J51, Criquet day !
July 6 in Grenada ⋅ ☁️ 28 °C
C’est jour de match !
Aujourd’hui, nous allons au stade pour découvrir un des sports nationaux : le cricket 🏏 Mais avant ça, il nous faut trouver un endroit où amarrer Noam. En effet, ce matin à 7h, nous avons été réveillés par de grands « Good morning, good morning! ». On sort de notre cabane flottante et un homme sur sa petite annexe nous explique que nous n’avons pas le droit de rester à l’ancre ici. Il travaille pour l’entreprise qui gère les bouées de mouillage, car nous sommes dans un parc marin.
Bon notre objectif : trouver une nouvelle zone de mouillage !
Une fois un peu plus réveillés, on réfléchit à la meilleure option. Mais en fait, pourquoi s’embêter ? Et si on jetait l’ancre juste devant le stade national de cricket ? À domicile pour aller au match ! 😄
C’est décidé : on relève l’ancre et on met le cap au nord de Saint George’s. Il n’y a pas d’autres voiliers dans la zone, ce qui nous fait hésiter un peu : le fond semble être du récif. Malo saute à l’eau avec son masque pour repérer une tache de sable. À la barre, je me dirige selon ses indications. Ça y est, on est sur du sable ! Je file à l’avant du bateau pour jeter l’ancre à l’aide du guindeau. Parfait : mouillage avec vue sur le stade.
Mais au moment de partir, on aperçoit un gros cargo qui passe vraiment près de nous. On avait repéré deux grosses bouées et on s’était positionnés en dehors de la zone, mais on préfère rester à bord pour voir sa manœuvre. Il mouille juste à côté, larguant son ancre et ses tonnes de chaîne d’un coup. Le bruit est impressionnant ! Un bateau de pêche s’approche : ils viennent aider à décharger le cargo. Très sympas, ils nous demandent gentiment si on peut se déplacer un peu. Ils nous montrent un autre endroit pour mouiller.
Et c’est reparti ! On relève encore l’ancre et on trouve enfin notre petit coin, non loin d’un port de pêche à l’entrée de Saint George’s. On laisse l’annexe sur une plage de galets recouverte des déchets venus de la ville juste au-dessus, puis on se met en route vers le stade. En toile de fond, la “Town” — comme ils appellent la capitale — nous dévoile ses bâtisses colorées et sa vie citadine tout en reliefs.
En chemin, on croise des supporters australiens et grenadiens, parés des couleurs de leurs équipes respectives. Nous prenons nos tickets (nous ne comprenons pas vraiment les emplacements indiqués, mais peu importe 😅) et nous nous installons dans les tribunes.
Le stade ovale, tout en gazon, est prêt : à nous maintenant de comprendre les règles du jeu !
En attendant que les équipes arrivent, on lit les règles et on demande des explications aux supporters autour de nous. On pense avoir compris les bases :
- 1 lanceur (équipe A),
- 2 batteurs (équipe B) au centre du terrain,
- une balle très rigide,
- 10 joueurs de champ (équipe A).
Les points sont marqués quand la balle sort du terrain ou quand les batteurs font des allers-retours dans le petit rectangle central.
Bref, je ne vais pas me risquer à une explication trop technique du cricket, je risquerais de me/vous perdre ! Mais c’est plutôt amusant comme sport, même si ce n’est pas le plus dynamique — il n’y a pas vraiment de limite de temps. L’Australie finit par gagner. On sent une pointe de déception chez les Grenadiens, mais l’ambiance reste très bonne. Après tout, l’Australie est l’une des meilleures équipes du monde, un gros poisson !
À la sortie du match, Malo retourne au bateau. Je reste à terre : je dois me rendre à la marina pour récupérer une voiture de location 🚗 On s’accorde quelques jours à terre pour fêter l’anniversaire de Malo !
Pendant ce temps, Malo déplace le bateau jusqu’à Prickly Bay, une baie située au sud de l’île. On nous l’a conseillée : c’est là que la majorité des plaisanciers s’arrêtent et laissent leur bateau.
Je l’observe lever l’ancre depuis un petit pont en hauteur. Puis je trouve rapidement un bus pour rejoindre la marina. Quand Malo n’est pas avec moi, le côté très dragueur des Antillais ressort 😅 J’ai droit à la place à l’avant du bus pour la “Beautiful lady”. Je ne me formalise pas, ça fait partie d’une certaine culture, on va dire ahah.
J’arrive à destination ; dans le bus, tout le monde s’assure que je sache bien où je vais, c’est plutôt marrant. Je m’installe dans un café en attendant la voiture, et j’en profite pour compiler quelques vidéos d’amis et de la famille de Malo pour son anniversaire 🎂
Je récupère la voiture auprès de Dominique, conseillé par l’ami d’une amie. Dominique est marseillais ; il est arrivé ici il y a 38 ans pour travailler sur un projet de complexe hôtelier ultra luxueux sur une île au sud de Grenade : Calivigny Beach. Il m’en parle comme d’un projet complètement fou, créé par un multimillionnaire français, Georges Cohen. Le complexe emploie des centaines de Grenadiens, rien que pour la construction et la maintenance. Dominique y a travaillé 18 ans avant d’ouvrir sa boîte de location de voitures et d’appartements.
Il y a beaucoup de projets de ce genre pour les ultra-riches dans les Grenadines. Quand on parle de résilience et qu’on voit l’ampleur de ces projets, ça peut faire sourire. En jetant un œil au site internet de Calivigny Beach, je découvre les installations : c’est complètement dément... mais magnifique, il faut bien l’avouer ! À 180 000 $ la nuit, ce n’est clairement pas pour nous 😅
Avant de rejoindre Malo, je dois réaliser mon permis local (60 EC) au commissariat.
Pendant ce temps, Malo a assuré comme un chef l’arrivée de Noam en solo à Prickly Bay. Un vrai capitaine ! ⛵
Nous voici dans une nouvelle baie, au sud de Grenade, entre mer des Caraïbes et océan Atlantique. Il y a énormément de bateaux, c’est impressionnant ! Ça change de nos petits mouillages désertiques. Malo a trouvé une bonne place pour Noam, que nous allons laisser ici quelques jours.Read more
J50, Sculpture sous-marine Saint Georges
July 5 in Grenada ⋅ ⛅ 28 °C
Nous avons dormi comme des loirs, malgré un léger rouli. Après un petit café, nous levons l’ancre et reprenons notre route vers le sud. Notre objectif : Saint George’s, la capitale de la Grenade. Nous avons hâte de découvrir cette ville d'environ 33 000 habitants, sur les 120 000 que compte l'île. On nous en a vanté les beaux bâtiments, hérités de l’architecture française et anglaise.
Avant d’y jeter l’ancre, nous faisons escale un peu plus au nord, à Molinière Bay. En effet, comme à Carriacou, il y a là un parc de sculptures sous-marines. Créé par le sculpteur Jason deCaires Taylor et installé en 2006, ce jardin sous-marin est principalement façonné à base de béton et d'armature, qui forment un support sur lequel la vie marine peut se développer. Plus ancien que celui de Carriacou, nous espérons y observer une vie marine plus riche. Il est aussi plus connu, donc nous croisons les doigts pour qu’il n’y ait pas trop de touristes 🤞
La mer est d’huile, il n’y a pas de vent ; nous naviguons donc tranquillement au moteur. Nous prenons une bouée, car c’est un parc où jeter l’ancre est interdit. Un garde vient nous faire payer une taxe de 10 EC par personne. Nous enfilons masques et tubas, et c’est parti !
Nous arrivons rapidement au jardin de sculptures. En effet, les éponges et la vie marine y sont un peu plus développées qu’à Carriacou. Il y a beaucoup de sculptures : une sirène, des hommes et des femmes en cercle, une table, un homme assis à un bureau… Les reliefs sont très sympas 😍 On passe une bonne heure à photographier les œuvres. Moi en argentique, Malo avec son appareil numérique.
En rentrant vers Noam, nous apercevons un superbe corail corne d’élan. Il en reste très peu dans les Caraïbes depuis le grand épisode de blanchissement. C’est d’ailleurs une des espèces de coraux que Malo replantait en Guadeloupe. Des poissons-anges se cachent entre ses branches 🐠
L’apnée nous a ouvert l’appétit ! Sur Noam, nous nous régalons une nouvelle fois de la belle dorade. Cette fois, à la poêle, accompagnée d’une bonne dose d’ail… et de beurre ! 😋 Et nous ne sommes pas encore à court de poisson !
Une fois rassasiés, nous reprenons le cap vers Saint George’s. Nous passons devant un fort et apercevons de nombreux clochers sur les collines. Une grande baie débouche sur la marina de Saint George’s, où des catamarans sont amarrés aux bouées. Nous ne savons pas si nous avons le droit d’y jeter l’ancre. Un skipper nous indique que oui, dans une zone bien spécifique. C’est ce que nous faisons, bien que nous ne soyons pas totalement certains.
Une fois l’ancre posée, nous partons en direction de la marina. Le mouillage est éloigné ; Malo en profite pour faire le plein d’essence afin d’éviter la panne sèche ! Nous arrivons donc dans cette marina, qui semble assez luxueuse à première vue. Il y a même une piscine réservée à ses utilisateurs ! L’hôtesse d’accueil nous indique que nous pouvons mouiller à l’ancre : les bouées appartiennent à une entreprise privée. Personne ne semble vraiment sûr de quoi que ce soit, mais nous décidons de rester à l’ancre ce soir.
Nous prenons ensuite la direction de Grande Anse, la plage populaire de Grenade. Une grande étendue de sable blanc où familles et amis viennent se prélasser. Il y a pas mal de monde, surtout que nous sommes dimanche. De nombreux resorts bordent également la plage. L’ambiance est agréable, malgré un coucher de soleil un peu décevant 😅 On se balade tranquillement, profitant de l’ambiance de fin de journée et des belles couleurs.
On nous a conseillé un bar avec un bon rapport qualité-prix. Nous nous y dirigeons. C’est un grand bar, très fréquenté, mais nous trouvons une bonne petite place. Nous y passons une belle soirée. Il y a des touristes comme des locaux, mais nous remarquons que nous nous rapprochons de la "grande ville" : les gens sont très apprêtés 😄 !Read more
J49, Mont Saint Catherine et fish friday
July 4 in Grenada ⋅ ☀️ 28 °C
Nous ouvrons les yeux sur le port de pêche. L’activité est intense. Une criée ainsi qu’un marché aux poissons se trouvent juste au bout du ponton. Jusqu’à présent, nous avions surtout vu de la petite pêche artisanale, sans réelle structure organisée. Ici, cela semble plus important. Un panneau nous indique que les bâtiments de la criée ont été financés par le gouvernement japonais. Il y a beaucoup de pêche au thon ici, on imagine donc certains accords commerciaux et politiques entre les deux nations 🐟
Depuis le bord, nous observons les allées et venues des petits bateaux de pêche. Malgré cette organisation, certains restent très sommaires : une coque souvent faite maison, un bon moteur et des filets.
