Bjelušine

Bienvenue en Bosnie !

Avant d'y parvenir, c'est la toute première fois que nous ressentons une angoisse à l'idée de passer la douane. Il faut savoir qu'on a des antécédents avec la frontière bosnienne ! 😅 En 2019, en vacances en Croatie avec la clio de Paulo, on avait été arrêté•e•s un long moment par les douaniers bosniens, qui étaient persuadés que nous cachions de la drogue. On avait donc eu le droit à la totale : intimidation, chien, fouille entière du véhicule et déballage du moindre médicament, etc. ! On avait donc pas du tout envie de reproduire le même scénario avec un Phoeni 10 fois plus chargé que la clio...

RAS, aucune arrestation en vue pour nous cette fois-ci ! Ouf !

Nous passons la frontière et sommes accueilli•e•s par une décharge à ciel ouvert à flanc de montagne, ainsi qu'une vue surplombant un lac partagé avec le Monténégro, le lac Pilecko.

Les routes sillonnant la montagne sont un peu moins progressives qu'au Monténégro et les voitures de police sont nombreuses, il est donc difficile de conserver la vitesse autorisée ! On croise quelques hommes coiffés de képi et d'anciens véhicules militaires à l'abandon.

☀️ Pour notre première visite, on a choisi la ville de Mostar, plus particulièrement le quartier du Stari most (vieux pont) classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Sous nos yeux, mille boutiques souvenirs et restaurants ! Notre attention se pose sur des objets en vente dans les boutiques (jouets, crayons, objets de déco...) fabriqués à partir d'anciennes munitions.

Le labyrinthe de ruelles pavées de Mostar, nous mène vers des terrasses où l'on assiste au service du café à la turc ou grec selon les endroits (mais il s'agit bien du même !). Tout un spectacle ! Le café est chauffé sur place, à la table du•de la client•e à l'aide d'un mini chalumeau, avant de versé l'eau dans le pichet bouillant. ☕

Tout est si étroit, dense, resserré, que nous avançons sans savoir. Nous suivons l'appel à la prière qui se fait entendre au loin. Ici, mosquées et églises cohabitent.
La ville est percée partout de minarets et de clochers qui s'élancent vers le ciel.

Le vieux pont, symbole de la ville, est époustouflant, semblant défier les lois de la gravité. Sa hauteur impressionne. En contrebas, le fleuve de la Neretva est incroyablement clair, comme celui auprès duquel nous avons dormi hier soir. Deux hommes sont assis nonchalamment en slips de bain noirs sur la rambarde du pont, les pieds dans le vide. Les visiteureuses ont les yeux rivés sur eux, en quête de sensation. Malheureusement, ils ne sautront pas ! Une compétition de plongeon du haut du Stari most a lieu chaque été.

Le vieux pont a été détruit pas un obus croate en 1993 durant la guerre des balkans. Il a été reconstruit à l'identique par des équipes mixtes croates et bosniaques en 2004 avec la technique ottomane d'époque et à l'aide de nombreuses pierres d'origine.

Stigmate de la guerre qui opposa les serbes, les croates et les bosniaques, le boulevard de la révolution populaire sépare la ville en deux. D'une part les bosniaques musulman•e•s et d'autres part les croates chrétien•ne•s.

Avant de quitter les lieux, on déguste ces fameuses douceurs qu'on trouve souvent dans les pays de l'est ; les brioches spiralées au sucre et à la cannelle formant un cône cuites au charbon à la broche. 😋 Paulo n'en avait pas mangé depuis son séjour en Roumanie il y a 10 ans. Les saveurs rappellent à sa mémoire de nombreux souvenirs !

Nous entamons une discussion avec le vendeur. Très rapidement, on évoque la guerre qu'il n'a pas connu puisqu'il est né 3 ans après en 1998. Il est issu de l'ethnie croate et son père était général pour l'armée croate. Il insiste sur le fait qu'il n'y a plus d'animosité entre les différentes etnies serbes, croates et bosniaques et que, finalement pour lui, iels ne sont qu'un seul et meme peuple malgré leurs différences culturelles ou religieuses. Il évoque beaucoup la Croatie qu'il considère aussi comme son pays (il a d'ailleurs les deux nationalités : bosnienne et croate).

Après cet échange très intéressant, on se perd un peu en dehors du centre historique. On tombe alors sur une procession de femmes et hommes d'âges très différents en groupes vêtu•e•s de costumes traditionnels et portant des bannières !

Chants, danses, instruments traditionnels, le défilé nous amène devant une église où toustes se regroupent devant le prêtre pour prier en chœur et exprimer leur joie.

Des marié•e•s arrivent, ainsi que leurs familles chiquement vêtue, robes de soie colorées, costumes trois pièces, maquillages très prononcés. Acclamée par la foule, la mariée danse sur le parvis de l'église, les invité•e•s se mettent alors à chanter l'hymne croate, dansant avec leurs drapeaux et célébrant leur bonheur en ce jour de célébration ! 💃

Stationné•e•s près de la mairie, en repartant, nous assistons, pour terminer cette journée riche en émotions, à la sortie d'un mariage prononcé civilement avec d'immenses drapeaux, serbes cette fois !Читать далее