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  • Day 94

    Doucement mais sûrement

    April 12 in Chile ⋅ ☁️ 15 °C

    233 kilomètres et 4 croisements séparent Coyhaique de Puyuhuapi, ma prochaine destination. J'insiste sur les 4 croisements car, avec Jaimee qui m'a rejoint hier après une journée de repos, nous avons littéralement avancé de croisement en croisement, avec respectivement : Carlos et Angélica jusqu'au croisement pour Villa Ortega, Rodrigo et Rebecca jusqu'au croisement pour Puerto Aysén, Adriana et Carmen jusqu'à Mañihuales et Álvaro jusqu'au croisement pour Puerto Cisnes. Nous avançons doucement mais sûrement vers notre destination, Puyuhuapi, où nous arrivons vers 18h avec Camilo, notre cinquième vehicule de la journée.

    Comme depuis le début, les paysages que nous offre la Carretera Austral sont grandioses. Nous traversons des contrées beaucoup plus vertes qu'au sud, et pour cause, les alentours de Puyuhuapi comptent parmi les plus grosses pluviométries du pays. Les deux coups de cœur de la journée sont Mañihuales, un petit village entouré de prairies et de falaises abruptes, ainsi que la portion de virages non goudronnée où nous avons du nous arrêter un instant tant la poussière soulevée par les véhicules nous empêchait de voir. Sur le bord des routes, on retrouve fougères et nalcas en masse. La nalca, c'est cette espèce de rhubarbe sauvage dont les feuilles atteignent pour la plupart plus d'un mètre de diamètre ! Quant aux discussions d'aujourd'hui, elles sont bien sûr diverses et variées au vu du nombre de véhicules, mais nous découvrons de nombreux nouveaux artistes chiliens : Los Jaivas, Violeta Parra, Los Prisioneros... On rencontre également plusieurs personnes qui sont passées à 80% ou 100% de télétravail depuis la pandémie et qui en profitent pour travailler depuis l'autre bout du pays et voyager en dehors des heures de travail quotidiennes. En revanche, un sujet moins joyeux qui revient régulièrement est celui de l'immigration, principalement colombienne et vénézuelienne, et qui selon de nombreux chiliens, apporte beaucoup d'insécurité dans le pays.
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  • Day 92

    Pas de répit

    April 10 in Chile ⋅ ☁️ 10 °C

    La montée est raide et solicite des mollets déjà bien éprouvés par les nombreux treks des dernières semaines, mais après 6 kilomètres et 1100 mètres de dénivelé (oui ce n'était pas une blague quand je vous disais que c'était raide 😅), nous arrivons à la Laguna Castillo. La vue est époustouflante et il est dur de décoller les yeux du Cerro Castillo et sa crête envoûtante. Cela rentre inconstablement dans le top des plus beaux lieux où j'ai pique-niqué dans toute ma vie. Il est impossible de ne pas se sentir tout petit lorsque l'on fait face à ce genre de sommets. On s'en rend d'ailleurs compte sur les photos puisque je n'arrivais pas à faire rentrer la lagune et le sommet ensemble en entier dans le cadre de l'appareil.

    Comme à l'aller, le stop à 5 fonctionne pour nous éviter les 6 kilomètres séparant l'entrée du Parc National de notre hostel. Nous souhaitions ensuite poursuivre dans l'après-midi même jusqu'à Coyhaique en stop mais c'est ici que cela se corse. La journée est dejá bien avancée et le soleil se couche très tôt en ce moment (aux alentours de 18h30). Au moment où l'on s'apprêtait à rester une nuit de plus à l'auberge, un chauffeur de bus s'arrête. Lui expliquant mon désir de stop, il me propose de me déposer gratuitement au prochain croisement, où il n'y a par contre aucune accomodation. Vue l'heure, tous les autres sont raisonnables et déclinent la proposition. Mais vous me connaissez, et très joueur, je relève le défi de rallier Coyhaique aujourd'hui ! Mais c'est une fois arrivé à ce croisement que l'enfer commence 😂. Il y a déjà un groupe de 4 personnes, 2 chiliens et 2 colombiens, faisant du stop ici. On échange quelques mots et cela ne me rassure pas, c'est exactement le genre de personnes un peu louches avec qui vous n'avez pas envie de trainer. Autant dire que la solution camper en bord de route n'est plus du tout envisageable tant qu'ils sont dans les parages. La nuit tombe et l'on trouve deux véhicules qui nous autorisent à s'entasser à 5 dans le coffre pour avancer. Ce n'est que 50 kilomètres plus tard que la magie opère : au milieu de nulle part et réfléchissant à un moyen de me séparer d'eux, José, un chauffeur de bus, me fait signe de monter à l'avant avec lui, refusant l'accès aux 4 autres. Ce bus, c'est un bus privé ramenant chez eux tous les ouvriers travaillant sur la construction du nouvel aéroport. Lorsque je monte à bord, j'ai le droit aux applaudissements de tous les ouvriers lorsque José annonce que "nous avons un français parmi nous ce soir". Un moment dont je me souviendrai longtemps ! 👏🏼

