• Marine Minvielle
  • Vincent Kocher

Roule ma poule

🐔 À la rencontre des lieux collectifs de Marseille Ă  la Turquie ! LĂ€s mer
  • Tuz GölĂŒ - Lac de sel

    2 november 2023, Turkiet ⋅ ☁ 20 °C

    Entre le lac d'Eymir et le lac de sel (Tuz Gölü) il y a si peu à raconter... à part vous faire imaginer une grande ligne droite sans fin, avec bien souvent le vent de face. Quelques bosses bien sûr (sinon ça ne serait pas drôle) et beaucoup de camions 🚚🚛
    Quelle galère ! Après avoir déjà vécu ça avant l'arrivée à Istanbul, on se demande si notre voyage en Turquie ne se résumera pas qu'à cela : des 2x4 voies bruyantes et chargées. Heureusement que les bas-côtés sont larges !
    Pour la pause déjeuner, pas d'autre option que la station-essence et vu la morosité du lieu, on décide de manger dans le resto du coin : brochette de viande, galette de pain et salade, allé tant pis pour la salade "home made" ce midi... les camionneurs sont au rdv, ça bavarde, ça fume. À côté, un bébé pleure, il est dans la salle avec les femmes. Je suis la seule femme en terrasse et sans voile, alors j'ai l'impression d'être une ovnie đŸ‘œđŸ›ž

    On roule bien 100km ce jour-là, dans l'espoir de dormir après la bifurcation de la route principale.
    Et hop, on tourne à droite, pas la première (c'est du gravel et on a la fleeeeemme!) mais la seconde est la bonne. On se dirige vers Külü, petite ville où la nuit commence à tomber. Pas de plan pour la nuit, peu d'eau, il fait froid, la route était déprimante... alors on fait des petites courses dans le supermarché qui se trouve sous la mosquée. On se dit qu'on pourrait planter la tente après le village... ou alors on demande à la mosquée de nous héberger *conseils de locaux et de voyageurs*
    On prend notre courage à deux mains et on demande à un monsieur devant la mosquée si on peut y dormir, il nous indique un hôtel pas loin... bon on insiste pas plus, c'est loupé !
    Alors on roule dans le village et on s'arrête devant une seconde mosquée.

    Un petit monsieur vient nous serrer la pince "welcome" ! On lui explique qu'on cherche un endroit où poser la tente et, après nous avoir proposé un parc non loin, il a une meilleure idée "vous pouvez mettre votre tente dans le jardin de mon fils, il travaille à Oslo alors il n'y a personne".
    Ohhh yeah ! Alors on s'installe sur la terrasse de la maison, on est abrités, il fait plutôt bon alors on décide de dormir sans la tente, juste avec les duvets (ils sont bien chauds!).
    Pendant qu'on prépare le repas (au gaz cette fois-ci) nous avons plusieurs fois de la visite. Le papy revient puis la mamie et leur petite-fille viennent nous apporter des fruits et nous installer un tapis sur la terrasse. On est trop bien.

    Comme partout en Turquie, le mausolé de la mosquée retentit 5 fois pas jour. L'appel à la prière s'entend de partout, on ne peut pas y couper. C'est souvent mélodieux mais alors quand le mégaphone est cassée, la voix stridente du "chanteur"/"crieur" nous casse les oreilles đŸ€Ż! Tous les jours, c'est notre réveil au lever du soleil, à 6h. C'est d'ailleurs l'heure de notre réveil (enfin 6h30) pour filer vers le lac de sel !

    Départ aux aurores alors, on décide de petit-déjeuner plus tard, on veut se mettre en selle et profiter des belles lumières du jour. La petite route qui serpente nous plait bien, peu de voitures. Certaines passent, la plupart nous klaxonnent. On est habitués, ce n'est pas pour nous faire mal aux oreilles (même si c'est le cas bien souvent) mais plutôt pour nous dire bonjour 👋, nous encourager ou prévenir qu'elle arrive.

