur la forêt subtropicale la bordant. La plupart du temps un léger courant nous aidera à avancer, et quelques rapides parfois sportifs nous auront permis d’apprendre à dompter notre embarcation! On aura pu mettre en application la règle à la fois si simple et si importante pour les novices que nous sommes: « follow the V », soit « suivez le V » que la surface de la rivière forme à l’approche de rapides.
    Dans d’autres sections, notamment en arrivant près de l’océan, nous auront dû pagayer assez fort, en outre pour compenser un vent de face.

    Les nuitées se feront sous tente dans des camps avec aménagement minimal, avec chaque fois tout de même un petit couvert et des toilettes sèches. Le mythique camp de Flying Fox, relié à la civilisation par une tyrolienne par dessus la rivière, nous offrira même une douche bienvenue. Comme le canoë porte à la place de notre dos le poids de notre chargement, bien au sec dans des barils étanches, on aura également pu profiter de manger mieux, dont des légumes, et de boire un peu de vin qu’on aura transporté.

    Le rythme des journées aura été différent, nos jambes se seront bien reposées, et on aura adoré du début à la fin ce voyage dans le voyage, au fil de l’eau, sans réseau et sans autre sollicitation que les discussions avec nos amis marcheurs, et le champ des nombreux oiseaux.

    On aura eu l’occasion de rencontrer, parmi d’autres randonneurs, Tom Boerman, un hollandais qui a comme projet fou d’être le premier humain (connu) à traverser à pied tous les continents! A ce jour il a déjà parcouru en partie l’Europe, les États-Unis, l’Australie, etc., et a été interviewé par plusieurs TV dont ABC. Tom avait déjà marché l’entier du Te Araroa, mais a décidé de le refaire, puisque la première fois cela ne faisait pas encore partie de son projet…!! Voici son site internet (qui ne marche pas au moment de notre publication…) : http://www.iwalkaroundtheworld.com.

    On aura finalement parcouru le fleuve en 4 jours au lieu de 5, en doublant les deux courtes dernières étapes en une seule de 53 km. Ceci principalement pour des questions de timing avec la marée descendante à l’approche de Whanganui. A noter que les kilomètres officiels du TA sont calés sur une partie de section comprenant de la marche, fermée actuellement. On aura in fine effectué 173 km de canoë.

    La météo nous aura été vraiment bénéfique, avec des pluies surtout la nuit, qui se sont presque systématiquement arrêtées lors de notre réveil et nous épargneront sur presque l’entier du trajet!

    A notre arrivée à Whanganui, on dormira au Holiday Park (camping) où on se fera harceler par un gang de canards dont l’addiction aux chips leur fera nous pincer les pieds pour obtenir leur dose.

    Nous passons actuellement un jour de repos en ville dans un très joli et vieux Bed & Breakfast. Le climat est à présent clairement estival - au contraire de la Suisse selon les informations qu’on reçoit! - avec des températures en journée de 24-27 degrés, et des orages éclatant par moment.

    On se sent toujours autant ravis, heureux et privilégiés de pouvoir profiter d’un tel voyage. On pense fort à vous toutes et tous en cette période de fête qui approche. Ici, les sapins en plastiques couverts de fausse neige peinent à nous mettre dans l’ambiance.

    Les jours prochains, nous renfilerons nos chaussures, désormais équipées de semelles spéciales pour amoindrir quelques douleurs plantaires qui, pour nous deux, commençaient à devenir gênantes. Nous reprendrons donc notre marche en direction du Sud, avec en ligne de mire Palmerston North, les montagnes Tararua range (réputées difficiles), puis enfin Wellington, à l’extrémité Sud de l’île de Nord. Selon notre estimation nous devrions y parvenir le 30 ou le 31.12. Finir l’île du Nord en même temps que l’année 2022, tout un symbole!

    On vous embrasse fort, portez-vous bien.

    Voici les étapes réalisées depuis National Park:
    - km 1’191 Kaitieke war memorial
    - km 1’216 Whakahoro
    - km 1’245 John Coull (canoë)
    - km 1’275 Ngaporo (canoë)
    - km 1’314 Flying Fox (canoë)
    - km 1’368 Whanganui holiday park (canoë)
    - km 1’373 Whanganui
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  • Day 66

    J66, km 1’484, Palmerston North

    December 19, 2022 in New Zealand ⋅ ⛅ 22 °C

    La section de marche entre Whanganui et Palmerston North, où nous nous trouvons actuellement, aura surtout été marquée par nos retrouvailles avec la mer de Tasmanie, le long d’une plage sublime de sable noir jonchée de troncs. Les courants marins y font s’échouer de nombreux arbres morts et fragments de bois rejetés par la rivière Whanganui. Le décor était sublime, avec un ciel nuageux, les embruns de l’océan, le sable noir et les morceaux de bois flottés, donnant une atmosphère sombre mais grandiose. La vidéo produite a d’ailleurs volontairement une ambiance un peu dramatique - pour ne pas dire sinistre - qui, on vous rassure, correspond au décor mais ne traduit pas notre état d’esprit! 😄
    Sur cette plage on aura bien pensé à Alice : tu aurais pu venir ici avec un semi-remorque faire un stock de bois flotté pour tes trombines!