Nous nous préparons ensuite pour une randonnée. Nous souhaitons gravir le mont Saint Catherine, le point culminant de la Grenade (840 m). D’après nos recherches, ce n’est pas une randonnée facile, et elle est surtout peu entretenue… mais nous décidons de tenter le coup ! 💪
Une fois à terre, nous montons dans un des petits bus collectifs pour remonter un peu au nord, à Victoria. Nous avons repéré un départ de sentier depuis cette ville. Comme toujours, le bus est bien rempli et roule à vive allure le long de la route côtière. Nous le stoppons dans le centre de Victoria. Les rues sont très animées, comme à Gouyave et, de manière générale, dans chaque village que nous avons traversé. Les gens vivent dehors, marchandent, discutent, jouent aux cartes… Une dame nous demande directement où nous voulons aller. En entendant "Mont Saint Catherine", elle nous dit : « It’s a long way! ». Elle nous conseille plutôt de visiter une chocolaterie située non loin. Mais cela ne nous refroidit pas, et la chocolaterie est sur la route… on verra bien.
Sous un soleil de plomb ☀️, nous remontons donc la route en longeant une rivière, avec en toile de fond les montagnes verdoyantes. Les maisons sont souvent construites sur des pilotis en béton — nous imaginons que c’est pour limiter les inondations ou protéger des animaux/insectes. La partie habitée est donc souvent en hauteur, avec le dessous aménagé pour faire sécher le linge ou abriter les animaux et véhicules. Il y a aussi beaucoup de petites maisons en bois plus vétustes, souvent très colorées.
Nous passons devant la chocolaterie… et continuons notre chemin. La route est bordée d’arbres fruitiers. On en profite pour récolter quelques fruits : mangues, bananes, pommes malaka, abricots péyi… Une marche très fructueuse. Nous aurons une belle salade de fruits ce soir !
La route s’arrête, et nous entamons un petit sentier de terre. Au début, nous croisons un fermier qui s’occupe de quelques chèvres dans un joli bâtiment. Il nous dit que c’est pour le lait, un nouveau bâtiment construit avec des aides du gouvernement. Les chèvres sont en bonne santé et profitent d’une belle vue sur la forêt 🌿
Petit à petit, nous avançons dans la forêt, nous crapahutons dans la rivière, puis entre les bambous. Toujours une aventure, nos randonnées ! On croise même des vaches en chemin. Elles sont bien éloignées de toute habitation — on se demande pourquoi les avoir mises si loin ? Peut-être est-ce difficile de trouver du foncier disponible…
La forêt devient plus dense, on se prend pour des naturalistes. On observe de superbes fleurs aux odeurs envoûtantes (lys araignées, gingembres papillons…), des papillons, grenouilles, crabes de terre… Il est presque 15h et le sentier devient de plus en plus boueux et perdu dans la végétation. Nous consultons régulièrement notre carte pour ne pas nous perdre.
Nous avons déjà bien monté, nous apercevons le sommet du mont Saint Catherine… mais je commence à fatiguer un peu, et le timing nous inquiète : on ne veut pas rentrer de nuit ! Frustrant, car le but est proche, mais le sommet semble envahi par la végétation. Après concertation, nous décidons de faire demi-tour, d’autant que Malo commence à se dessécher : les 2 litres d’eau n’ont pas suffi 😅. Allez, on reste raisonnables — et contents de cette belle marche.
Sur le chemin du retour, on prend le temps de se baigner dans un petit coin tranquille de la rivière. Le bonheur !
De retour à Victoria, on s’arrête dans un bar pour une grande bouteille d’eau. La télé est allumée : c’est le cricket, sport national ici en raison de la colonisation anglaise. On apprend qu’un tournoi important a lieu en ce moment : West Indies vs Australie. Le match a lieu à Saint George’s — parfait, nous irons demain ! On essaie de comprendre les règles… pas si simple, on se refera un point avant d’aller au stade 😄
Nous reprenons le bus pour rentrer à Gouyave. De retour à bord, petite douche bien méritée : nous sommes couverts de boue !
À la nuit tombée, nous repartons dans le village pour le fameux Fish Friday. La rue est fermée pour l’occasion, plusieurs tentes proposent des plats à base de poisson. Un DJ mixe de la musique, et des tables sont disposées entre les étals. Les gens achètent leur plat et mangent sur place. Une vraie ambiance de village, c’est sympa ! Il y a beaucoup de friture, sans surprise : c’est une base de l’alimentation ici. Mais la diversité des plats est impressionnante : lasagnes de poisson, poissons frits, boulettes, pâtes, tacos, brochettes, beignets…
Nous prenons un petit assortiment que nous dégustons tranquillement, en profitant de l’ambiance. Comme toujours, la musique est très forte — difficile de s’entendre ! On se demande toujours comment ils font pour discuter au quotidien avec un tel volume. On passe un bon moment, puis on rentre à bord de Noam. La nuit sera bonne : nous avons presque 20 km de forêt tropicale dans les jambes 🌙Read more
J48, Plongée à Rond Island et Chocolat
July 3 in Grenada ⋅ ☀️ 27 °C
Malgré l’ancre flottante que nous avons installée sur le côté bâbord du bateau, nous avons encore été un peu ballotés cette nuit. Aujourd’hui, pour notre dernier jour sur l'île ronde, c’est plongée ! 🤿
Nous avons repéré un point sur Navionics situé à peine à 1 mille du bateau, vers le large. Gerrit vient nous aborder pendant notre préparation : il nous demande si nous pourrions venir l’aider à gratter sa coque avec nos bouteilles de plongée. Avec ses 4 mètres de tirant d’eau, ce n’est pas évident à faire en apnée. Nous passerons le voir après notre plongée.
En voyant notre petite annexe, il nous propose de nous amener sur le site de plongée avec la sienne, plus puissante. Mais nous préférons rester autonomes : on a confiance en notre petit bolide ! 🚤
C’est l’heure, nous nous équipons, et c’est parti. Nous longeons un beau récif, le paradis des balistes. On croise de nombreux bancs de poissons variés, et une grosse sériole ! 😍
Après une bonne heure sous l’eau, nous remontons à bord de l’annexe. En chemin, comme promis, nous faisons une halte sur le bateau de Gerrit. Je lui donne mon matériel et Malo l’accompagne pour gratter la coque. Il n’a pas l’habitude, heureusement que Malo est là en renfort ! Ils ressortent après 30 minutes, recouverts de toutes petites crevettes accrochées à la coque. Gerrit est très reconnaissant. Il prend le temps de nous donner quelques infos sur la Grenade, car nous aimerions partir dans l’après-midi.
De retour sur Noam, l’après-midi est déjà bien avancée ; nous décidons donc de reporter le départ au lendemain matin.
Le lendemain, après avoir attendu le passage d’un petit grain, nous déroulons le génois. Nous avons 9 milles à parcourir. La navigation est belle. Nous passons près de grosses roches, les Sisters. Nous visons le nord de la Grenade pour une courte escale afin de visiter une chocolaterie. Nous avions acheté un excellent chocolat à Carriacou, et en regardant l’emballage, nous avons découvert que nous pouvions visiter le lieu de production !
Après deux heures de navigation, nous arrivons au nord de la Grenade. On retrouve une nature luxuriante, similaire à celle de Saint-Vincent, notamment grâce aux volcans de l’île 🌋.
Nous jetons l’ancre à Crayfish Bay. Nous sommes seuls au mouillage. Ce n’est pas une surprise : les voiliers tracent souvent directement vers le sud de la Grenade. Le nord est assez abrupt et ne compte pas beaucoup de plages protégées, ce qui provoque un peu de roulis à bord. Mais nous avons le temps, place à la découverte !
Nous allons à terre, où nous devons faire preuve d’ingéniosité pour amarrer l’annexe : pas de ponton, que des rochers. Malo invente un système d’ascenseur pour accoster sur la plage et ancrer l’annexe plus loin. 💡
Nous marchons quelques mètres et arrivons à Crayfish Chocolate. Des petits bâtiments rustiques, et un monsieur passionné. Il est arrivé en bateau il y a 30 ans sur l’île, et avec sa femme, ils ont racheté un terrain avec quelques cacaoyers et tout construit. Il nous explique tout le procédé avec enthousiasme : récolte, fermentation, torréfaction, tempérage…
Il prône le bio, le plus naturel possible. Il a même inventé certaines machines en utilisant des moyens low-tech pour fabriquer un chocolat délicieux 🍫. Nous terminons par une visite des parcelles : la nature est magnifique, avec cacao, mangues, bananiers… Tout est cultivé dans des systèmes agroforestiers bien pensés. Nous achetons deux énormes tablettes de chocolat : nous avons du stock pour un moment !
De retour à bord, nous levons l’ancre pour continuer un peu notre route vers le sud. Nous avons entendu parler du Fish Friday dans un petit village de pêcheurs, Gouyave. C’est un marché nocturne de poissons où les gens mangent dans la rue la nourriture préparée sur place. Ça nous tente bien ! 😋
Nous arrivons donc dans ce petit port de pêche, toujours le seul voilier à l’ancre. Nous sommes entourés de bateaux de pêche…Read more
J46, Randonnée piquante !
July 1 in Grenada ⋅ ☁️ 28 °C
La gîte nous accompagne cette nuit, un petit roulis constant. Nous nous sommes mis un peu proches de la falaise, ce qui augmente un peu les rafales. Mais nous nous réveillons sous un beau ciel bleu, tout va bien ! Après un petit yoga pour moi et un petit déjeuner à bord, nous nous mettons en route pour aller à terre.
En chemin, nous proposons du poisson à notre voisin de mouillage, qui a un superbe bateau de course. Il se présente : capitaine Gerrit. Il nous raconte qu’il a acheté ce bateau en avril, en mer Baltique. Il navigue désormais dans les Caraïbes et prévoit de faire la saison des régates dans les Antilles, au lancement de la saison en janvier prochain. Il nous remercie pour la proposition. Nous lui apporterons un peu de poisson en rentrant de notre randonnée. On espère qu’on aura droit à une visite de ce sacré bateau !
Nous avons repéré un sentier qui traverse l’île de l’autre côté. De prime abord, le terrain semble assez hostile : falaise, cactus… Nous longeons la côte en annexe pour essayer de distinguer un début de sentier, mais on ne voit pas grand-chose. Et puis, sur la roche, une corde ! C’est un début. Nous déposons l’annexe sur une plage déserte et c’est parti pour l’aventure 🌵
On accroche la corde et on grimpe à même la falaise. Les prises sont bonnes, mais la roche est friable. On fait attention. Ça y est, on est sur la terre ferme, et ce n’est que le début du périple ! Pendant deux heures, on tente de se frayer un chemin entre les plantes piquantes et les arbres. On s’amuse à se prendre pour des aventuriers. Le sentier n’existe pas vraiment au départ. En regardant la carte, un vrai sentier est indiqué plus haut. On se dirige donc tant bien que mal jusqu’à lui.
