Wandering in the east

March 2019 - April 2024
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  • Day 13

    Parc national de Wigierski

    April 10, 2019 in Poland ⋅ ⛅ 3 °C

    Après la visite des grandes villes polonaises, rien de mieux pour se ressourcer qu'une immersion dans l'une des plus belles forêts du pays située dans le parc national de Wigierski.

    Nous cherchons à camper dans le parc malgré les températures (-2, -3 la nuit), mais la saison touristique n'ayant pas commencée les bivouacs officiels sont pour la plupart fermés. Au quartier general du parc national, les gardes forestiers nous demontrent encore une fois la gentillesse des polonais en nous proposant de camper dans leur jardin ou dans celui de l'office de tourisme. Finalement on préfère tenter notre chance en camping sauvage.

    Le parc est magnifique et d'un calme appaisant. Seul le bruit de nos pas sur les feuilles brisent le silence et interrompent l'harmonie des chants d'oiseaux. Après 5 heures de marche avec 14 kilos sur le dos la fatigue se fait sentir, et surtout l'eau vient à manquer. Heureusement nous entrons dans un petit village, l'occasion de remplir nos gourdes. Première tentative réussite : un homme nous ouvre la porte, ses deux enfants dans les pieds, accepte de remplir nos bouteilles et finalement nous invite à prendre un café. Nous ne repartirons que le lendemain matin ^^.

    Pawel et sa femme Ilona nous accueillent comme des rois, café, gâteau, dîner, bière, petit-déjeuner. Nous passons la soirée à partager nos histoires et nos expériences. Parti en Angleterre avec 100 euros et une valise pleine de nourriture, Pawel a réussi à créer son business de compléments alimentaires pour sportif - ayant remporté le titre d'homme le plus fort d'Angleterre, il est plutôt crédible dans le domaine - avant de revenir dans son pays natal, 13 ans plus tard. L'argent de son magasin lui a permi de s'offrir une belle maison situé en bordure du parc, des lacs et de la forêt. Un cadre idyllique pour élever ses deux bambins.

    Magnifique et improbable rencontre, comme quoi l'inconnu et le lâcher-prise ont du bon !
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  • Day 21

    Tallinn - Dernière étape européenne

    April 18, 2019 in Estonia ⋅ ⛅ 8 °C

    Après la grande ville de Riga et le rapide stop a Parnu sur la côte estonienne, nous atteignons notre dernière étape européenne, Tallinn.

    Le centre médiéval rappelle celui de Vilnius avec un aspect touristique plus prononcé. On fait le tour en une heure à peine avant de s'aventurer en dehors des murailles à la recherche de quartiers plus alternatifs.

    On s'arrête déjeuner dans un mini restaurant tenu par un seul serveur/cuisinier et dont les clients évoquent les clichés d'artistes russes.

    Ballade digestive sur le port qui nous livre sa rudesse, entre zone industrielle et prison abandonnée.

    Changement de décor ensuite dans le quartier de Telliskivi, aussi appelé "Hipsterville". Cet ancien complexe industriel est désormais un centre créatif réunissant plusieurs shops de petits créateurs, un glacier vegan (à tomber par terre), une radio techno, plusieurs bars et des restaurants végétariens, le tout dans une ambiance street art.

    Pour clôturer cette journée, nous partons à la découverte de la vie nocturne avec plusieurs bars en tête. Finalement on passera une bonne partie de la nuit dans le premier grâce à deux russes atypiques - l'un est fondateur d'un club de fumeur de pipes, l'autre rappelle les anciens corsaires russes et se fait d'ailleurs appeler master commander - qui nous apprennent à jouer au durak, jeu de cartes traditionnel. La soirée se poursuit jusque tard autour de bonnes bières et d’Arkhii, la vodka au lait mongole.

    Un petit goût de Russie avant le grand plongeon !
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  • Day 21

    Opulence, culture et 2 nouveaux amis

    April 18, 2019 in Russia ⋅ ⛅ 10 °C

    Cela fait un petit moment que je n'ai pas pris le temps d'écrire, ne m'en voulez pas les copains. Nos journées sont bien remplies et le vide propice à l'écriture nous fait défaut. Je sais bien qu'avec chaque jour qui passe les souvenirs s'estompent et qu'il me faut donc me mettre à la tâche.

