Misiones

Iguazú to Buenos Aires :

On se donne comme défi de faire ce trajet entièrement en stop en sachant qu'il y a 1300km.
On va donc dans une station service pour commencer sous les 40°C, ça tape. Et là 1 heure passe, 2h, 3h ... Personne ne veut/peut nous prendre. On commençait tout juste à perdre espoir quand un mec qui mangeait la depuis 1h nous propose de monter dans son pickup il a pitié de nous et va seulement à 100km plus loin mais c'est déjà.

Il est ingénieur et nous explique que dans ce coin les gens ont peur de prendre des auto-stoppeurs qui peuvent avoir de mauvaises intentions. On est un peu surpris, c'est un peu le raisonnement inverse en France. On discutera pendant tout le trajet de la situation économique du pays plus en détails (Victor a presque réussi à faire une phrase !). Très instructif mais très triste: populisme, corruption, chômage, inflation (de 100% en 2022). C'est quelque chose de connaître la situation d'un pays cela en est une autre d'avoir un local qui nous la raconte. Il nous dépose dans la province de Misiones dans la ville d'Eldorado à une station service apparemment bien placée pour continuer.

On reprend notre recherche en stop. Et là incroyable on nous prend direct !.. Et non c'est faux, 1h, 2h toujours rien.. Les salariés qui remplissent les voitures de carburant et nous regardent comme des ovnis.
Et puis, ils comprennent que nous sommes français et là on a le droit à un : "Argentine Championne du monde !" Pas de chance, ils sont tombés sur les moins footeux de France mais c'était quand bien marrant.

Finalement, on trouve une nouvelle voiture. Un couple de sexagénaire qui rentre chez eux dans une petite ville: Oberá. Au début, l'ambiance est un peu froide mais très vite on rigole de tout et de rien. Discussion sur la faune et la flore de ce coin très peu touristique. Sur la route on voit des champs énormes de thé (l'Argentine en exporte énormément), des forêts immenses type jungle, des motins de terre (cf photo) qui sont en fait des fourmilières pouvant mesurer jusqu'à 2 mètres de haut . Il nous montrera une machette (un cadeau d'un ami, drôle de cadeau) pour rigoler. Puis il s'arrêtera chez un fleuriste perdu au milieu de rien pour acheter de l'eau et... une petite hache. On enchaine quelques vannes avec lui et sa femme sur son amour des armes. Elle nous fera goûté son maté glacé (récipient dans lequel ils mettent tout un tas d'herbes et de thés). Honnêtement, on dirait du thé qui a infusé 3 jours, pas fou..

Arrivés à Oberá on dit adieu à nos parents adoptifs et c'est là où tout s'arrête: la nuit tombe (cf sunset), on comprend qu'on arrivera pas à prendre une nouvelle voiture, tous les camionneurs nous recalent, bref on se rend compte que 400km en 1 jour c'est pas rentable on va mettre trop de temps pour arriver à Buenos Aires. Aller hop motel ce soir et bus le lendemain (de 15h) en direction de Buenos Aires.Read more