• Aline en roue libre
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Mar 2019 – Sep 2025

Nepal-Japon à vélo

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  • Bienvenue au(x) village(s) des curieux

    April 15, 2019 in Nepal ⋅ ☀️ 30 °C

    Voilà 2 nuits que je campe. Cela m'a fait découvrir que la curiosité des Népalais n'a pas de limites...

    Le premier soir, cherchant un endroit où poser ma tente, je bifurque depuis l'autoroute vers une petite route (piste). J'ai beau rouler, il y a des bicoques partout. C'est rural mais densément habité. Voyant un petit chemin qui part dans les champs, je m'apprête à tourner. Mais face au regard perplexe de femmes assises là, je préfère, par politesse, les saluer et vérifier si ça ne gêne pas que j'aille dormir par là. Erreur !
    C'est finalement un gars qui me dit de poser ma tente pas loin, mais je suis repérée... Toutes ces femmes, leurs enfants, leurs maris, en fait, tous les gens du coin débarquent peu à peu alors que j'installe ma tente. Je reste un moment, essayant de communiquer, mais personne ne parle anglais, moi toujours pas plus de 5 mots de népalais, 15 ou 20 d'hindi... Fatiguée et gênée face à ces regards fixés sur moi mais sans échanges, je finis par expliquer (même s'il n'est que 17h30, mais comment trouver du repos autrement?) que je vais dormir et lance un bye bye, avant de me calfeutrer dans ma tente. Chaleur terrible, j'étouffe.
    Mais j'entends qu'il y a toujours du monde et n'ai plus envie de ressortir pour être le clou (clown?) du spectacle... Rien n'y fait, les heures passent mais beaucoup restent là, débattent de mon cas... Je saisis au vol les mots "eau", "légumes","shower" et suppose qu'ils débattent de savoir ce qu'il convient de faire pour m'aider. C'est gentil, mais résultat j'aurai eu droit à une assemblée muette face à moi, bruyante le reste du temps et au final pas tres "helpful". Un gars (avec une petite bedaine moulée dans un marcel "Snoopy" et de belles dents du bonheur) m'a juste demandé si j'aimais le coca, j'ai dit oui, il m'a alors ramené... du Redbull (?).

    Le reste de la soirée/ nuit : le conciliabule (notamment des femmes) se poursuit, puis c'est une techno indienne qui prend le relais toute la nuit (en lien avec la nouvelle année sans doute). Dès 4h30 le manège recommence, des gens viennent et parlent fort juste à côté de ma tente... Le matin, je ne suis jamais préparée aussi vite pour tenter d'échapper à cette attention oppressante. C'est raté.. Dès que je sors, du monde attend déjà. Je prends mon petit dej devant une quarantaine de personnes, qui commentent tous mes faits et gestes. Je sors mon réchaud : "Oh ! Gas !", mon porridge : "Oh ! Indian breakfast!", mon eau : "Pani, pani", mes allumettes humides ne marchent pas, alors un bruissement excité parcourt l'assemblée : "Lighter, lighter!". Mais personne ne bouge pour intervenir. Je fais un tour à une échoppe et reviens avec un briquet. Tout le monde me suit des yeux, attendant avec excitation l'épisode suivant... Hilarité générale lorsque je me brosse les dents. Soupir... Même si je suis de meilleure humeur le matin et qu'il y pas de mauvaise intention à leur attention, c’est fatiguant...
    Un jeune homme qui parlait anglais et à qui j'explique la difficulté me dit "but it's because they have never seen this. They are full of respect !" Hum... les enfants qui s'amusaient à secouer ma tente alors que j'étais dedans étaient-ils vraiment "full of respect"?!
    Au moment de partir, une petite fille me dit, très enthousiaste, "Come back anytime!" Elle ne se rend pas compte que pour moi c'était dur...
    Je pense que le concept de voyage en solitaire n'est pas compréhensible par les Népalais des villages, qui vivent en communauté et apparemment jamais seuls et dans le calme.

    Le second soir, je prends mes précautions en choisissant un endroit vraiment paumé, près d'une rivière. Et en ciblant une seule maison pas loin. (C'est New year's Eve pour de bon, pas envie de me faire emmerder par des gens éméchés). J'ai quand même eu le droit à une bande de jeunes étudiants de la madrasa, plantés à 1 m, pendant que je cuisinais. Moins patiente et les trouvant moins sympathiques, j'ai davantage osé les chasser... (Cela m'a pris 15/30 min, ils restaient accrochés, prenant des photos, faisaient mine de partir, pour revenir par un autre côté !). Je n'ai plus eu comme spectatrice qu'une petite fille, à la fois curieuse et timide. Chaque fois que je lui demandais son nom elle reculait de quelques mètres, puis revenait. Elle a finit par me le dire ! Isenke :)
    Des 4h30, la famille était active (et bruyante). Toutes les générations vivant là, j'ai été réveillée par des sortes d'étouffements/ crachats du grand père. Mais je ne peux pas me plaindre, alors que c'est moi qui m'installe près de chez eux !

    Entre ces nuits épiques, je suis la plate et droite "Highway 1" et roule mes 60 à 80 km par jour. C'est monotone, il fait très chaud et je commence à être malade. Du coup le soir ce sera repos à l'hôtel, indispensable après 2 nuits courtes et sans douche.
    Les paysages sont les mêmes depuis que je suis descendue des montagnes : champs de blés, orge, rizières. Passage à travers de nombreuses villes sans trop d'âme ni d'intérêt. Traversées par la highway, elles offrent parfois un "bazar central" pour les plus importantes. Beaucoup de déchets, de poussière. Entre ces villes, des villages sommaires (des toit en ossature bambou, des murs avec de la bouse de vache, comme en Inde). De temps en temps, un petit temple. Depuis 2 jours je vois plus de mosquées et ressens l'influence indienne : le dhal bhat est devenu "puri", on trouve des "indian sweets" et les gens n'ont pas l'air surpris par mes quelques mots d'hindi. L'appel à la prière "Allahou Akbar" s'est ajouté aux bruits de mes nuits.
    Hum... ai-je le droit de dire que je ressens aussi cette influence par les épisodes surréalistement absurdes qui me rappellent ma vie passée là-bas? Le gars qui a affiché "hôtel" sur sa devanture mais qui ouvre de grands yeux quand tu lui demandes une chambre : "No, not possible". Les gens qui te disent que c'est impossible de trouver du papier toilette dans la ville, tu vas dans la boutique à coté et.. tu en trouves. D'autres à qui tu montres ta carte postale timbrée en demandant s'il y a un "post office", et qui te tournent le dos en rigolant car ils ne comprennent pas... Un restau qui te dit qu'il a du fresh fruit juice et qui te ramène... encore du Redbull (?). Un autre à qui tu demandes s'ils ont des glaces, qui te dit oui. 5 min après, c'est non. Haha. Crazy Nepal, pas que Crazy India.

    Choquée de voir que le Lonely planet ne mentionnait aucune des villes que j'allais traverser, et pensant que j'allais découvrir des pépites insoupçonnées, je me suis en fait... ralliée à leur opinion. Le long de cette highway et à l'est du Népal (en dehors des montagnes plus au Nord), il n'y a pas grand chose à voir . Mais après l'hôtel à Inaruwa, il ne me restera plus que 105 km avant la frontière. J'en ai fait plus de 350 ! Il faut juste que je vérifie si elle est ouverte, elle était apparemment fermée pendant les élections en Inde.
    (https://edition.cnn.com/videos/world/2019/04/12…)
    Le seul contact "warm showers" (sorte de couchsurfing pour les voyageurs à vélo) de l'est du Népal ne m'a pas répondu mais j'ai rencontré dans un petit restaurant un Népalais qui parle très bien anglais, marié à une ukrainienne, et qui m'a invité dans sa ferme en Inde, juste de l'autre côté de la frontière... A suivre.
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  • Franchir les "collines" du Népal...

    April 13, 2019 in Nepal ⋅ ⛅ 28 °C

    Je le savais, cette 3eme journée allait être difficile. Pour vous représenter la géographie du Népal, imaginez un long et fin rectangle (ou pour les gourmands, une Nanaimo bar ou un Opéra!), strié dans la longueur. Premier étage en partant du haut : la chaîne des Himalayas. En dessous, de moyennes montagnes, puis encore en dessous les premières vallées (Katmandou, Pokhara). Mais avant d'atteindre la couche inférieure, vallée fertile au sud du pays, le Teraï, il faut encore passer une couche de "moyennes montagnes". De 1000 à 2800 m, soit des "collines" pour les Népalais. Et entre Béni Ghat (lieu du campement) et la suite, ce sont elles que j'ai du franchir. Comme un petit mont Ventoux : 22 km de côte en continu, 1 000 m de dénivelé, sans un instant de répit ni un coin d'ombre pour se reposer... Autant dire que je n'ai pas fait beaucoup de km et que j'ai beaucoup transpiré...

    Les difficultés :
    - récolter "ma première mouche" ou plutôt ma premiere nuée de moucherons autour du casque, dès les premiers instants de montée soit dès le début de la journée (comme dans Trolls de Troy ! Sauf qu'au lieu d'en être fière je trouve ça insupportable !) Je n'allais pas assez vite pour les semer. Il m'a fallu une patience christique pour arrêter de m'auto-mettre des baffes pour les éloigner.. ,
    - voir les lacets qui m'attendent. Coup dur pour le moral, ça m'obligeait a faire une pause avant chaque série ! A la fin de la série, quand tu n'as qu'une envie: t'arrêter pour te reposer ou te détendre dans une descente, voir les lacets suivants qui t'attendent...,
    - généralement, avancer moins vite qu'un piéton, en vitesse 1x1, surtout quand on se dit que c'est le Japon le but final, n'est pas très motivant.

    Comment j'ai survécu malgré tout :
    - de la musique, cela motive,
    - manger et boire beaucoup (presque en continu). Ainsi les 3 bananes et 4 barres prévues pour 3/4 jours ont elle disparu en 1,5 journée,
    - faire des pauses régulièrement, dont aux echoppes pour boire du coca frais,
    - les encouragements des Népalais ! Si le signe "Thumb up" est sans équivoque, je ne suis pas sûre du sens d'autres gestes que j'ai vus : une main fermée en forme de bec de canard (?), comme pour dire de me taire, une main qui s'élève, comme pour augmenter le son, une autre qui fait une vague. J'espère que ce ne sont pas des doigts d'honneur locaux et bien des gestes de soutien...