    En dehors de la plage, nous aurons surtout marché sur ce bon vieux revêtement bitumineux, avec au moins un traffic peu dense la plupart du temps. Pour vous donner une idée, sur les derniers 115 km parcourus, seuls 30 se sont faits hors route… Heureusement, de telles portions de route devraient devenir rares sur le solde de l’île du Nord, puis surtout sur l’île du Sud.
    Les deux grosses sections de marche sur route en zone rurale auront été marquées par un certain contraste météorologique: le premier jour, le bitume, chauffé sous le violent soleil néo-zélandais, fondra et viendra se coller sous nos semelles, alors que le deuxième jour, la pluie constante nous détrempera jusque sous nous couches étanches…

    Deux belles rencontres viendront rompre la monotonie du bitume : une dame âgée nous offrira de magnifiques et délicieux avocats fraîchement cueillis dans son jardin (oui ici les avocats poussent facilement!), et Shane et sa famille maori nous accueilleront spontanément chez eux pour un café/thé/fruits lors d’une averse abondante. En plus de discussions passionnantes sur la culture maori, on se fera proposer une douche! Difficile chez nous d’imaginer se faire accueillir pareillement, nous deux parfaits inconnus détrempés et…odorants, et se faire proposer un accueil si royal! Ici, on l’aura compris, c’est chose commune.

    On aura encore appris sur cette section à se méfier de l’extrême prudence que peuvent comporter certains témoignages concernant le trail : selon plusieurs sources, nous allions devoir traverser une rivière avec un fort courant (surtout après les pluies des derniers jours), juste à l’embouchure avec l’océan, et qui donc ne pouvait être franchie qu’à l’heure de la marée basse. Pour une question de timing on arrivera près de 3h avant cette marée basse, prêts à attendre, mais on constatera rapidement que le ruisseau n’a qu’un courant très modéré et que le niveau nous arrive au maximum à mi-cuisses…

    Les prochains jours nous nous attaquerons au Tararua Range, dont la crête est fréquemment balayée par des vents si forts qu’ils vous obligent à rebrousser chemin. On croise donc les doigts pour que le temps, toujours annoncé comme médiocre, s’améliore. On passera donc noël dans les montagnes, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
    On vous embrasse fort on vous souhaite un joyeux Noël!

    Voici les étapes réalisées depuis Whanganui :
    - km 1’407 Koitiata
    - km 1’440 Bulls
    - km 1’475 Palmerston North
    - km 1’484 Palmerston North
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  • Day 73

    J73, km 1’623, Waikanae

    December 26, 2022 in New Zealand ⋅ ☀️ 24 °C

    Après Palmerston North, les derniers jours nous auront vu affronter les fameuses et parfois redoutées Tararua Ranges, qui constituent de réputation une des sections les plus ardues du Te Araroa. Il s’agit d’une chaîne montagneuse dont l’altitude maximale, relativement faible pour les suisses que nous sommes (on sera monté au plus haut à 1’462 msm), ne doit pas nous tromper : il s’agit d’un milieu hostile et quasi-alpin. Les difficultés que l’on peut y rencontrer tiennent à une météo qui peut changer très rapidement, et en particulier aux vents forts et aux fréquentes précipitations. Une bonne partie du chemin se faisant sur une crête tres exposée et parfois vertigineuse, les conditions auront fait rebrousser chemin à plusieurs de nos amis hikers partis les jours précédents.
    Nous aurons donc, à nouveau, été très chanceux puisque nous avons pu effectuer tout le parcours prévu. Le temps était certes souvent brumeux mais, notamment dans des forêts d’arbres recouverts de mousse, cela nous aura offert une ambiance magique. Ajoutez par moment la bande originale du Seigneur des Anneaux dans les oreilles, et le voyage devient fantastique!

    Nous aurons donc pu goûter aux difficultés du chemin et pouvons comprendre sa réputation : en permanence nous monterons ou descendrons (jusqu’à +1’600 m de dénivelé total par jour), parfois sur des pentes importantes, un tracé souvent boueux, avec de nombreuses racines glissantes, de la végétation dense (bush) recouvrant un étroit chemin creusé, des pierres instables, etc. Marc aura notamment fait une belle chute occasionnant plus de peur que de mal. Il en gardera un gros hématome sur la hanche et de belles éraflures. Une des conséquences de ces conditions: les distances parcourues par jour auront été parmi nos plus courtes, et pourtant nous arriverons fréquemment éreintés aux cabanes en fin de journées!