On crapahute, on rampe sous les branches, entre les cactus. Enfin, on atteint le début du "sentier officiel". C’est toujours un peu la jungle, mais nous arrivons jusqu’à la plage du nord et une belle saline. Seuls au monde. Les points de vue sont magnifiques : roches abruptes, plages désertes, saline aux allures de Far West. En longeant la plage, on remarque une quantité de déchets plastiques, sans doute venus d’autres îles et ramenés ici par la houle. Les déchets ne disparaissent pas, ils finissent toujours quelque part. On fait de sacrées trouvailles : poupées, tongs, drapeaux…
Il est 16h, on entame le chemin du retour. Plusieurs options s’offrent à nous : par la falaise, la saline, la montagne… Peu importe, elles seront toutes aventureuses ! On traverse la saline et on crapahute dans la vallée, remplie d’épines. Mais ça y est, on retrouve enfin la corde. On est rincés, mais contents de cette belle aventure. Une fois sur la plage, on ne traîne pas : on saute dans l’eau pour enlever les branches coincées dans nos cheveux 😅
On remonte dans l’annexe. Gerrit nous fait des signes. On s’approche de son bateau. Il nous propose un barbecue avec le poisson, à bord. Vendu ! On file prendre une douche, puis on revient à son bord. Le bateau est très grand, mais presque vide. Un immense espace pour ranger les voiles, des "moulins à café" — de grosses manivelles qui permettent de démultiplier la force pour hisser les voiles. Tout est optimisé ⛵️
Il nous raconte qu’il a acheté ce bateau à quatre Allemands qui ont changé de projet. Il l’a ramené depuis la mer Baltique, en traversant l’Atlantique. Ils étaient 14 à bord pour la transatlantique. Chacun avait une petite bannette de skipper, ou dormait sur les voiles. On est bien reçus. Il sort un beau barbecue à gaz, spécialement acheté pour pouvoir cuire 14 ribs pendant la traversée ! Il nous explique qu’il est né à la Barbade, où il a tenu un restaurant de poisson. On lui fait confiance pour la cuisson, et on a bien raison : il assaisonne le poisson à la perfection. Un régal, encore une fois.
Gerrit nous dit qu’il cherche un équipage pour naviguer ces prochains mois dans les Antilles. Il est seul depuis la transat, car son équipage est reparti. Mais manœuvrer un bateau comme celui-là en solo, ce n’est pas rien. On lui propose de passer une annonce sur les réseaux pour peut-être trouver des volontaires. On passe une super soirée, on savoure un petit verre de vin rouge plutôt bon. Ça faisait longtemps 🍷Read more
J45, Ça mord à Ronde Island
July 1 in Grenada ⋅ ☁️ 28 °C
Ce matin, nous reprenons le cap de Tyrell Bay, à Carriacou. Nous allons y passer une nuit pour refaire quelques courses avant de prendre la route de la Grenade. En arrivant, nous nous rapprochons au maximum de la plage afin d'essayer de capter un réseau Wi-Fi depuis le bateau. Ce n’est pas la fibre, mais on a quelques bribes. On en profite pour appeler un peu la famille.
En fin de journée, nous allons faire quelques courses. Nous sommes dimanche, la ville est assez calme, mais les petits supermarchés sont ouverts.
Sur la route, nous sommes interpellés par Garyl, que nous avons rencontré il y a quelques jours sur l'île. Il est attablé à un petit bar de plage fait de quelques planches. Il nous invite à nous joindre à lui. C’est le bar d’un de ses amis. On s’assoit donc sur les petits bancs autour d'une table où sont posés les traditionnels dominos 🎲 La musique reggae diffuse depuis les téléphones.
Je discute avec le propriétaire. Il m'explique qu'après Beryl, il a reconstruit rapidement, mais le gouvernement ne veut pas qu’il reste (je comprends qu’il n’a pas de permis ou de droit d’exercer ici). En effet, la paillote est vraiment sur la plage. Il me dit qu’il a grandi sur cette plage. C’était un de ses enfants qui viennent à la rame voir les plaisanciers pour leur vendre quelques fruits ou débarrasser les poubelles pour 5 EC. La plage, c’est chez lui, alors s’il se fait expulser d’ici, c’est pour aller où ?
Nous sommes toujours bien reçus, les gens passent, nous sourient, discutent…
Nous les quittons pour terminer nos quelques courses avant de remonter à bord de Noam. Demain, nous continuons notre route vers le sud, direction Ronde Island !
C’est le jour. Nous nous préparons, ainsi que Noam : ouvrir les vannes pour l’eau, caler les différents éléments, allumer les instruments de navigation, préparer les voiles. Nous sommes parés à lever l’ancre ⛵️
Le soleil est là, et le ciel est bleu. Nous avons 11 milles nautiques à parcourir, soit environ 2h30 de navigation jusqu’à l’île Ronde, cette petite île déserte de 2,5 km de long, située au sud de la Grenade.
Le vent est travers/grand largue, nous avançons bien, il n’y a pas de sargasses à l’horizon… Ne serait-ce pas les conditions idéales pour pêcher ? 🎣
Malo s’affaire, il sort la canne et la fixe sur son support à l’arrière du bateau. Les eaux semblent très poissonneuses. On voit de nombreux fous bruns et des frégates dans le ciel qui plongent pour attraper du poisson. C’est bon signe ! Depuis le début, nous n'avons pas été chanceux en pêche à la traîne. Mais aujourd’hui, si nous ne prenons rien, je pense que Malo sera dépité :
"Si on attrape rien avec ces condition, j'arrête la pêche !" 😅
À l’approche de l’île, nous passons non loin d’une grosse roche et, tout à coup :
"Ziiiiii!", la ligne de la canne part ! C’est parti pour le combat. Pas évident, car il y a de la houle croisée. Je me concentre pour bien barrer le bateau. Malo est concentré sur son poisson, il en oublie presque le cap du bateau.
Victoire ! Il remonte une magnifique dorade coryphène, avec son front bossu et ses couleurs bleu, vert, jaune pailleté. Elle est splendide, elle doit bien faire 1 mètre !
Juste après, nous arrivons dans la baie de Ronde Island. C’est très joli, il y a un seul bateau typé régate. Les couleurs sont belles à flanc de falaise. La roche volcanique est noire. Nous sommes à proximité d’un volcan sous-marin situé à 8 km de l’île. Il y a d’ailleurs une zone de restriction à la navigation, car les bulles de gaz créées par le volcan peuvent engendrer des différences de densité dans l’eau et causer un naufrage 🌋
Nous posons l’ancre dans un fond sableux. Je range le bateau et Malo s’affaire à préparer la belle dorade (baptisée Simone !).
On sort la machine qui permet de mettre les aliments sous vide, que nous avons embarquée pour ça. Il y a beaucoup de poisson pour deux. La mise sous vide va nous permettre de le conserver plus longtemps ; Malo avait prévu le coup. Une vraie poissonnerie à bord !
Le soir, on déguste la dorade avec un beau ceviche accompagné d’un avocat (la saison est lancée). Un délice ! 🥑Read more
J43, Sculptures sous-marines, Jack-a-dan
June 28 in Grenada ⋅ ☁️ 28 °C
Dans la nuit, nous avons migré à l'intérieur car une légère pluie nous a réveillés. Nous nous réveillons malgré tout bien reposés : nous avons bien dormi. Nous nous préparons un bon petit déjeuner/brunch. Je travaille un peu sur l'asso, car ce samedi Élise représente Vag'abond à un salon nautique en Guadeloupe ; nous devons donc avoir quelques visuels.
Nous nous mettons tranquillement en activité pour préparer Noam. Nous changeons de mouillage aujourd'hui. On est contents de prendre la mer. Nous avons à peine 3 miles à parcourir, c’est rapide mais toujours agréable ! Le vent est malheureusement rapidement face à nous ; nous devons rapidement enrouler le génois et mettre le moteur. Nous longeons Sandy Island et arrivons à Jack-a-Dan, un petit îlot non loin des rives de Carriacou 🏝
À peine arrivés, nous mettons nos palmes, masques et tubas. Nous avons eu connaissance d'un parc de sculptures sous-marines réalisées par un artiste entre 2023 et 2024. Ça semble magnifique.
On prend nos appareils photo et c'est parti. On tombe rapidement sur le parc de sculptures : 30 bateaux en fer et en béton (pH neutre) sont posés au fond. Réalisés pour alerter sur la vulnérabilité des petites îles face au changement climatique, ces bateaux en forme d'origami sont "pilotés" par des écoliers pour symboliser l'incertitude de la jeunesse. Des dates et des données sur le changement climatique sont inscrites sur les voiles.
On fait un beau shooting. On aperçoit des raies et de beaux poissons. Malo a la chance de voir un requin dormeur ! 🦈
Nous pensions dormir à Sandy Island ce soir, l'île juste à côté, mais finalement la météo est clémente et nous ne bougeons pas trop. Nous restons là ce soir, seuls au mouillage.
Le lendemain, nous nous réveillons sur ce petit mouillage tranquille. De nombreuses mouettes, hérons et aigrettes nichent sur l'îlot. Beaucoup de diversité sur un si petit coin de terre ! Nous faisons un peu de traitement photo, un dernier snorkeling, et une fois le repas terminé, nous déroulons le génois pour atteindre Sandy Island, une autre petite île de Carriacou, juste à côté. Une vraie carte postale : un îlot de sable blanc, des palmiers et quelques bateaux au mouillage.
On se prépare assez vite pour aller plonger. Nous allons de l'autre côté de l'île et nous nous mettons à l’eau le long du tombant. On passe 1h30 à explorer les profondeurs. On fait de jolies rencontres : un requin dormeur, une raie pastenague, un lambi peu farouche, de gros poissons-perroquets aux couleurs arc-en-ciel, des calamars !
De retour à bord, nous nous dépêchons pour aller sur la petite plage et profiter du coucher du soleil. Depuis notre départ, la brume de sable a souvent eu raison de nos couchers de soleil, mais là, nous avons bon espoir. Et non, ce soir encore, les nuages couvrent les couleurs du soir, mais cela reste joli. Nous rentrons à bord pour une soirée tranquille sur Noam ⛵️Read more
J41, Plongée nocturne
June 26 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C
Ce matin, nous nous sortons les cartes marines afin de tracer nos routes depuis le départ de notre voyage. On reprends les coordonnées GPS que je rapporte à chaque trajet dans le carnet de bord ainsi que nos trajets via l'application Navionics ⛵️
Une fois terminé c’est objectif : plein d’eau !
Il nous reste encore un peu de réserve, mais en prévision de notre départ à Grenade, nous anticipons. Nous partons avec les bidons dans l’annexe. En route, nous croisons un navigateur que nous interpellons pour lui demander où faire le plein d’eau. Il nous indique que nous pouvons le faire directement au ponton. Nous confirmons cela avec l’employé de la marina : c’est bon.
Nous partons donc relever l’ancre et accostons au ponton, récemment refait suite à l’ouragan. Nous repartons ensuite jeter l’ancre dans la même baie.
De retour au mouillage, Malo se met au traitement photo et moi au développement. On essaie de travailler nos photos au quotidien 📷
À 17h30, on s’active : c’est l’heure de notre plongée. On s’équipe, tout comme l’annexe, et nous partons pour 15 minutes en annexe vers la pointe sud de la baie.
On se met à l’eau à la tombée de la nuit. Une fois immergés, le courant est fort. Pour une fois, je n’ai pas trop froid, car nous devons palmer assez fort pour ne pas reculer (j’ai aussi trois épaisseurs de combinaisons — je deviens trop frileuse !).
La plongée est sympa : nous voyons une belle murène nébuleuse, de belles langoustes, des crabes décorateurs, des gorgones, une tortue imbriquée qui dormait…
Le retour se fait plus rapidement, portés par le courant : nous arrivons à hauteur de l’annexe après 1h15 sous l’eau.
