Sur la route...

January - October 2020
A 287-day adventure by Compeed et tasse de thé Read more
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  • Day 59

    Buenos Aires

    March 4, 2020 in Argentina ⋅ 🌙 24 °C

    C'est une capitale immense et tentaculaire qui s'étend dans toutes les directions, remplie de vie, de bruits, de gens, de musique (cumbia, tango, reggeton)!!
    Le contraste avec la Nouvelle-Zélande est impressionant. Ici, on traverse de larges boulevards de 7-8 pistes, on est bousculé par la foule énorme qui se presse sur les trottoirs, on essaie de se repérer au milieu de ces vertigineuses avenues rectilignes qui se croisent à angle droit. La vie nocturne est animée, les gens viennent manger au restaurant à 23h, service jusqu'à 1h du matin, et le boeuf est d'une qualité exceptionnelle.
    L'économie en Argentine se porte mal, une inflation galopante et incontrôlable fait monter les prix jour après jour et déprécie le peso argentin, ce qui est avantageux pour les touristes mais désastreux pour le pays. On nous propose partout de changer nos dollards US que nous n'avons pas ("Cambio, cambio!!"), on fait le tour des agences (guichet fermé, pas de système électronique) et, finalement, après une file d'une heure, on récupère nos précieux pesos.
    Quelques jours à s'habituer à la ville, à la langue, à la foule, on marche beaucoup le long des avenues interminables dans différents quartiers très typés : San Telmo et ses petites rues anciennes où s'alignent les boutiques d'antiquaires ; Puerto Madero avec ses édifices de brique rouge rénové d'un côté de la rivière et ses tours futuristes de l'autre ; Palermo-Soho, graffitis colorés, ruelles artistiques, et bars originaux ; et le cimetière de la Recoleta, "ville" miniature où l'on déambule entre les caveaux ouvragés comme dans des ruelles.
    On se prépare gentiment pour la suite, on refait (encore) une fois nos sacs à dos, on répare ses lunettes (hé oui! 😄) et on se rend au Terminal de bus. On quitte la ville dans un magnifique coucher de soleil, direction le Sud, le long de la côte atlantique.
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  • Day 65

    Côte atlantique

    March 10, 2020 in Argentina ⋅ ⛅ 27 °C

    Un très long trajet en bus nous attend, entrecoupé de quelques étapes pour dormir à plat et savourer un peu les plages de la côte atlantique argentine.
    Le bus part de nuit de Buenos Aires, au milieu des bouchons, dans ce traffic impossible. On roule durant deux heures toujours dans la capitale (c'est vertigineux ces bâtiments à perte de vue), puis brutalement, on quitte la ville et bascule dans la campagne, plaine ocre constellée de bouquets d'arbres verts qui brillent sous la pleine lune. On s'arrête parfois dans des gares très animées même à 3h du matin, où dans un demi-sommeil, on croit apercevoir des voyageurs comme des ombres irréelles, monter et descendre du bus.
    On est impressionné par le nombre de contrôles de police qu'on subit durant cette descente, avec contrôle des passeports et fouille des sacs, probablement à la recherche de drogue. On a même droit à une manifestation le long de la route, où des ouvriers brûlent des pneus et bloquent la circulation. Personne autour de nous ne sait exactement ce qu'ils revendiquent mais personne n'a l'air surpris, on prend son mal en patience, il nous reste encore 15 heures de route.
    Plus on descend vers le Sud, plus la végétation s'éclaircit, plus le relief s'aplanit. Encore quelques collines à l'approche de Comodoro Rivadavia, puis c'est la plaine parfaitement horizontale qui s'étale sous un horizon qui n'en finit plus. On se retrouve à rouler au coeur de la pampa, cette étendue sans limite, parsemée d'herbes rases et de buissons rares. Le matin colore en doré ces paysages immenses s'étirant des deux côtés de la route, et nous roulons toujours droit vers le Sud.
    Quand le bus arrive enfin vers la frontière, nous sommes tellement ivres de fatigue qu'on en oublie presque de descendre. On finit par faire la queue pour contrôler les bagages et recevoir notre visa sur le passeport.
    Ça y est, la frontière est franchie, nous voici au Chili !
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  • Day 67

    Punta Arenas

    March 12, 2020 in Chile ⋅ ☁️ 13 °C

    EDITO : Au moment où j'écris ces lignes, il s'est passé beaucoup de choses! Comme à présent nous avons du temps devant nous, j'en profite pour reprendre ce texte. Pour renouer avec le fil du voyage, il faut remonter 10 jours en arrière, lors de notre arrivée au Chili, plus précisément à ...