    Résultat : beaucoup d'efforts pour seulement ...35 km. Mais quelle joie d'amorcer la descente avant la fin de la journée ! Je repasse de 1400 m à 630 m et m'offre le confort d'une Guesthouse. L'orage menace en effet de nouveau, la route encore montagneuse n'offre pas beaucoup de possibilité de campement et cette famille a l'air sympathique... Les enfants, me voyant avec un livre d'hindi, entreprennent de me donner un cours de prononciation des lettres/ sons qui n'existent pas chez nous. Mais je n'entends pas la différence entre le "gh" dur, le "gh", le "g" nasal et le "g" tout court. Ils me trouvent nulle. La petite Unisha, du haut de ses 9 ou 10 ans, me dit très sérieusement : "You can do better than this"... Welcome to the hotel Darshana (nom de cette gentille famille) ! 😄
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  • Premier campement

    April 12, 2019 in Nepal ⋅ ⛅ 23 °C

    Ce post pour parler de mon tout premier campement, dont j'étais ravie ! Petit coin tranquille en dessous de la route et près d'une rivière. Pratique pour se debarbouiller et faire la vaisselle. J'ai juste un peu galèré (renoncé d'ailleurs) à descendre le vélo à travers les micro-champs bosselés sans chemins. Je l'ai donc un peu caché, attaché à un arbre et ai du faire 2 allers retours pour descendre les sacoches au campement. Essayant d'être discrète mais c'était raté, toutes les familles du coin m'ayant vite repérée.
    Je suis donc allée me présenter à la plus proche. Le soir, la grande mère est venue à ma tente me proposer à manger je crois "Ek egg" (= un oeuf en népalais/hindi/anglais !) mais j'avais déjà cuisiné des pâtes au thon (je m'en veux d'ailleurs d'avoir probablement empoisonné une colonie de fourmis à coup de thon sauce masala...mais peut être sont-elles plus habituées aux épices que moi?)
    Le lendemain, le jeune homme de la famille, me voyant recommencer mes allers retours de sacoches, m'a gentiment aidée. Dans les champs, les filles (sœurs, cousines?) criaient "phone number, phone number"!. Mais je lui ai dit que mon boyfriend, en France, allait me rejoindre en Thaïlande. "But he is not here now", dit-il, avec pertinence. Bref, il m'a donné son nom, à rallonge et par moi imprononçable, en me disant de le retrouver sur Facebook. Je n'ai rien pigé mais c'était flatteur qu'il pense que je l'aie retenu du premier coup !

    PS (quelques jours plus tard): en fait ça n'etait pas tres malin d'espérer se "laver" sans risques dans une rivière népalaise. Le lendemain : boutons sur les bras, le visage, les jambes...
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  • Premiers apprentissages à vélo

    April 12, 2019 in Nepal ⋅ 🌫 17 °C

    Parmi mes premiers apprentissages, il y a les impondérables du voyage à vélo :
    - bien se protéger, du soleil, de la chaleur, de la pollution, de la poussière. Contente à ce titre de ma large chemise en coton superposée à un t-shirt technique plus serré. Elle couvre du soleil et des regards, même si elle sent vite mauvais... Caleçon long sinon. Je crève de chaud mais n'ose pas le court. En dehors des villes (de Katmandu uniquement?), les femmes ne montrent pas du tout leurs jambes.
    - dans les descentes, ne pas sourire en ouvrant la bouche, au risque de gober mouches et papillons,
    - ne pas oublier qu'avec les sacoches on est plus large et moins agile. Attention donc aux demi tours serrés, avec un guidon lourd, moins maniable !
    - accepter d'être lent... Dès qu'une côté arrive, je sens directement le poids qui me leste et la nécessité de redoubler de force et d'energie . Pas trop de possibilité non plus de "prendre mon élan" à la sortie d'une descente, je suis très vite ralentie par mes kg !

    Il y a aussi les apprentissages spécifiques au Nepal :
    - hiérarchie des routes : c'est simple c'est la "highway" ou rien, les routes plus petites étant des pistes bosselées non asphaltees, donc non praticables par moi qui ne suis pas à VTT... Hathi (mon vélo) est lourd et je sais bien que si je me retrouve à devoir le pousser dans les pentes (ce jour arrivera, mais je préfère le retarder !) ce sera... dur si ce n'est pas trop realisable.
    -côté orientation et outils donc, oublier "maps.me" (vélo), qui ne cesse de proposer ce type de pistes improbables. "Google Maps" (voiture) convient mieux ! De toute façon pour sortir du Népal je n'ai qu'une route à suivre en continu : la highway n°1.
    - ne pas sursauter ni prendre pour soi tous les coups de klaxons. Au début je n'arrêtais pas de croire que j'avais fait tomber un objet ou que mes sacs étaient mal fixés... mais les gens klaxonnent juste pour prévenir de leur présence. Au fait, vous le savez sans doute, mais le klaxon nepali /indien, par rapport à un européen, est un peu ce qu'un Bollywood est à un film "classique": plus long, plus chantant, plus joyeux, plus dansant, mais... il peut aussi vite vous casser les oreilles !
    - ne jamais s'enflammer en prenant trop de vitesse. Même si les routes que j'ai suivies sont en assez bon état, le nid de poule n'est jamais loin... Ma sacoche de guidon en fait les frais en dégringolant au moindre creux ou à la moindre bosse pris trop vite. Les Allemands de Vaude n'ont pas pensé aux routes nepalaises en concevant leur système "click & fix"... J'ai aussi vu un scooter avec 2 gars dessus faire un vol plané suite à une sorte de dos d'âne surprise...
    - éviter les serpents. la plupart du temps ils ont déjà ete écrasés mais pas tout le temps !
    - se préparer à retenir sa respiration quand on voit un camion, un bus ou une jeep fumer noir. J'ai testé le masque anti-pollution mais je n'arrive pas à respirer avec et il me tient trop chaud.

    Sinon que dire? Il suffit de pédaler...et on avance.
    Les petits plaisirs en chemin :
    -Les femmes avec leurs saris colorés assises en amazone sur les scooters derrière leurs gars, voile et tresse au vent, regard intrigué mais fier,
    -Les enfants joyeux et foufous face à mon vélo... A qui je fais coucou, mais ce sont parfois des vieux au sourire édenté qui me rendent le salut !
    -Des mirinda ou coca bien frais achetés aux échoppes en guise de pause. Il y a généralement peu d'ombre et de fraîcheur. Je rêve d'un "lassi" frais, dun "curd" ou d'une glace mais cela fait longtemps que je n'en ai plus vus !
    -Après quelques jours, me sentir plus à l'aise avec "Hathi" et mon matériel : avoir mieux réglé tout, trouvé une place pour chaque objet dans mes sacoches... A partir de quand pourrai-je me dire que je suis rodée a cette entreprise, je ne sais pas. En tous cas, ça y est, je suis dedans !
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  • Flashback... Adieu au fidèle carton

    April 12, 2019 in Nepal ⋅ 🌫 16 °C

    En guise de remerciement à tous ceux qui m'ont aidée pour son transport, je suis obligée d'en dire quelques mots avant de m'en débarrasser...

    Réservé des l'achat du vélo au magasin Cyclable, je le récupère l'après midi de mon retour de ski, 2 jours avant mon départ. Objectif : y emballer mon vélo pour prendre l'avion jusqu'à Katmandou.

    18h : au magasin, j'ai la surprise de découvrir qu'il fait plus de 2m de long et 1,40m de haut. Je ne m'attendais pas à ces dimensions !
    18h30 : 1er voyage jusqu'à un bar, où je retrouve Milena (avec l'aide d'un passant. Il y a beaucoup de vent, le carton fasseye, pas pratique!)
    19h : Comme nous sommes attendues à une soirée, on le trimballe à pied puis à métro jusqu'à St Germain des prés. Dans le métro les gens l'utilisent comme bar ou accoudoir. Milena comme table pour me montrer ses excursions à vélo. Pendant la soirée, il est stocké dans le hall de l'immeuble voisin...
    23h30 : je quitte la soirée. Séance photo, avant de continuer seule direction Bobigny en metro: il n'y a pas de RER jusque chez mes parents. Aide en chemin par des passagers.
    0h30 : Je m'en doutais, c'est confirmé: il ne rentre pas du tout dans la clio qui mattendait à Pablo Picasso.
    0h45 : A force de me voir galérer, des gens essayent à leur tour de le caser dans leur monospace, pour me ramener avec.
    1h : la proposition était super sympa mais on abandonne, ça ne rentre pas non plus !
    1h50 : Après avoir réessayé dans la clio (sans espoir), je me résigne et prends un Noctambus pour rentrer jusqu'au Raincy. J'y entre difficilement le carton (par l'arrière, car par l'avant c'est impossible). Le chauffeur est très énervé et manque de de battre avec des passagers. Il cite comme raison à sa colère "les gens qui font n'importe quoi", comme "cette dame avec son carton géant"... hum j'essaie de me faire toute petite mais c'est difficile. À chaque arrêt je dois au contraire pivoter mon carton comme un tourniquet pour laisser descendre les gens...
    2h15 : le bus ne va pas là où je dois aller. Histoire de travaux.. L'occasion d'échanger avec le chauffeur qui continue de se plaindre mais se montre plus compréhensif quant à mon carton. Je suis larguée entre Clichy sous bois et Pavillons sous bois. 40/45 mn a pied pour rentrer.. Mais un vent infernal plaque régulièrement mon carton (et moi avec) contre les murs et les poteaux ! J'ai du mal à progresser et commence à fatiguer... (Et à en avoir marre de ce retour !)
    2h30 : J'ai un peu avancé mais n'en peux plus. Rentrée le matin même du ski de rando par train de nuit, je n'ai qu'une envie : dormir... J'envisage de me poser dans/sur le carton et de repartir le lendemain... Mais bon, pas confortable et un lit m'attend, plus très loin. Je tente de continuer.
    2h40 : Un couple stationné semble réperer ma détresse. Le gars m'interpelle et m'indique par où récupérer un Noctambus. Je lui explique comme je peux (l'histoire est longue), que je descends justement d'un noctambus mais qu'il n'allait pas au bon endroit.. "Merci, je vais continuer à pied"...
    2h45 : En fait je n'y arrive plus, m'arrête quelques mètres plus loin. Le vent m'envoie le carton en pleine tronche ou le fait cogner contre les poteaux, poubelles, façades... Je m'arrête justement contre un poteau.
    2h47 : Heyho, attendez, revenez ! C'est le couple.
    2h55 : je ne m'excuse plus de rien et abandonne toute velléité d'indépendance. J'accepte leur proposition de me ramener... On réussit a faire rentrer le carton dans leur berlingot. I love Citroën et ces personnes ! Recroquevillee sous le carton, lui même moyennement fixé (même dans ce grand véhicule le coffre ne ferme pas ! Mais le gars avait une ficelle, qu'on fixe pour tenir le coffre), je tente de leur expliquer pourquoi je marche à cette heure là, ici, avec ce carton. Le magasin de vélo, les bars, le métro, les copines dans le carton, la voiture, le bus de nuit, etc... L'objectif final surtout : le Japon ! Ils ouvrent de grands yeux puis... on explose de rire. Pour moi je crois que c'est nerveux ! Le gars: "Mais qu'est ce que c'est que ces histoires? C'est pas ton voyage l'aventure... c'est toi !" Le temps d'ajouter encore quelques détails, et me voilà devant la porte de la maison...
    3h10 : Incroyable. Enfin rentree, mon carton dans l'entree. Je ne me rends plus compte si la chose extraordinaire est d'avoir réussi à rentrer ou bien d'avoir mis tant de temps pour rentrer. Moi qui voulais me coucher tôt, pour me reposer et préparer mes affaires. Epuisée mais contente : malgré ces 3 /4 heures de galère, je pense à toutes les personnes qui ont contribué à ce que je ramene ce carton et me dis que les gens sont adorables ! Et prends ça comme un bon signe pour la suite du voyage...