Maintenant, place au trajet retour dans la nuit et face au courant : les plongeurs de l’extrême ! 😅
Mais nous arrivons à bord. Nous nous préparons un bon plat de pâtes réconfortant après cette belle plongée.
Le lendemain, nous souhaitons aller nous balader un peu sur l’île, que nous avons finalement peu visitée. Nous partons donc en direction du petit village. On attrape un bus en direction d’Hillsborough, la ville principale de l’île.
On paie 3,5 EC (+/- 1 €) pour 20 minutes de trajet. On apprécie ces trajets en bus, bercés par les routes vallonnées.
On aperçoit quelques vaches, des bananiers, et les gens qui vaquent à leurs activités quotidiennes.
En arrivant en ville, beaucoup de bâtiments sont détruits, mais la vie fourmille. Des petites échoppes structurent les deux rues principales.
On se balade entre les bâtisses colorées, les seuls touristes dans le coin. Les flamboyants sont en fleurs, la couleur rouge des fleurs se distingue dans le ciel bleu.
On s’arrête prendre un verre dans un petit bar avant de reprendre le bus pour le retour.
Il est 17h30, le bus est bien rempli. L’ambiance est bonne, les gens rient et plaisantent. Ils parlent un créole que nous n’arrivons pas encore à déchiffrer !
Sur la route, nous apercevons le cimetière de bateaux laissé par Beryl : c’est immense. De nombreuses carcasses de navires gisent sur un tas de gravats...
De retour à Tyrell Bay, nous nous arrêtons au Lamby Queen, une pizzeria en bord de plage. Avant notre dîner, on se fait une petite danse sur la plage pour une vidéo.
On fait rire les tenanciers du restaurant. On commande notre pizza que l’on mange sur place en regardant quelques énergumènes ayant un peu abusé sur le rhum ! 💥
De retour à bord, la nuit est belle. On voit les étoiles : c’est une nuit à dormir dehors.
On prépare le lit extérieur et on projette un film. Bienvenue au Ciné Noam !Read more
J39, kayak et poissons lion
June 24 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C
Ce matin, le soleil semble vouloir nous faire profiter de ses rayons. Nous partons donc à terre ; je me décide à aller courir pour découvrir la côte est de l’île. Je ne suis pas déçue : c’est très beau, le sentier sec longe la mer et me laisse deviner les récifs entourant l’île. Les nombreux arbres morts rappellent constamment Beryl.
Au bout de ma course, je tombe sur une maison avec un cheval et deux chèvres dans le jardin. C’est le premier cheval que je croise depuis le début de notre voyage. En liberté, il n’a pas l’air malheureux ! 🐴
Je retrouve Malo, qui a profité d’être à terre pour aller dans un de ses endroits préférés : les magasins de bateau ! Il revient avec une nouvelle plaque pour le barbecue, des disjoncteurs… Ravi de ses emplettes !
Nous faisons quelques courses et achetons une tablette de chocolat produite à Grenade : elle est énorme !
L’après-midi, nous gonflons le kayak et, depuis le bateau, partons explorer la mangrove qui borde la ville.
C’est ici que de nombreux bateaux sont venus se protéger lors du cyclone. Ils se sont attachés aux palétuviers. La mangrove limite l’érosion et atténue le vent. Toutefois, lors de Beryl, les vents à plus de 200 km/h ont réussi à causer de nombreux dégâts, même aux bateaux cachés dans la mangrove 🌊
Les bateaux ont été retirés de la mangrove. Les locaux nous ont expliqué qu’un cimetière à bateaux, de l’autre côté de l’île, a accueilli les épaves.
Nous apercevons un rapace qui tourne autour de la mangrove.
Le lendemain, nous partons à terre pour trouver un café avec une bonne connexion Wi-Fi. En effet, nous avons une visio avec nos petits vag’abonds : les élèves de Guadeloupe avec lesquels nous avons fait des ateliers avant notre départ.
C’est chouette de les voir, ils sont super curieux !
Une fois la visio terminée, nous mangeons un morceau à bord, puis place à l’apnée. Nous allons mettre la tête sous l’eau autour du bateau, pour voir s’il y a des épaves. Nous sommes sur un herbier. Beaucoup de serpentines s’y baladent. Une belle raie léopard danse autour de nous. Je la photographie.
Nous tombons sur une grosse ancre abandonnée, où de nombreux poissons-lions ont établi refuge. Malo se saisit de la foëne — une sorte de trident pour chasser les poissons-lions — et en attrape six !
Je profite d’une accalmie au mouillage, le vent étant retombé, pour développer une pellicule.
Nous nous cuisinons un bon dîner avec les poissons fraîchement pêchés, accompagnés de cookies faits avec le chocolat de Grenade. Miam !Read more
J37, Sous l’eau de Carriacou
June 24 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C
Après une nuit bien agitée par de nombreuses rafales, nous nous réveillons dans la baie de Carriacou.
Nous entendons au loin un peu d'activité dans le seul village de l'île.
Ce matin, nous partons pour le sommet le plus haut de Carriacou : Chapeau Carré. Avant le début de notre randonnée, nous déposons notre linge afin de profiter d’un service de laverie — ça fait toujours du bien ! Allez, c’est parti, nous entamons notre marche.
Nous montons assez rapidement sur un sentier, mais chaque pas devient de plus en plus compliqué à cause... des nombreux cactus et plantes urticantes présents sur le chemin. Mis à part les nombreuses chèvres et moutons qui arpentent le sentier, on dirait que, depuis le cyclone, peu de marcheurs l’ont emprunté et qu’il n’a pas vraiment été déblayé.
Nous ne renonçons pas tout de suite, mais nous arrivons à un barrage de cactus : on se résigne. Demi-tour, mais la route reste très belle, avec de beaux points de vue sur les récifs de l'île.
De retour à bord, nous nous préparons à aller plonger. Nous avons repéré quelques spots non loin du bateau. La taille de notre annexe nous contraint à un périmètre assez restreint autour du mouillage pour les plongées. Avec le matériel et les appareils photo, nous sommes vite chargés.
Nous passons une bonne heure sous l’eau : pas mal de récifs, des éponges, beaucoup de poissons-lions. Je fais un tête-à-tête avec une raie pastenague, toutes deux aussi surprises — je ne l'avais pas vue ! Beryl a fait quelques dommages aux fonds marins, mais ils restent beaux dans cette eau à 27 °C 🤿
De retour à bord, je traite quelques-unes de mes photos argentiques sous-marines.
Ce soir, nous nous offrons un restaurant tenu par le couple d'anglais rencontré la veille. On se régale de plats indiens ! Délicieux. À la fin du repas, le chef vient nous saluer. Il nous explique comment Beryl lui a saccagé son bateau, un trois mats. Les trois ont cassé, il a finit par le céder à 1 dollar symbolique. Il nous répète "S'il y a un cyclone, fuyez dans le sens inverse !". On retient.
Le lendemain, nous nous réveillons sous un ciel gris, très venté et pluvieux. C’est dimanche, et cela ne tombe pas si mal : nous n’avons pas encore fait de journée tranquille sur le bateau, c’est le bon moment !
Je prépare quelques cyanotypes. J'avais récolté quelques fleurs à Sainte-Lucie et nous souhaitons tenter le coup avec des écailles de tortue trouvées à Bequia. Plusieurs œuvres sont réalisées ; les écailles de tortue ne sont pas évidentes à sublimer en cyanotype, car elles sont épaisses (malgré un ponçage de Malo !).
Malo bricole à bord : il installe une prise 12 V pour ajouter un ventilateur, recolle l’annexe, vérifie le fonctionnement du moteur... Toujours du bricolage à bord !
De mon côté, je m’attelle à la confection d’une housse pour le moteur de Guy (le nom de notre annexe). Ce n’est pas une mince affaire sans machine à coudre, mais je parviens à faire une couverture à peu près solide pour le protéger des UV.
Le soir, nous amarons bien tout avant de nous installer devant un film : Cuban Network. Nous commençons à nous renseigner sur l’histoire complexe de Cuba en prévision de notre voyage ! 🌎Read more
J35, Carriacou
June 20 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C
Nous mettons les voiles. Nous sommes vent arrière, nous déroulons le génois.
Nous arrivons à Carriacou, au mouillage de Tyrell Bay ⛵️
Nous devons être vigilants, car beaucoup d'épaves jonchent le sol océanique et sont signalées sur la carte. Mais ça y est, nous y arrivons. Malo plonge afin de vérifier l'ancre. Nous avons eu de la chance : nous sommes juste au-dessus d'une épave !
En regardant autour de nous, on remarque énormément de bateaux sans mât ou bien abîmés : l'œil du cyclone est passé sur l'île...
Nous partons à terre pour faire notre immigration d'entrée à Grenade.
Nous mettons donc le pied sur cette nouvelle île : 34 km² et un peu moins de 5 000 habitants. Carriacou signifie "l'île aux récifs" 🪸 Elle est réputée pour ses très beaux sites de plongée. Nous avons hâte d'aller sous l'eau, curieux aussi de voir si la vie sous-marine n'a pas été trop endommagée par le cyclone...
À terre, nous réalisons notre immigration. Il n’y a que le capitaine qui a le droit d’entrer dans le bureau, Malo se charge donc des démarches. Ils ont l’air d’être un peu plus stricts ici.
Nous avons passé une nuit à Petite Martinique sans faire l'immigration, mais Malo explique que nous avons eu un petit souci technique qui nous a fait prendre du retard. Ils ne nous embêtent pas trop.
Ça y est, nous avons nos tampons sur nos passeports !
Nous allons nous promener. Il y a beaucoup de chantiers navals sur cette île, connue pour ses constructions maritimes.
On rencontre des vieux loups de mer qui nous disent que si on veut acheter des bateaux pas chers, c’est le moment. Après un cyclone, les gens se débarrassent souvent de leur bateau pour une bouchée de pain.
En effet, on voit de magnifiques bateaux, mais l'étendue des travaux à réaliser est souvent considérable.
On passe notre tour… pour l’instant !
On entre dans un supermarché bien achalandé ; ça fait longtemps qu’on n’a pas vu autant de produits !
On continue à se balader, on s’arrête boire un verre dans un des petits bars en bord de mer.
Avant de repartir, on s'arrête dans un petit restaurant qui fait aussi office de galerie d’artisanat. Il est tenu par un couple d’Anglais assez âgé. Le monsieur aime bien discuter.
Il nous explique les difficultés d’approvisionnement pour une cuisine de qualité, mais nous dit qu’ils font très attention à leurs produits.
En effet, le menu aux inspirations culinaires indiennes est très alléchant.
On réserve pour le lendemain 🌴Read more
J34, Union et Petite Martinique
June 19 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C
Aujourd'hui, nous quittons Mayreau. Nous mettons le cap sur Union, à quelques miles de là, afin d’effectuer notre clearance et l'immigration de sortie.
Il y a pas mal de vent, nous arrivons en moins d’une heure dans la baie principale.
Nous allons rapidement à terre. Lors de notre dernière visite à Union, nous avions constaté que l’île avait été fortement touchée par le cyclone. Nous n’étions pas encore venus de ce côté de l’île, et le constat est le même… Sur la côte, un camp de tentes est installé avec des citernes d’eau, sûrement pour les personnes n’ayant plus de toit.