    Punta Arenas, la capitale de la région de Magallanes. Il s'agit d'une grande ville qui s'étire le long du détroit de Magellan. Sur l'autre rive, en face (on la distingue par beau temps), la mythique Terre de Feu, l'île habitée la plus australe de la planète. Ici, à Punta Arenas, ce qui nous marque d'emblée, ce sont les bâtiments endommagés. Ils sont tous concentrés au centre-ville, principalement autour de la Plaza de Armas, et le long de l'artère centrale. En se promenant, on remarque que ce sont surtout les édifices gouvernementaux qui ont été attaqués (la Municipalidad, le registre d'état civil, les musées) et les banques. Les mouvements de contestation populaire qui secouent le Chili depuis le mois octobre ne sont toujours pas calmés. On se souvient, ça a été l'augmentation du prix du ticket de métro qui a mis le feu aux poudres, démarrant une révolte sans précédent à Santiago de Chile, qui s'est étendue à tout le pays. La lutte s'est ouverte à plein de revendications différentes : études universitaires beaucoup trop chères, policiers corrompus et abusifs, droit des femmes, inégalités sociales, etc... Les affrontements contre les autorités se sont embrasés, l'armée a été déployée dans les rues de la capitale, ravivant les souvenirs de la dictature, les combats ont été extrêmement violents.
    Ici, à Punta Arenas, très loin de Santiago, et plusieurs mois après le début de la contestation, les cicatrices sont toujours visibles : immeubles dont toutes les vitres ont êté brisées, graffitis haineux sur les murs, fenêtres des banques protégées par des rideaux de fer... L'ambiance est étrange en ville, on y séjourne qu'une seule nuit, on repart le lendemain pour Puerto Natales.
    D'ailleurs, en se rendant à la station de bus, nous croisons un groupe de collégiens en uniformes qui marchent au milieu de la route, certains crient des slogans, la circulation est bloquée au centre-ville. On ne reste pas sur place pour en savoir plus, notre bus part sans encombre, et on apprendra plus tard que la manifestation a dégénérée en confrontation avec la police durant tout le week-end, et qu'une vingtaine de manifestants ont été arrêtés.
    Trois heures plus tard, nous arrivons à Puerto Natales, une petite ville très touristique et colorée, un constraste impressionnant.
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  • Day 71

    Torres del Paine

    March 16, 2020 in Chile ⋅ ⛅ 7 °C

    Un parc national splendide (ici on l'appelle modestement "La 8e Merveille du Monde!") qui s'étend autour du massif del Paine, une énorme forteresse de granit campée lourdement au milieu de la plaine, entourée de lacs et de glaciers. Au coeur des montagnes s'élèvent les fameuses Torres del Paine, trois tours impressionnantes qui dominent le paysage aux abords d'un lac d'altitude. Nous avons prévu une randonnée de 10 jours autour du massif, sous tente, en autonomie totale, sans aucun réseau téléphonique.

    Lors des quelques jours passés à Puerto Natales pour préparer le trek, nous avons discutés de notre situation au sujet du coronavirus. Pour le moment, il y a peu de cas positifs en Amérique du Sud et des mesures sanitaires ciblées (écoles fermées pour 14 jours). Nous nous attendons donc à une réaction de plus grande ampleur de la part du gouvernement chilien mais pensons avoir le temps de boucler le tour. De plus, vu le contexte, quelques jours en isolement volontaire nous semblent être une bonne idée.