    Bref, l'une d'elle klaxonne particulièrement bruyamment, je me retourne, un monsieur au volant agite un petit pain rond, qu'il me tend par la fenêtre. Avec un certain équilibre, je le chope de sa main, il me fait un grand sourire "thechekuhler" que je lui dis (= merci!). Je n'en crois pas mes yeux, je me tourne vers Vincent qui est derrière moi, il brandit le même petit pain !
    Je croque dedans, il est encore chaud... il est même fourré au fromage ! Il fait bien froid dehors, ça fait si chaud au cœur. Je me dis que si un jour j'ai une voiture, j'aurais toujours à manger dedans pour l'offrir à des cyclistes 🚮‍♀

    La route monte, puis descend vers le lac de sel qu'on voit de loin. Nous, on va traverser la digue qui le sépare en deux. Au fond, une usine de sel, tout est blanc, le lac, l'usine et même le ciel.
    Juste avant d'y arriver, on croise plusieurs camions remplis de travailleurs qui vont l'usine. L'un d'eux s'y met aussi, ils nous tendent des clémentines par la fenêtre, on dirait que c'est une tradition de nourrir les cyclistes dans le coin !

    Arrivée au lac, c'est l'heure de faire une pause photo. Ehhh oui pas besoin d'aller en Bolivie pour cela ! On s'amuse comme des gamins et le four solaire prend la pause aussi. Au final, pas de vélos sur le lac après la chute de Vincent pour le descendre... On passera devant les montagnes de sel de l'usine avant de rejoindre la ville plus loin.
    LĂ€s mer

  • L'hospitalitĂ© turque - Épisode 1

    3–6 nov. 2023, Turkiet ⋅ ☀ 18 °C

    On part de cette mignonne petite ville (au nom sympathique de Sereflikoçhisar). Dans nos têtes on a 60km à faire, il est 15h30. Sachant que le soleil nous dit bonne nuit vers 18h on est au top 😬
    Au programme de l'autoroute...puis de l'autoroute 😅. Avec vent de face YOUHOUUU sympa ! Merci Éol !đŸ€Ź

    Petite anecdote : 🚔🚹👼‍♂ TUTUTUTU !!
    Ohohoh les gendarmes.. on dirait bien que c'est pour nous !
    L'un s'approche de moi "passeport please!"
    "Yes yes, there is a problem ?"
    "I am the problem, hahah !"
    Ok ok ça fait flipper, il passe un moment à trifouiller mon nouveau passeport, et me demande si je suis bourrée et si je transporte de la drogue. Dans ma tête "ahhh parce que j'ai l'air bourrée ?!!"😆
    Je réponds "No", il rigole "Why ?"
    Oh oh chelou comme question... Je lui explique que j'en ai pas besoin... bref, il me dit simplement que la route est dangereuse et qu'il fait faire attention. Tout ça pour ça !!!
    Je regarde vers Vincent qui se faisait contrôler par un autre gendarme. Il se marre en me rejoignant ! Au lieu de vérifier le passeport et compagnie son gendarme sort son téléphone et lui montre des photos de lui à vélo ! C'est trop drôle, comme quoi, on est vraiment tombé sur le bad cop et good cop 😜

    1er stop dans une station-service au bout de 35km, c'est l'heure du coucher du soleil, on regarde les belles couleurs en mangeant presque toutes les graines, et c'est reparti pour un tour. Bientôt tout est noir. Nuit - autoroute - vélo, trois mots qui vont difficilement ensemble, on est pressés d'arriver !!