    Je profite d'être dans un wagon du transsiberien entre Moscou et Kazan pour vous donner des nouvelles. Étendu sur ma couchette, bercé par le rythme lent de la locomotive et les ronflements de nos voisins de chambrée, je me remémore Saint Pétersbourg.

    Saint Pétersbourg c'est l'opulence russe, le délire bling bling poussé à son paroxysme, il y a assez d'or à Petrograd pour couvrir toutes les routes de Paris à Moscou. Ça aurait fait un joli tapis jaune à Napoléon et sa grande armée en 1812. L'ancienne capitale impériale regorge de Palais tous plus somptueux les uns que les autres. Le plus connu d'entre eux, L'Hermitage ne se visite pas pour ses tableaux mais pour ses murs et ses plafonds. En comparaison Versaille semble raisonnable. Les églises orthodoxes brillent du même éclats. La cathédrale Saint Sauveur sur le Sang Versé (celui d'Alexandre II, assassiné à son emplacement), surmontée par ses 9 clochers à bulbes crème chantilly, est entièrement remplie de mosaïques dorées représentant des scènes bibliques.

    Saint Pétersbourg c'est aussi la culture. Le théâtre Marrinski en étendard dont le ballet surclasse celui du Bolchoï. Les musées regorgent de trésors. La collection impressionniste / post-impressioniste du bâtiment secondaire de l'Hermitage (beaucoup moins somptueux que le principal) est l'une des plus complète au monde. Chaque salle surpasse la précédente ; Monet, Matisse, Cézanne, Van Gogh, Gauguin, Picasso, Kandinsky... tous les plus grands sont ici. Au Russian Museum, on découvre les peintres russes. Les forêts de Shouchkine sont recouvertes de la neige la plus légère qu'il m'ait été donné de voir. La lumière rasante de l'hiver russe y ajoute ses éclats. Je rêve de plonger au plus profond de ces bois si réels. A l'inverse, je me réjouis d'être du bon côté face à la mer déchaînée d'Ivan Aivazovsky. Une vague légendaire engloutie les restes d'un navire éventré et promet une mort certaine à ces pauvres marins et cette vache qui s'aggripent désespérément à un morceau de mat.

    Saint Pétersbourg mais aussi Petrograd puis Leningrad. Chacun de ces noms témoigne de l'histoire de la Russie. (Saint Pétersbourg est fondée en 1703 par l'empereur Pierre le Grand. Elle revêt alors le nom qu'on lui connaît aujourd'hui en hommage à Saint Pierre (et non pas à l'empereur). En tant que nouvelle capitale de l'Empire, Saint Pétersbourg assoit la domination russe sur la région scandinave. 2 siècles plus tard, alors que la Russie entre en guerre contre l'Allemagne, son nom est jugée trop germanophone et est russifié en Petrograd. En 1918, elle perd son statut de capitale au profit de Moscou. Elle fut pourtant le théâtre de la révolution d'octobre et c'est pourquoi, en 1924, 5 jours après la mort du leader bolchévique, elle est renommée Leningrad. Elle conservera ce nom jusqu'à la chute de l'URSS en 1991. Aujourd'hui encore les plus anciens l'appellent par son nom soviétique.)

    Enfin, Saint Pétersbourg, c'est nos 2 couchsurfers Dima et Asia qui nous ont accueillis chez eux pendant notre séjour. Pour notre première rencontre avec des russes, on peut dire qu'ils sont loins des clichés habituels. Tous deux végétariens, ils ne boivent quasiment pas d'alcool. Seul leur reste le vice de la cigarette ce qui n'arrange en rien ma consommation personnelle et repousse ma promesse d'arrêter de fumer avec ce voyage. Anastasia déborde d'énergie, un vrai soleil, toujours souriante et prête à rire. C'est une touche à tout. Bricoleuse, elle confectionne des objets décos et poste des vidéos de tuto DIY sur internet. Mystique, elle pratique le tarot et tire même les cartes pour Eléna lors d'une séance nocturne. Elle excelle dans l'animation de ses réseaux sociaux et on fait plusieurs fois la une de ses stories Instagram. Dmitri, plus réservé mais tout aussi sympa, est un tatoueur reconnu. Il y a 7 ans alors qu'il s'ennuyait avec un ami, ils ont acheté une machine à tatouer. Il s'est entraîné sur ses amis et sa jambe droite. Aujourd'hui ses amis l'ont pardonné et sa jambe est recouverte. Il a ouvert son propre salon dans une vieille zone industrielle qui subsiste en plein cœur de Saint Pétersbourg, juste derrière la perspective Nevski. "Le lieux se prêterai bien à une transformation Berlinoise" plaisante-t-on avec Eléna alors que nous attendons que l'encre sèche.