    Comme me l'avait dit une fois Luis, un camionneur argentin qui m'avait pris en stop sur la Ruta 40, il faut être convaincu que l'on va arriver jusqu'à notre objectif, et notre bonne étoile se chargera du reste 🌟. Ce soir, ma bonne étoile s'appellait José, et une fois sa tournée terminée, il me déposera dans la soirée juste devant un hostel que j'avais repéré au préalable.
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  • Day 91

    Une cathédrale sur l'eau

    April 9 in Chile ⋅ ⛅ 9 °C

    Après 40 minutes de kayak sur le Lac General Carrera 🛶, nous y arrivons finalement : las capillas de mármol (chapelles de marbre) ! C'est un ensemble de formations rocheuses sculptées par les eaux depuis 6000 ans, et aujourd'hui considérés comme des édifices religieux. La plus petite formation (déjà imposante) est surnommée "Chapelle de marbre", tandis que le plus grand rocher a été consacré par l'Eglise Catholique et revêt aujourd'hui le statut de "Cathédrale de marbre"⛪. Cela signifie que des messes et des mariages peuvent s'y célébrer : il y en a déjà eu 7 en bateaux et le premier mariage en kayak va avoir lieu cette année, avec plus de 2500 kayaks individuellement fleuris pour l'occasion. Cela donne de bonnes idées, d'autant plus que je suis sûr que les grands-parents rêveraient de pagayer sur un kayak à l'autre bout du monde ! Bien que l'on en ait pas vu, le lac abrite 5 espèces de poissons, dont le saumon roi, plus grande espèce de saumon au monde. Les plus grands spécimens pêchés ici atteignent 1m70 ! 🐟 Enfin, un dernier détail que les passionnés de géologie ont peut être remarqué, le marbre est beaucoup plus gris sur les photos que celui que l'on peut par exemple trouver dans la Sainte Victoire. Cela est dû à la composition du marbre, qui contient d'avantage de calcaire ici qu'en Europe.

    Cette sortie en kayak à 5, c'était également l'occasion de rencontrer trois autres backpackers : Wessel (🇳🇱), Ugo et Carla (🇨🇵). On s'est tellement bien entendu qu'on se donne tous rendez-vous dans une auberge de Villa Cerro Castillo ce soir pour que l'on puisse randonner ensemble demain dans le Parc National. On se motive à s'y rendre tous en stop en faisant des groupes, mais étant donné que je suis le seul à camper, je pars après tout le monde le temps de ranger la tente. Je ne m'attendais pas rencontrer autant de difficulté, à tel point que les 4 arrivent à l'auberge avant même que je sois parti. Après qu'une poule m'ait nargué pendant près de deux heures en faisant le tour de mon sac, je rencontre finalement William. Et l'attente valait le coup, car les 120 kilomètres de piste qui séparent Puerto Río Tranquilo de Villa Cerro Castillo sont de loin mes préférés depuis le début, avec pour décor les neiges éternelles de la Cordillère.