    On se décide pour un petit village (un peu) à l'écart de la 4 voies. En arrivant près de la mosquée, point de repère pour la récupération d'eau potable, on aperçoit quelques hommes attablés qui boivent le chai (on se demande toujours où sont les femmes). Coool ! On va pouvoir leur demander où mettre la tente â›ș â˜ș
    Et là attention... C'est le moment où l'on perd complètement le contrôle de la soirée 😅. Après le traditionnel chai on se fait embarquer par un homme jusqu'à sa maison, où on rencontre sa femme, tellement gentille ! .... Et puis une de leur fille qui arrive avec son mari et ses enfants 🙃. Personne ne parle bien anglais mais on se comprend quand même et on étoffe notre dictionnaire "français - turque" !
    C'est l'heure du repas, tout le monde assis par terre sur un gros tapis autour d'une table basse, trop cosy ! On a pas le droit de lever le petit doigt ni d'apporter nos propres victuailles alors on reste assis à boire chai sur chai et tenter de baragouiner quelques mots de turque !
    En Turquie ils ont l'habitude de passer des heures entières en appel vidéo, donc on a aussi passer le repas avec une de leur autre fille (qui parle anglais et part étudier en Angleterre l'année prochaine !) par vidéo interposée !

    On se réveille dans un lit (le luxe), et on a l'occasion de visiter leur ferme, les vaches, leur fabrique de pain et de fromage. On ne savait même pas qu'on était dans une ferme ! Incroyable ces gens qui savent tout faire ! On repart avec un paquet de pain et de fromage, et surtout avec un grand morceau de reconnaissance dans le coeur đŸ„°

    Pour se faire héler 5km plus loin par un vieux monsieur dans le village suivant (on a opté pour la petite route en gravier, marre des camions !). On s'était juste arrêtés pour un stop toilette et le voilà qui nous rattrape et nous invite chez lui pour le chai.
    -"oh c'est trop gentil mais vraiment pas le temps on doit aller à Aksaray, etc, etc.... " Faut dire que si on s'arrête à chaque fois que quelqu'un nous propose le chai, on ne ferait même pas 15 km par jour !
    -"oh si s'il vous plaît, chai chai chai... đŸ„șđŸ„șđŸ„ș". Il est tellement expressif, ça a l'air de lui faire tellement de peine qu'on refuse que :
    - " ok ok chai đŸ‘đŸ€—"

    Il nous montre chez lui, on rencontre sa femme et on visite son jardin, encore plein de cultures ! Il nous parle une langue, on sait pas trop ... Il y a des mots de français, des mots d'allemands...en même temps du turque on a l'impression ! Tout s'explique quand il appelle en visio son petit-fils, à Liège ! Il parle flamand !!! đŸ€ŁđŸ€Ł. Son petit-fils, qui a passé toute sa vie en Belgique, et y travaille maintenant parle parfaitement français, nous raconte l'histoire de son grand-père, et nous fait la traduction :)
    Puis un autre appel ! Un de ses fils cette fois, qui habite aussi Liège, mais qui est en vacances à Gibraltar. Le monde j'te jure, peut importe où tu rentres, les connexions traversent les pays !! Donc nous voilà invité à Gibraltar, si par hasard on passe par là ^^
    Il est l'heure de reprendre la route, mais pas sans au moins 4kg de tomates/aubergines/piments. On a beau dire "Non - Non - Non" on se retrouve quand même avec le sac. (Euh... on le met où sur le vélo 😅) .
    Bref une rencontre encore une fois très touchante, une de celle qui pourrait difficilement arriver en France !

    Nous voilà repartis vers Aksaray ! Nos hôtes de la nuit nous ont donné le numéro de téléphone de leurs amis, un couple qui parle français, Lükü et Oya, qui nous attendent pour le traditionnel chai ! Nous on a peur de ne vraiment pas rouler de toute la journée, et on veut la voir, cette Cappadoce ! Donc on leur donne rendez-vous dans un café, on commence à connaître l'hospitalité turque, et quand tu entres dans une maison, ce n'est pas pour 10min !
    Incroyable ils ont habité pendant longtemps dans le 91 près de Paris. Leurs enfants y sont toujours d'ailleurs, et ils attendent de trouver un logement pour y retourner. C'est trop agréable de parler français !! Ils font tout pour nous inviter à manger chez eux, ils nous proposent même de nous emmener à Ilhara (dernier stop avant Gorëme) en voiture ! Jte jure les gens sont tellllllleeeeeeemmmmeeeeeennnnnnnttttttt gentils avec nous aujourd'hui !!!
    On arrive à résister (tant bien que mal) à la proposition et on continue notre route, peut être qu'on se reverra à Paris ?