    Nous repartons avec des souvenirs indélébiles de nos deux nouveaux amis et de cette première étape dans le plus grand pays du monde.
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  • Day 27

    Cap sur la capitale

    April 24, 2019 in Russia ⋅ ☀️ 16 °C

    Écrire sur Moscou 10 jours après l'avoir quitté est moins facile que je ne le pensais, son souvenir est moins riche en ma mémoire que celui de Saint Pétersbourg. Pourtant nous y sommes restés plus longtemps : 5 jours.

    Commençons par le début...

    Quand on débarque sur le quai d'une gare secondaire de Moscou, après une courte nuit dans le couchette venant de Saint Pétersbourg, on ne s'attend pas à un comité d'accueil en bon et du forme. Et pourtant, Max et Vassya sont au rendez-vous. Notre ami Fabrice a joué les entremetteurs quelques semaines auparavant via WhatsApp.

    Max: Have u been In Moscow before?
    Nana: No never it's our first time :)
    Max: I think we better meet you [on the platform]

    Et comme promis ils sont là, 2 personnages bien différents. Plus de 15 ans les sépare. Max, 37 ans, est le plus affable, il engage volontier la conversation et nous guide dans les couloirs du métro. Vassya, 21 ans, est plus réservé, lunaire même. On sent une grande fragilité dans ce jeune garçon qui se cache derrière son téléphone.

    Nos 2 nouveaux amis ont pensé à tout, arrivés devant les portiques, Max nous tend nos cartes de transports prépayées. On descend les interminables escalators pour nous enfoncer dans le métro moscovite. C'est un véritable musée, incomparable aux couloirs sales et étriqués dont nous a habitué Paris. Au plafond des lustres monumentaux, au sol des grands carreaux en marbre noir et blanc, sur les côtés des colonnes, des arches, des statues : ce n'est pas un moyen de transport, c'est un palais souterrain.

    Après un passage express chez Max pour y déposer nos affaires, on repart pour une balade matinale sur la ceinture boisée de Moscou, jusqu'à l'université de la capitale. Première confrontation avec l'architecture stalinienne, massive, démesurée, l'étoile rouge se dresse toujours au sommet du building central. D'ici on a une vue d'ensemble sur le centre, on repère déjà le Kremlin et autres lieux incontournables.

    C'est l'occasion de discuter d'avantage avec Max qui nous livre son point de vue sur le rapport des Russes avec leur histoire soviétique. Selon lui l'ère communiste a encore bonne presse au sein de la population. Certes le XXe congrès du Parti communiste et la déstalinisation menée par Kroutchev ont permis une certaine prise de conscience, mais la remise en question collective n'a pas eu lieu. Trop douloureux et culpabilisant, c'est plus facile de ne pas en parler. C'est pourquoi on ne s'étonnera pas, quelques jours plus tard, de croiser un sosie de Staline sur la place rouge prenant des photos avec les touristes. Pour un des dictateurs le plus meurtriers de l'histoire (plus de 20 millions de mort si l'on compte la famine qu'il a provoqué), c'est plutôt de mauvais goût.

    On retrouve cette histoire soviétique un peu plus tard à travers la collection permanente de la nouvelle galerie Tretyakov. Une importante collection d'art officiel du régime y est exposé. Les sujets sont récurrents : ouvriers œuvrant à la grandeur de la mère matrie, fermières souriantes à pleine dents, sportifs en plein effort, hommes et femmes prenant les armes pour défendre la révolution. Il y a même une nature morte: une table déborde de conserves et d'aliments produits en URSS, le peuple mange à sa faim. Un peu plus loin, une scène de famille, un enfant bien portant lit une lettre du front envoyée par son papa sous le regard bienveillant de sa maman et de ses proches, tout le monde sourit, il fait beau, les couleurs sont chaudes, le conflit n'est nulle part. A partir des années 80, comme une réaction épidermique à 60 ans de réalisme socialiste, les peintures deviennent plus sombres, les sourires s'effacent, la neige est plus présente. La pérestroika lève peu à peu le joug de l'art totalitaire soviétique.