    William étant né et ayant vécu toute sa vie ici, le trajet est également l'opportunité d'en apprendre plus sur la Carretera Austral et cette région du Chili, où la densité se rapproche années après années des 1 hab/km². Commencée en 1976 lors de la dictature militaire, la Carretera avait pour objectif de désenclaver la région d'Aysén jusque là complètement isolée 🏗️. Ce projet gigantesque est le plus grand ouvrage chilien du XXème siècle et sa réussite a permi au Général Pinochet de bénéficier d'une grande popularité dans la région. Il a même une statue à son effigie dans l'un des villages. Aujourd'hui, la route est pratiquement toute goudronnée de Puerto Montt jusqu'à Villa Cerro Castillo. Je viens donc de terminer la partie entièremment sur piste. Et en arrivant à Villa Cerro Castillo, la première chose qui me frappe, c'est justement le Cerro Castillo, cette grande montagne inratable à la forme si particulière qui surplombe la ville. Ce sera l'objet de la randonnée de demain. Il ne me reste plus qu'à marcher deux kilomètres pour arriver à l'auberge où surprise : je retrouve mes 4 acolytes accompagnés de José Luis et Paola, un chilien et une mexicaine rencontrés à Ushuaia ! L'ambiance est à la fête pour les retrouvailles ! 🥳
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  • Day 90

    Confluence

    April 8 in Chile ⋅ ☁️ 5 °C

    Aujourd'hui c'est la reprise du stop. Le seul problème, c'est qu'avec Jaimee, on est deux bons dormeurs. On commence donc la journée à 12h30, ce qui est un peu tard pour partir en stop. Au programme, 114 kilomètres sur piste avec un arrêt au kilomètre 34 pour observer la confluence entre le Río Baker et le Río Neff. Après un départ poussif, nous arrivons finalement assez vite à ce kilomètre 34 en deux véhicules. On est d'ailleurs un peu déçu de de ne pas pouvoir continuer plus longtemps avec Jorge car disposant d'un bon SUV, on avancait très vite. Mais étant Président du Conseil Régional, il se rendait à Coyhaique pour une réunion et ne pouvait pas nous attendre. Nous descendons le petit sentier qui mène au plus proche de la confluence et le lieu est magnifique. C'est ici que le Río Baker change de couleur, passant du turquoise à une couleur plus laiteuse suite à sa rencontre avec le Río Neff qui descend du campo de hielo norte (le champ de glace nord).

    La partie la plus galère de la journée sera lorsque Silvio, notre troisième chauffeur, nous dépose au croisement avec Chile Chico. Il nous faudra attendre plus d'une heure avant que Carlo et Pilar, bien qu'hésitants au début, nous prennent avec eux. Et cette voiture, ce n'est pas n'importe laquelle : c'est le 50ème véhicule en stop depuis le début du voyage ! 50, comme l'âge que Pilar a fêté cette année, autant dire que c'était le numéro à jouer au loto ce 8 avril. On passe un moment absolument merveilleux avec ce couple. Ils sont tous les deux d'une extrême gentillesse et j'espère de tout cœur qu'ils pourront réaliser leurs rêves : Carlo, déjà retraité, économise depuis de longues années et attend impatiemment la retraite de sa femme pour pouvoir voyager avec elle à travers le monde ✈️.

    Ils nous déposent comme convenu en fin d'après-midi à Puerto Río Tranquilo, un village sur les rives du Lago General Carrera. Ça, c'est le nom du lac côté Chili. Mais il est tellement grand (le deuxième plus grand du continent), qu'il s'étend également du côté argentin, où il porte le nom de Lago Bueno Aires. Le lac porte même un troisième nom donné par les populations indigènes de la région, Lago Chelenko, qui signifie "eaux tumultueuses" en tehuelche. Au-delà de cette multitude de noms, le lac recèle surtout un trésor que nous allons explorer demain ✨. Je ne vous en dis pas plus. Je mets mon réveil à 8h et je file retrouver mon duvet au camping !
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  • Day 89