    Autant d'interactions sociales en si peu de temps... Il va falloir s'en remettre ! Parce qu'on pense que ce qui est fatiguant en voyage à vélo eh ben...c'est le vélo ! Mais on peut vous dire maintenant que les rencontres prennent bien plus d'énergie ! Surtout quand tu cherches à comprendre la culture, et que tu ne parles pas la langue !! Donc tente prévu pour les prochains jours haha 😆😆
    LĂ€s mer

  • VallĂ©e d'Ihlara

    6 november 2023, Turkiet ⋅ ☀ 21 °C

    Dès la sortie d'Anksaray, la route devient plus petite, enfin juste normale. Peu de trafic, c'est le début des paysages majestueux !
    Des peupliers avec les feuilles jaunes couleur automne, la roche parfois rouge, rose et la rivière au fond, qui nourrit toute la vallée. Tout est sec et désertique, sauf dans le fond de vallée. Nous on adore cette route, il fait chaud, on cale le four solaire pour faire cuire les aubergines (cadeau de nos dernières rencontres).

    Cette rivière, on va la longer tout du long jusqu'à la ville de Selime. Là, le décor change, devant nous, d'énormes monticules de terre/sable/roche, on ne sait pas trop. Mais la vue est sublime, comme un amas de chapeux pointus posés les uns à côté des autres. Et puis plus loin, d'autres formes plus biscornues, mais qu'est-ce qui a bien pu se passer ici ? On est bouche bée, la rivière est trop belle, alors tant pis pour les dernières 10 bornes, on va dormir ici ! đŸ€©

    On croise des français expats qui vivent à Ankara et qui nous conseille un spot de bivouac au début du chemin de rando, au bord de l'eau. Les derniers rayons de soleil chauffent et éclairent les berges et les maisons troglodytes face à nous, c'est du bonheur.
    Le froid arrive vite. La tente est montée, on commence le feu et notre délicieuse cuisine de lentilles corails avec des oignons, aubergines et tomates. Le tout agrémenté de curry, miam !

    Entre-temps, un couple de russe nous rejoignent. Ils planent la tente pas loin de nous et s'installe autour du réchaud. Peu locace, on apprend que le seul visa qu'ils peuvent obtenir pour voyager actuellement, c'est pour la Turquie. Alors on parle montagne et voile pour éviter les sujets sensibles !

    Le lendemain, réveillé aux aurores comme à notre habitude, on se prépare car aujourd'hui : c'est rando ! 14km le long de la rivière entre Selime et Ilhara, et si tout va bien, on revient en stop.

    On pose les vélos à un ptit resto où on boit un chai, puis, pique-nique sur le dos, on entame la balade.

    Les couleurs d'automne, cette belle rivière et le grand soleil nous font passer une journée magique.

    Ces roches étonnantes ont été creusées par l'homme dès le 4e siècle pour en faire des caves, des tunnels, des abris. La terre étant également très fertile au bord de l'eau, cette vallée est habitée par des chrétiens : des moines et des prêtres. On trouve donc tout au long de la rivière, des églises creusées à même la roche, on peut même encore y voir les peintures. C'est assez impressionnant !
    La journée se passe donc le long de l'eau, visitant les grottes alentours. Sur plus de la moitié du parcours, nous sommes seuls, les cars de touristes s'entassant dans le village d'Ihlara. Quelle aubaine pour nous ce tourisme de masse, on sait où ne pas aller 😆
    On a donc commencé la rando du bon côté, et par chance, on se fait ramener illico en stop par des touristes russes (décidément majoritaires dans le coin!).