Après avoir effectué les démarches administratives, nous prenons le temps de nous balader. Tout est en reconstruction : les bâtiments n'ont soit plus de toit, soit de nouveaux toits. Il semblerait qu’il n’y en ait pas un seul qui ait tenu… On ne peut qu’imaginer la violence de la catastrophe ! Les gens s’affairent, on voit des tas de gravats, des parpaings, des personnes sur les toits, des charpentes en reconstruction…
Sur la route, on hume une odeur de pain chaud. Un petit panneau accroché à une maison indique « Home bread ». On interpelle la dame. Les pains seront prêts dans 20 minutes. Le temps de faire un tour, et nous récupérons deux beaux pains tout chauds. On ne résiste pas, on en prend un morceau et on se régale. Il est parfumé à la muscade. On va y avoir droit de plus en plus, car nous nous approchons de Grenade, surnommée « l’île aux épices » 😋
On achète quelques fruits sur la place, en profitant d’un peu de wifi.
Le lendemain, nous allons rapidement à terre afin de répondre aux élèves de Guadeloupe qui nous ont répondu après que nous leur avons écrit. Nous allons essayer de les appeler en visio la semaine prochaine ! C’est sympa de continuer à échanger avec eux.
De retour à bord, nous nous préparons à lever l’ancre. Nous avons décidé de faire un stop à Petite Martinique, une petite île appartenant également à Grenade, avant Carriacou. Après deux heures de navigation, nous arrivons à Petite Martinique. Il n’y a que des bateaux de pêcheurs au mouillage. Ce sont de beaux bateaux, bien équipés pour la pêche au thon 🐟
On part à terre. De nouveau, nous sommes confrontés à des chantiers, des maisons sans toits, sans murs. Il ne reste parfois que les toilettes dans certaines maisons. Blague à part, on remarque que les sanitaires tiennent souvent bien le coup !
On décide de monter le Piton de Petite Marguerite, le point culminant de cette petite île, à 195 mètres. Nous avons hissé le pavillon de Grenade, nous sommes dans un nouveau pays. Le climat est similaire, les couleurs rouge, jaune et verte bariolent les rues. Mais, à première vue, les gens sont moins « commerçants » : ils restent très polis, mais prêtent moins attention à nous. Ils sont tous très occupés par la reconstruction.
On monte cette jolie colline, avec une vue à 360°, notamment sur la côte est qui nous révèle un beau récif. En redescendant, nous nous arrêtons dans un tout petit bar. On discute avec des locaux qui nous expliquent la difficulté à se procurer des matières premières : l’aide va en priorité à Carriacou. Eux sont tout petits… Ils nous parlent aussi de leur savoir-faire de pêcheurs. L’un d’eux possède un des beaux bateaux amarrés à côté de Noam. Il l’a construit seul, et il part en mer pour pêcher le thon. Un autre pêche la langouste en plongée bouteille. La mer, c’est dans leurs veines.
On se quitte, avant de rejoindre Noam, entourée des lumières clignotantes des balises GPS sur les filets de pêche des bateaux. Demain, nous poursuivons notre route vers Carriacou pour notre immigration d’entrée !Read more
J32, épave et diner chez Bob !
June 17 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 27 °C
Comme prévu, le réveil sonne à 5h30. Nous sommes à terre à 6h, mais nous comprenons assez vite que Tyresse ne s’est pas réveillé : panne de réveil ! (On apprendra dans la journée que c’est à cause d’une partie de dominos qui s’est terminée à 2h du matin 😅).
Ce n’est pas grave, on décide de profiter de s’être levés tôt pour partir découvrir la côte est. C’est très joli, la végétation est plutôt aride. Nous marchons sur une plage où nous découvrons de nombreuses écailles de tortues. C’est sûrement une plage où elles viennent pondre, ou bien un endroit où des pêcheurs laissent les carcasses (ici, ils mangent les tortues ! Si vous lisez jusqu’à la fin, vous allez être surpris !).
On poursuit notre balade, on fait quelques étirements sur la plage, et un peu de danse (nous avons un projet chorégraphique en cours !).
Sur le retour, nous voulons faire quelques courses, mais les deux petites supérettes du village sont vraiment très peu approvisionnées, notamment en fruits et légumes. On attendra plus tard ! Les produits frais viennent principalement par bateau depuis Saint-Vincent. L’aridité des terres ne permet pas vraiment la production vivrière.
Les villageois nous sourient et nous saluent. On ressent toujours cette superbe énergie ici. Les gens sont très accueillants. On les voit tous travailler dur à la reconstruction des bâtiments. Des Européens travaillent notamment à celle du terminal de ferry.
En discutant avec des locaux, ils nous expliquent que ce sont des ouvriers envoyés par M. Smith, un millionnaire qui possède un grand hôtel sur l’île et qui aide beaucoup à sa reconstruction.
On comprend aussi assez vite que les habitants n’ont pas confiance dans leur gouvernement : « Tous corrompus ! ». Celui-ci ne semble pas avoir beaucoup accompagné la reconstruction de l’archipel... Les locaux remercient les volontaires étrangers venus rapidement les aider.
On repasse au bateau avant d’aller manger un bout dans un petit restaurant. Nous avons une belle vue sur Noam dans la baie ! Les repas sont assez simples : du riz, un peu de légumes, et des ribs pour Malo.
Le serveur vient discuter avec nous. Il est très sympa et nous apprend qu’il travaillait (avant le cyclone) à la replantation des coraux ! Il est tout jeune mais déjà passionné. Il discute avec Malo en le regardant avec des yeux admiratifs.
Ce midi, nous avons une réunion en visio avec Élise et Léa pour Vag’abond. On est contents de les voir ! On prend des nouvelles et on parle de l’asso. Laura, qui a fait notre vidéo de présentation, vient de nous l’envoyer : nous sommes trop contents !
Nous avons été contactés par le salon nautique de Guadeloupe pour animer une activité. Élise va y animer une matinée pour les enfants, pour discuter océan et colorier sur une voile ! On prépare donc quelques supports pour l’occasion.
Léa et Élise vont gérer les impressions, les courses, le relais en Guadeloupe. Nous, on envoie des photos, des supports ! Ce n’est pas toujours évident à distance, mais on continue, et ça prend forme. C’est chouette ! 🤩
De retour à bord, on prend l’annexe et on part faire de l’apnée sur une épave de la Navy, coulée à une dizaine de mètres de fond. C’est magnifique. Comme souvent sur les épaves, la vie a repris ses droits. Chaque recoin est colonisé par des gorgones, des crustacés, des poissons… Malo chasse une jolie petite gorette.
De retour à bord, nous mettons le poisson au frais et nous nous préparons. Ce soir, nous allons dîner chez Bob.
Après avoir travaillé un peu sur l’asso à un point wifi, nous arrivons chez lui. Le bar, aux couleurs rasta, est toujours aussi accueillant. Nous sommes très bien reçus. Nous passons une soirée très marrante. Tyresse, Bob, Steve, Jef, Randa… les habitants de Mayreau sont tous de vrais personnages !
Bob allume son micro, chante, et discute avec le village depuis la terrasse qui surplombe le hameau. Il nous sert du poisson, du lambi… et il propose aussi de la tortue (qu’ils appellent ici le sea beef — le bœuf des mers) !
Malo, toujours très curieux, accepte ! Il déguste donc cette viande qu’il décrit comme une viande blanche, un peu sèche, mais avec des morceaux très variés (muscle, foie et… nageoire !). L’expérience du voyage, n’est-ce pas ?! 🐢
On finit la soirée en jouant aux dominos — l’institution des Antilles. Bob me coache !
Tyresse nous raccompagne pour s’assurer que nous sommes bien arrivés.
Sachant que nous risquons de ne pas les revoir, nous les saluons tous.
Bons vents friends !Read more
J31, Retour a Mayreau !
June 16 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 27 °C
Ce matin, nous sommes accompagnés de nombreuses mouettes réclamant à manger à l’arrière du bateau. On s’amuse à leur faire faire des pirouettes !
C’est l’heure de notre dernier snorkeling dans les Tobago ! On s’équipe, on monte dans l’annexe : la danse quotidienne.
L’eau est transparente, d’un bleu turquoise éclatant en surface.
On nage auprès d’une raie léopard, qui nous émerveille toujours autant avec ses taches.
Puis c’est au tour des raies pastenagues, des balistes océaniques, des gorettes, des carangues, des barbarins, d’un baliste royal, de quelques langoustes… de nous en mettre plein les yeux 🤩
De retour à bord, on rince le matériel depuis la jupe arrière du bateau, et nous partons pour Mayreau.
Avec le génois et le vent arrière comme seul moyen de propulsion, nous arrivons en moins d’une heure. C’est tout proche !
Nous ancrons Noam à Saline Bay. Un gros bateau militaire français est non loin de nous. On les voit faire du wakeboard — les militaires sont en vacances, on dirait !
On part à terre. En arrivant sur le ponton, on croise un couple qui rejoint leur annexe. Ils nous saluent. Depuis quelques jours, on se suit : on voit régulièrement leur bateau ! Ce sont des Français aussi.
On discute un moment : eux descendent rapidement vers la Grenade. Ils nous racontent qu’ils ont appelé le bateau militaire ce matin pour demander une visite. Et ils ont accepté ! Ils y ont passé deux heures.
Ce sont en effet des Français, basés en Guyane, qui patrouillent dans les eaux des Caraïbes jusqu’au Brésil pour lutter contre le trafic de drogue et la pêche illégale.
Et effectivement, aujourd’hui était leur jour de repos — d’où le wakeboard !
On se quitte en espérant se recroiser plus longuement à Grenade 😊
Pendant ce temps, Tyresse — que nous avons rencontré lors de notre première venue sur l’île — nous attend déjà sur le ponton ! Il a vu le bateau arriver de loin : nous étions attendus.
Après des embrassades, nous allons boire un verre dans le bar en bord de plage. Il vient tout juste d’être reconstruit. On observe encore de nombreux chantiers autour.
On partage une Hairoun avec Tyresse en discutant de tout et de rien. On échange sur son travail, l’île, notre vie.
On lui montre quelques photos de la France et de la neige. Il sourit :
« Il a l’air de faire froid ! Vous avez de gros manteaux !! Un jour, j’irai voir le froid ! » 😅
Il propose à Malo d’aller pêcher avec lui le lendemain à 6h, avant d’embaucher à 8h pour son travail.
C’est noté : à demain !Read more
J30, retour chez les tortues !
June 15 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 28 °C
Après un petit brunch à bord, Marcus récupère son bloc. Malo bricole un peu sur le barbecue avec les pièces récupérées à Bequia. Ça semble fonctionner ! De la belle bricole !
On a quelques milles à faire, mais un peu de vent est prévu, alors on prépare le bateau comme il se doit. On déroule rapidement le génois, deux ris dans la grand-voile. Nous sommes au grand largue, le soleil est avec nous. Bien plus agréable que notre dernière navigation ! ⛵️
On aperçoit les Tobago. Il faut rester vigilants, car les fonds remontent vite et de nombreux récifs bordent la réserve. Au loin, nous apercevons le ciel noir : un grain arrive. On encourage Noam pour que nous arrivions avant lui. Mais non, la pluie et le vent nous rattrapent ! On borde les voiles pour réussir à maintenir notre cap. On arrive tranquillement aux Tobago. On attrape une bouée pour amarrer Noam. Les gardes du parc arrivent pour nous faire payer la taxe.