    On explore la capitale, le Kremlin, des monastères, le parc Gorki pour entendre "the wind of change", le musée Pouchkine, des allées derrière les immeubles où se cachent des boutiques, des restaurants et des bars.

    Le samedi soir, sur les conseils des amis de Max et Vassya, on assiste à la soirée inaugurative d'un nouveau club underground : Le Mutabor. Dans la file à l'entrée, on nous promet un évènement historique, imaginez-vous qu'on fait partie des premiers à rentrer dans le successeur du Berghain ! En effet le lieu est prometteur, une usine désaffectée toute faite d'acier rouillé, dotée d'un grand hangar cernés par des enceintes Function 1 (?). Au sol des vitres permettent de danser au dessus d'anciennes machines et autres rouages disposés dans les sous-sols. L'ambiance y est résolument industrielle. Pour leur première, les organisateurs ont conçu un évènement à vocation plus artistique que festif. La programmation est exclusivement ambient et expérimentale. Dans la grande salle les lives se succèdent. Dehors des vidéos de forêt en noir et blanc défilent sur les murs, et 2 DJs bidouillent des sons angoissants sur leurs synthés modulaires.

    Seulement la soirée ne semble pas prendre auprès de la foule branchée qui se presse ici. Et pour cause, il n'y a pas d'alcool en vente, les promoteurs n'ont pas obtenu la licence à temps.
    Et puis ça manque cruellement de surprises pour un évènement aussi bien marketé. On espérait qu'il pousse le délire avant gardiste jusqu'au bout avec d'avantage de diversité, des installations artistiques, des performances, de la danse, une interactivité avec le public et pas seulement de la musique expérimentale. Vers 1 heure tout le monde à l'air de s'ennuyer sévère et on décide de rentrer. Pour les prochaines soirées on annonce Nicolas Lutz et Ricardo Villalobos. Qui sait ? Peut être qu'on a assisté aux prémices d'un futur club de classe internationale, mais on ne sera pas là pour le vérifier.

    Après 5 jours, on commence à en avoir assez des grandes villes et des voitures de luxe, alors on monte dans le train, un petit stop à Kazan et ce sera la nature, les montagnes, l'Altaï...
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  • Day 33

    Kazan - Capitale du Tatarstan

    April 30, 2019 in Russia ⋅ ☁️ 9 °C

    Changement de décor en arrivant à Kazan le mardi 30 avril après 13 heures de train. On plonge dans la République du Tatarstan où les faciès se rapprochent désormais davantage des peuples turcs d'Asie centrale. Enfin dépaysés !

    Texte et photos à suivre :)
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  • Day 38

    To the Altai's mountains

    May 5, 2019 in Russia ⋅ ☀️ 18 °C

    Après 2 jours de train et 5 heures de bus nous sommes bien arrivés à Gorno altaisk, stop bien mérité. Un court repos d'une nuit et on repart sur les routes en auto-stop direction les montagnes de l'Altai.Read more

  • Day 42

    Victory day and Soviets nostalgia

    May 9, 2019 in Russia ⋅ ☀️ 13 °C

    Sur la route pour le lac Baikal, on s'arrête quelques heures à Novossibirk. Ce stop express nous permet d'assister aux célébrations du jour de la victoire contre l'Allemagne nazie, grande fête nationale à laquelle de nombreux Russes participent dans un élan patriotique. Les petites filles portent des rubans oranges et noirs à la poitrine, des drapeaux flottent au dessus des bus et des voitures, les écrans publicitaires affichent les visages des martyrs de la grande guerre.

    À la télé des milliers de citoyens défilent dans les plus grandes villes du pays, en mode multiplex de ligue 1. Les vieilles brandissent les photos de leurs parents sacrifiés au champ d'honneur. Une marée humaine sur la place rouge. Ici un vieux monsieur en uniforme de l'armée rouge couvert de medailles. Un journaliste prend la parole depuis Moscou avec la foule derrière lui, même scène à Novossibirk, puis à Léningrad. Comment ça Leningrad ? Ils ont encore renommé Saint Pétersbourg ? On enchaine sur Kiev, capitale Ukrainienne de la Russie.