    On finit la journée par rouler pour avancer un peu la route du lendemain. De belles montagnes, une belle "golden hour" comme on les aime, et on s'installe sur une ptite colline près d'un village. Ici ça bosse dur en ce moment, c'est la saison de la récolte des patates alors les tracteurs sont de sortis et les sacs pleins jonchent les champs. On les regarde travailler pendant que nous, notre travail consiste à monter la tente et trouver du bois (ce qui n'est pas une mince affaire dans la région). Vincent se dévoue et va faire un tour à vélo pour en trouver davantage, c'est vous dire comme le coin est arride.
    LĂ€s mer

  • Derinkuyu - ville souterraine

    7 november 2023, Turkiet ⋅ ☀ 19 °C

    Depuis quelques jours on nous parle beaucoup des "villes souterraines" de la région. On a du mal à imaginer exactement ce que c'est, une "ville souterraine", on décide de se diriger vers Derinkuyu, la plus près de notre chemin vers Gorëme, le centre de la Cappadoce et ses ballons 🎈 !

    Boujour Touristland ! On y va crescendo, la vallée d'ilhara et ses premiers touristes, maintenant Derinkuyu... Ca nous fait un peu peur pour Gorëme ! Mais ce n'est pas touristique pour rien ! Les villes souterraines, pour les néophytes comme nous, ce sont des villes creusées SOUS la surface, sur des dizaines de mètres d'épaisseur ! Une ville sous une ville, capable d'accueillir 30 000 personnes (bon ils devaient être quand même un peu serrés) en cas d'attaque. Chaque maison à la surface a son accès au souterrain ! Vraiment c'est incroyable... Des énormes portes en pierre circulaire sont positionnées à des endroits stratégiques, comme des escaliers étroits qui descendent dans les entrailles de la terre. Si l'ennemi investi le souterrain par un endroit, tout le monde descend, fait basculer l'énorme pierre, puis peut remonter, un jour, une semaine, un mois plus tard par un autre endroit !

    Seul petit hic il manque des explications pendant la visite. A quoi sert cette pièce ? Pourquoi ça ici ? etc etc... Un grand jeu de devinette ... On a quand même trouver l'endroit où ils pressaient le vin, c'est important !!!
    La cité souterraine date de -2000 av JC. On commence vraiment à atteindre des regions très très très vielles !!!

    On repart de nuit (ça monte alors on a pas froid 😅) pour essayer de trouver un endroit où mettre la tente, à l'extérieur de la ville et un peu loin de la grande route ! On aimerait bien "bien dormir !"
    On arrive dans un petit village et on se fait alpaguer par des ados qui nous demandent ce qu'on fait, d'où on vient etc... Tout ça en turque bien sûr !! On baragouine les 3 mots qu'on connait pour tenter d'expliquer qu'on cherche un spot.
    "Pas de problème ! Près de l'école ! Suivez nous !"

    On les suit donc. Le jardin de l'école à l'air au top du top ! Ils essaient une première porte. Fermée à clef. Ils nous font signe de faire passer les vélos par dessus. Ahhhhh euhhhh pas trop merci !! Ca commence à sentir la magouille d'adolescents 😅. On finit par trouver une porte ouverte de l'autre côté, très belle cette école !
    Tout le monde est content. Ils nous disent bonne nuit, partent...avant de revenir 5 min plus tard !

    - [en turque] "ça va ? Avez vous besoin de quelques chose ?"
    - " non c'est parfait merci ! "

    Ils repartent....5 min passent ...

    - [en turque] "Ça va ? Vous êtes bien installés ?"
    - "Oui ça va très bien merci !"
    Ils repartent.. . 5 min passent ...