Une fois amarrés, nous préparons les appareils photo : Malo le sien, moi la GoPro. On part en annexe car nous souhaitons explorer la zone derrière les récifs, plus loin, au-delà du courant. Nous amarrons l’annexe, on reste groupés et c’est parti pour palmer. On doit traverser la zone de récifs et les vagues pour découvrir l'autre côté. Certaines zones peu profondes nous obligent à faire attention, mais nous y parvenons. Une fois les dernières vagues passées, c’est plus calme. Et là, sur le récif, bien qu’endommagé, la vie fourmille : de nombreux poissons-perroquets, carangues et autres. C'est magnifique🦈
Tout à coup, au loin, j'aperçois une ombre : une magnifique raie léopard ! Elle fait entre 2 et 3 mètres d'envergure. Puis de grosses carangues aux yeux globuleux. Malo me hèle : un petit requin nourrice ! On est ravis ! La tête remplie de belles images aquatiques, on retraverse la passe dans les récifs et retrouvons les eaux cristallines des Tobago. On récupère l’annexe et on se laisse dériver en la tirant jusqu'au bateau. Le courant est fort, on y arrive sans problème. Les raies et les tortues terminent de nous enchanter.
On rentre à bord, les doigts fripés par l'humidité.
Je me lance dans le développement d'une pellicule de mon appareil NIKONOS, un appareil argentique sous-marin développé par le capitaine Cousteau à l’époque. Mais il me donne du fil à retordre : les photos argentiques sous l'eau restent très techniques. Après 20 minutes, je sors de l'obscurité mes négatifs et les fais sécher. Je regarderai le résultat au scanner demain.Malo continue de regarder quelques-unes de ses photos 📷
On s’offre le luxe d’un film (Okja) ce soir, sur un écran de téléphone, mais tout autant apprécié !Read more
J29, Canouan sous l’eau
June 14 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 28 °C
Ce matin, nous prenons notre temps à bord. Malo fait un peu de traitement photo, je fais un peu d'aquarelle.
Marcus, un monsieur qui pêchait à côté du bateau hier, nous a proposé de venir plonger avec nous aujourd'hui 🪸
Il arrive donc à bord ; il n'a pas pu gonfler sa bouteille avant de venir. Noam, la station de gonflage au service ! En 30 minutes, son bloc est gonflé.
On monte dans l'annexe de Marcus. Après 15 minutes, nous voilà un peu plus au large de Canouan, prêts à nous mettre à l'eau.
Marcus est en maillot avec un simple t-shirt. Tous les deux, avec Malo, nous sommes en combinaisons, un peu plus équipé !
La plongée est sympa, toujours de nombreuses murènes et beaucoup de poissons. Un peu moins de vie que lors de notre plongée de la veille, mais on reste toujours heureux sous l’eau !
De retour à bord, Marcus nous demande si nous pouvons lui regonfler son bloc ; il passera le récupérer le lendemain.
On lui montre les photos que Malo vient de prendre. Marcus a travaillé pendant longtemps dans un magasin de plongée à Canouan. Aujourd’hui, il propose ses services aux plaisanciers : eau douce et autres petits services.
Il nous raconte Beryl, la violence du cyclone. La mer, déchaînée…
Marcus quitte le bateau, et nous partons découvrir un peu plus Canouan côté terre. C’est très petit, on fait vite le tour.
Les pentes sont arides, et de nombreuses tortues terrestres traversent les routes, tout comme les chiens, toujours aussi nombreux !
On s’arrête dans un petit bar pour boire un verre au coucher du soleil.
De retour à bord, Malo regarde de plus près le pilote automatique. Il n’était pas étanche ; la grosse pluie pendant la navigation a dû abîmer le circuit électrique.
Mais en nettoyant un peu les composants, il semble fonctionner à peu près normalement. On verra demain.
Nous levons l’ancre pour retourner au paradis des tortues : les Tobago Cays 🐢Read more
J28, Cap sur Canouan
June 13 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 28 °C
On se réveille sur un mouillage toujours aussi venté ! 💨 On hèle le water guy, il s'approche de nous, s'amarre à Noam et nous fait les pleins de gasoil et d'eau.
On part vers la terre pour faire deux ou trois dernières courses et prendre un bon petit déjeuner avant le départ. On en profite pour avoir un peu de connexion internet, appeler les parents, les copains et gérer quelques trucs au sujet de Vag'abond.
Ça y est, nous sommes prêts, nous repartons à bord. Le ciel est gris, mais nous devons partir car nous avons 20 milles nautiques à parcourir et nous voulons arriver avant la nuit à Canouan. Il est temps de lever l’ancre ⚓
Au moment de partir, Malo hisse l’annexe à bord, mais la filière qui entoure le bateau casse. On prépare une réparation avec une colle qui rigidifie le tout. Dans le même temps, un monsieur s'approche de Noam avec sa petite embarcation à moteur. Il vend des dents de baleine et d'orque qu'il achète aux pêcheurs, et sur lesquelles il dessine. Malo craque et achète deux belles dents — une vraie dégaine de pirate !
Allez, il est temps ! 18 nœuds de vent nord-est établi, des rafales à 30 nœuds et de nombreux grains en prévision 🌧️ Nous prenons trois ris dans la grand-voile et un dans le génois. Nous partons sous une pluie torrentielle. On navigue presque à l'aveugle, mais le vent reste relativement stable. On enfile nos k-ways !
Au bout de deux heures de navigation, le pilote automatique commence à avoir un comportement illogique. On le remplace, on espère que ce ne soit pas trop grave. Il nous soulage quand même pas mal à la barre sur les longues navigations...
Ça y est, nous apercevons le nord de Canouan. Cette petite île (moins de 8 km²) présente de nombreux reliefs, et une végétation assez aride 🌿 On pose l'ancre à 18h. On reste à bord pour un peu de rangement du bateau et du traitement de photos.
En sortant sur le pont, Malo s’émerveille : de nombreuses carangues tournent autour du bateau ! En effet, c’est impressionnant, il y en a énormément 🐟 Il sort sa petite ligne avec un hameçon. À peine le temps de frôler l'eau qu'il en attrape une première ! Ça le surprend, il en laisse deux s’échapper, mais la troisième ne lui résiste pas ! On la cuisine directement — difficile de faire plus frais.
Le lendemain, nous observons de jour notre environnement. Je prends le paddle et vais sur la petite plage non loin du bateau. J’observe un petit bassin où il semble y avoir une récolte d’algues. Ici, ils en utilisent pour faire une boisson fermentée, le Seamos. Nous n’en avons pas encore goûté, mais il semblerait que ce soit très bon pour la santé.
De retour à bord, on gonfle les blocs et partons pour une plongée 🤿 : 70 minutes à 16 mètres. Il y a de la vie : des balistes grises font les belles devant nos objectifs. Trois d'entre elles nous accompagnent tout au long de notre immersion, sûrement intriguées par un élément (le flash ?) ou peut-être dans un instinct de protection territoriale.
Je ressors de l'eau frigorifié ! Il va falloir penser à une combinaison plus épaisse...
À peine remontés à bord, on relance le compresseur pour regonfler les blocs. On profite d'une accalmie du vent. Un bloc gonflé, et nous mettons le moteur de Noam en route : nous souhaitons changer de mouillage ce soir car nous avons envie de découvrir une autre partie de l'île, plus accessible depuis le second mouillage. En dix minutes, nous y sommes. On termine de gonfler la dernière bouteille, on se prépare et nous allons à terre.
C’est vendredi soir, la rue principale de Canouan est très animée. La musique résonne fortement, les gens sont assis de part et d’autre, boivent du rhum (c’est un rhum à 84° !! Ils n'ont même pas le droit de l’exporter), du Campari et des bières. On discute avec des locaux toujours très accueillants et sympas, mais on sent que l’alcool et le cannabis imbibent bien certains d’entre eux. Ils deviennent quelque peu difficiles à comprendre 😅
On commande une pizza qui nous a été fortement recommandée par un équipage dud mouillage. En effet, nous ne sommes pas déçus : les pizzas sont très copieuses, on se régale 🍕
On continue de discuter, on remarque les rues propres, avec de jolies peintures sur les murs. On comprend rapidement que tout a été reconstruit : Beryl a fortement impacté l’île. Tous nous en parlent...
De retour à bord, on sécurise bien le bateau, car nous avons eu vent d’un voleur qui aurait tendance à visiter les bateaux pour dérober quelques billets 💸Read more
J26 - Peggy's rock
June 11 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 28 °C
Nous sommes rassurés : malgré un vent toujours très fort cette nuit, notre annexe ne s’est pas retournée ! La prévention a payé, c’est la leçon de la mer.
Nous partons au village. La veille, nous avons rencontré un monsieur qui vendait des bouteilles de gaz européennes adaptées à notre barbecue, ce qui n’est pas forcément évident ici. Nous avons rendez-vous à 8h pour les récupérer — c’est fait. On s’offre le luxe de faire laver notre linge. Il y a de nombreuses boutiques qui proposent un service de laverie, pratique pour les plaisanciers. Malgré ma montée en compétence dans le lavage à la main, on est ravis de pouvoir bénéficier d’une machine à laver 😅 Linge déposé et bouteilles achetées, nous partons en randonnée !
Aujourd’hui, nous souhaitons découvrir la côte au vent de Bequia, qui nous est encore inconnue. Le point culminant est Peggy’s Rock. En nous renseignant sur l’application NoForeignLand, nous trouvons une boucle pour explorer cette partie de l’île. Nous avons découvert cette application grâce à la famille rencontrée qui voyageait en catamaran — une vraie trouvaille ! Créée par des navigateurs, elle permet aux plaisanciers de se rencontrer, de partager les bons plans et astuces.
Nous entamons donc notre route. Le chemin est bordé de maisons colorées et aussi de splendides villas camouflées dans la végétation. Nous avons appris la veille que Mick Jagger vient parfois ici commander une pizza à la langouste dans l’un des restaurants que nous avons fréquentés. Bob Dylan a aussi fait construire son bateau à Bequia. Les Grenadines comptent quelques îles privées et des coins paradisiaques prisés par les plus aisés.
Nous arrivons sur la côte au vent. Et du vent, il y en a ! La mer est agitée, ce qui rend les paysages d’autant plus beaux. C’est sur cette partie de l’île que les baleiniers partent et débarquent 🐋 Nous voyons les bateaux qu’ils utilisent pour la chasse, des embarcations à voile plutôt petites quand on considère leur usage ! Les baleines sont omniprésentes : peintes sur les murs, en décoration... On retrouve aussi des os et des mâchoires un peu partout.
En arrivant sur la plage, nous sommes rejoints par un chien. Elle va nous suivre toute la balade. Décidément, nous allons trouver un chien par île ! On s’y attache vite, même le temps d’une promenade. En arrivant au petit village, l’ambiance est sympa. Les gens marchent ou sont à vélo, se saluent. On voit les pêcheurs qui rentrent de la pêche. On leur demande ce qu’ils ont attrapé — et on le voit : de petits requins qu’ils réduisent rapidement en filets...