    Un trésor en voie de disparition

    April 7 in Chile ⋅ ☁️ 9 °C

    Le Parc National Patagonia, c'est un ouvrage particulièrement réussi des Thompkins dont je vous parlais hier. Lors d'une balade dans cette ancienne estancia abandonnée, le couple est tombé sous le charme et a décidé d'acheter le terrain pour en faire un Parc National. C'est aujourd'hui un véritable sanctuaire animalier qui permet de protéger les pumas, les guanacos, mais surtout les huemules, une espèce de cerf andin en voie d'extinction 🦌. Nous avions découvert cette espèce à la maison du parc d'El Chalten en Argentine, où elle est classée "Monument Naturel National". Aujourd'hui, on estime la population actuelle de huemules à 2000 individus, répartis sur toute la Patagonie chilienne et argentine. Bien que l'on recense de nombreux huemules dans la réserve Tamango (une des trois réserves du Parc Patagonia) où nous avons marché aujourd'hui, nous n'avons pas eu la chance d'en apercevoir. En revanche, les paysages étaient comme souvent époustouflants. Nous avons longé le Río Cochrane jusqu'à son embouchure avec le lac du même nom où la vue est à couper le souffle. Côté faune, nous avons aujourd'hui eu le droit à un martin pêcheur, une nouvelle espèce de pic-vert et un raton colilargo.

    En rentrant, je passe encourager l'équipe de foot de Cochrane avant de passer une superbe soirée au camping où l'on se raconte toutes nos anecdotes de voyages avec d'autres chiliens en roadtrip dans la région. Nous avons aujourd'hui randonné à 5 dans le Parc avec notre petite bande formée à bord du ferry : Jaimee (🇦🇺), Rozenn, Katy, Loïck et moi (🇨🇵). Après presque 3 semaines de voyage ensemble, il est l'heure de se dire au revoir avec Katy et Loïck. Ce qui est sûr, c'est qu'on se recroisera plus tard, au Chili, à Lyon ou dans d'autres pays du monde ! 🌎 Et je ne continue pas seul puisque l'on forme un duo avec Jaimee avec pour objectif de remonter toute la carratera en stop. Stay tuned !
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  • Day 88

    Un poumon vert pour la planète

    April 6 in Chile ⋅ ☁️ 7 °C

    Nous débarquons sous une pluie battante à Caleta Tortel. Il y a bon nombre de backpackers et nous courrons nous réfugier sous le préau de la ville ☔. Une fois le jour levé, je pars faire un petit tour dans le centre. Bien que Tortel ne se dévoile pas à nous sous son plus beau visage, les points de vues sur la ville et la baie sont magnifiques. De nombreuses maisons sont construites sur pilotis et l'on se déplace sur passerelles à l'intérieur du village. Cette route, c'est la Carratera Austral, une route mythique d'Amérique du Sud. Tortel marque donc le début de notre périple sur la Carratera. Lorsque je reviens de ma balade, un des chiliens nous a organisé un trajet en navette pour rejoindre Cochrane, la prochaine ville. Le problème, c'est que comme souvent, la demande excède la capacité du véhicule. On s'entasse donc les uns sur les autres et on parvient presque à tous rentrer. Nous sommes tous trempés jusqu'aux os donc je ne vous explique pas la condensation dans le bus, l'eau coule même du plafond 😰. Et cette épreuve a duré 3 heures, ponctuée de deux pauses pipi légendaires qui ont permis de dégourdir les jambes.

    Lorsque nous arrivons enfin à Cochrane, la météo a bien changé et la pluie a laissé place à un beau soleil. On en profite donc avec Rozenn pour aller au camping ⛺ tandis que les autres optent pour une nuit en hostel. On croise tout de même les doigts pour que le soleil soit également de sortie demain afin que toutes nos affaires puissent sécher ! En tout cas, le camping est super, et le propriétaire nous autorise même à se servir en pommes et en prunes dans son jardin 🍏🫐.