    Le lendemain, c'est plus simple. Je vais chercher mon vélo à Paris (merci à la cave de Milena!), on le ramène avec Milena et Chloé. Après un atelier démontage/emballage avec Chloé, je le découpe pour le faire entrer dans les dimensions Air India (enfin mon interprétation des dimensions, il s'avère que je me suis complètement gourée...)

    A CDG
    Pour l'emmener, pas d'autre choix que de mettre le vélo dans le coffre, le carton sur le toit. Mais ça le fait ! Il y a juste du boulot a l'aéroport pour remballer le vélo et refermer le tout. On s'en sort avec l'aide de Maman et Elo.
    Au guichet : découverte tardive : il ne rentre pas du tout dans les dimensions autorisées et est trop lourd. On vide des trucs, on négocie, je paye 30€ à un autre guichet, ça passe...
    Quelques heures plus tard, alors que j'avais commencé à embarquer, j'apprend que le vol est annulé, reporté de 24h. A minuit, la compagnie me demande donc de repartir avec tous mes bagages, dont le carton. Euh. Pas possible ! Je renégocie. On l'amène finalement passer la nuit dans un autre terminal, securisé. Et moi au Raincy ! Le lendemain c'est bon, il est déjà enregistré.

    A Delhi
    Frayeur lorsque j'entends appeler mon nom... Je me dis que si le carton est passé en faisant les yeux doux et notre numéro (à 3 nanas !) au guichetier en France, ça ne passera jamais en Inde. Ils viennent déjà de me confisquer des outils... Heureusement, ce n'est qu'une histoire de batterie externe dans la valise. Pas de mention du carton.

    A Katmandou
    Tout se passe bien : Marie et un van m'attendent, on le charge sur le toit. Dans notre chambre il devient armoire. Puis il a sagement passé ses 3 dernieres semaines dans un coin d'Elbrus Home. A l'intérieur le vélo est intact. Au revoir, cher carton... Et de nouveau, un grand merci à tous ceux et celles qui ont contribué à ce que mon vélo arrive en un seul morceau !

    PS : j'ai malheureusement paumé la photo du couple de la Berlingot de Clichy/Pavillons. Pensée à eux ! Et non en fait je les ai retrouvées grâce à Milena !!
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  • A vélo ! Vers Dhulikhel via Bhaktapur

    April 11, 2019 in Nepal ⋅ ⛅ 25 °C

    Yohan, Fer et autres "motivateurs", vous aviez raison ! Les premiers coups de pédales sont les plus durs, puis ça va tout seul (Enfin on en reparlera dans quelques jours, avec le dénivelé... ).
    De bon matin, je me suis rendue à la poste, à quelques km au sud de mon hostel. Malgré la densité du trafic, il suffit d'aller et de regarder tout droit. Les usagers sont habitués à se contourner, en se klaxonnant juste au passage. A cet égard, circuler à velo est même presque plus facile qu'à Paris : comme personne n'avance vite, cela ne gêne par exemple personne que je sois au milieu de la route. Et comme tout le monde fait n'importe quoi, cela ne gêne personne si... moi aussi !

    Après un dernier épisode "maison des fous" à la poste (ces dames ne voulaient pas transiger sur 150 g en trop, on a donc dû enlever de micro objets et meme... du scotch, pour que le carton soit accepté !), je me suis lancée sur l'autoroute n°3, direction Bhaktapur. Elle s'appelle autoroute mais reste une route "normale", c.a.d. où chacun s'arrête quand il veut et où circulent aussi quelques vélos (quoique plutôt pour transporter des marchandises que pour rouler...).
    La route étant en bon état (cofinancée par l'aide japonaise au développement, indique une pancarte), j'ai pu faire les 15 km en une heure. Arrivée à Bhaktapur, je fais un peu de VTT sur les pavés en brique défoncés du centre-ville (co-financés cette fois par l'aide allemande au développement, mais dans les années 70 ! Les briques se sont comme... verticalisées depuis). Comme ce n'est pas évident de visiter avec le vélo, je le laisse dans une ruelle, sous la surveillance d'un vieux vendeur de souvenirs.
    Bhaktapur est classée au patrimoine de l'UNESCO et malgré les ravages du séisme, reste dense en bâtiments remarquables répartis en plusieurs places et placettes : palais et temples sculptés, statues et autres symboles religieux du temps des Malla (12eme siècle) et maintes fois reconstruits plus tard. Son musée vaut aussi le coup : pour une fois, les représentations des divinités hindoues et des dieux vénérés localement sont expliquées !

    Malgré l'intérêt du lieu, l'attention des occidentaux est divertie par...moi, mon vélo et mes sacoches. Regards en coin, messes basses, photos à la dérobée... Je trouve ces touristes assez impolis. Je préfère ceux qui me sourient directement ou viennent me parler, pour me demander où je vais et/ou souhaiter bonne route ! Je partage un délicieux repas de galettes traditionnelles newaris avec un Allemand et une Française. Elle, c'est un peu l'inverse de Jonasn termes de format. Jeune styliste lyonnaise aventureuse (premier job : à Hong Kong) elle me confesse peser... 38 kg et donc galérer pour porter son sac de rando et l'ensemble de ses affaires de voyage en général. Elle ne pourrait probablement pas faire avancer Hathi, qui chargé, doit peser autant qu'elle !

    L'après midi, je quitte la highway pour une route plus en hauteur, c'est plus difficile (montées/ descentes) mais très joli. Je suis contente de reconnaître la fin du chemin et de retrouver le confort de la guesthouse où nous étions il y a quelques semaines avec Marie. Mais je n'y vois ni nos copains norvégiens de Holi, en voyage, ni Sharmila, en déplacement à Katmandou. Ce sera avec d'autres étudiants en médecine -Norvegiens, Allemands, Autrichiens, comme la dernière fois !- que je passerai la soirée... Discussions, jeu de cartes norvégien (du nom de "Mathis", clin d'oeil à Poussin). Ils semblent un peu à bout de leur stage à l'hopital où les médecins nepalais ne leur traduisent rien et ont des fous rires un peu nerveux...

    Bilan de ce 1er jour : seulement 3h30 passées sur le vélo et 40 km, mais je suis déjà crevée. Le lendemain, je prévois une grande journée (sans visites), pour voir ce que ça donne en termes de kilométrage et d'effort. Ce sera aussi ma première nuit sous tente... Concernant les paysages et les apprentissages à vélo sur les routes népalaises, je les écrirai ailleurs car Bhaktapur vaut bien un jeu complet de photos il me semble !
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  • Katmandu - Encore un faux départ...

    April 10, 2019 in Nepal ⋅ ⛅ 22 °C

    Bon.. ce voyage est vraiment une succession de faux départs. L'avion, le passage du Thorungla, et maintenant ce sont les premiers coups de pédales qui sont reportés de 24h...

    Après le départ des gars ce matin je finis mes affaires, répartis le chargement, fixe les sacoches. Ça prend du temps. Puis c'est un gros "oups" au moment de descendre mon vélo d'un étage. Je peux à peine le porter. Il me semble énorme et très peu commode !

    Avant de m'elancer dans la circulation, je m'entraîne donc à quelques mini-tours dans le jardin de la guesthouse, sous les yeux étonnés des voyageurs et de mon nouvel ami belge, Jonas. Conclusion rapide : je ne m'en sors pas, je trimballe trop d'affaires. J'aurai beaucoup de mal à "jouer" et à m'insérer dans le trafic avec si peu de maniabilité.... Et d'après Jonas, le vélo a besoin d'un dernier check up general. Il est aussi sceptique sur mon pas de vis abîmé.

    Et c'est reparti pour un nouveau tri et un peu de bricolage. Je me résous à envoyer un colis en France. Et à donner/ jeter des affaires. Snif, adieu mon "pantalon de soirée", mon guide (papier) de Birmanie et 1001 petits trucs que je finis par juger inutiles. Et oui, quand on ne part pas direct à vélo, on n'a pas la même perception du poids Quelques centaines de grammes gagnés. L'effet sera peut etre plus psychologique que reel mais j'ai besoin de cette cure d'allégement avant de décoller...

    Pendant ce temps, Jonas, adorable, a trouvé dans les rues de Katmandou le dernier outil qui me manquait, a fait une réparation de fortune pour la vis et a regonflé les pneus. Pour l'indépendance totale et féminine on repassera...

    Bon évidemment, envoyer le colis à la poste n'a pas marché du premier coup. Maison des fous épisode 2. Mais j'y retourne demain première heure, direct avec mon vélo chargé, et promis, je m'en vais pour de bon de Katmandou. Je crois qu'il faut accepter la règle des "24h plus tard" quand le premier essai semble trop compliqué...
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  • Katmandu - Stupas & Good karma

    April 8, 2019 in Nepal ⋅ ⛅ 22 °C

    Encore deux journées passées à Katmandou. Entre les préparatifs, les derniers achats et les visites, le temps passe, l'argent file, mais on ne s'ennuie pas. Ces deux jours ont aussi été une avalanche de bonnes nouvelles.

    Après avoir erré inutilement à la General Post Office lundi (connaissez vous la maison des fous, d'Astérix? On vous envoie d'un guichet à l'autre, certains où il n'y a personne, d'autres où les gens dorment, d'autres qui n'existent pas, puis on finit par vous renvoyer au 1er. On vous fait aussi fouiller une boîte contenant plus de 500 courriers en "poste restante," même si vous savez que le vôtre n'y sera pas...), et m'être fait une raison que je ne retrouverai jamais la CB envoyée, je la reçois finalement à l'hôtel, la veille du départ ! Miracle !