Finalement, nous décidons de faire un détour (enfin... deux heures de marche supplémentaires) pour tenter d’aller voir Moon Hole. Ce lieu a été construit par une communauté hippie dans les années 70. Désormais devenu privé, on y trouve de belles maisons en bord de falaise. Le vigile ne nous laisse pas passer — sauf si on lui donne un peu d’argent. On l’a vu de loin, on va s’en contenter !
On rebrousse chemin pour grimper jusqu’au fameux Peggy’s Rock. Les paysages sont assez arides. Nous avons perdu la nature verdoyante et luxuriante de Saint-Vincent, mais le point de vue reste magnifique ! Sur la route du retour, Malo tombe nez à nez avec une petite tortue de terre. Il y en a beaucoup dans les Grenadines 🐢
En chemin, on rencontre d’autres Français, en bateau-stop et en tour du monde "en CDI", nous disent-ils !
Nous terminons notre belle balade sous un soleil de plomb. Notre petit chien nous a suivis tout du long — elle est épuisée ! On boucle notre circuit par une bonne baignade. On récupère notre linge, propre et plié. Quel plaisir !
De retour à bord, nous préparons tranquillement le dîner avant de nous écrouler. Demain, nous reprenons la mer, direction Canouan ! ⛵️Read more
J25 - Dans le vent de Bequia
June 10 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 29 °C
Comme prévu, nous avons à peine fermé l’œil de la nuit : des rafales de 30 nœuds agitaient très régulièrement le bateau. Les alizés soufflent fort.
Au réveil, je vais dehors et je me rends compte que notre annexe s’est retournée ! Évidemment, nous n’avions pas enlevé le moteur (nous avions trop pris confiance)... Panique : je réveille Malo. Branle-bas de combat : on retourne l’annexe, on rince le moteur à l’eau claire et on commence à démonter. Le carburateur, la bougie... On rince et on passe au WD-40. On en profite pour faire une vidange. Une fois sec, on le remet à poste dans l’annexe et... ça y est, il repart ! Ouf ! On verra comment il tiendra dans la journée.
Une fois cette activité matinale terminée, on part à terre. Aujourd’hui, on fait le plein de courses et nous devons chercher deux ou trois bricoles pour le bateau dans des magasins de quincaillerie. Bequia est la dernière île des Grenadines où nous pourrons nous fournir en produits un peu plus spécifiques, on en profite.
On trouve de quoi réparer notre table, des bouteilles de gaz pour notre barbecue et une plaque (enfin, un plat à pizza en fer) afin que Malo tente une réparation sur ce même barbecue, quelque peu corrodé (ça serait dommage de devoir se passer de langouste grillée !) 😋
On enchaîne notre petit programme avant de s’arrêter manger un rôti dans un petit bar en bord de plage. Ce plat vient de Trinidad-et-Tobago, importé par les Indiens venus travailler dans les Caraïbes après l’esclavage. C’est un wrap fourré d’un curry de légumes et frit. Un plat plutôt réconfortant !
Au niveau culinaire, nous n’avons pas fait de grande découverte depuis le début de notre voyage. Le poulet grillé et les frites sont souvent au menu ! Les rayons de supermarché ne nous inspirent pas beaucoup : énormément de produits transformés, suremballés, aux couleurs un peu trop flashy à notre goût… mais on s’adapte. Heureusement, les fruits tropicaux ravivent nos papilles 🍍🥭
Après cette journée rythmée par les différentes petites "contraintes" du quotidien, nous rentrons à bord : un jeu de société et direction le lit. On retrouve le temps de lire (même Malo s’y met !). Je découvre un roman que m’avait conseillé ma maman il y a un moment de ça : Les Sept Sœurs. Malo, lui, reste dans les poissons avec une BD vulgarisée sur la vie aquatique : Les Paupières des poissons.
Le vent continue de souffler ; cette fois, on anticipe. On sécurise notre amarre — la main de fer a lâché pendant la nuit — et on enlève le moteur de l'annexe ! ⚓️Read more
J24 - Retour a Bequia
June 9 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 28 °C
Je profite d’être à proximité de la plage pour faire un peu de yoga. Malo s’occupe de gonfler nos blocs de plongée. Tant mieux, nous n’avons pas de voisins !
Avant de lever l’ancre, nous dégustons les mangues fraîchement cueillies ainsi qu’un corossol. On se régale 😋
Nous préparons le bateau pour la navigation. La météo annonce un peu plus de vent : 20 nœuds établis et quelques rafales. Aujourd’hui, nous prenons le cap de Bequia. Nous souhaitons aller sur la côte est, mais les conditions ne sont pas idéales. Nous allons donc retourner au mouillage que nous connaissons. Retrouver un peu la civilisation !
C’est la plus grande île des Grenadines : 18 km² et 5 000 habitants (pour vous donner une idée !). Ses habitants sont connus pour leur lien à la mer : ce sont des navigateurs, mais aussi des chasseurs de baleines.
La chasse est encore autorisée ici (à bord de petites embarcations à voile). Ils peuvent chasser jusqu’à quatre baleines par an.
Nous avons quelques rafales, mais nous avançons très bien. On est contents de retrouver un peu de sensations de voile ⛵️ En trois heures, nous sommes arrivés. Le mouillage est bien rempli : l’île est très appréciée des plaisanciers, et ça se voit !
Nous rangeons le bateau : les voiles, les bouts ; nous ouvrons les vannes, ressortons la jardinière (qui commence à faiblir) et les planches de surf…
Une fois le rangement quotidien réalisé, nous partons à terre. Aujourd’hui, c’est la Pentecôte. Ici, on l’appelle la "Whit Day", c’est jour férié.
De la musique émane des rues, les habitants discutent et boivent des bières locales, la Hairoun. C’est sympa, on se décide à aller sur une plage que nous n’avions pas encore découverte. Nous trouvons un petit bar de plage très agréable. Des navigateurs américains y sont. On comprend qu’ils ont aussi leur bateau au mouillage.
Nick nous aborde. Il nous dit qu’il nous a vus arriver tout à l’heure. En effet, nous avions remarqué son bateau, un beau voilier à la coque sombre, "Lola", en hommage à sa chienne qui fait partie de l’équipage !
On passe un bon moment, à écouter de nombreuses histoires de marins, notamment celle d’un monsieur qui navigue depuis quarante ans et qui n’a jamais quitté la mer. Un vrai loup de mer.
Nous les quittons en début de soirée pour aller dîner. On se fait le luxe d’un petit restaurant : ça fait plaisir !
De retour au mouillage, ça secoue. De grosses rafales font danser le bateau… La nuit risque d’être mouvementée.Read more
J23 - Petit bayau
June 8 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 28 °C
Avant de quitter cette jolie baie, nous partons faire un snorkeling matinal. Nous découvrons de jolis récifs. Nous sommes forcés de constater la présence de nombreux squelettes de coraux, notamment ceux que Malo avait replantés en Guadeloupe : le corail corne d’élan (Acropora palmata) et le corail corne de cerf (Acropora cervicornis). Les maladies et les pressions anthropiques sont à l’origine de ces dégradations... 🪸
Malgré tout, il reste encore plein de belles choses. Nous tombons nez à nez avec une belle méduse, qui commence à se faire manger par des bourses !
De retour à bord, nous nous préparons à partir. Nous n’avons que 3 ou 4 milles nautiques à parcourir. Nous déroulons le génois et nous nous laissons porter.
Nous devinons notre prochain lieu de mouillage : une petite anse bordée de deux falaises aux pierres volcaniques. Comme la veille, nous allons amarrer le bateau par l’arrière et par l’avant. Nous sommes seuls. Je me poste au niveau du guindeau, prête à mettre l’ancre. Malo a fixé la barre droite pour maintenir le bateau dans l’axe ; nous sommes en marche arrière. Malo monte dans l’annexe, attrape un grand bout préparé en amont, amarré à l’arrière du bateau en patte d’oie. Il se dirige avec l’annexe vers la plage et enroule le bout autour d’un arbre. À ce moment-là, je mets l’ancre. Malo revient à bord, reprend la barre. Je termine de mettre l’ancre. Nous y sommes !
C’est paisible. Nous allons découvrir la "bat cave", non loin de la petite baie : une grotte marine aux formations rocheuses particulières, abritant des centaines de chauves-souris ! 🦇
De retour à bord, nous préparons le matériel pour une plongée nocturne. À la tombée de la nuit, nous chargeons tout dans l’annexe et nous nous rendons sur un spot situé à cinq minutes, que nous avions repéré plus tôt. Nous nous immergeons. L’ambiance est d’autant plus suspendue la nuit. Les poissons sont plus paisibles. Les poissons-perroquets s’entourent même d’une petite bulle de mucus pour se reposer tranquillement sur les récifs. Si un prédateur s’approche trop près de leur bulle, c’est l’alerte : ils se réveillent et filent.
Les crustacés sortent plus facilement de leurs trous : les langoustes et les cigales sont nombreuses. Les petits crabes décorateurs rouges, sur les gorgones, me font rire avec leur démarche pataude... Un léger courant complique notre stabilisation, ce qui rend les photos difficiles pour Malo.
Mais nous ressortons de la plongée ravis de ces rencontres aquatiques. De retour sur Noam, nous profitons du calme de la baie ⛵️Read more
J22 - Des chiens au billard
June 8 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 28 °C
Comme nous l'avions prévu, notre nuit fut des plus reposantes. À peine un roulis… On émerge donc après 11h, reposés !
La fin de matinée se passe tranquillement, entre traitement photo et repas. On s’équipe pour aller découvrir la terre. Je prends mon appareil photo et c’est parti 📸
Une ambiance de petit village règne sur la plage. Nous sommes le seul bateau ; nos deux voisins ont levé les voiles ce matin. À peine avons-nous mis le pied à terre que deux chiens (sûrement frères) viennent à notre rencontre. Ils sont très joueurs. Ils vont nous tenir compagnie toute la journée !
La baie est très calme. On prend la route pour monter au petit village qui se situe sur les hauteurs. En peu de temps, on gagne pas mal d’altitude. Les petites maisons, toujours très colorées, sont éparpillées à gauche et à droite de la route. Très souvent à flanc de colline, elles reposent sur des fondations assez douteuses : des parpaings soutenant de grosses constructions en béton 😅
Avec nos deux acolytes canins, nous continuons d’arpenter les routes. Nous passons devant un petit bar de village avec un joli mur peint. On discute brièvement avec le monsieur qui nous invite à revenir après notre balade.
Au bout du chemin, nous arrivons sur une allée de manguiers. Il y en a partout ! On remplit presque un sac cabas ; Malo grimpe aux arbres pour attraper les plus belles 🥭
Sur la route du retour, comme promis, nous nous arrêtons boire un rafraîchissement au petit bar. Nous achetons aussi une petite pâté au poulet pour nourrir nos chiens : Bob et Marley. Le bar offre une superbe vue sur la baie. Tout le long de la route, ils ont construit un petit abri pour s’asseoir. Nous discutons avec les trois hommes installés là.