    La soirée sera l'occasion de goûter le carmenere 🍷, un cépage qui fait la fierté du peuple chilien tant il a quasiment disparu des autres pays. Nous échangeons également avec Denis, qui est garde forestier au Parc National Patagonia où nous souhaitons nous rendre demain. L'ensemble des parcs nationaux chiliens, cela représente 20% du territoire du pays ! Et 91% de ces réserves protégées sont concentrées en Patagonie, représentant un véritable poumon vert pour le monde : la Patagonie chilienne a la deuxième plus grande capacité de stockage de carbone du continent derrière l'Amazonie. Et tout cela, le Chili le doit en grande partie au couple Thompkins : Kristine, pdg de la marque Patagonia, et Douglas, pdg de The North Face. Suite à leur rencontre, ils se sont consacrés à une nouvelle activité : acheter des terrains et y aménager des infrastructures afin de protéger ces espaces tout en les rendant accessibles au public. Lors de l'achat de ces terrains, ils s'engagaient à la signature à les céder à l'Etat chilien au bout d'un certain temps. Le seul petit bémol, c'est qu'aujourd'hui, la Conaf, l'organisme en charge de la gestion de ces espaces, manque de fonds pour entretenir l'ensemble de ces parcs, faisant souvent payer des prix d'entrée exhorbitants au touristes (jusqu'à 16€ pour une randonnée à la journée 😬).
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  • Day 87

    Au milieu des fjords

    April 5 in Chile ⋅ 🌧 10 °C

    Cela commence fort car au lendemain de notre première nuit sur le bateau, nous ouvrons à peine les yeux que nous distinguons quelques dauphins à travers la vitre. Au total nous avons passé 2 jours et 3 nuits à bord. Même si cela peut paraître long par moment, j'ai adoré l'expérience.
    Le ferry est bien plus petit que ce à quoi on s'attendait. Il est divisé en deux niveaux. Au rez-de-chaussée, on retrouve la caféteria qui se transforme en espace commun en dehors des heures de repas. Le premier étage comprend lui les douches, les toilettes et les sièges individuels où l'on passe les nuits. Notre rangée est composée de Katy, Loïck, moi, et Rozenn, une bretonne. À croire qu'ils ont fait exprès de mettre tous les français entre eux... À bord, je retrouve également Jaimee, une amie australienne que j'avais rencontré à El Bolsón et avec qui j'avais prévu de remonter la Carratera Austral en stop.

    Les journées sont rythmées par les heures de repas : le petit déjeuner vers 10h, le déjeuner vers 14h et le dîner aux alentours de 20h. En dehors de cela, j'occupe mon temps libre par un peu de lecture, quelques parties de cartes, et énormément d'observation des paysages depuis le pont extérieur du bateau. Les parties de cartes sont l'occasion d'échanger avec quelques autres backpackers et découvrir une spécificité des jeux de cartes espagnols, dans lesquels les familles ne sont pas trèfle, cœur, carreau et pique, mais bastos (bâtons), espadas (épées), oros (pièces d'or) et copas (coupes). Quant aux paysages, nous pouvons profiter des fjords de l'inaccessible Parc National Bernardo O'Higgins, avec toujours cette faune remarquable : dauphins, lions de mer, otaries, phoques et de très nombreuses espèces d'oiseaux.

    Le deuxième jour à bord est également marquée par l'arrêt à Puerto Eden, un village uniquement accessible par la mer où vivent les derniers descendants du peuple indigène Kawesqar. Les liaisons opérées trois fois par mois par Tabsa à cette période sont l'unique moyen de livrer des provisions aux habitants de l'île. Durant cette courte escale, nous avons le droit de nous promener sur le quai où quelques habitants vendent des empanadas et de l'artisanat local. Un peu plus tard dans la journée, le ferry prend le temps de faire le tour de l'épave du Mn San Leonidas, qui a fait naufrage au milieu d'un des fjords. C'est la première fois que je vois un bateau échoué comme ça en pleine mer et c'est assez impressionnant !

    Enfin, j'ai également pu avoir une discussion intéressante avec Rene, un camionneur chilien. Il m'a expliqué que ces ferrys sont largement subventionnés par l'Etat ce qui permet de maintenir des prix assez bas, puisque c'est la seule possibilité de rallier les provinces du sud du Chili sans transiter par l'Argentine. Par exemple, dans le cas de Rene, il transporte de l'équipement militaire et ravitaille toutes les bases du pays depuis Arica, l'extrême nord, jusqu'à Porvenir, l'extrême sud, et n'a donc pas le droit de passer par l'Argentine au vu de la marchandise qu'il transporte.

