On vous présente Chandu. Il porte aussi bien le kesa (tenue traditionnelle des moines boudhises) que les lunettes de soleil et maîtrise autant l'art de la méditation que le pilotage de drône. A la fois moine sage en charge des lieux et de l'éducation des petits moines, à la fois moine rebel connecté aux réseaux sociaux et aux nouvelles technologie ; Chandu est un cocktail de sérénité et de joie de vivre.
Un jour il se joint à nous autour de notre table aux nénuphars et nous raconte avec poésie les enseignements du Buddha. Le lendemain, il s'assoit à côté de Louis, lui pique son casque rose et son clavier pour s'amuser à créer de la musique.
Chandu est arrivé à Moon's Rock Monastery à l'âge de 11 ans sous la tutelle d'un ancien moine. Il est allé à l'école des moines, à l'université et a finalement été nommé par les habitants du village pour gérer le monastère. En effet, le monastère appartient à la communauté du village et c'est à elle que revient la responsabilité de l'entretien du lieu, du choix du moine en charge, de fournir le nécessaire pour la vie des moines du monastère.
Il est très attaché au Dhamma et aux enseignements du Buddha. Ainsi, il fait la part des choses entre ce que Buddha a dit, les interprétations actuelles et les traditions qui se sont créées au fil du temps. Aujourd'hui, au Sri Lanka, les règles qui s’appliquent aux moines bouddhistes sont extrêmement strictes. Une femme ne peut pas séjourner dans l’enceinte d’un monastère bouddhiste, un moine ne peut dîner, jouer, écouter de la musique, courir, nager, cuisiner… Mais toutes ces règles ne viennent pas directement du Buddha et selon Chandu, ces règles n'ont pas de sens. C’est ainsi que Hélène a été autorisée à rester au temple, et que Chandu et ses moines apprentis font toutes sortes d’activités.
Voici maintenant Nisala. On dirait un gamin de 11 ans mais ce jeune moine en a réellement 15. Il passe du regard le plus sérieux pendant les séances de Puja qu’il anime, au plus beau des rires comme sorti d’un dessin animé. Il apprend l'anglais avec les occidentaux de passage et Kiana prend un malin plaisir à lui enseigner des expressions. Et Nisala ponctue nos journées de "Easy peasy, lemon E-squeezy" avec son accent qui roule les R et ajoute des voyelles.
On l'appelle mini-monk, mais Chandu étant très absent, c'est lui gère d'une main de maître le quotidien du monastère. Un main de fer dans un gant de velour qui chatouille…
Il est souvent accompagné de Sila, surnommé Medium Monk. Ce dernier a été confié à Chandu par sa mère pendant une période difficile pour sa famille en espérant que le cadre du monastère lui apporte un peu de sérénité. En effet, père alcoolique et frères plongés dans les drogues dures, il lui arrive de montrer des signes d'agressivité interne. Son anglais étant approximatif, il se focalise sur la mémorisation d'un mot espagnol "locito" qu'il nous répète en boucle comme disque rayé.
Le couple, c’est Kiana et Brennen, des millennials américains qui terminent leur voyage de 8 mois (Europe, Asie puis Afrique) et avec qui on partage le plus clair de notre temps entre jeux, débats philosophiques et psychologiques, repas, projets vidéos… On leur enseigne le tarot, on leur fait passer des tests de personnalité, il nous font jouer à Catan et nous embarquent dans un projet de réalisation d’un clip vidéo.
Kiana, c’est un soleil ambulant qui éclaire chaque visage d’un sourire. Elle s’exclame de son éternel « Oh ! Wow ! » à chaque petite découverte et se réjouit de chaque expérience. Son positivisme et son énergie à toute épreuve est une réelle inspiration pour nous.
Brennen, c’est le gars toujours prêt à mettre la main à la pate. Il accompagne beaucoup les jeunes moines et leurs copains pour des tournois de criquet.
Ces deux jeunes nous ont bluffés par leur maturité, leur regard sur le monde, leur ouverture d’esprit. A 22 et 24 ans, les réponses qu’ils nous ont faites dans le cadre d’un interview qu’on a mené sur la question du bonheur, étaient d’une grande profondeur et très réfléchies. Mais cet interview est pour un prochain épisode !
Le monastère est un complexe de plusieurs bâtiments tournés autour des activités bouddhistes.
Il accueille une zone servante avec les espaces de vie des moines et visiteurs. C’est là que se trouve notre chambre et l’espace de repas. Notre petite table extérieure, cernée par un bassin de nénuphars et grenouilles, respire la tranquillité - ce qui nous aide à affronter le piment de nos repas.
- Petite anecdote : Hélène, avec sa maladresse légendaire, s’était mise en tête qu’elle tomberait un jour dans le bassin. Pour accéder à notre table, il faut marcher sur plusieurs souches d’arbres positionnées dans l’eau pour former un chemin en pas japonais. Lors de notre dernier jour, alors que Hélène contemplait avec fierté le fait qu’elle n’était pas tombée dans l’eau, elle s’est lamentablement écrasée par terre, une jambe dans l’eau, le pied pris dans la vase du fond et la chaussure perdue plus loin… Ce souvenir fera sans doute rire Kiana encore quelques années ! -
L’espace religieux intègre un stupa en forme de dôme à l’entrée, une chapelle avec la statue de Buddha debout (shrine), la cloche pour appeler la communauté à venir au temple, le temple avec une sculpture de Buddha assis, et l’arbre de Bodhi en hommage au figuier au pied duquel Buddha Gottama a atteint l’éveil. Un peu à l’écart, au milieu des rizière, se trouve une autre chapelle avec une statue d’une femme boddhisattva perchée au sommet d’un rocher.もっと詳しく
旅行者 C'est souvent quand on est loin des vivants, au sein d'une nature si belle qu'on est le plus proche de nos morts qu'on chérit au creux de notre âme.
旅行者 ❤️
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