Les zinzincas

Par Titouan,

Aujourd’hui vous avez le droit à un récit de ma part car j’ai volé le téléphone d’Adrien éhé.

20 mars : journée tranquille aujourd’hui mais on ne doit pas perdre le rythme donc c’est tout de même un réveil matinal qui nous attend. Cependant on passera la matinée à manger et préparer notre sac avec toutes les affaires qu’on doit monter au high camp. On débute la montée à midi avec nos sac très lourds remplis d’équipements et d’eau. Celle-ci se fera en deux heures (plus ou moins appréciés par les membres du groupe) pour faire les 400m de dénivelés qui nous séparent des 5200m du high camp. Arrivés la haut c’est maté, soupe et au lit à 18h pour un réveil à minuit.

21 mars : Réveil plus que matinal après une nuit très très difficile due à l’altitude (les plus chanceux auront eu 2h de sommeil). On décolle après avoir mangé le petit déjeuné et enfilé notre équipement, on commence la grimpette a 1h du matin sous une averse de neige (qui doit impérativement se terminer avant 5h si on souhaite atteindre le sommet). La rando commence par une demie heure dans les cailloux avant d’atteindre le glacier sur lequel on enfilera les crampons. On forme à cet instant les cordées décidées la veille (il y a un guide pour 2 donc 4 guides pour les 7 mais on est 6 à partir finalement donc il y aura 2 cordées de 1 personne). Avec Adrien on se retrouve avec Eulo (le chef un peu, on est hyper contents il est super sympa il a 1000 Huayna potosi à son actif en 28 ans de carrière c’est très rassurant). On franchit peu à peu nos altitudes records : 5400, 5500 et 5700. On marche sur un glacier en passant à côtés de grosses crevasses, on réalise pas trop où on est a cause de la nuit et de la concentration pour gérer notre souffle et notre effort. Peu à peu l’averse de neige réduit en intensité et on commence à sortir des nuages, on voit au loin tout en bas la ville d’El Alto (a côté de la Paz) et les lumières des groupes qui nous devancent au loin. On atteint les 5800m vers 4h30 après une côte très raide sur une crête enneigée. A cette altitude il devient très difficile de reprendre son souffle : Adrien en fait d’ailleurs les frais et on décide, à partir des deux cordées du groupe qui avaient réussi à grimper jusqu’ici, d’en faire deux nouvelles. Adrien repartira avec Jesper qui s’effondre de fatigue jusqu’au refuge tandis que je repars avec Anne-Gaëlle direction le sommet. A partir d’ici Adrien redescendra donc très lentement avec Jesper qui s’effondre régulièrement mais cela leur permettra de voir le glacier de jour. De mon côté on entame les 300 derniers mètres d’un pas décidé en affrontant le mal de crâne à coup de médocs pour l’altitude et de feuilles de coca. Arrivés au pied de la dernière montée nous croisons pleins d’aventuriers faisant demi-tour en disant qu’il y avait trop de neige. Eulo n’y fait pas attention et nous fraie un chemin dans la neige. L’ascension de cette dernière partie était plus qu’effrayante mais permet de terminer l’atteinte du sommet de façon épique sous le lever du soleil. On atteint finalement une crête minuscule avant d’arriver à la mini plateforme sommitale ou nous ne nous y attarderons que très peu de temps pour entamer la redescente avant que la neige ne fonde. L’émotion ressentie au sommet est indescriptible, on a la chance d’avoir une vue dégagée sur tous les sommets alentours (qui sont enneigés), sur l’altiplano et même du côté de l’Amazonie.
Le redescente se fait par le même chemin où nous pouvons apprécier de jours les impressionnantes formations glaciaires que nous avons frôler à la montée. On arrive épuisés au high camp où une soupe nous attend. Pas le temps de se reposer : il faut descendre au camp de base avec toutes les affaires avant que le bus ne parte. Tout se passe bien malgré des roches rendues très glissantes à cause de la neige.
On rentre à la Paz vers 13h, on se fait un dernier resto tous ensemble. On récupère ensuite nos affaires et on va s’installer dans un nouvel hostel avec un rooftop offrant une magnifique vue sur la ville. Dans l’aprem on sort en ville et on mange dans un super resto indien avant de rejoindre le rooftop de l’hostel où on finira la soirée à jouer au billard avec des allemands et des norvégiennes.Read more