Le premier est peintre, il se prénomme Smoky. C’est son surnom. Il nous montre sa carte de marin-pêcheur officielle — ici, ils ont même un encart pour écrire leur surnom ! C’est Smoky qui a peint le mur. Malo s’interroge sur l’espace blanc laissé au centre : c’est pour le vidéoprojecteur, les films et les karaokés ! On rigole bien.
Il nous demande si l’on veut écrire nos prénoms sur le mur. Nous sommes honorés — avec plaisir ! Sous le regard amusé des quelques clients du bar, nous nous appliquons à écrire… à côté d’un poisson, bien entendu 🎨
Smoky nous propose une partie de billard. On enchaîne donc trois parties, c’est serré… Nos deux chiens nous attendent patiemment, couchés à l’entrée. C’est notre "private security" payée en pâté ahah. Ils sont bien tombés ; ici, les animaux sont plutôt utilisés comme sonnette, souvent attachés fermement…
On finir par gagner ! On passe un très bon moment, une fois de plus un beau partage, malgré un anglais un peu approximatif ...
De retour à bord, on profite de la connexion Wi-Fi du bar tout proche pour regarder un film !Read more
J21 - Plongée à Saint Vincent
June 6 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ ☁️ 28 °C
Ce matin, nous nous préparons tranquillement pour partir en plongée. Malo a repéré le spot la veille lors de sa chasse.
On s'équipe et c'est parti ! Nous découvrons donc, pendant plus d'1h, les récifs aux multiples couleurs. Les poissons-lions, invasifs, sont très nombreux. Malo prend des photos. On passe un beau moment. À la sortie de l'eau, on grimpe sur l'annexe et on repart vers Noam.
On profite d'être sur un mouillage suffisamment calme pour regonfler les blocs de plongée. Le moteur du compresseur démarre. C'est parti pour 1h de gonflage pour nos 2 bouteilles.
On mange un bout, en terminant par une belle salade de fruits 🍍 Mangue, pommes malaka, fruits de la passion... On se régale grâce aux fruits récoltés en bord de route et achetés aux différents vendeurs venant nous aborder à bord.
Une fois terminé, c'est l'heure de lever l'ancre ! Nous faisons de grands signes de main pour souhaiter bon vent à nos amis de la veille et nous partons. Il y a un vent léger, mais il est au portant. On déroule le génois et on se laisse porter tranquillement avec le soleil de fin de journée 🌅 Nous n'avons que quelques miles à parcourir. En moins d'1h, nous arrivons à Clumberland, une magnifique baie bien protégée.
Un homme, Kenny, vient à notre rencontre pour nous aider à amarrer. En effet, la baie est assez profonde. Les bateaux mettent donc l'ancre à l'avant, puis, à l'aide d'un bout, la poupe est accrochée à un palmier directement sur la plage. Nous sommes 3 bateaux dans la baie : nous et 2 grands catamarans de location. L'ambiance est sympa et les couleurs du coucher de soleil sont rayonnantes.
On monte sur le paddle et on va voir de plus près ce soleil caché derrière la falaise. Nous allons au petit bar sur la plage boire un verre. De retour au bateau, nous commençons à préparer le dîner : langouste et cigale des mers au barbecue ! Malo installe un drap blanc étendu dehors, le vidéoprojecteur et nous voilà avec un cinéma à bord 🎬 ! Le bonheur. On regarde Gladiator, on ne rate pas une miette.
Au moment de se coucher, nous entendons de la musique très forte (depuis le début de la soirée). On se questionne : une enceinte ? Ça nous semble très fort quand même... Trop curieux, on décide d'aller voir à terre. À moitié en pyjama, nous sautons dans l'annexe, que nous amarrons sur le petit ponton. Après quelques minutes de marche, on arrive à un concert. Nous apprenons que c’est la saison du carnaval ici. Il y a donc un week-end de concerts. C'est sympa, de la musique caribéenne. Le chanteur, très dynamique, nous fait danser 💃
On rentre tranquillement au bateau. La nuit va être bonne : amarrés par les deux côtés, nous ne bougeons pas ! C'est quand même très agréable.Read more
J20 - Jour de pêche !
June 5 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ ⛅ 28 °C
En rentrant de notre session de snorkeling la veille, nous avons croisé deux jeunes sur un paddle qui ont demandé à Malo ce qu’il chassait. En discutant un peu, ils lui expliquent qu’ils sont sur un catamaran ancré non loin du nôtre, avec leurs parents. Un peu plus tard, toute la famille vient nous saluer en annexe. Ils sont super sympas et voyagent depuis plusieurs mois ensemble. Malo s’organise alors avec Lohan, l’un des garçons, pour une session de chasse sous-marine le lendemain 🐟
La matinée se déroule tranquillement. On bricole deux ou trois petites choses sur le bateau. De mon côté, j’ai plusieurs pellicules à développer, alors je me lance dans une session photo. En début d’après-midi, Lohan vient chercher Malo avec leur annexe (bien plus grande que la nôtre !). Ils s’équipent et partent vers le petit îlot en face du mouillage.
Je continue de mon côté à trier mes pellicules. Il fait très chaud, et ce n’est pas évident de manipuler les films et les chimies dans ces conditions, mais j’arrive malgré tout à développer mes photos. Je gonfle le paddle pour continuer à explorer cette jolie baie, entourée de massifs volcaniques couverts de verdure 🌴
Malo revient avec Lohan après quatre heures de chasse sous-marine ! Ils sont ravis : ils ont pêché sept poissons-lions (il y en a beaucoup ici), une cigale de mer (la cousine de la langouste), une langouste, un barbarin et un poisson-soleil. Malo est bien frigorifié, son lycra n’était pas assez épais pour rester si longtemps sous l’eau. Mais ils ont passé un super moment !
Hélène et Patrick, les parents de Lohan, passent nous voir en annexe et nous proposent de venir dîner à bord de leur catamaran pour partager la pêche du jour. Avec plaisir, bien sûr !
Nous montons à bord de leur magnifique catamaran, un Catana 582. Ils nous font visiter : de grands espaces, de belles cabines, une vraie cuisine… Un sacré changement par rapport à notre petit Noam ! Avec deux enfants, un chien et un chat à bord, l’ambiance reste très confortable. Ils ont rénové le bateau avec goût, en gardant les boiseries et l’esprit marin. Ça nous fait un peu rêver avec Malo, on doit bien l’avouer ! 🌟
Nous passons une superbe soirée. Nous échangeons longuement avec Hélène et Patrick sur leur projet de voyage en famille et sur plein d'autres sujets. Un très beau moment de partage – c’est aussi ça, la magie du voyage !
P.s : En prime quelques photos prises lors de notre escale au Tobago cays il y a quelques jours.Read more
J19 - Des vaches au sommet du volcan !
June 5 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌙 26 °C
Réveillés aux aurores, nous levons l’ancre de Sainte-Lucie avec les premières lueurs du jour. La navigation est très agréable : nous sommes au grand largue, presque en vent arrière. Le bateau avance bien ! On se repose tranquillement, toutes voiles dehors ⛵️
Après 7 heures de navigation, nous posons l’ancre au nord de Saint-Vincent, à Château Belair.
Nous passons la fin de journée à faire la clearance à terre. Château Belair est un petit village de pêcheurs, mignon mais très pauvre. Beaucoup de gens viennent nous interpeller pour accrocher notre annexe, vider nos poubelles, vendre quelques fruits…
Amroy, un jeune garçon venu à notre rencontre à notre arrivée au mouillage, nous propose de nous amener au sommet de la Soufrière demain matin. Vendu !
À 7h30, Amroy arrive donc nous chercher à bord avec son petit bateau à moteur, fabriqué de ses mains.
On part directement depuis la plage, où de nombreuses coulées de cendres, telles des rivières sèches, mènent directement au volcan. La dernière éruption date de 2021 : c’est un volcan assez actif, avec une éruption environ tous les 30 ans ! 🌋
En arrivant par la mer, on voit en effet ces nombreux bras qui sillonnent la montagne jusqu’en bas.
Nous nous arrêtons sur une plage de sable noir pour débuter notre marche. Amroy nous dit qu’ici la barque est en sécurité car son beau-frère a une plantation de cannabis pas loin : c’est « son coin ».
La culture de cannabis est légale à Saint-Vincent ; en discutant avec les habitants, on comprend que cela fait partie de la culture locale. On nous en propose très régulièrement, aha
C’est parti pour 2 heures de montée abrupte afin d’atteindre le cratère du volcan, situé à 1300 m d’altitude. Les paysages sont magnifiques : les failles créées par les nuages de cendres, et les terres verdoyantes témoignent d’une terre volcanique fertile 🌿
De nombreux arbres fruitiers bordent le sentier. On croise des vaches qui broutent librement. C’est marrant : on se rend compte que notre jeune guide a assez peur des vaches 😆 Il fait une petite échappée dans les champs sans même vérifier si nous le suivons.
Finalement, on prend les choses en main et on passe devant les vaches pour continuer notre route.
Amroy est sympa mais très jeune ; il ne nous apprend pas grand-chose, mais nous montre la route. Il met de la musique de DJs locaux sur son téléphone pour accompagner la montée — pas forcément à notre goût, mais on ne se formalise pas. Les paysages restent splendides.
Nous sommes seuls sur le sentier. En s’approchant du sommet, le sentier se rétrécit, la terre devient sableuse et noire. Le vent se lève, les températures chutent. La pluie arrive avec force, elle nous fouette le visage, le vent nous contraint à nous baisser pour ne pas tomber, mais nous avançons pas à pas… jusqu’à atteindre le sommet !
Un paysage lunaire : des nuances de gris, de blanc et de noir structurent le cratère.
On entame la redescente. Malo fait voler son drone pour prendre quelques vidéos en contrebas. C’est très beau ✨
Sur la navigation du retour, on suit le bateau d’Amroy avec le drone. Il est ravi et nous demande vite les vidéos !
Une fois à bord, nous le remercions, puis nous allons nous reposer un peu. La montée était assez fatigante.
En fin de journée, nous allons mettre la tête sous l’eau. Malo prend son harpon pour ramener le dîner. Il y a de nombreux courants chauds liés à l’activité volcanique.
Les récifs sont beaux, bien que dégradés à certains endroits. On observe des poissons-papillons, des serpentines, des murènes (en nombre !), une raie léopard, des orphies… Malo chasse un poisson-lion et un poisson-soleil 🐠
On prépare les bons poissons pour notre dîner. Merci à la mer !Read more

TravelerFabuleux !! Magnifique ! Merci de nous faire voyager ! Bonne continuation !











































































































































































































































































































































Traveler
super ! profitez bien !