    (On comprend qu'à chaque fois ce sont des groupes de jeunes différent. Notre arrivée et notre dodo près de l'école ont fait le tour des moins de 20 ans du village haha )

    - [En turque] "Est ce que vous pouvez nous donner de l'argent ? On a faim et on en a vraiment besoin"
    Ahhhhh c'est la première fois depuis notre entrée en Turquie qu'on nous demande de l'argent en dehors des lieux touristiques... On est ultra mal-à-l'aise....
    - " Pas d'argent mais venez manger avec nous plutôt ! "

    Pas de réponse.... Le groupe repart... 5 min passent...

    - [En turque] "Bonjour ! Ca va vous êtes bien installés ? Vous voulez un chewing gum? "
    Pffff on comprend plus rien nous
    -" Oui tout va bien merci !! Mais on aimerait bien dormir !!!!"

    Après une quinzaine de visites successives on est enfin tranquille, il est temps de se mettre dans la tente â›șđŸ„łđŸ„łâ›ș
    Quand tout à coup un téléphone nous éclaire depuis l'autre côté de la barrière... Un adulte cette fois, qui parle turque et qui n'a pas l'air très content. Aïe aïe aïe serait-ce les vrais ennuis qui commencent ? On est quand même pas sûr d'avoir le droit de s'y installer, dans cette école !

    Dialogue de sourds. Nous on essaie de lui expliquer qu'on nous a amené ici, et de son côté il répète toujours la même chose, mais on comprend pas très bien le turque !
    Au final, Google translate oblige, on comprend qu'il nous propose d'aller chez lui pour manger et dormir !!!!! Whaaaaaaaa vraiment trooooop gentils les turques !!! Même quand tu penses que tu vas te faire gronder, ils sont là pour t'inviter ! On décline l'invitation, car on a déjà tout installé, et on peut enfin dormir ^^

    Petit bonus pour le lendemain matin : on pédale dans une vallée où, au-dessus de la terre, on voit de nombreuses cheminées. Mais qu'est-ce que ça peut bien être ? On rencontre alors un monsieur sur son tracteur, qui nous propose de visiter son entreprise. Et là tout s'éclaire 💡
    Les gens ici on reproduit l'idée des maisons souterraines mais cette fois-ci, ils creusent la montagne pour en faire des entrepôts de stockage. Ici par exemple des patates, de toutes les formes et tailles ! Il peut en stocker plus de 4 tonnes !! Elles sont stockées 1 an maximum et revendues au moment où le prix de la papate est le plus cher, malin ces turques 😄
    LĂ€s mer

  • Cappadocia

    8 november 2023, Turkiet ⋅ ☀ 21 °C

    Quand j'imaginais rouler en Turquie, le mot Cappadoce résonnait toujours, peut-être parce que c'était le seul endroit en Turquie dont j'avais entendu parler (avec Istanbul bien sûr !) ? Bref, les montgolfières et tout ce folklore, je l'attendais et le redoutais en même temps, attrape-touriste ? Surfait ?

    Nous y sommes arrivés en fin de journée, heureusement on nous a indiqué des points de localisation d'autres cyclistes pour avoir des bons spots pour la nuit. La route qui descend jusque Gorëme est déjà splendide, une géologie époustouflante et de belles couleurs d'automne ! 🍂🌳🍁
    Seul petit bémol, Vincent se sent malade et il y a une foule de touristes dans la "love vallée "... 💕
    Pourtant, au spot indiqué, à côté d'un gros caillou, nous sommes seuls pour la nuit. Quel bonheur !! La Cappadoce est suffisamment grande pour que tout le monde y trouve sa place (on apprend par la suite que le bivouac est interdit, mais vu qu'on est hors saison, no problem !).