    Il y avait aussi le rdv avec l'agence d'alpi, que je redoutais un peu. Mais j'ai eu assez facilement gain de cause et ai pu récupérer une partie de l'argent versé. Aussi, la bonne nouvelle d'un solde de tout compte finalement pas egaré et de la "prime Macron" arrivée sur mon compte !

    J'avais également pas mal arpenté Katmandu pour retrouver les outils confisqués à Delhi, sans succès. C'est en allant dîner que je tombe, juste en face de l'hôtel, sur un minuscule magasin où le gars veut bien me vendre les clés recherchées !
    Enfin, réussi à troquer mes mini-crampons contre des bouteilles de gaz pour mon réchaud. J'ai du tourner assez de moulins de prières dans les temples pour récolter une telle bonne fortune...

    Côté visites, nous découvrons avec Laurent un des plus grand stupas d'Asie, haut-lieu du bouddhisme tibétain. Et avec Julien le "Monkey temple", complexe de temples perché sur une colline, où les jeux des singes et les superstitions des visiteurs nous fascinent autant que le site.
    Avec Laurent et Jonas, nous allons aussi à un cours de yoga, où nous nous retrouvons à 3 avec la prof, et la bombardons de questions sur nos petites douleurs et tensions. Elle est très enthousiaste et nous garde 1h45 au lieu d'1h.

    Le mercredi matin, je remonte mon vélo. Atelier dans le salon de la guesthouse, avec un peu d'aide et de soutien moral de mes comparses français. Le vélo est en bon état mais petite déception : un pas de vis porteur d'un porte-bagage est déjà déglingué. Ce n'est pas la Deutsche Qualität increvable que javais imaginée !
    Tout le monde part le lendemain dans des directions différentes : Julien et Jonas côté Everest, Laurent côté Annapurnas. Je me prépare aussi, matériellement et mentalement, car il va bientôt être l'heure de pédaler...
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  • Katmandu - Départ Marie & Pashupatinath

    April 7, 2019 in Nepal ⋅ ⛅ 21 °C

    7 Avril à Katmandou. Jour doublement funeste puisque Marie s'en va le matin. Et que nous visitons l'après-midi le lieu très sacré de Pashupatinath, qui est au Népal ce que Bénarès/ Varanasi est à l'Inde : un grand site de crémation des morts au bord de la rivière Bagmati (d'ailleurs un affluent du Gange).

    Mais revenons à Marie... Ça y est c'est la fin d'une époque, je perds ma compagnonne de voyage, co-marcheuse, co-chanteuse, son énergie, son dynamisme, ses histoires, sa culture, et avec qui j'ai découvert à la fois le Népal et le trek en Asie !
    La matinée est utilisée pour finir les affaires, se dire au revoir... Marie nous offre un super petit dej dans le jardin d'Elbrus, notre hostel. Bien chargée, avec mon sac de rando en prime, qui sera aussi un peu hotte du Père Noël, elle part pour un long trajet, avec escale à Mumbay...

    L'après-midi, nous nous attaquons à la visite de Durbar Square et du centre de Katmandou avec Laurent. Temples et palais parfois difficilement appréciables au milieu de la foule. Mais cela participe au spectacle. Les Népalais s'approprient leur patrimoine, qui est avant tout un lieu de vie.

    Nous filons ensuite, un peu sur un coup de tête, à Pashupatinath, quelques km à l'est de Katmandou en tentant d'intercepter des bus dans la rue. Là-bas tout est étrange. Orchestres improvisés, déambulation de "sadhus" et mendiants dont on voit qu'ils vivent sur place et de peu de choses, crémation des morts avec jet des restes dans la rivière Bagmati (en même temps que l'on y brûle et jette des déchets et plastiques !)... La mort semble moins effrayante et éloignée du quotidien que "chez nous". Et l'environnement, un non-sujet !
    On apprend à la lecture du guide qu'en 2001, un prince népalais a massacré 10 personnes de la famille royale, dont ses parents, avant de se suicider. Les victimes ont été incinérées ici mais sans autopsie, alors le mystère reste intact sur les circonstances précises de l'"incident"... Crazy Nepal !

    En fin de journée, nous retrouvons Julien pour... une séance de grimpe. Laurent à dégoté ce bon plan. Ce n'est pas excessivement cher et l'endroit est joli et calme, sorte d'oasis caché dans les rues animées de Thamel. Le mur n'est pas immense et on ne sait pas trop quel niveau on grimpe : au final comme le gymnase où j'allais à Bagnolet. On se sent définitivement comme à la maison à Katmandou !
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  • Annapurnas - Dernier jour & Pokhara

    April 3, 2019 in Nepal ⋅ ☀️ 5 °C

    Nous croyions que la dernière étape allait être tranquille. Sentiment de vacances à la fin du trek, avec à la clé le confort (et les momos, délicieux raviolis tibétains) de Pokhara, grande ville près des Annapurnas . Nous prenons donc notre temps et je négocie même un joli bol tibétain a la sortie de Muktinath. Mais chut c'est une surprise pour un potentiel lecteur...

    La marche par l'intérieur du circuit, via Lupra, est belle et sauvage. L'evelation à un col/sommet vers les 3920m (le "Danglendanda") nous fait emprunter un dernier sentier enneigé. Nous laissons derrière nous cette vallée aride encore "nouvelle" à nos yeux (col franchi la veille): montagnes et roches brutes, parsemées de rares villages. Les couleurs sont moins éclatantes et variées qu'en début de trek : camaïeu de marrons violacés en contrebas, zébrures vanille-chocolat au centre (dernieres traces de neige), blanc éclatant en hauteur, avec face à nous le Dhaulagiri (8167m) et ses non moins majestueux voisins (5900/ 6000m). Cette homogénéité n'enleve pas l'atmosphère d'immensité et de solitude qui ouvre et apaise... et clot parfaitement la marche.

    On ne croise aucun village avant Lupra, 4 heures plus loin. Nous marchons donc tranquillement avec comme seuls compagnons un berger et ses chèvres, des papillons qui se posent sur nos vêtements colorés, des aigles et corbeaux... Tout de même aussi 3 randonneurs un peu en arrière. N'empêche, sans le Dhaulagiri et autres sommets on pourrait se croire dans un Lucky Luke et ne pas s'etonner de voir surgir des vautours !

    Nos pas nous amènent pour le dej à Lupra, village agréable tout en escaliers et en cerisiers fleuris, en surplomb d'un large lit de rivière a moitié rempli. Havre de paix et de fertilite dans cet environnement hostile ! Des récents "landslides" sur les pentes fortes ont coupé certains accès piétons au village. On imagine bien ce sol, tout de sable et de roches, dégénérer en boues glissantes.

    On a le choix entre suivre ce type de sentiers en hauteur et descendre dans le lit, aussi rocailleux, de la rivière. Marie n'appreciant pas trop la première traversée de rivière qu'impose le choix de descendre, on se ravise et on remonte prendre un pont, vers le haut.
    Le sentier, à moitié défoncé et pentu, exposé aux chutes de pierres et sous un vent superpuissant, est difficile ! On ne s'attarde pas sous les rocs et la caillasse menaçants, ni sur les passages reconstruits rapidement suite à des effondrements. Ouf, on en est sorties...
    Le vent qu'on continue de se prendre en pleine face abrutit et éteint toute tentative de conversation. On prend le parti d'en rigoler, jusqu'à ce que...le sentier nous mène à du vide ! Paroi à 90° jusqu'à la route 20 m plus bas, on dirait qu'une pelleteuse a tout coupé. La tentative de desescalade n'est pas fructueuse, les jeeps du bas font signe de ne pas continuer. On insistera encore un peu avant de comprendre qu'il y a un plan B en faisant demi-tour puis en redescendant par un endroit moins abrupt.

    Dernière épreuve : 2h de marche sur la piste, avec toujours ce vent de dingue. Notre monde ne devient que sable et poussière ! En particulier lorsque les bus et jeeps nous en remettent une couche dans leur sillage. L'occasion de tester une position tantôt groupee, digne d'une mini horde du contrevent, tantôt tour de France, l'une dans la chaussure de l'autre, pour ne manger le sable qu'à tour de rôle...

    Cette journée de "repos" aura finalement duré 8h.
    Une fois arrivées et le bus réservé pour Pokhara, la "Jomsom Paradise Guesthouse", dans une rue à l'abri du vent, aura vraiment des airs de paradis...

    Le lendemain, plus de 10h de trajet en bus très cahoteux - sursauts, klaxons et rebonds, musique indienne ou népalaise à fond. Arrivée vers 17h30 à Pokhara. Retrouvailles avec Julien qui nous a réservé une super chambre partagée dans un hôtel tout confort. Soirée rigolote dans un endroit "moderne". Notre première bière depuis 15 jours ! Les nepalis sont déchaînés sur la piste de danse devant un groupe mêlant tubes pop-rock occidentaux et locaux.

    A Pokhara nous visitons très tranquillement, le temps moyen étant peu inspirant pour partir à l'assaut des temples ou des points de vue sur la ville et son lac. Ce sera juste balade, shopping et café avec Marie. On visite aussi l'International Mountaineering museum, un peu disparate mais intéressant : infos autant sur les peuples du pays que l'équipement de montagne, l'ascension des plus hauts sommets, le changement climatique, la pollution au Népal . Malgré notre accoutrement (toujours des habits de rando d'une propreté douteuse) nous sommes très demandées par de jeunes Népalaises pour des photos (on se croirait en Inde !)
    Dernier dîner cette fois dans un petit bouge sans prétention ("local momo restaurant"): bons momos, grillades, beignets qui ressemblent à des empanadas, pour une bouchée de pain. Ce sont les bieres (des Gorkha) qui font les 3/4 de la note.

    Le lendemain encore un long trajet en bus. Durée : 9h pour, tenez vous bien ...204 km. (Mieux que des copains français qui la veille ont mis 12h pour faire 120 km !). Il faut être patient. Et c'est le retour à Katmandou, qui est un peu notre camp de base.
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  • Le Thorungla... en deux fois !

    April 1, 2019 in Nepal ⋅ ⛅ -5 °C

    Et bien le col n'aura pas (du tout) été franchi le 1er avril. C'est mon corps qui m'a fait une farce ! Après à peine 100 m de dénivelé, j'ai la tête qui tourne comme un manège et dois me poser sur une pierre. J'essaie de reprendre mes esprits et monte encore quelques dizaines de mètres, mais là c'est un gros mal de ventre qui m'assaillit (sympa la diarrhée à 5h dans le froid, la neige, la nuit ! et désolée pour ces détails...).
    Puis ce sont les jambes qui flageolent, je me sens très faible, incapable de mettre un pied devant l'autre. Tout est brouillé, j'ai l'impression que je peux tomber d'une minute à l'autre. OK.. pas la peine d'insister. Signe à Marie : Non. Demi-tour ...
    Je ne peux même pas lui expliquer clairement ou discuter, la priorité est de redescendre. Je galère ne serait-ce que pour parcourir les quelques centaines de mètres qui nous séparent du "high camp". Un Hot Lemon et direct au lit. Trois heures de sommeil de plomb, sans même enlever mes nombreuses couches de vêtements..

