Torsås Kommun

Par Olivier

La banquette du bateau est bien confortable puisqu'on s'est embarqué dans un sommeil profond de plus de 2h. Le réveil est même difficile, on ne sait pas où on est mais la voix du commandant de bord nous oblige à reprendre nos esprits.
Il est 3h passé, nous sommes de retour sur le continent et il est bien trop tard pour trouver un bivouac et bien trop tôt pour partir à vélo. Le terminal de bateau nous semble une honnête option pour terminer la nuit. Seulement, après s'être allongé sur les bancs, le terminal ferme à 4h et la sécurité nous demande de partir pour fermer le bâtiment.
Nous voilà dehors, il pleut et la température ressentie est de 8 degrés. Pas vraiment d'abri à proximité mais une avancée de toit proche d'un mur abrité du vent glacial semble une bonne solution. On tourne un banc contre le mur, ça sera le lit de Paul. Tandis que moi je pose mon matelas contre le mur avec un banc renversé sur le côté pour protéger du vent. Malgré le froid on rigole de la situation et ne traînons pas à essayer de dormir puisqu'il est 4h30.
Le matin je me réveille avec une belle sensation de froid tout de même. Le temps n'est pas mieux dehors et les familles commencent à arriver autour de notre campement. Paul a mis toutes ses couches sur lui et semble avoir fait une bonne nuit. Nous allons dans le terminal à 10h15 afin de nous mettre au chaud, prendre un déjeuner puis départ aux alentours de 12h.
Arrêt à Kalmar après 80 km, avec le froid on a très très faim. Erreur basique, on tellement faim qu'on achète toute la nourriture qu'on trouve et on repart avec le ventre trop plein pour les 3h suivantes.
On s'arrête un peu avant 19h à torsås pour la fin d'étape où on avait localisé un supermarché.
La première mauvaise nouvelle est que Paul a mal au genou depuis ce matin et la seconde est que nous allons peut être refaire une nuit dehors sous ces conditions plus que capricieuses pour un mois d'août. Toutefois nous sommes déterminés à demander aux gens si l'on peut poser nos matelas à l'intérieur. Paul va acheter les provisions et me dit d'arrêter les gens devant le supermarché pour leur demander. J'ai l'impression d'être un recruteur pour une association de greenwashing cueillant les gens à la sortie du magasin et ça ne marche pas trop. Fort heureusement, une fois de plus, le charisme de Paul (cf. photo étape 6) nous permet d'attirer l'attention et nous sauve par la même occasion. En effet, il se fait aborder par une cinquantenaire dénommée Petra qui, après quelques phrases échangées, propose de nous prêter une tente qu'elle a chez elle. Elle nous donne l'adresse de sa maison et nous nous retrouvons la bas . Malheureusement (où plutôt heureusement après coup), la tente qu'elle nous passe ne possède pas d'arceaux. Ainsi, elle nous propose mettre nos matelas dans la véranda.
Elle nous offre également une douche et nous partageons un repas avec eux le soir. Comme bien souvent, on nous propose bien plus que demandé et nous sommes grandement reconnaissant après les derniers jours passés sous le froid.
Il y a également Peter, le mari de Petra, un gentleman fan de gastronomie (française entre autre). Les deux parlent très bien anglais ce qui nous permet d'échanger sur pas mal de sujets. Petra nous partage son envie d'aider les gens et qu'elle a travaillé dans le psychiatrique. Je pense qu'elle a trouvé deux bonnes personnes ce soir ! Elle est aussi fan de chats, avec une dizaine de chats sibériens dans la maison.

Nous les remercions chaleureusement pour ce merveilleux moment (j'essaye de travailler mes expressions suédoises par la même occasion). Puis, nous leur donnons rendez-vous le lendemain matin à 5h30 pour un petit déjeuner et un départ à 6h30 avant leur journée de travail !

Bilan de la journée : 125 kmRead more