    Le lendemain matin, c'est l'excitation aux premières lueurs. Le ciel est clair et on entend des brûleurs, comme des souffles de baleines 🐳 "Pffffffich" proche de nous. Les montgolfières se gonflent, puis décollent dans le ciel par centaines🎈
    Même si on évite les attractions touristique en général, ce moment est magique. La lenteur des ballons dans le ciel, le soleil qui se lève, la lumière qui illumine progressivement les rochers et les ballons dans le ciel, ça donne la larme à l'œil.
    Vincent arrive tant bien que mal à s'extraire de son duvet, on monte sur le rocher avec un paquet de gâteau.
    Au bout d'un moment, quelques montgolfières viennent à notre rencontre, poussées par le vent. On fait coucou à la nacelle, les gens nous prennent en photo, et inversement ! On rigole bien !

    On assite au dégonflage des ballons, puis on va boire un thé à Uçhisar pour se remettre de nos émotions. En tout cas ce qui est sûre, c'est qu'on ne va pas rouler aujourd'hui ! On retrouve nos amis chiliens rencontrés à Istanbul et on décide de trouver un endroit sympa pour la nuit. De l'autre côté de la vallée, on s'installe dans une grotte des plus confortables. C'est une très ancienne église (comme on a pu voir dans la vallée d'Ihlara).
    C'est calme la journée, seulement des touristes au coucher du soleil. On y passera finalement 2 jours tous ensemble, quel bonheur !đŸ€—

    Cette grotte devient notre nouvelle maison, on adore ! Les chiliens s'occupent de nous si bien (moi aussi je tombe un peu malade), on cuisine un dahl, pleins de galettes et même des pop corn au caramel. On fait aussi une soirée jeux (ça nous avait tant manqué!) et bien sûr, deux nouvelles matinées montgolfières qui viennent si près de notre tente. Je m'aventure aussi dans une rando en solitaire, j'en ai le souffle coupé de beauté !

    Une belle pause le temps de reprendre des forces. On ne pouvait pas rêver mieux pour tomber malade, dans un lieu somptueux, une météo au top du top et des supers ami.e.s.
    On aurait pu y rester une semaine et faire pleins de randos, mais l'hiver nous pousse à avancer.

    La Cappadoce est une zone volcanique, ce sont des montagnes de sables et de roches. On retrouve du sable dailleurs jusqu'au fond de nos sacoches. Peu d'eau, ce doit être très sec l'été, et assez intenable de chaleur.
    C'est aussi devenu, il faut le dire, une zone ultra-touristique. Nous y sommes passés plutôt hors saison et déjà, c'est intense. Des jeeps se mélangent au quads à gogo, puis aux chevaux et enfin aux montgolfières dans le ciel. Des gens du monde entier viennent ici, et on comprend bien pourquoi ! 😉
    LĂ€s mer

  • Kayseri

    10 november 2023, Turkiet ⋅ ☀ 19 °C

    On quitte nos amis chiliens et la Cappadoce après trois chouettes journées dans la région. Nous sommes encore un peu malades alors on commence par rouler sur la grosse route qui nous emmène à Kayseri (le + court). Après 30 bornes et beaucoup de voitures, on change l'itinéraire pour la petite route. C'est toujours la meilleure option, plus de dénivelés et plus de kms, mais au final qu'importe, on peut rouler côte-à-côte, écouter les oiseaux, admirer le paysage sans manquer de se faire écraser đŸ€—

    On ne roule pas beaucoup ce jour là, c'est la remise en jambe ! Et puis, il fait vite froid dès que la nuit commence à tomber (vers 17h!!).
    Donc on choisit un petit lac sur la carte pour dormir au bord, c'est souvent notre tactique gagnante. La nuit fût paisible, le lendemain, on décide de se lever tôt pour arriver à Kayseri en début d'aprèm. Bon pour tout vous dire, se lever tôt n'est en soi pas compliqué car on s'endort vers 20h (allé 21h grand max!). Mais le soleil ne sortant que le bout de son nez vers 7h30, il est difficile de sortir de la tente avant. En tout cas je peux vous dire qu'on ne manque pas d'heures de sommeil đŸ˜ŽđŸ’€