    Alors qu'on assiste aux feux d'artifice sur la place Lénine à Novossibirk, nos doutes se font plus fort. Partout le symbole de la faucille et du marteau sur fond d'étoiles rouge. Il serait pas un peu nostalgique de la "grandeur" soviétique nos amis Russes ? Sur WhatsApp, j'en fait part à Max, un ami de Moscou, qui me confirme que c'est un peu la pride day pour ceux qui regrettent ce bon vieux Staline. Tout s'explique !

    On est remonté dans le Transsiberien, Eléna dort sur la couchette du haut et moi je lis Soljenitsyne, l'Archipel du Goulag. Ils sont fous ces Russes...

    PS: on a pris quelques photos et vidéos, on les mettra plus tard.
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  • Day 43

    Les 10 commandements du transsibérien

    May 10, 2019 in Russia ⋅ ⛅ 11 °C

    1. Tes provisions tu prévoiras.
    Principal élément de survie du transsibérien ! Et pour cause, à bord du train seules des barres chocolatées et autres crasses sont en vente (les wagons-restaurants sont rares et chers). Alors pour deux jours de voyage on prévoit la dose : yum-yum, bortsch (soupe de betteraves), pain, fromage fumé, tomates, porridge, bananes, chocolat, graines de tournesol, biscuits, café, eau, on transporte de quoi régaler une famille ! La peur de manquer peut être, mais surtout rien de mieux que de manger pour passer le temps.

    2. Ton lit façon militaire tu feras.
    1 minute top chrono pour les plus expérimentés et rien qui dépasse. Pour nous c'est plus compliqué : c'est lequel ce drap ? Pour le matelas oh pour la couverture ? A non, ça c'est dans l'autre sens. A 4 dans un espace restreint c'est un véritable exercice de contorsionnisme pour nous, jeunes padawan.

    3. Avec tes voisins tu parleras.
    Ça papote, ça papote dans le transsibérien. Entre babouchkas, entre amis ou entre inconnus, on discute, plaisante et grignote ensemble. Et en russe s'il vous plait, car peu d'entre eux parle anglais. On arrive à baragouiner quelques mots et pour le reste on s'aide de Google translate pour communiquer (quand le réseau n'est pas capricieux).

    4. Aux bouleaux et aux pins tu t'habitueras.
    Le temps passe, et passe et passe mais peu de choses changent dans les paysages : bouleaux, bouleaux, pins, bouleaux, bouleaux, pins... tiens une rivière, et ça recommence. La monotonie s'écoule par les fenetres au rythme inexorable de la locomotive. Le décalage horaire s'allonge avec les kilomètres. On flotte à travers la Sibérie en oubliant le temps.

    5. Des soupes chinoises tu mangeras.
    Légères et nourrisantes, les soupes chinoises lyophilisées sont les stars du transsibérien. Chaque magasin possède un rayon entier, de quoi trouver son bonheur pour quelques roubles seulement.

    6. Des litres de thé tu boiras.
    Un samovar rempli d'eau bouillante est mis à disposition des passagers, permettant de boire du café mais surtout du chaï, largement préféré par les russes. Attention à bien vérifier les horaires des toilettes qui ferment parfois pendant 50 minutes pendant les arrêts en ville.

    7. Internet tu oublieras.
    Je capte, je captes pas, ah je recapte, ah non feinte. Inutile de lutter, Internet ne rime pas avec transsibérien. On récupère la connexion dans les villes, mais la lecture et l'écriture remplace le téléphone.

    8. Des auteurs russes tu découvriras.
    Boulgakov, Soljénitsyne, Dostoïevski, Gogol, les écrivains ne manquent pas en Russie. Et devant nous des dizaines d'heures de train, pas de meilleure excuse pour découvrir l'âme russe et leur histoire à travers les plus grands classiques littéraires.

    9. En cachette tu t'enivreras.
    Depuis quelques années la vente et la détention d'alcool est interdite à bord du transsiberien, mais cela ne veut pas dire que personne n'en boit. Il suffit d'être discret ou d'avoir un compartiment fermé ;). Et si vous êtes chanceux, la provodnista vous vendra peut-être des bières clandestinement.

    10. A la provodnista tu obéiras.
    Véritable sergent chef du wagon, gare à vous si vous sortez des rangs ! Elle veille au grain et au confort des voyageurs ainsi qu'à la propreté des compartiments.

