Le Myanmar tatoué sur le cœur
June 15, 2018 in Myanmar
Aujourd'hui s'est terminé notre séjour au Myanmar. Après 28 magnifiques jours à découvrir ce pays qui a tant à offrir, nous avons quitté Mandalay avec le cœur lourd.
Nous avions réfléchi longuement avant de prendre la décision de venir au Myanmar. Avec les atrocités perpétrées à l'égard de la population rohingya et l'inertie du gouvernement à se positionner et intervenir en lien avec cette situation plus qu'inquiétante, nous nous sommes profondément questionnés sur les implications d'une visite et l'effet que nous pouvions avoir en tant que touristes.
Nous avons fait plusieurs recherches et lu nombre d'articles d'opinions sur le sujet. Toujours, la même question nous trottait dans la tête :
« Est-ce que visiter le pays pendant que des milliers de personnes sont tuées par des militaires sous prétexte qu'elles ne pratiquent pas la bonne religion, ce n'est pas encourager un gouvernement qui ne fait rien pour arrêter le problème, voire participer au financement des activités militaires qui sont à l'origine de ce que des organisations internationales ont qualifié de nettoyage ethnique? »
Une grosse question.
Nous en avons déjà parlé : pour nous, il est très important de faire des efforts pour voyager de la façon la plus responsable possible, sur le plan environnemental, mais aussi éthique. Est-ce qu'aller au Myanmar dans les circonstances actuelles, nous permettrait de continuer sur la bonne voie?
Après mûre réflexion, nous avons décidé de croire que oui.
À la base du tourisme responsable se trouve un principe fondamental : avoir un impact positif sur les populations locales en leur témoignant intérêt, respect, politesse et attentions ainsi qu'en contribuant de façon durable à leur développement économique.
L'industrie du tourisme est encore à ses balbutiements au Myanmar, le pays ayant été sous l'emprise d'un régime militaire pendant très longtemps. Depuis la levée des sanctions internationales contre le pays en 2010, le nombre annuel de visiteurs augmente tranquillement et de plus en plus de familles birmanes dépendent du tourisme pour vivre.
Or, depuis le début de la crise rohingya en 2016, le tourisme aurait considérablement chuté, laissant plusieurs familles sans source de revenus.
Visiter le pays au moment où les choses ne vont pas comme elles le devraient nous semblait donc comme une façon d'aider les populations locales qui n’ont rien à voir avec le conflit et qui ont désespérément besoin de ressources pour soutenir leur développement.
Nous avons donc redoublé d'efforts pour encourager les petits entrepreneurs locaux, visiter des villes qui sont peu ou pas fréquentées par les touristes et faire l'utilisation la plus responsable possible de notre argent.
Nous avons aussi pris le temps de jaser avec les gens que nous croisions pour échanger avec eux, comprendre leur point de vue et, quand c'était possible et approprié, aborder les questions de religion, de tolérance et de politique.
Notre séjour au Myanmar n'en a été qu'embelli. À travers ces efforts, nous avons découvert un peuple généreux et bon. Un peuple curieux et ouvert qui a soif de savoir ce qui se passe à l'extérieur de ses frontières et d'en apprendre sur d'autres façons de faire. Des gens toujours souriants qui veulent vous faire goûter au meilleur de leur culture et de leur pays.
Nulle part ailleurs nous sommes nous sentis aussi accueillis et les bienvenus qu'ici. Nulle part ailleurs nous a-t-il été aussi difficile de partir...
Nous avons le Myanmar de tatoué sur le cœur et souhaitons vivement que le pays retrouve rapidement le chemin de la paix.
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Pour mieux comprendre la crise des Rohingya :
- https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/20…
- https://www.bbc.com/news/world-asia-41566561
Pour en lire des articles qui nous ont influencés positivement dans notre décision de visiter le Myanmar :
- https://www.telegraph.co.uk/travel/destinations…
- http://www.abc.net.au/news/2017-11-20/should-to…Read more