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- 4 sept. 2023
- ☀️ 31 °C
- Altitude: 794 m
FranceMons45°22’57” N 4°9’29” E
Charmont sous barbuise - Roanne #24 ~O

L'excitation du weekend nous a rendu euphorique dès le vendredi jusqu'à 6h du matin, pour ce qui devait être une soirée chill de retrouvailles. Il faut dire que la famille de Gauthier est constitué de bons vivants.
La grosse soirée d'anniversaire étant le samedi, nous avons été tout autant enthousiastes.
Ensuite, le dimanche se qualifierai de lunaire avec une après midi à bronzer dans la piscine autour de rosé, Irish coffee et cocktail fraîcheur dont je suis le seul à avoir le secret.
La seule chose c'est que je prévois un départ lundi à 4h du matin pour 400 km direction ma maison. Quand je me couche le dimanche soir, je suis peu optimiste et pense déjà à prendre le train. Mais je suis motivé pour faire une longue journée sur le vélo avec le plaisir comme mot d'ordre.
5h plus tard, le réveil sonne et il fait particulièrement mal. Je finis de ranger mes affaires et fais un bisous à Armand en lui disant que j'ai pas envie de partir. Je mange les 50g de salade de riz qu'il reste et me fait couler un expresso sans ajouter de whisky cette fois.
Je prévois de rouler tranquillement jusqu'à 7-8h pour prendre un vrai petit déjeuner dans une boulangerie.
Ça part mal puisque le tracé que j'ai mis sur ma montre me fait prendre un chemin au bout de 2 km... je suis donc obligé de sortir mon portable pour changer d'application de navigation mais je ne suis pas optimiste sur la capacité du portable à tenir en mode navigation toute la journée.
2 km plus loin, la bouteille d'eau censée remplacer la gourde que j'ai perdue au festival tombe, puis re-belote 2 km encore plus loin. Étant donné qu'on va frôler les 35° je ne veux pas partir qu'avec une seule gourde de 500 ml, donc je range la bouteille dans mon maillot.
La navigation me fait passer par Troyes avec seulement une nationale pour y aller et je m'arrête en panique sur l'entrée d'autoroute à deux doigts de me tromper. Je suis énervé contre moi même en me disant que ça pourrait être dangereux avec la circulation. Heureusement je suis seul dans la nuit et très vite je prends un axe plus sécuritaire. Après Troyes c'est reparti sur une nationale et je suis bien content d'avoir un bon éclairage. C'est dommage car ce seront les seules portions de grande route qui se feront de nuit.
Ensuite les premières lueurs du jour jusqu'à son levé, sont magnifiques.
Dernier problème à noter avant de passer aux points positifs, c'est que j'ai fait mon entretien de vélo la veille à 19h après l'après-midi lunaire. Il faut dire qu'à ce moment là je n'étais pas au top de ma lucidité et précis sur la mécanique. J'ai donc tenté de corriger un défaut sur mon dérailleur mais je l'ai enfaite amplifié, ce qui rend le passage des vitesses capricieux.
Je suis maintenant sur des petits routes avec un premier col à passer. J'avance à vive allure vu qu'il n'y a pas de vent du tout. De plus la fraîcheur est agréable. À noter que je suis parti en t shirt à 5h du matin tellement les températures sont douces.
À 70 km je fais ma première pause pour le petit déjeuner dans la ville de Tonnerre où il y a une boulangerie. 1 pain viennois, 1 jambon beurre, 1 croissant et 1 cookie au programme pour combler le départ à jeun. Les plans sont de s'alimenter et rouler jusqu'à midi pour refaire des provisions. Je dois jouer avec les aléas puisque les joyeux lurons de la soirée sont tombés sur ma boîte de barres céréales et ont mangés 5 barres sur 6. Il me reste donc des compotes, une banane et 3 gels donnés généreusement par arminas.
La stratégie d'alimentation est bien, je ressens la faim régulièrement que je comble par un apport glucidique.
La chaleur arrive rapidement ainsi que le vent 3/4 face. La pause se fera à Autun à 190 km où j'arrive un peu avant midi et l'allure est d'environ 30 km/h depuis le début malgré la traversée du Morvan très vallonné.
Petite erreur de gestion de course, je me dis que je suis sûrement en déficit calorique et qu'il faut que je mange beaucoup. Voici donc ce que je m'enfile :
- 2 abricots
- 800 g de taboulé
- 2 petits wraps
- 1 bouteille de 800 ml de yop
- 1 café pour la digestion
Ça y est il fait proche de 35 degrés dehors et la digestion est trop difficile avec cette chaleur. Je progresse bien mais sens qu'il fait beaucoup trop lourd et j'aurais dû continuer à privilégier l'alimentation régulière.
Je m'arrête dans un village pour faire le plein d'eau et quand je descends du vélo j'ai du mal à me bouger. J'essaye de boire un maximum et je me rends compte que je suis mieux sur le vélo quand il y a un peu d'air. Le plus dur c'est les côtes très raides où il n'y a absolument pas d'air.
Heureusement, arrivé à Paray le Monial, le dénivelé est fini et ce n'est plus qu'une piste cyclable. J'ai vu un train à Roanne et je suis dans les temps pour parcourir les 50 derniers kilomètres. J'ai fait 80 km sans rien avaler, j'ai seulement digéré. Je me dis qu'il faut que j'avale quelque chose mais je ne peux pas avec la chaleur. J'opte donc pour les 50 cl de coca que j'avais stocké sur le vélo. S'en suivra le dernier gel quelques minutes plus tard. Ça ne fait pas vraiment effet et je comprends que c'est la chaleur, j'ai eu le même coup quelques mois auparavant et j'avais vomi quand j'essayais de manger. Je m'arrête donc à l'ombre, car je commence à voir un petit peu flou. Je traîne pas trop car je sais que je vais être lent et que la marge que j'avais pour le train n'est pas énorme. Je m'oblige à repartir en sous régime pour ne pas devoir m'arrêter de nouveau et les kilomètres sont longs mais s'effectuent. Après une dernière heure et demie plus que compliquée j'arrive à la gare en lâchant une petite larme de soulagement. Je réalise aussi que c'est la fin. Je bois énormément puisque je n'avais plus d'eau.
Le train est climatisé et c'est la meilleure chose qu'il puisse m'arriver. Ça me permet de faire redescendre le corps en température et d'être plutôt bien en ressortant du train où j'attends mon fabuleux papa qui est venu me chercher. C'est aussi les retrouvailles. Avec toutes ces émotions, ça me permet d'être à l'abri de la fatigue.
Cette fois c'est la fin, la vraie. Je suis de retour à la maison après plus de 6 mois. Content de retrouver cette terre sainte et envie de calme après la tempête. J'ai aussi envie de nouvelles chaussures mais je vais probablement encadrer celle du voyage dans ma chambre.
Merci à tous les collaborateurs de ce projet ♥️.
Bien cordialement,
Olivier robelin
Bilan de la journée : 320 km et 2 800 m D+En savoir plus