    11. La petite cuillère tu ne perdras pas.
    Malheur à nous, nous perdons la petite cuillère du samovar lors de votre 2e long trajet en transsibérien. Au moment de rendre les ustensiles, la contrôleuse nous fusille du regard, on se fait tout petit et on file rapidos.
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  • Day 44

    Enfin le Baïkal !

    May 11, 2019 in Russia ⋅ ⛅ 6 °C

    Arrivés à Irkouskt à 7h30. Après une nuit de transsibérien arrosée de vodka le réveil est embrumé. Un coup de café soluble et c'est parti pour une journée d'auto-stop direction le lac Baïkal.

    On commence devant un spot intéressant : un poste de police. Les voitures ralentissent automatiquement, rien de mieux. Et la chance nous sourit encore ! À peine 15 minutes d'attente et 2 conducteurs s'arrêtent. Le 3e est le bon. Et un sacré pilote : chaque dépassement nous coûte un litre de sueur.

    Sur la route sortant de nulle part, un rideau de grelons nous tombent dessus. Nous sommes les seuls surpris : "it's normal, it's Siberia !", nous explique notre conducteur en rigolant.

    Ochir rend visite à un ami à Oloy pour le féliciter de sa récente paternité. Finalement, il nous dépose 40 km plus loin que prévu, à Balayday, la jonction entre la route principale et celle de l'île. Coup d'oeil aux alentours, pas une vache à l'horizon. Côté voiture c'est pas mieux, on tente d'arrêter les rares qui osent s'aventurer (1 toutes les 10-15 minutes).

    Un van gris au style militaire, véhicule typique russe, approche doucement. Jackpot ! Un biélorusse, Victor, et son ami s'arretent. Ils ne vont pas loin, au prochain village à 10 km, mais c'est toujours ça de pris. Une fois en route, changement de programme : Victor nous invite chez lui avant de nous emmener jusqu'au Baikal ! Youhou on n'en espérait pas tant. L'hospitalité et la générosité des russes nous étonnent encore une fois. Sur la table de la cuisine un festin nous attend : blinis, confiture, gâteau a la crème, chocolat, pommes, thé, café, de quoi se régaler et reprendre des forces avant de repartir avec toute la famille.

    On a du mal à réaliser mais ça y est après 8680 km et 44 jours de voyage nous sommes enfin dans les forêts de Sibérie, et touchons du doigt le lac Baïkal. A chaque virage on tend le cou en espérant en apercevoir un bout, mais pas encore, il va falloir patienter un peu.

    Les paysages varient enfin, fini les bouleaux, place aux montagnes enneigées et aux steppes mongoles ! Une route indéfiniment droite mais toujours aucune trace du lac. On ne tient plus ! A croire qu'il serait timide ce Baïkal.

    Arrivés à l'embarquadère, l'impatience laisse place à une légère déception. Le lac a déjà dégelé et l'île d'okhlon semble assez commune au premier abord. Mais une fois débarqués, ce lieu magique tient toutes ses  promesses. On comprend mieux pourquoi Tesson s'y est exilé pendant 6 mois. Perçant le brouillard, les montagnes, baignées d'une lumière orangée, semblent émerger doucement d'une longue hibernation. Le lac s'étend majestueux, son tapis blanc morcelé annonçant son réveil.

    Koujir, le village principal de l'île est une ville fantôme. Seuls les chiens errants attestent d'une présence humaine. Notre guesthouse est également vide. Nina, notre logeuse d'origine bouriate nous éclaire : nous sommes entre deux saisons touristiques. Un peu dommage ce côté artificiel. Heureusement la beauté de l'île prend le pas sur ce détail et on a la chance d'éviter les cars de chinois ;).

    Le lendemain excursion au nord où la nature reprend ses droits. Au loin les montagnes, gardiennes de ce lieu sacré, flottent dans la brume. Olkhon est considérée comme le centre sacré du chamanisme. Les corps des chamans étaient autrefois brûlés sur le Shaman Rock. Les bouddhistes vénèrent aussi l'endroit, les centaines de tissus de prière multicolores en témoignent.

    Petit bonus : rencontre d'un couple d'allemands voyageant depuis 1 an et demi et d'un couple de français avec qui on passe une soirée à boire des bières russes et jouer au durak.
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