    Une autre difficulté était la nécessité de porter un stock de 8 jours de nourriture au départ de Palmerston North (7 + 1 jour de réserve). Autant vous dire que le poids de nos sacs était, en tout cas au début, vraiment pénible. Il faut dire que notre obsession à emporter du fromage, des sauces, des pommes, du pesto et du miel, n’a pas amélioré la situation! Au moins nous aurons pu profiter d’un peu de diversité dans nos plats.

    Comme il était impossible de planter la tente une fois les hauteurs atteintes (pas d’emplacement plat ou sans végétation), nous passerons nos nuits au sein même des Tararua dans de petites cabanes sommaires: pas d’électricité ni de gaz évidemment, un peu d’eau provenant de la récupération d’eau de pluie en toiture (trop peu pour nettoyer nos chaussures et nos jambes boueuses), et de simples “bunk beds”. Nous passerons par exemple la veille de Noël à la Nichols hut, prévue pour accueillir 6 personnes. Au final nous y serons 12! On se tassera sur les deux étages de lits. Deux personnes dormiront au sol. On aura bien ri et l’ambiance aura été extraordinaire! En bonus on passera une nuit excellente! En tout cas bien meilleure que la nuit précédente dans une cabane pourtant plus spacieuse, où un randonneur pas très malin et gigotant toute la nuit dormira sur son matelas gonflable extrêmement bruyant….(alors que des matelas étaient déjà en place).

    En sortant des Tararua, en plus d’être accueillis par un temps radieux, on campera au bord d’une magnifique rivière qui nous permettra de nous baigner et de dissoudre une partie de notre sueur. Le lendemain, après une ultime petite ascension, nous verrons pour la première fois, au loin, l’île du Sud!!

    Nous conclurons en réalisant des appels vidéos à nos familles lors de leurs repas de Noël. Que d’émotion et de contraste, alors qu’ici l’été s’est clairement installé! Ces appels nous auront permis de partager un peu de l’esprit de Noël.

    Au retour dans la civilisation, on atterrira finalement dans un motel comme on en a déjà fréquenté plusieurs: il s’agit d’archétypes comme on en voit dans les films américains, avec la place de parc en face de chaque chambre.

    Ces derniers jours, on aura passé passablement de temps avec d’autres hikers, parfois même la journée en marchant. On aura fait mieux connaissance avec notamment Jo, une kiwi extravertie, ouverte, et fondamentalement sympathique, qui nous en apprendra plus sur l’histoire du pays et les liens avec les maoris. On croisera aussi beaucoup de marcheurs qu’on avait déjà vu précédemment, et d’autres avec qui on fera connaissance. On parle dans ces longues randonnées de “Tramily” pour “trail family” (la famille du trail). Il s’agit des personnes que l’on côtoie durant notre marche. Certains se rencontrent et ne se quittent plus durant tout le trail, mais la plupart, comme nous, rencontrent et marchent en parallèle de plusieurs personnes qu’ils croisent et recroisent au hasard des étapes que chacune et chacun choisira de faire. C’est souvent avec émotion qu’on revoit certaines personnes que l’on n’a pas revues parfois depuis des semaines. L’aventure humaine est centrale dans une randonnée de longue distance comme le Te Araroa. Et il est possible que l’on se remémore, à futur, davantage des gens que des paysages.

    En résumé, par leur beauté brute, leur accès compliqué et les chemins étriqués, nous avons adoré traverser les Tararua. Le côté sauvage et isolé de ces montagnes, et les dénivelés, nous ont permis d’avoir un aperçu de ce que sera l’île du Sud, que l’on se réjouit d’atteindre!

    Mentionnons encore que l’entrée des Tararua aura été l’occasion de franchir le cap symbolique des 1’500 km, soit la moitié du trail! Le temps et les distances passent si vite!

    Les prochains jours nous marcherons le long de la côte pour atteindre, enfin, Wellington. Notre plan initial devrait se concrétiser: nous marcherons le dernier jour de l’an sur les derniers kilomètres de l’île du Nord.

    Voici les étapes réalisées depuis Palmerston North :
    - km 1’515 Moturimu whare
    - km 1’529 Tokomaru shelter
    - km 1’547 Makahika outdoor centre
    - km 1’566 Te Matawai hut
    - km 1’579 Nichols hut
    - km 1’597 Ōtaki Forks
    - km 1’623 Waikanae
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