    La belle consolation, c'est que Marie, en pleine forme, en a profité dès le retour (6h15) pour faire l'aller-retour vers l'étape d'avant, dans la matinée seulement. Et... a retrouvé son porte-monnaie ! Nous étions ravies.
    En l'attendant, après la grasse mat forcée, je n'ai pu qu'écraser dans la salle commune en écoutant de la musique, encore faiblarde... Et un peu déprimée. Entre la tourista, le Chulu raté et ce nouvel accès de faiblesse, je me sens merdeuse et me dis que mon corps de soi-disant sportive ne vaut décidément pas grand chose...

    Déjeuner pourtant joyeux et dépensier, avec un sentiment inédit de richesse lié aux retrouvailles des sous (d'ordinaire le midi c'est pique nique crackers/fromage/peanut butter).
    L'après midi ça s'inverse un peu : Marie est fatiguée (logique), tandis que je me motive pour monter et voir ce que ça donne, malgré le temps pourri. D'abord jusqu'à un point de vue (4980m) puis sur le chemin du Thorungla. Je monte sans peine jusque 5080m. Je revois les endroits où j'ai du m'arrêter le matin, c'était tout au début ! J'aurais bien poursuivi pour me rassurer pour le lendemain mais il neige et on ne voit plus grand chose, pas prudent de continuer seule.

    Nouvel essai le 2. J'ai appris des erreurs de la veille : me préparer plus tranquillement, ne pas engloutir mon petit dej (+ suppression du lait en poudre et du café super sucré et dégueu), couches de vêtements en plus, gros gants, grosses chaussettes (la veille je m'étais pris un gros coup de froid, aux mains et au corps, qui m'avaient divertie de mon souffle), ne pas sortir tant qu'on n'est pas toutes emballées, techniques pour que l'eau ne gèle pas dès le début ... Cette fois noud avons ausi chacune notre frontale donc chacune peut aller a son rythme et se concentrer sur son effort (Marie avait oublié la sienne mais une Irlandaise lui en a donné une), une autre fille m'a donné du diamox, etc etc. J'ai également convaincu Marie de partir plus tard pour réduire le temps de marche dans la nuit et le froid. Emballées comme des cosmonautes, on progresse lentement mais sûrement. Tout se passe bien pour nous mais autour c'est l'hécatombe ! On voit rebrousser chemin un groupe de 10 + 2 yaks + des guides, avec en tête un homme chancelant, puis une fille (celle qui m'a donné du diamox!) dans le même état, soutenue par son guide, puis un couple apeuré qui nous dit qu'il y a une snowstorm là-haut..
    Mais d'autres lumières plus haut avancent. On continue. On apprendra plus tard que le groupe est revenu a cause d'un accident : un Polonais (trop lourd) chevauchait le Yak (drôle d'idée sur ce sentier enneigé et étroit), le Yak a glissé, l'homme aussi, c'est finalement le guide essayant de rattraper l'homme qui a devalé toute la pente...

    Pour nous tout roule. Le temps s'ameliore aussi et c'est sous un grand soleil que nous franchirons le col vers 8h. Oh joie !
    La descente ensuite est raide et bien enneigée mais c'est l'occasion de tester la technique népalaise : luge ! Pour une fois ils sont mieux équipés : sacs plastiques plutôt que sur les fesses.

    Dej sympa avec un Belge et 2 Français dans un petit restau vers 4100m. On s'offre un jus frais et des desserts ! (Plus ou moins réussis, chocolate pudding a proscrire).
    En approchant, nous apprenons que Muktinath est un haut lieu religieux pour des raisons un peu obscures (une histoire de geyser et d'étang qui regroupent les 5 éléments, des ammonites qui seraient l'incarnation terrestre de Vishnu cote hindu, le séjour du Guru Rimpoche au 8e siècle côté boudhiste.. ). On croise des pèlerins indiens. Une jeune femme entreprend de me convertir et veut absolument m'offrir son compteur (objectif : prononcer 21 000 fois le nom de Dieu par jour). Bonne joueuse, j'ajoute deux "swami Narayan" au sien: on passe à 3 916. Elle ferait mieux de s'y remettre plutôt que d'essayer de sauver mon âme !
    Douche, lessive, courses, wifi, dîner, sommeil très récupérateurs.
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  • Annapurnas - Vers le col (J10/11)

    March 30, 2019 in Nepal ⋅ ⛅ 4 °C

    Le 29, au retour du Iced lake, je retrouve Marie. On part faire du "shopping" à Manang : Yak cheese, Yak salami, PQ, gâteaux, compresses pour ses ampoules... Et c'est reparti pour la suite du chemin après cette interruption chacune de notre côté !

    On se sent de plus en plus en haute montagne, avec d'énormes congères y compris dans les ruelles des villages et de nouvelles montagnes qui se découvrent à mesure qu'on avance vers le Nord-ouest. Ça monte vite et bien.
    Première étape dans le bled de Churi Leidar, au dessus de l'arrêt plus classique de Yak Kharka. On y retrouve la bande de Français avec qui j'ai passé deux soirs à Braka, c'est sympa. Ça me permet aussi de remplir ma mission de factrice (rendre des affaires improbables prêtées à un Québécois resté en arriere à une Française et à un Allemand déjà arrivés ici)

    On enchaîne le lendemain en s'arrêtant au dessus de Thorung Phedi, considéré comme le "Base Camp" du Thorungla, pour dormir au "High Camp" (4800m). Encore plus qu'à Ledar, il fait froid, c'est de plus en plus sommaire et de plus en plus cher ! On ne se lave plus, on ne communique plus avec l'extérieur. Mais toujours plus ou moins la même bande avec qui on peut jouer à la coinche et s'entraider. (Troc antiseptiques contre draps de soie chaud, massages de Marie pour réduire le mal de tête lié a l'altitude, etc.). Marie trouve la motivation pour monter à un point de vue 100 m plus haut, je lézarde dans la salle commune.

    Incident, on s'aperçoit le soir que Marie n'a plus son porte monnaie (avec les 3/4 de l'argent restant pour deux pour le trek.. et sa CB, dont elle aura besoin pour son vol de retour en France!). Sans doute oublié à Ledar. On se couche un peu stressées, échaffaudant divers plans pour le retrouver (un ami du gardien de la guesthouse qui pourrait descendre le surlendemain, d'autres copains en arrière qui pourraient regarder en montant...).
    Préparation cependant pour la grosse journée du lendemain: réveil à 3h45 pour passer le col dans de bonnes conditions, le temps étant censé tourner en tout début d'aprem ...
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  • Une journée à l'Iced lake

    March 29, 2019 in Nepal

    Cette marche à la journée permet de monter haut (vers 4600m) et donc de s'acclimater avant le passage du Thorungla.

    Marie étant redescendue vers Upper Pisang, j'y monte plus ou moins seule, mais nous sommes plusieurs de la guesthouse a y aller et nous nous suivons. L'occasion de mieux cerner différents profils de marcheurs...

    Il y a les sportifs, de type trailers/ marathoniens, équipés quechua ou vieux campeur de la tête aux pieds, qui ont étudié l'itinéraire, partent tôt puis font la course. Tel celui qui fonce tête baissée en n'attendant pas sa copine, puis qui s'inquiète du fait de ne plus la voir... Qui est aussi perturbé de voir que l'altitude à sa montre affiche 10 m d'écart avec mon GPS (mais ouf, le débat quant à la performance comparée de nos outils a vite été desamorcé par mes soins...).

    Il y a le couple mignon qui ne se suit pas tout à fait mais crie régulièrement à travers la pente : "Chérie tu veux que je reprenne le sac? " Tu veux de l'eau"? "Ça va ton genou?" "Tu me donnes un biscuit?"...

    Il y a les stressés qui te posent des questions sur le chemin ou l'équipement quand ils te croisent. Ou, moins directs et peu discrets :"T'as vu la fille elle avait des crampons ! On devrait peut être les mettre, non?..."

    Il y a aussi les vrais touristes, pas équipés... et qui s'en moquent. Pas de crème solaire ni de casquette/chapeau donc gueule rouge pivoine ou chech trop chaud autour de la tête, pas de bâtons mais qui n'en veulent pas, évidemment ni crampons ni guêtres. Plus habitués à fumer des joints, à mediter ou rester silencieux dans des ashram, à faire la fête sur la plage ou à chiper dans les magasins en Australie, fauchés durant leur "working holiday", qu'à randonner ! Ma sympathie irait plutôt vers ceux là, mais ils galéreront et mettront deux fois plus de temps que les autres pour faire l'aller-retour donc je les perds de vue.

    Et puis il y a les solitaires, qui marchent seuls toute la journée et à qui ça convient bien. C'est avec deux de ceux-là que nous avons poussé en silence dans la neige jusqu'à la fin de la rando : une jolie stupa au bout du lac. Avec comme compagnons un chien d'adoption monté d'en bas et une bande de chiens locaux ressemblants à de mini loups/yaks avec leurs poils longs et leurs crocs acérés. Le petit chien de la vallée a soudainement vu en moi une amie (un rempart ?) quand son irruption a suscité les grognements des locaux. Je l'ai abrité derrière ma taille et mes batons, moi-même peu rassurée face à ces chiens sauvages !

    Puis notre petit groupe s'est séparé aussi vite qu'il s'était formé, autour de la stupa et d'une pause grignotage. L'un a filé pour descendre à Manang, l'autre prenait soin d'éviter le chemin principal, faisant sa propre trace dans la neige.
    A celui à qui je demande s'il s'en sort avec ses crampons cassés : "yeah i'm fine". A l'autre qui n'avait pas de crampons et s'était enfoncé dans la neige, si ses pieds ne sont pas trop trempés : "They will dry, eventually" avec un sourire qui clôt la conversation...

    Ces deux là suscitaient ma curiosité. J'imagine des tas d'histoires, de connaissances et un brin de mystère autour de ce besoin d'indépendance et de cette pudeur, qui peuvent passer pour de la fierté ! Mais je n'en saurai pas plus. Il faut plus que quelques instants partagés pour apprivoiser ces drôles d'oiseaux... Et tant mieux !
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  • Chulu avorté (Base Camp et retour)

    March 28, 2019 in Nepal ⋅ ☀️ 0 °C

    A Yak Kharka, la nuit était rude, le froid mordant ! C'est mon premier campement à cette altitude (3900m, ce qui pour un Népalais n'est rien). Mais j'ai gardé de la marge pour la nuit suivante, en ne mettant pas toutes les couches...
    Réveillee à 4h30, j'ai songé à lire mais non, pas envisageable de sortir les mains du duvet. J'arrive à me rendormir et à tenir jusque 6h30.
    Petit dej débuté tranquillement vers 7h30. Debut de la marche à 8h45. Trop tranquillement ? Je suis surprise qu'on ne parte pas plus tôt : il y a 1 100 m à monter et pas mal de distance jusqu'au Base Camp... Mais bon, je m'en tiens aux consignes.