    Le lendemain matin donc, à notre plus grand bonheur, c'est jour de marché à Incesu, et nous, on adore les marchés !! Y'a du monde, des couleurs, pleins de fruits et légumes et des choses toujours improbables (ici d'énormes choux et des graines inconnues au bataillons). Alors on papote, on goûte, c'est sympa.
    Puis on s'installe dans un café où ils nous servent de la soupe et du thé. Encore une découverte culinaire ces soupes où on ne sait jamais ce qui barbotte dedans (serait-ce du gras de viande ?!).
    On assisite aussi à la commémoration du jour de la mort d'Attaturk, on aura entendu parler de lui dit donc!

    On remonte sur nos bolides, bien contents de notre matinée, avec en tête une petite to do list à Kayseri et surtout, on a hâte car un warmshowers nous attend ce soir.
    Le concept du warmshowers, on l'a déjà utilisé. C'est une plateforme d'entraide et d'accueil entre cyclistes. Ce soir, c'est une famille, lui comptable et fan d'aventures outdoor, sa femme prof d'anglais qui aime les voyages, et leurs 2 enfants.
    Nous sommes si bien accueillis, nous qui rêvions dune douche chaude (euhhh ça fait depuis combien de jours sans douche déjà ? On ne vous dira pas le nombre exacte), et puis cerise sur le gâteau 🍒 ils nous proposent de faire une machine. Nos corps et habits pleins de sable de Cappadoce va faire peau neuve, chouette đŸ€—

    On est si heureux de partager le repas avec eux, d'échanger en anglais sur la Turquie, les traditions, les voyages, etc. Ils sont aux petits soins avec nous, vraiment adorables. Peut-être qu'on aura inspiré nos hôtes pour un futur voyage à vélo ?!

    Le lendemain au petit-déj, on goûte une recette venant de la mer noire, c'est le kuymak (pétales de maïs, fromage, beurre, eau) de quoi avoir de l'énergie à revendre. On repart donc le ventre plein, propres et reposés ! Surtout qu'on décide, sur leurs conseils, de prendre le train en direction de Sivas. Sinon ça serait 200km de la grosse route pas drôle face au vent.
    LĂ€s mer

  • Sivas

    11 november 2023, Turkiet ⋅ ⛅ 20 °C

    Pour vous éviter le récit barbant de notre mission pour prendre les transports en commun d'Erzican à Sivas (ils ne veulent décidément pas de nous!), on voulait vous partager les supers dessins de Vic. C'est un cycliste comme nous, qu'on aura peut-être l'occasion de rencontrer en chair et en os en Géorgie !
    En tombant sur ses dessins, on s'est vraiment dit : "nous, tout pareil!", ils sont vraiment top !! Il a gentillement accepté qu'on les publie, d'ailleurs voici son site super sympa : https://vicavelo.wordpress.com/

    Alors on s'est amusé à imaginer d'autres situations qui font aussi parties de nos routines (peut-être que ça pourra l'inspirer pour ses futurs dessins !) :
    - poser la tente à un endroit beau et calme, puis une fois bien installés, du vacarme de gens, musique, tracteurs, les chiens,
    - se faire envahir la tente et les sacoches par de nombreux insectes de toutes sortes, et des grosses bêtes aussi parfois,
    - cueillir des fruits sauvages le long de la route et en faire des confitures dès qu'on peut
    - perdre le contrôle de la situation après un simple "bonjour" = passer la journée sans rouler !

    Bref on adore l'idée parce que malgré les aventures, on a nos petites habitudes et surprises, qui deviennent banales mais parfois vraiment cocace hors contexte !
    LĂ€s mer

  • HospitalitĂ© turque - Épisode 2

    12 november 2023, Turkiet ⋅ ☀ 17 °C

    Les 2 jours suivants Sivas sont si dures ! On avaaaaannnnce paaaaaaaas !!! Vent de face, 10km/h pour vitesse de pointe.... Ca n'en finit pas ! