Torla

Se reconnecter aux autres laissé·e·s derrière nous. Une plongée au sein d’une vie presque antérieure. Un bouillon d’émotions disparates. Une bouffée d’air à la fois ressourçante et chargée de questionnements vertigineux.

Esquisser le dessin de « l’après ». Construire autour de nos nouvelles envies. Balayer une à une les potentielles trajectoires. Si il y a bien une chose que le voyage nous a enseigné, c’est que le chemin est aussi important, riche et intéressant que la destination.

L’appel du voyage renaît. L’envie d’un ailleurs proche à partager, le temps de quelques jours. 🇪🇸

C’est dans le parc national d’Ordesa et Monte Perdido que nous retrouvons notre amie Marine (❤), non loin de la frontière naturelle que tracent les Pyrénées, entre la France et notre voisine flamboyante espagnole. En traversant le tunnel nous permettant de quitter le pays, un léger crépitement au creux de nos cœurs se ranime et nous filons vers le soleil, l’esprit aventureux.

Au bord d’une rivière vive à l’eau claire, nous fêtons nos douces retrouvailles jusqu’à la nuit tombée, dans un écrin de basses montagnes verdoyantes à la végétation luxuriante et aride.

Des travaux dévient notre itinéraire. Nous voici grimpant sur une route pittoresque aux innombrables « miradores » à couper le souffle. Nos deux maisons sur roues s’engagent sur une piste étroite abrupte jusqu’au minuscule village de Sercué. C’est au départ de ce lieu que nous entamons notre descente dans les profondeurs du canyon d’Añisclo, brèche étroite tranchée à vif dans la montagne (l’un parmi les plus grands d’Europe !) où chemine dans une course folle le rio Bellos.

Ancienne vallée glaciaire, celle d’Ordesa tire sa majesté dans ses eaux furieuses et limpides et sa végétation dense sur fond lointain de pics encore enneigés. L’érosion a sculpté le paysage affirmé actuel survolé par une multitude de rapaces planant constamment au-dessus de nos têtes.

Le lendemain, une nouvelle randonnée nous attend ; l’envie de s’enfoncer dans les tréfonds du parc national nous gagnant. La forêt guide nos pas le long de rio Azaras s’écoulant en une foultitude de cascades. La nature nous démontre là encore sa créativité, dévoilant des rideaux d’eaux sonores, ainsi qu’une succession d’escaliers en chute libre. Impossible de rester impassible face à la puissance vibrante de l’élément. Nous retrouvons cet effet apaisant que procure la contemplation des cascades, leur bruit prenant insidieusement possession de nos cerveaux et délivrant une sensation de bien-être absolu. On respire l’air à plein poumon comme nous l’avait enseigné notre séjour dans le Tyrol autrichien et mettons le mental fourmillant en pause, de côté.

Note à moi-même : ne jamais sous-estimer le pouvoir méditatif d’une chute d’eau ! 😇Meer informatie