    Il est 23 heures et je m'apprête à passer ma dernière nuit à bord. Nous devions normalement arriver ce soir à Caleta Tortel mais les conditions météorologiques en ont décidé autrement. Avant d'également fermer l'oeil, je vous recommande une dernière chose : admirer la trace gps du bateau pour vous rendre compte de la géographie fascinante de cette région du monde qui rend une grande partie du territoire chilien pratiquement inaccessible !
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  • Day 85

    Juste à temps !

    April 3 in Chile ⋅ 🌬 8 °C

    Ouf ! Nous arrivons juste à temps pour le ferry à Puerto Natales. Mais il s'en est fallu de peu pour qu'on le rate. Il faut remonter à hier matin. Nous partons d'Ushuaia en se disant que deux jours devraient être largement suffisant pour remonter en stop jusqu'à Natales.

    Cela a bien commencé, après avoir arrêté Sergio dans le centre-ville d'Ushuaia, qui nous a avancé de quasiment 350 kilomètres. Sergio, c'est un chilien un peu fou avec qui on a vraiment bien ri. N'étant pas pressé, il nous a fait découvrir chaque point d'intérêt en bord de route pour que l'on puisse profiter au maximum de nos derniers instants en Terre de Feu : le mirador sur le Lago Escondido, le culte du Gauchito Gil et les falaises du Cabo Domingo, où il a même insisté pour que l'on randonne jusqu'au sommet. Mais le meilleur souvenir restera l'arrêt dans ce musée de la moto à la sortie Ushuaia, où nous avons eu la droit à la tournée de gin à 10h du matin pour obtenir la moitié d'un tampon, dont l'autre moitié est à récupérer au bout du monde opposé : l'Alaska ! Bien que l'on se soit régalé avec Sergio, le problème, c'est que lorsqu'il nous dépose au croisement, la journée est déjà bien avancée. La première étape était passer la frontière avec le Chili, ce qui est chose faite, mais le plus dur reste à venir : traverser le Détroit de Magellan. Nous n'y arriverons finalement pas aujourd'hui, car 1 bétaillère et 2 voitures plus tard, il fait complètement nuit et nous decidons de nous arrêter dans un hostal en bord de route à Cerro Sombrero.

    Heureusement, nous avons un coup de bol monstrueux, car un bus passe deux fois par semaine à Cerro Sombrero, les mercredi et vendredi. Nous avons donc pu le prendre mercredi matin avant de monter dans un second bus à destination de Puerto Natales dans l'après-midi. Entre temps, nous aurons même pu balader un peu dans Punta Arenas, afin de goûter sur recommandation de la compagnie de bus les choripanes du Kiosco Roca et les empanadas de centolla (crabe) au marché municipal 😋.

    Ce que j'ai retenu de ces deux jours, c'est que ce sera mieux de prévoir un peu plus de marge la prochaine fois, mais qu'il est surtout temps pour moi de m'acheter des nouvelles paires de chaussettes (le stop en tong par ces températures n'étant franchement pas agréable). Il est maintenant l'heure de monter à bord du ferry Tabsa pour 3 jours de traversée des fjords chiliens. Je n'ai encore jamais passé autant de temps sur un bateau mais je suis extrêmement excité à l'idée de le faire ! 🤩
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  • Day 84

    Au bout du monde [2]

    April 2, South Pacific Ocean ⋅ ☁️ 8 °C

    C'est l'heure de la tant attendue excursion sur le Canal de Beagle. Nous embarquons avec un groupe de touristes asiatiques à bord d'un petit bateau 12 places. Nous sommes accompagnés par Juan, notre guide, et Mariano, notre capitaine. Nous étudions dans un premier temps la carte de la Baie d'Ushuaia avec les courants marins. Le Canal où nous nous trouvons doit son nom au navire Beagle qui a servi à plusieurs missions de cartographie de la zone, sous le commandement du capitaine britannique Robert Fitzroy.