    Ça grimpe sec dans la neige. La marche est surtout dure pour Manu qui s'enfonce parfois beaucoup avec son lourd sac et ne semble pas très à l'aise. Derrière, je me contente de me ménager et d'éviter les trous qu'il creuse ! Petits pas, garder du souffle, ne pas stresser à cause de la légère "dizziness", surtout, avoir confiance en lui, chasser la pensée selon laquelle je me retrouve embarquée avec quelqu'un de peu expérimenté et qui semble presque plus inquiet que moi...

    À midi nous sommes à 4700 m daltitude, la vue est extraordinaire : Kanga purna et Annapurna 3 (on ne voyait que le 2 et le 4 depuis Yak kharka. Et quelle vue déjà !), Pisang Peak, Chulu east et Chulu west, phalange de 6000/7000m et plus, sous un soleil éclatant. C'est magnifique. Et drôle de se dire qu'on est presque à la hauteur du Mont Blanc.

    Vers 13 h Manu propose une pause grignotage supplémentaire car dit qu'il reste 2h/2h30 avant le base camp. J'aurais préféré continuer pour ne pas dresser le camp trop tard et me redemande pourquoi on n'est pas parti plus tôt...
    On atteint enfin ce que je crois être le BC. Nous sommes en fait encore un peu plus bas, là où ont dormi les Russes. Ils ont tout dégueulassé ! Excréments et papiers en plein milieu de la trace, restes de nourritures, bouteilles et sacs en plastiques... Manuman m'avait prévenue, il connaît leur guide et sait qu'il s'en moque de nettoyer. Il l'a déjà signalé à la Népal Mountaineering Association mais sans effet...

    Contente d'arriver, je ralentis un peu le pas, mais Manu poursuit. "Base camp is over there !". Sauf qu'il s'engage dans un endroit qui ne m'inspire pas et que vu l'heure (>15h. avec un soleil qui a bien chauffé les pentes + froid et nuit qui tombent à 18h), j'aurais préféré installer la tente là..
    Peu convaincue, je le suis mollement, à distance.
    Puis bam... je le vois glisser, s'affaisser. Il a déclenché à son passage une belle coulée. Sportif, il parvient à surnager au dessus de l'avalanche en courant vers le haut, à coup de multiples contorsions et d'appuis sur son bâton. Il lutte un peu pour sortir de la zone mais s'en sort .
    Ouf... De loin, je n'ai rien pu faire d'autre que d'assister au spectacle et me préparer mentalement à aller le déterrer (sans pelle, la seule pelle étant dans son sac) ou pire, au fait qu'il ait juste disparu, en glissant plus bas ...
    Mais heureusement, rien de tout cela. Un peu choqué et s'étant fait mal à l'épaule, il rebrousse chemin : on campera ici et pas au Base Camp...

    Installation du campement dans la neige : il faut aplanir à coup de pelle et de piolet. Fastidieux exercice, avec Manuman amoindri et moi qui dois faire des pauses et m'asseoir toutes les 5 mn : l'effort en altitude me coupe le souffle et me fait vite tourner la tête.
    On utilise des techniques "DIY" pour faire tenir la tente (Manu a oublié les sardines ! Même si je ne suis pas sûre quelles auraient été très efficaces dans la neige). On plante des bâtons, des piolets, des morceaux de bois montés jusqu'ici, ou on accroche les fils à de gros blocs de neige. Ça semble tenir. Manuman est crevé et des la tente installée, somnole.

    On discute le soir des étapes à venir, je suis assez déconfite. Car je sais bien qu'avec sa douleur à l'épaule, l'ascension est a priori compromise. Je sens aussi qu'il manquait de confiance depuis le début... On ne conclut pas et on se dit qu'on verra comment sa blessure aura évolué le lendemain.
    Après une autre nuit bien froide (mais pour moi meilleure, j'ai empilé toutes les couches ! et bien m'en a pris, car tout a gelé : camel back, lingettes nettoyantes, bouchon des bouteilles de gaz tellement ca caillait même "dedans"), on prend le chemin du Base Camp et du High camp. Le temps est parfait mais je trouve qu'on part encore trop tard. A 8h30, au bout d'une demi heure, le soleil chauffe déjà fort. A peine arrivés au niveau du BC et à la nouvelle section d'ascension vers le High camp (5300 m), je sens Manuman hésiter. Il n'avance ni franchement ni efficacement. Il me dit que nous pouvons monter mais qu'il pense que ce sera trop dangereux pour redescendre, car nous passerons trop tard. Je peine à comprendre l'argument... Pour passer moins tard il suffirait... de se lever plus tôt...
    "I think we should not go. My plan is we go back". Puis : "What do you think?".
    Stupeur. Est ce à moi de décider et d'évaluer le risque? Il y a certes beaucoup de neige mais je ne vois pas bien où est le danger, en choisissant bien les endroits par où l'on passe et en chaussant nos crampons (ce que Manu rechigne à faire... Il dit qu'il n'aime pas ça car il a tendance à se les prendre dans les pieds ! Normal pour un guide de haute montagne (??).. .
    Je me résigne. Il n'a clairement pas envie. A quoi bon insister lorsque le guide est si peu confiant et physiquement diminué ? Je ne veux pas mettre en difficulté ni forcer la main à quelqu'un d'autre que moi-même ...

    Déçue cependant, je rumine pendant la descente. Nous n'aurons fait que la moitié. Je me trompe peut être mais jai l'impression que le tout aurait été faisable avec un guide plus chevronné et une organisation mieux adaptée.
    (Au delà des hésitations de Manu, j'ai omis plusieurs "détails"/ faiblesses dans l'organisation : faible niveau d'info sur les conditions météo, imprécision sur le nombre de jours max dispos pour la course, équipement trop lourd, choix sans doute mauvais de ne pas avoir prévu au moins un porteur en plus, etc..). Autant de points à aborder avec l'agence à mon retour à Katmandou ...

    Bref. Manuman et moi nous séparons entre Julu et Humde. Il repart très lourd vers Humde avec tout notre équipement, moi légère vers Manang, avec seulement mes vêtements et un peu de nourriture (et en sandales cependant, pas très pratique dans les nombreux névés quil reste en chemin !)
    Consolation : je vais pouvoir retrouver un peu de confort et profiter du temps superbe pour faire la rando que Marie et Julien ont faite la veille : montée à l'Iced Lake, à 4600m, d'où je retrouverai la même vue surplombante qu'au pied de ce Chulu Far East jamais atteint...
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  • Les histoires de Manuman

    March 27, 2019 in Nepal ⋅ ☀️ 0 °C

    Mon guide népalais, Manuman, 26 ans, est né en...2049 ! J'apprends en regardant son permis de guide qu'au Népal nous sommes en 2075. Je n'ai pas encore cherché pourquoi (que s'est-il donc passé au Népal en - 60 BC ?)
    De 6 frères et sœurs, il est le deuxième. Les femmes semblent se marier tôt, les hommes cherchent à travailler. Plusieurs de ses frères et sœurs étudient encore. Son père était officier de police. Désormais à la retraite, il a une petite ferme à Gorkha, pas loin de Besi Sahar.

    A 26 ans, Manuman n'est pas encore marié. Il me dit que c'est parce qu'il n'a pas d'emploi stable. "If I were a police officer or in the army, I would have a wife". Pas de dot à payer, ni d'un côté ni de l'autre, mais il faut de l'argent pour se marier : payer la maison, entretenir sa femme, donner à la famille... Alors que pour l'instant, il réinvestit presque tout l'argent qu'il dégage des courses pour continuer à se former. Les différentes agences qui l'embauchent ne financent pas cela...

    Pas marié mais... la vigueur du système des castes au Népal va guider sa prochaine union. Chez les Gurung me dit-il, on épouse une Gurung, et si possible, du même coin ! Il est ainsi fiancé à une femme de son village, mais il ne semble pas trop la connaître. Il reste évasif sur la question de savoir s'il l'aime bien ou non. (Après plus de temps passé avec lui, je découvrirai que la dernière fois qu'il l'a vue était... il y a 4 ans).

    Il semble fier de son ascendance mongole mais déclare cependant que les Gurung, les Sherpa, les Bote, sont certes des castes/ peuples endurants et courageux mais pas des "mind people". "We cannot speak or write good, we are mountain people", déclare-t-il . A l'inverse des peuples de la plaine, dont il semble admiratif : "They are mind people. They work in the administration or have mind jobs", me dit-il, catégorique.

    Manuman rêve d'intégrer l'armée française et idéalement d'y utiliser son expérience en alpinisme/ montagne (chez les chasseurs alpins?). Ou une autre armée d'ailleurs, tant que ce n'est pas la népalaise, où le salaire mensuel, de 15 000 roupees, lui semble trop faible. Il a essayé l'indienne et la britannique mais a été recalé en raison de battements de cœur irréguliers côté indien, de tests écrits insuffisants côté anglais (il se débrouille pas mal en anglais mais 100% autodidacte, doit être faible à l'écrit). Maintenant il est trop âgé pour candidater de nouveau. Le soir dans la tente il me parle de lieux français avec des étoiles dans les yeux, comme... l'Alsace ! "Plus je prononce ces noms, plus j'ai peur de ne jamais y aller. Même si c’est mon rêve, je n'ose plus en parler", souffle-t-il, rappelant les nombreuses difficultés pour se rendre en France (visa et coût), qui lui semblent plus dures à franchir qu'une montagne de 7000 mètres.... Un sponsor devait lui permettre d'y aller cette année avec Mulal Gurung mais son visa est arrivé trop tard.

