- Vis rejse
- Tilføj til træskolisteFjern fra træskoliste
- Del
- 11. maj 2024 19.44
- ☁️ 15 °C
- Højde: 39 m
- TyrkietİstanbulFatihSultanahmetBasilica Cistern41°0’26” N 28°58’40” E
Istanbul, balade, parenthèse historique
11. maj, Tyrkiet ⋅ ☁️ 15 °C
Évidemment, une fois débarrassés de nos gros sacs à dos, nos premiers pas à Istanbul nous mènent devant Hagia Sophia. Vous connaissez Saint Sophie, c’est ce majestueux monument qu’on a pu qualifier de basilique, de mosquée, de musée, de mosquée de nouveau… tant de changements que j’en suis perdue… mais les traces de ces multiples conversions religieuses et administratives ne trompent pas. Mosaïques figuratives et calligraphies arabes s’intercalent sur les murs et coupoles du bâtiment. Du doré partout qui reflète la lumière ! Klimt s’y plairait, c’est certain. D’ailleurs ne s’en serait-il pas inspiré…?
Des dômes sur des dômes, c’est la particularité de Sainte Sophie, la « sagesse divine », qui inspira la forme et donc la structure des mosquées traditionnelles.
Cela nous mène à la mosquée bleue dont les ressemblance formelles à Sainte Sophie ne peuvent échapper à personne. Le face à face de ces deux constructions est comme un duel - à qui aura le plus de visiteurs, qui a la plus grande hauteur, qui est la plus vieille, qui est la plus belle, qui a le plus de minarets…? Dans ce concours, la mosquée bleue, bien que plus récente, marque des points.
- Petite parenthèse historique -
🙈 Vous pouvez descendre plus bas si vous souhaitez passer cette parenthèse 🙈
Sainte Sophie, c’est l’œuvre majeure de Constantinople. Je rembobine : Constantinople (actuellement Istanbul), c’est cette ville créée par Constantin qui voulait créer une capitale à l’empire romain au IVème siècle - Bye bye Rome ! Autant cet empereur ne s’est pas foulé pour nommer sa ville, autant il a pris des risques en étant le premier empereur romain à se convertir au Christianisme et à faire construire une église. C’est sur les ruines de cette église qu’au VIème siècle, l’empereur byzantin Justinien fait construire sa basilique Hagia Sophia qui était la plus grande basilique au monde jusqu’à l’érection de sa concurrente à Séville. Justinien était donc byzantin. Oui, parce qu’entre temps, l’empire Romain a fait pschitt et de là est né l’empire byzantin. Et une fois de plus, le nom n’est pas venu de bien loin puisque Constantinople s’appelait avant Byzance. L’empire Byzantin a plutôt bien vécu. Il n’a pas réussi à s’étendre géographiquement autant que l’empire romain mais il s’en sort pas trop mal. Constantinople, qui était connue pour être imprenable, est assiégée par les troupes de Mehmed II en 1453 : c’est la chute de Byzance et l’installation de l’empire Ottoman dans sa nouvelle capitale, Constantinople, au carrefour entre l’Europe et l’Asie articulé par le Bosphore qui lie la mer Noire à la mer de Marmara. Cette position clé va aider l’empire à s’étendre autour de la Méditerranée et en moyen orient.*
*C’est le sultan Ahmet qui ordonne la construction de la Mosquée Bleue dont le nom vient du bleu qui domine l’intérieur du bâtiment. Objectif : construire la plus grande mosquée de l’empire. Sainte Sophie est donc dépassée de 2 fois sa taille mais elle garde sa dignité en sachant qu’elle est la principale influence de la Mosquée Bleue. Sans elle, la Mosquée Bleue ne serait donc pas la même… Sainte Sophie a 4 minarets, la Mosquée Bleue doit en avoir plus : elle s’orne donc de 6 minaret - petite vanité qui coûtera à l’Empire. En effet, la Mecque en comptant le même nombre, le sultan se voit payer un 7ème minaret à la Mecque pour apaiser les tensions. (Vous vous demandiez pourquoi la Mecque avait 7 minarets ? Vous connaissez maintenant l’histoire du 7ème. Quant aux six autres, j’en sais rien…)*
*Revenons à l’empire Ottoman et faisons un mini-zoom sur le sultan Soliman le Magnifique, né en 1494 et qui est certainement le sultan le plus connu aujourd’hui de cet empire. Il agrandit son territoire en Afrique du Nord, au Moyen Orient et en Europe, remontant jusqu’à Vienne et Belgrade. Contrairement à ce que je pensais, ce n’est pas lui qui est à l’origine du palais de Topkapi et de son fameux harem, mais il y a vécu. Dans son harem, se trouvait Roxelane. Cette femme née dans l’actuelle Ukraine fut enlevée et vendue comme esclave à Istanbul. Elle fut alors intégrée au Harem du sultan, peut être comme cadeau au moment de l’accession au trône de Soliman le Magnifique. Elle devient rapidement la favorite du Sultan, donne naissance à un fils puis, contre toute attente, devient l’épouse du Sultan et la femme la plus influente de l’empire à l’époque. Ca change de nos monarques qui n’épousaient que des filles de rois quitte à accepter un peu de consanguinité !*
*Fin de l’empire Ottoman : 1923. L’empire vit la défaite de la première guerre mondiale. Perte de territoires, occupations par des puissances alliée associées à des tensions internes mènent à la guerre d’indépendance et la naissance de la Turquie. Constantinople perd son nom et sa qualité de capitale et devient Istanbul.*
- Fin de la parenthèse historique -
(Après 5 podcasts, 1 documentaire et plusieurs lectures, je n’ai pas pu m’empêcher de faire cette parenthèse… Sorry 😅)
Après avoir admiré le duel et compté les points entre Sainte Sophie et la Mosquée Bleue, on poursuit notre balade dans le vieux Istanbul : jardin de Topkapi, balade le long du Bosphore, découverte de l’obélisque égyptien (mais qu’est ce qu’il fout là ? En tapant ces mots, je jette un coup d’œil sur Wikipedia. Temple de Karnak, plus petit obélisque de l’époque…. Ah ! Notre obélisque Concordien est plus grand et le nôtre est symétrique au moins !), mosquée Suleymanie (construire par Soliman le Magnifique et où se trouve le mausolée de ce dernier et de celui de sa femme), etc.
Le lendemain et surlendemain demain, direction Asie. Le ferry est un temps de pose et de contemplation où le vent nous glace les eaux (et oui, au moment de la traversée, il fait beaucoup plus chaud en France qu’à Istanbul). On longe le Bosphore jusqu’à la tour de Léandre, ancien phare porteur de nombreuses légendes. Louis renoue avec ses amours d’adolescent : le jeu de Go. De mon côté, j’erre dans les rues et admire le couché de soleil sur le Bosphore et sur Sainte Sophie. Les rues sont pleines de bars, restaurants et café tous aussi animés les uns que les autres et pourtant vides de touristes. Ces derniers préfèrent se cantonner à la vieille ville et ils ont tort car le cœur d’Istanbul semble battre ici.
- Hélène -Læs mere