    Nous levons ensuite l'ancre en direction des premières îles, où nous observons bon nombre de lions de mer. Malgré les explications de Juan, nous n'arrivons pas à différencier les lobos marinos un pelo (un pelage) des lobos marinos dos pelos (deux pelages). Les deux espèces peuvent même se reproduire entre elles ! Nous avons ensuite l'impression de traverser un immense terrain de jeu où toutes les espèces cohabitent entre elles : les lions de mer s'amusent dans les vagues du bateau, les albatros courrent sur l'eau et les cormorans battent des ailes à la surface. C'est un moment merveilleux de pouvoir observer toutes ces espèces s'amuser dans leur milieu naturel. Nous arrivons ensuite au Phare Les Éclaireurs, situé sur un des ilôts à l'est de la baie. "Les Éclaireurs", c'est bien le nom original du phare, et non une traduction de l'espagnol. En effet, le phare porte un nom français car c'est le Capitaine Louis-Ferdinand Martial qui a eu l'idée de l'installer ici lors de son expédition dans la baie à bord de La Romanche. Le phare sera en réalité construit quelques années plus tard en 1920.

    Les prochaines 40 minutes de navigation s'effectuent contre le sens du vent. Cela projette de l'eau dans tout le bateau et nous rentrons donc nous abriter à l'intérieur. On en profite avec Loïck pour feuilleter les guides répertoriant toutes les espèces d'oiseaux du pays, tout en prenant le goûter : alfajores et café à la liqueur de dulce de leche (confiture de lait). Puis, nous amarrons sur l'île H, qui doit son nom à sa forme. C'est une toute petite réserve naturelle protégée qui possède une flore d'une grande richesse. Il faut toutefois bien respecter les sentiers pour ne pas piétiner les plantes car compte tenu des très forts vents dans la baie, les plantes sur l'île ne grandissent que de 0,5 cm par an... Nous regagnons finalement Ushuaia en longeant l'Almirante Irizar, un fameux brise-glace de la marine argentine qui a participé à plusieurs sauvetages et missions d'approvisionnement des bases en Antarctique. A ce jour, il s'agit ni plus ni moins du plus gros brise-glace de l'hémisphère sud !

    Nous avions entendu des avis tellement divergents sur Ushuaia que nous souhaitions absolument venir nous faire notre propre opinion. Bilan : nous avons passé trois jours extraordinaires ici et nous recommanderions à n'importe qui d'y venir ! Pensez juste bien à checker la météo avant... 😁
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  • Day 83

    Au bout du monde [1]

    April 1 in Argentina ⋅ ☁️ 9 °C

    Quoi de mieux qu'improviser une chasse aux œufs au bout du monde pour le lundi de Pâques. Pour cela, direction le Parc National Tierra del Fuego, toujours avec notre ami Juan Pablo.

    Nous devons dans un premier temps rouler jusqu'à la baie Lapataia, qui marque la fin de la Ruta 3. La Ruta 3, c'est l'homologue de la Ruta 40 sur la côte est. Elle commence à Buenos Aires et termine 3079 kilomètres plus au sud là où nous nous trouvons. Nous empruntons ensuite le sentier côtier jusqu'au petit phare. Après l'indispensable baignade du bout du monde (que je déconseille fortement tellement j'ai cru y perdre mes pieds), on commence la chasse🐰. On forme deux équipes de deux : Katy et Romain contre Loïck et Juan Pablo. Dans une moule, sous une algue, derrière un rocher, en haut d'un arbre ou au milieu des feuilles de papier toilette (merci Loïck 😭), on aura besoin de s'aider un petit peu pour retrouver tous les chocolats. Il ne reste maintenant plus qu'à les déguster 😋. Ce genre de moments qui sortent de l'ordinaire, c'est vraiment ce que je préfère dans ce voyage !

    À la sortie du Parc, Juan Pablo nous dépose au niveau du port, où nous nous apprêtons à embarquer avec Loïck pour notre excursion sur le Canal de Beagle. Devant la richesse de la faune rencontrée aujourd'hui, j'ai décidé de couper le récit en deux parties. Je ne peux que partager dix photos par récit et je ne pouvais pas me permettre de restreindre Maxence sur les photos d'animaux. Je vous laisse pour l'instant avec les 3 premières espèces rencontrées ce matin : un martin pêcheur, un escúa 🐦 et un renard de Magellan 🦊. La suite arrive tout à l'heure...
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