    Nous arrivons dans le parc avec les premiers rayons de soleil. En approchant, on se sent déjà tout petits, écrasés, par cette citadelle de pierre impressionnante au pied de laquelle on pose la tente. Et puis sans attendre, départ avec un sac léger! Une montée sèche sur un sentier ombragé pour arriver au bien-nommé Paso de los Vientos (Col des Vents), où il faut lutter pour avancer, puis progression dans le creux de la vallée, on traverse la rivière, un petit campement, quelques bosquets sauvages, et on atteint finalement, sur notre gauche, un puissant pierrier qu'il va falloir escalader. Après cet effort, nous débarquons sur un replat fait de rochers en pagaille, au fond duquel, dans un lac cristallin, se reflètent les célèbres Torres del Paine! Une petite foule est installée à cet endroit, prenant des photos et contemplant le spectacle. On passe une bonne heure, luttant contre le vent parfois glacé, à admirer ces demoiselles de pierre, à suivre le ballet furtif des nuages qui s'effilochent contre les pics, à savourer les rayons de soleil sans cesse changeants contre les falaises. Dans une région comme la Patagonie, où la météo peut être très cruelle, nous mesurons notre chance! Finalement, frigorifiés, nous abdiquons et reprenons le chemin du retour, non sans profiter d'une bière à mi-parcours!
    Le jour suivant est le premier du parcours qui doit nous mener autour du massif. Le sentier qui part vers le nord-est, après avoir grimpé le long d'un contrefort boisé, nous offre la vue sur le fleuve Paine qui serpente au fond de sa vallée dans un champ d'épis doré : on se croirait dans le film "Gladiator"! L'arrivée au camping se fait sous les applaudissements de trois autres randonneurs déjà arrivés ; nous apprenons que le parc est désormais fermé pour cause du coronavirus, mais que les personnes qui ont déjà commencé leur périple pourront le terminer. Nous avons du mal à croire à notre chance... avec raison d'ailleurs, car quelques heures plus tard, on nous annonce que, vu que nous sommes au début du parcours, il nous faudra rebrousser chemin le lendemain. Fini le trek à peine commencé, fini le parc pour cette saison, finie également la saison touristique dans cette région qui ne vit pourtant que de ça... Nous trinquons donc à notre déception avec les autres randonneurs lors d'une soirée mémorable!
    Le matin suivant, retour par le chemin déjà emprunté la veille, les sacs à dos beaucoup trop lourds, remplis pour 10 jours de nourriture... on a le coeur lourd aussi, et anxieux de ce qu'on va découvrir en revenant vers "la civilisation"... Peu désireux d'arriver en ville le soir sans logement, nous préférons passer une nuit de plus dans le parc, sous tente, en vue des tours, et partir le jour suivant. Dernière nuit sur place, glaciale, des étoiles sublimes à se noyer dedans, et le vent qui siffle dans les hautes herbes.

    En allant récupérer les billets de bus, j'apprends qu'un puma a été aperçu dans le campement (normalement, ils ne s'aventurent pas si près des habitations mais la désertion soudaine du parc les met en confiance). Je vais faire un tour dans la direction où il est parti et je tombe soudain sur lui, grimpant une colline, grand, souple (le puma donc, pas moi). Il s'assied pour scruter la vallée, me regarde seul au milieu de l'herbe, puis se retourne et disparaît derrière la colline.
    On dit que voir un puma porte chance ; tant mieux, on va en avoir besoin!
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  • Day 95

    Puerto Natales

    April 9, 2020 in Chile ⋅ ⛅ 11 °C

    Cela fait bientôt un mois que nous sommes arrivés à Puerto Natales ; il n'était pas prévu de rester aussi longtemps. Le jour où nous avons débarqué, nous avions trouvé une jolie petite ville, très touristique et animée. Les rues se croisant à angle droit forment un treillis coloré, les maisons étant peintes de couleurs vives. On trouve nombre de restaurants et d'agences de voyages, beaucoup d'hôtels, d'auberges de jeunesse, des cafés ambulants, des vendeurs de completos (hot dogs). Ici, tout tourne autour du Parc National et du tourisme, principale source de revenus de la région. Dans les rues, on croisait beaucoup d'Européens, gros sacs sur le dos, se préparant pour le trek ou célébrant leur retour dans les bars. Nous, on fantasmait déjà sur le restaurant où nous irions en sortant de dix jours de marche...