    Il nous raconte s'être fait prendre un jour dans une avalanche. Il a réussi a s'en sortir en courant mais son client, lui, est mort. "But I did not kill my client, the avalanche killed him", nous dit-il à moitié en rigolant. Hum...
    Je découvre aussi - mais seulement une fois tous les deux partis et ayant posé la tente à la première étape - qu'il ne se considère pas comme un "full professional guide" et que ce n'est que la deuxième fois qu'il emmène seul un client... Ses précédentes ascensions étaient en tant que porteur ou assistant guide, ce qui est bien différent de mener l'expédition.
    Compétent en escalade et en technique, il avoue qu'il doit, pour devenir un '"vrai guide", mieux connaître l'anglais.... et la montagne.. Re-hum. L'anglais, je m'en moque, on échange d'ailleurs plutôt bien mais la montagne, j'aurais aimé qu'il la connaisse ! Ses propos sont peu rassurants, mais au moins est-il 100 % transparent...
    Pour le Chulu, il ne cesse ainsi de répéter "too much snow, lots of snow". Il préfère grimper sur de la glace - "it's physical but tchak tchak" (en mimant les piolets et crampons qui se plantent dans la paroi)... I like it !".
    Il me raconte encore qu'un jour, en tant qu'assistant guide, il a du porter longtemps sur son dos une femme de 55/ 60kg qui avait le mal des montagnes.
    Ou, autre histoire d'avalanche, qu'il s'est trouvé pris sous la neige mais a réussi à se préserver un filet d'air grâce au bâton qu'il avait devant son nez, puis à se dégager à partir de là. Bon ... au moins est-il costaud et pugnace. Je n'ai plus qu'à espérer que tout se passe bien avec lui !

    PS: pour ceux qui auront lu jusqu'au bout : Le calendrier vikrami ou hindou débute à la victoire du roi légendaire Vikramaditya of Ujjain contre les Sakas, en 57 avant JC...
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  • Chulu tenté (Humde -Yak Kharka)

    March 26, 2019 in Nepal ⋅ 🌧 1 °C

    Bonjour ! Je suis en retard car depuis plusieurs jours plus de réseau, plus de wifi, plus d'eau non plus pour prendre de douches... Nous étions haut en montagne.
    Je reviens donc en arrière pour raconter l'ascension du Chulu Far East (non achevée... désolée je tue le suspense).
    - - -
    A Humde, le réveil sonne à 6h pour un petit dej à 7h mais le brouillard resté coincé dans la vallée étiole notre motivation. On traîne au chaud dans nos duvets..
    Même rengaine au petit dej où nous préférons chanter Katiousha à 3 voix (Julien a intégré la chorale) sous le regard un peu perplexe de Manuman, plutôt que de nous hâter sur le sentier.
    Il fait froid, de la fine neige tombe dans la cour de la guesthouse (qui fait aussi office de salle de bain). Pas encourageant. Avec ce temps, Manuman semble sceptique quand à la possibilité de grimper le Chulu.
    Nous nous mettons malgré tout en route, tandis que Marie et Julien continueront vers Braka .
    La montée se fait régulièrement jusque Julu, mini- village désert à part deux chiens peu accueillants et une ferme où Manuman pique une cuillère.

    Un peu avant Yak kharka, première étape, nous apercevons en surplomb des marcheurs, entre Yak Kharka et le Base camp. On ne sait pas encore sils reviennent "victorieux" du sommet où s'ils ont du renoncer... Mais ça nous met du baume au cœur de voir que d'autres ont tenté et que nous allons pouvoir échanger sur les conditions.
    Nous les retrouvons à Yak Kharka : un guide, trois Russes, deux porteurs. Ils redescendent, n'ont pas réussi à aller plus loin que le base camp : de la neige jusqu'au dessus de la taille, impossible de progresser, disent-ils. Ce sont apparemment les porteurs qui, en plus de porter des dizaines de kg, faisaient la trace et n'ont plus réussi à avancer... L'un d'eux me montre sa guêtre déchirée et ses baskets trempées, en arborant cependant un large sourire.
    Un des Russes m'offre des fruits secs et des amandes, je leur chante Katiousha. Ravi, il me passe de la musique française sur son téléphone : Patricia Kaas, Joe Dassin, les parapluies de Cherbourg. C'est agréable d'entendre ces mélodies tout en montant le campement. En guise d'au revoir, le Russe me fait un grand hug accompagné d'un chaleureux "good luck".

    Une fois le campement installé nous montons 1h30, jusque 4 400 m environ, pour m'acclimater.
    Dans la montée, c'est la tempête. Forte neige et vent. Découragement, de nouveau. Mais, peut être en reponse à mes intenses prières , un timide soleil se met à percer au retour vers le camp !
    Manuman nous orchestre un dîner de luxe (pates et maquereaux). Dès 19h30 on est couché, pour une longue mais froide nuit, donc sans sommeil continu... La lune et les étoiles sont de sortie, les Annapurnas presque phosphorescentes. C'est la récompense (consolation) quand on doit s'extraire de la tente dans la nuit gelée pour aller faire pipi...
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  • Tour des Annapurnas - Rémission et J3/J4

    March 24, 2019 in Nepal ⋅ 🌙 -2 °C

    La fin d'une turista c'est ... l'arc en ciel après l'orage, un iced tea peche après le désert, une fondue savoyarde, du comté ou un chèvre cendré après un voyage de 6 mois en Asie (mh ça me manque déjà même si on trouve du "Himalayan French cheese"ici), ou pour les plus venaux la retrouvaille d'un billet de 200€ dans une poche ... Plus prosaïquement c'est enfin la possibilité de croquer dans du chocolat, dans un prince de Lu, ou de manger des fruits sans stress ni peur de conséquences fâcheuses ! Bref vous me suivez ça va mieux. Vivre est de nouveau un plaisir. Et je suis enfin plus réceptive à la beauté des paysages !

    Ça tombe bien car après Dharapani (1900m), nous avons vite pris de la hauteur. À partir du beau village de Timang, ouverture du paysage sur des glaciers et montagnes enneigees. La méteo devient aussi plus montagnarde. Fraicheur et vent vivifiant.
    Je ne m'attendais pas à le trouver dès ici mais dans ce village, mon guide Manuman, rencontré quelques jours auparavant à Katmandou et qui va m'accompagner pour une ascension, me hêle depuis sa jeep. On se retrouve le soir à Chame. Point équipement et révision de manip de cordes sur les portes et garde-corps de la guesthouse (c'est l'occasion d'apprendre les noms du matériel en anglais...!).
    Après un peu de lessive nous filons avec Manuman et Marie à des hot springs brûlantes, où se mêlent Népalais et touristes-marcheurs. On arrive à faire chanter Katiousha à des Israéliens. Rencontre aussi de deux Québécois qui font le trek et voyagent à vélo ! (Avec d'énormes mountain bikes). Courageux au regard du dénivelé et de l'état des chemins. C'est apparemment ce qu'ils aiment, ils poursuivront ensuite au Tadjikistan, Turkménistan (si je ne me mélange pas dans les -stan).

    Le lendemain entre Chame et Humde (21km) les conditions deviennent carrément plus hivernales, on finit sous la neige. On passe par ce qu'on croit être une simple congère, ce sont en fait les restes de l'avalanche qui a eu la peau de deux personnes il y a 10 jours (un guide népalais et son client). Les pauvres avaient rebroussé chemin du thorungla pour plus de sécurité. Pas de bol...

    Les histoires racontées par Manuman, notamment au sujet des avalanches, ne sont pas très rassurantes... Ca méritera sans doute un post a part !

    Le programme pour les jours a venir pour l'ascension du Chulu Far East est :
    D1 : Humde - Yak Kharka (3900m)
    D2 : Yak Kharka - Base Camp (4900m)
    D3 : Base Camp - High camp (on me sait pas trop, 5300m?)
    D4 : High camp - Sommet (6045m) puis redescente jusque Julu voire Manang.
    De son côté, Marie va rester s'acclimater autour de Manang où plusieurs jolies marches sont possibles (Iced Lake, Tilicho lake).

    Ravie d'être rétablie et pouvant du coup envisager plus réalistement l'ascension, je redoute cependant un peu les conditions (il neige a Humde et la neige est généralement partout, bien plus bas que d'habitude en cette saison). Il fera aussi sans doute très froid la haut...! Souhaitez moi bon courage !
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  • Tour des Annapurnas - Premiers jours

    March 23, 2019 in Nepal ⋅ ☀️ 16 °C

    Nous voilà depuis 3 jours sur le trek du tour des Annapurnas.
    Après un long trajet en bus de Katmandou jusqu'au point de départ, Besi Sahar, nous avons tout juste le temps de rallier Bhulbule avant que la pluie ne tombe drû. C'est comme ça presque tous les jours : en début d'aprem le vent se lève, le temps se gâte, laissant place à l'orage. Il nous faudra nous lever tôt.
    Ces premiers jours Besi Sahar-Bhulbule /puis Jagat puis Dharapani restent en fond de vallée. Nous nous élevons lentement, de 800 à 1900 m. Les paysages sont néanmoins déjà remarquables. Nous longeons une sorte de canyon bordé de falaises abruptes le long d'un sentier qui suit tantôt la route (ou plutôt la piste, que seuls des jeeps et de petits engins agricoles peuvent encore emprunter) ou qui tantot s'élève, le long de la rivière, offrent de premières vues vers les sommets enneigés. Nous traversons de nombreux petits villages. Certains prêts à accueillir leur lot de touristes marcheurs avec des guesthouses colorées, d'autres daspect plus simple. Briques nues et toits en tôle, souvent tenus par des pierres.
    Les deuxième et troisième jours, nous sommes particulièrement lentes en raison d'ampoules nombreuses et douloureuses pour Marie et d'une severe tourista pour moi. C'est dur !
    Nous entendons des échos assez variés du passage du Thorungla pass, point culminant du trek à 5400 m: une trentaine de personnes serait passée, 15 personnes auraient au contraire choisi de rebrousser chemin à cause des risques d'avalanche. Nous verrons plus tard, aux étapes juste avant...
    Je suis à vrai dire plus preoccupee par la possibilité de faire le Chulu far east, tant à cause de la faiblesse subite liée à la turista qu'à cause du fort enneigement. S'il est compliqué de passer ce col à 5400m je m'interroge sur la pertinence de tenter un sommet 600 m plus haut... et sur les conditions de camping au Chulu High camp... Á 5300 m.. La métro affiche dans les -28 °C la nuit par là bas...
    Mes interrogations seront vite stoppées par un irrépressible besoin de dormir (grosse sieste puis nuit comme une enclume à Dharapani, mais qui heureusement amorceront la guérison...).

    PS : les photos arriveront plus tard. Nous n'avons pas de wifi ici et presque pas de réseau !
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  • Happy holi !