    [Et puis, le parc a fermé.]

    En quittant le parc Torres del Paine, nous sentons une certaine tension, les gens forcent un peu pour monter dans le bus, les informations sont rares et contradictoires. A l'arrivée à Puerto Natales, nous passons un contrôle sanitaire, vérification des dates d'entrée dans le pays et prise de température. Le terminal de bus est vide, tout comme la ville. Beaucoup de magasins sont fermés et on apprend que de nombreux hôtels ont également fermé leurs portes, renvoyant clients et personnel, afin de les protéger du coronavirus. La tension est palpable...
    On sonne à notre hostal, fermé également, mais Mary la gérante accepte de nous héberger. On prévoit de rentrer sur Punta Arenas, puis de prendre un avion pour rejoindre de la famille dans le Nord du pays. Le lendemain, on apprend que notre vol est repoussé, que de très nombreux passagers se pressent à l'aéroport pour rentrer. On attend quelques jours de plus, pour voir notre deuxième avion annulé également. Les aéroports sont bondés, les avions décalés les uns après les autres, on redoute de devoir camper 3 jours devant un comptoir au milieu de gens quelque peu nerveux pour parvenir à attraper un vol. On en discute avec notre gérante qui nous propose spontanément de rester dans l'hostal autant que nécessaire, moyennant un petit loyer. Accepté direct!! Et du chocolat en remerciement de sa gentillesse!
    En attendant, on suit de près l'évolution du virus à travers le pays, les mesures sanitaires qui s'accentuent, la mise en place du couvre-feu, les villes en quarantaine.
    Actuellement, la situation est calme à Puerto Natales. Les militaires font poliment respecter la file à l'entrée des supermarchés qui, elle, est assez animée, ça discute, ça sourit. Les petits commerces, fermés au début de l'épidémie, sont en train de rouvrir (impossible pour certains de ne pas avoir de revenus durant 2 semaines, pas d'épargne et aides du gouvernement insuffisantes), mais il y a moins de monde dans les rues, plusieurs avec des masques. Pour certaines boutiques, on fait la file devant la grille, on donne sa liste au personnel à l'intérieur qui, en tenue d'isolement, remplit le sac de commission et le repasse au client. Il reste quelques Européens mais on croise surtout des locaux. La saison touristique s'est terminée trop tôt, les répercussions risquent d'être dures...
    Nous sommes toujours dans l'hostal, mais nous ne sommes plus seuls. Trois autres colocataires sont arrivés, un chat également, on sympathise en espagnol, on cuisine local (suisse et chilien), on regarde des films, on skypapote avec la famille. On attend toujours un avion pour rejoindre le Nord du pays, mais les vols sont très restreints et sont toujours repoussés ou annulés. On sort une fois par semaine, avec nos foulards pour faire les courses, et on prend l'air sur le balcon.
    Dehors, les lumières de la Patagonie nous offrent par moments des paysages grandioses, entre les premières neiges sur le Mont Ballena, une éclaircie soudaine après un orage violent au-dessus du canal, ou la pleine lune orange qui se lève parée de son écharpe de nuages...
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  • Day 95

    Puerto Natales, de l'intérieur

    April 9, 2020 in Chile ⋅ ⛅ 13 °C

    #QuedateEnCasa

  • Day 123

    On quitte la Patagonie!

    May 7, 2020 in Chile ⋅ ☀️ 20 °C

    Enfin!!
    Après un mois et demi d'attente, on parvient à attraper une place dans un avion qui n'est pas annulé!! On compte traverser le pays, pour rejoindre une des nombreuses tías de la famille Araya, dans le Nord du pays. On se prépare comme pour une expédition, les tracas administratifs en plus!
    Au petit matin, on fait nos adieux à Mary, notre gérante fan de chocolat, et on plonge dans un taxi, masques sur le museau, pour 3h de route. Dès la sortie de la ville, un contrôle sanitaire nous attend, les militaires armés (mais charmants!) nous autorisent à traverser grâce à nos billets d'avion, même le chauffeur du taxi doit avoir son laissez-passer. On traverse des paysages orangés sous un ciel immense et plombé, on dit au revoir à cette région fascinante.
    Arrivés à l'aéroport de Punta Arenas, les choses sérieuses commencent. Au premier guichet, il nous faut justifier la raison de notre voyage et prouver que nous avons de la famille ou un domicile au Chili. On dégaine notre arme secrète : un certificat de baptême vieux de 30 ans émis dans la ville d'Ovalle! La jeune femme du guichet semble un peu surprise par cette "preuve" et nous laisse continuer. Plus loin, d'autres contrôles, et l'obligation d'effectuer 14 jours de quarantaine à l'arrivée. On monte dans l'avion, plein, et il nous est demandé de garder nos masques tout le vol. A Santiago de Chile, l'aéroport est presque vide, mais les taxis se jettent toujours sur nous à la sortie du terminal. On file vers l'hôtel le plus proche, le couvre-feu commence, et on grignote nos provisions dans la chambre.
    Le lendemain, le tío Hugo et sa femme Margott débarquent nous chercher devant l'hôtel, salutations du coude (ça change des embrassades habituelles!) et on file, on fuse vers le Nord, en contournant le centre-ville où plusieurs communes sont en quarantaine stricte. Avec un petit 150km/h de moyenne, il ne nous faut que 3h pour rejoindre le point de contrôle régional de Pichidangui, où l'attente se prolonge durant plus d'une heure. C'est là que tout se joue ; il nous faut convaincre l'employée que nous avons un domicile dans la région, sinon on ne passe pas. Nos chauffeurs-sauveurs sont venus avec des dossiers pleins de documents divers et variés qui mentionnent une maison à Ovalle. La carte d'identité de la mère de Jo achève de persuader. Et on célèbre notre passage avec un burger et une entrecôte à l'emporter!!
    La fin du trajet nous plonge au coeur de la Cuarta Región, avec ses collines pierreuses ocres, ses cactus, ses vallons verdoyants grâce à la rivière qui y coule, et ses vignes interminables. On nous emmène dans une petite maison chaleureuse au milieu de la campagne non loin d'Ovalle, chez la tía Erika et sa fille Carolina, pour une magnifique quarantaine en plein air! Et sans masque!!
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  • Day 136

    Cerca de Punitaqui #1

    May 20, 2020 in Chile ⋅ ⛅ 18 °C

    Au programme : quarantaine en pleine campagne!
    Nous logeons chez la tía Erika, qui nous entoure d'affection et de plats typiques excellents. Nous sommes ravis de débarquer dans ce coin magnifique, une oasis de vignes, d'arbres fruitiers et de chaleur humaine au milieu de cette région semi-désertique de rochers et de cactus. On redécouvre des plaisirs interdits, comme se promener dehors sans masque ou marcher sous les étoiles. Et le travail en plein air!
    Avec les conseils avisés de Don Orlando, jardinier en chef, on donne un coup de main pour le potager, pour planter des salades, construire une barrière, déraciner des arbres pour faire de la place (pour chaque arbre arraché, il faudra en planter trois). En désherbant, on se laisse emporter par notre enthousiasme et on arrache (je précise : Jo arrache) dans la foulée la menthe et l'origan, oups... on parviendra à sauver quelques plantes en fouillant de nuit dans le compost à la lampe frontale!!
    Il faut également nourrir les poules, câliner Mono le chat siamois, rassurer la vieille Mili (un petit caniche attachant), chasser les moutons qui s'attaquent aux rosiers et les rapatrier le soir dans leur enclos. Il faut cependant ménager ces grosses boules de laine stressées qui, à la moindre menace, n'hésitent pas à se jeter au bas du muret (2 mètres de haut quand même) ou essaient d'y grimper en wall jump! Magique! Sans oublier le coq, malmené par Arak (bébé berger allemand trop enthousiaste), qu'il faut soigner et à qui on improvise un bandage de toute beauté! Il se remettra bien de sa blessure ; à ce jour, il chante à nouveau trop tôt et ses plumes repoussent.
    Au milieu de tout ça, on propose de construire un banc pour profiter de la vue. On commence par désherber le terrain, étayer le chemin, aménager un escalier puis de discussions en discussions, notre projet de petite banquette se transforme en pergola autour d'un oranger. La construction dure 3 semaines, marquée par la traditionnelle grillade de mi-travaux appelée tijerales. On est trop fiers du résultat! :D
    Erika nous apprend à cuisiner à la chilienne, churrascas (galettes) au feu de bois, pies de limón (gâteaux au citron), on presse des jus de fruits frais presque tous les jours. On savoure des soupes de poisson aux oignons, des avocats du jardin, des crèmes d'orge aux pois chiches, d'énormes morceaux de viande sur le grill. De notre côté, on tente (et réussit) un rösti et des tartes aux pommes, ainsi qu'une soupe de courge qui a un succès immédiat.
    Notre quarantaine touche à sa fin et nous préparons notre déménagement dans une petite maison de la ville d'Ovalle, toute proche. Nous avons un pincement au coeur en partant de ce petit paradis champêtre, mais on n'est pas loin, on y reviendra!
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  • Day 137