    March 20, 2019 in Nepal ⋅ ☀️ 21 °C

    Notre journée entre les deux treks a été consacrée a fêter Holi (play Holi comme on dit ici). Et c'est vrai que la ville entière devient un gigantesque terrain de jeu ! On pouvait sentir l'excitation monter dans les rues dès mardi soir, malgré la pluie.
    Holi ou fête des couleurs est une fête indienne célébree depuis l'Antiquité pour commémorer la destruction de la démone Holika par le feu, par Vishnu. Les cendres sont représentées par les pigments de couleurs que les gens se jettent sur le corps et à la figure (notamment sur les joues... et dans la bouche ! Ce sont parfois de véritables attaques !)
    Bleu pour la vitalité, Rouge pour la joie et l'amour, Vert pour l'harmonie, Orange pour l'optimisme (merci Wikipédia).
    En Inde comme au Népal, Holi est aussi le jour où tout le monde se mélange et se retrouve sur un pied d'égalité.
    Nous avons donc joué le jeu, Marie avait même déjà acheté des pigments en Inde. Nous nous sommes enduites d'huile de coco et de creme solaire pour faire écran contre l'agression des pigments plus ou moins sains et sommes parties déambuler dans les rues, avec une bande de norvégiens étudiants en médecine rencontrés quelques jours plus tôt à Dhulikhel.
    C'est parti pour Holi ! On se fait rapidement agresser à coup de ballons d'eau et de couleurs, mais nous pouvons heureusement répliquer. Ça danse sur de la techno autour de Durbar square, la majestueuse place classée a l'Unesco où se trouvent de nombreux temples et vieux palais, ainsi que dans tous les coins de rues.
    L'après midi, l'ambiance se masculinise et, sous l'effet d'un peu d'alcool et peut être de Bhang, s'échauffe parfois. Mais ça reste bon enfant, tout le monde semble heureux de gigoter, de lancer eau et couleurs et d'attaquer les passants en hurlant Happy Holi.
    Pause bien méritée l'après midi dans le jardin de notre hostel avec les Norvégiens puis un Allemand et un Suédois.
    Entre deux jets de couleurs, je planifie un extra du tour des Annapurnas que nous débutons le lendemain : l'acension du "Chulu far east" (6400m et quelques) au détour de Pisang/Manang, avec un guide recommandé par des membres (je devrais même dire des piliers !) de mon club de montagne /alpinisme parisien. Je retrouverai ensuite Marie à Manang pour continuer ensemble le tour.
    Ce sera le moment de vérité pour voir si mon corps peut monter si haut sans soucis !
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  • Vallee de Katmandu - Panauti & retour

    March 19, 2019 in Nepal ⋅ ☀️ 22 °C

    Notre dernière étape est la cité médiévale de Panauti. En route, les paysages s'ouvrent sur une vaste plaine fertile : rizières et autres plantations avec d'ingenieuses rigoles pour irriguer, mais aussi scieries, briquetteries... Nous traversons de nombreux villages à la fois paisibles et animés, ça bêche, vit, étudie et construit de partout. Tous répondent volontiers à nos "Namaste".

    A Panauti, ancienne cité royale, nous visitons plusieurs temples hindu. La légende raconte que derrière les deux rivières qui s'y croisent, une troisième cachée serait le dieu Indra (qui avait abusé l'épouse d'un sage védique et a été puni par Parvati, épouse de Shiva). Mais Shiva apitoyé finit par libérer Indra, pour le rechanger sous la forme d'un lingam géant... celui présent aujourd'hui dans un des temples.
    Les temples, du XV et du XVIIe, sont décorés de sculptures peintures et statues et le mariage entre des pagodes de style chinois et des décorations de style Indien forment un harmonieux ensemble !

    Il nous faudra 2h de bus tres embouteillées et empoussierées pour revenir à Katmandou, via Banepa et Bhaktapur.
    Demain, célébration de Holi, la fête indienne du printemps avec ses lancers de couleurs, depuis Katmandou !
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  • Vallee de Katmandu - Namobudha

    March 17, 2019 in Nepal ⋅ ⛅ 23 °C

    A Dhulikhel nous galérons un peu pour trouver un logement (à la fois Google et Hostelworld se trompent d'adresse... ). On emploie finalement les bonnes vieilles méthodes en abordant des touristes dans la rue. Bien nous en a pris, nous finissons chaleureusement accueillis par Sharmila, femme généreuse et entrepreneuse, qui nous raconte avoir créé un orphelinat ici dans sa ville natale, malheureusement pris d'assaut suite au séisme de 2015. 48 enfants y vivent et elle vient juste d'inaugurer un nouveau bâtiment. Vivent aussi dans sa guesthouse une bande de stagiaires en médecine, qui semblent se sentir comme à la maison !

    Le lendemain : en route vers Namobudha, haut lieu du bouddhisme où vivent près de 250 moines. Le lama Rinpoche y donne des conférences, on peut aussi suivre des cours d'etudes bouddhiques ou de nepali. Cela attire aussi beaucoup d'occidentaux sans doute en quête de spiritualité !

    Sur le chemin nous sommes accompagnés par un sympathique Népalais du coin, Vinod, qui gère une ferme de légumes bio et une guesthouse. Sa maison sur les hauteurs de Dhulikhel a malheureusement aussi été détruite en 2015. Avide de discuter, il nous pose plein de questions... Et répond aux nôtres ! Il nous montre en passant le temple où Mathieu Ricard - écrivain vulgarisateur du bouddhisme et de l'art de méditer, de ce que j'en sais - sejourne régulièrement.

    Arrivées à Namobudha, nous nous battons pour ne pas payer un nouveau "droit de passage", déjà acquitté le matin à Dhulikhel ! Depuis la nouvelle constitution et l'evolution du Népal vers le fédéralisme avec plus de pouvoir aux 7 provinces et à leurs municipalités, cela signifie souvent double paiement pour les touristes ! (Permis au niveau national puis diverses demandes de paiement plus ou moins justifiées par les municipalités, sans compter les guichets non officiels...). Après quelques haussements de tons (encore assez courtois), nous sommes exonérées.

    Mais revenons-en au monastère...
    A 15h30, nous assistons à une cérémonie regroupant une centaine de moines bouddhistes...de 4/5 à 20/25 ans. Cela semble être a cheval entre un cours et une messe. On ne comprend pas tout ce qui se passe... (Ils passent de manger des gateaux et boire du milk tea - sans doute pour tenir le coup des 2 h de cérémonie...- a se flageller en se mettant des coups de poing dans le dos...). Mais les rires et expressions des jeunes moines, les sons de leur psalmodie, les vibrations du gong et des trompettes et les couleurs éclatantes de la grande salle nous envoutent et nous enchantent... Jusqu'à nous endormir un peu ! Comme dit Vinod, venu à pied jusque là haut pour une pause paisible : "Good vibrations".

    Nous nous en retournons, détendues, dans une drôle de guesthouse pas encore terminée (il n'y avait plus de place dans celles du monastère). Cf la photo de salle de bains-wc- la plus petite du voyage !
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  • Vallee de Katmandu - Nagarkot & Dhulikel

    March 16, 2019 in Nepal ⋅ ⛅ 16 °C

    Les jours suivants du trek (22 km puis 18 km) sont placés sous le signe du voyage en bande !
    Avec Marie, nous faisons en effet rapidement corps avec les autres marcheurs rencontrés dès le début (une Allemande, quatre Israéliens, un Français, deux Canadiens). Nous nous rejoignons tous à Nagarkot, dans une guesthouse toute en hauteur pour un tarif défiant toute concurrence (200 nepali Rupees/pers soit 1,5€ la nuit) !
    En revanche pas d'eau chaude voire à un moment plus d'eau du tout et nous avons du attendre le dîner de nombreuses heures (cependant bien employées par des jeux parfois enfantins, ce qui fait beaucoup rigoler nos hôtes népalais...).
    La suite du repas continue d'être riche en mini aventures : attirés par le tumulte dans la rue, nous sortons voir ce qu'il se passe et portons collectivement une voiture pour la sortir du fossé, Miriam manque de s'étouffer en croquant un chili, quelqu'un d'autre en avalant un os de poulet, nous recevons des plats étranges jamais commandés...

    Le lendemain, reveil tôt pour observer le lever de soleil sur les montagnes depuis un observatoire. Manque de pot, le ciel est brumeux... Pas grave, nous profitons du lever matinal pour jouer à une sorte de football vietnamien (on tape avec n'importe quelle partie du corps sur un volant à plumes), avant de nous régaler d'un copieux breakfast avec vue panoramique sur le toit terrasse d'un hotel. Le paysage sera malheureusement voilé jusqu'à la fin du trek, ne nous permettant que d'entrevoir les somptueux 6000, 7000 et au delà !

    Nous continuons ensuite la marche avec Marie, quittant peu à peu de beaux paysages ruraux (collines, cultures en terrasses, petits villages, presque personne croisé sur le chemin), vers la cité plus importante (et bruyante !) de Dhulikhel.
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  • Vallee de Katmandu - Chishapani

    March 15, 2019 in Nepal ⋅ ⛅ 19 °C

    Bonsoir depuis le petit village de Chisapani, niché dans les montagnes de la vallee de Katmandou (ici plus basses, autour de 2000/ 2500m). Nous avons choisi de décaler notre départ pour le tour des Annapurnas pour cause de mauvaises conditions météos et avons débuté à la place une rando itinérante de 6 jours.
    De quoi nous mettre en forme et nous offrir un premier aperçu des hauts sommets que l'on verra ensuite de plus près ! (On espère...)
    Même si c'est moins touristique par ici nous rencontrons d'autres marcheurs (Israéliens - en grand nombre !, Canadiens, autres Français, Allemands...). Parmi eux, beaucoup d'autres deboutés des Annapurnas, comme nous !
    Les dégâts du séisme de 2015 sont bien visibles dans ce village.
    Ambiance sympa, paysages variés et déjà assez spectaculaires ! Lantang en toile de fond.
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  • Katmandou

    March 13, 2019 in Nepal ⋅ ☀️ 25 °C

    Bien arrivée à Katmandou, ainsi que mon carton ! Comme tout s'est bien passé je poste ce joyeux dessin de Sashi (même si promis, je ne voyage pas en mini jupe et en bottines ...)
    Retrouvailles avec Marie et premier délicieux thali (je découvre qu'on a le droit d'en redemander, paradis pour les voyageurs affamés ...)
    Le carton-vélo, enfin à destination, sert de commode en attendant d'être ouvert... le mois prochain ! Nous allons enquêter pour voir si faire le tour des annapurnas est bien faisable car pour le moment il semble faire - 30 degrés la nuit au Thorungla pass et l'accès vient tout juste de rouvrir...
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  • Les conseils du Maharadjah

    March 12, 2019 in France ⋅ ☁️ 5 °C

    Comme semble l'indiquer ce petit personnage d'Air India, il faut rester zen...
    Après 24h de décalage (vol d'hier soir annulé) et donc de nouvelles péripéties de carton-vélo, me voici enfin (de nouveau) prête à décoller...
    Une petite prière pour que le vélo ait bien été chargé dans l'avion et arrive en un seul morceau à Katmandou !!
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