    Cerca de Punitaqui #2

    May 21, 2020 in Chile ⋅ ☀️ 19 °C

    Et pour le plaisir des yeux ;)

  • Day 157

    Ovalle

    June 10, 2020 in Chile ⋅ ☀️ 21 °C

    Vu qu'on ne sait pas combien de temps cette pandémie peut durer, on décide de poser notre camp de base à Ovalle, la capitale de la Provincia del Limarí. Justement, il s'avère que le frère d'un oncle par alliance vient de déménager et que son ancienne maison est vide! Du coup, il nous l'a prêtée, aussi longtemps que nécessaire! Tout simplement! On en revient pas, de cette générosité! :) Totalement vide, la maison de 2 étages a besoin de quelques meubles. On nous prête donc plein de matériel, le lit et la table d'une cousine, les casseroles de la tía Erika, le calentacama (chauffe-lit) d'une autre tía! Ce chauffe-lit est une petite merveille parce que dans cette région désertique où il fait généralement très chaud, les maisons sont peu isolées et sans chauffage. De plus, elles sont construites pour laisser le salon à l'ombre pour profiter de la fraîcheur durant les chaudes journées d'été. Mais actuellement, l'hiver vient, avec ses journées ensoleillées mais ses nuits froides et étoilées, parfois jusqu'à 0°. Il fait probablement la même température à l'intérieur de la maison! Et parce qu'il fait plus chaud dehors, on déménage chaque jour notre petit mobilier et on vit dans notre patio! Hé oui, on a un patio! ;)
    Histoire d'employer créativement notre temps libre, on se met à bricoler quelques petits meubles avec du bois de récup'. On transforme une palette en meuble à chaussures (alors oui, une paire chacun...) et on suspend une mini-étagère au mur du salon. On construit (enfin!) le banc qui viendra orner la pergola chez la tía Erika.
    Ici à Ovalle, la situation n'est pas brillante. Les cas de Covid continuent d'augmenter doucement, il semblerait qu'il y ait un foyer actif dans la ville. Pour le moment, pas de quarantaine, mais le "Plan Ovalle" est en action, avec des contrôles renforcés dans les lieux de rassemblement (marché couvert, terminal de bus, avenue piétonne, supermarchés) et un appel à la population à ne sortir que si c'est indispensable. C'est la solution de la dernière chance, avant le confinement obligatoire. On verra dans quelques jours si ça marche!
    Au quotidien, on a pris l'habitude de porter le masque dès qu'on sort et on profite des petits commerces tout à côté, boulangerie, pâtisserie, marché de légumes. On cuisine massivement et on tente même une fondue avec un fromage local! Le résultat est merveilleux (interprétation purement émotionnel); à peine le vin blanc sur le feu que nous frappent les images du Valais!! On fait parfois les trajets entre la ville et Punitaqui pour donner un coup de main al campo, bricoler, et réparer la toiture du grand-oncle avant la pluie! Tout le monde s'y met, y compris le fameux grand-oncle (92 ans quand même) qui, à genoux sur la terrasse, redresse au marteau les clous pour les replanter! On finit à la nuit, les doigts gelés, à partager un thé brûlant et des picarones (sortes de beignets faits de farine et de courge) dans une sauce caramelisée! Un délice!!
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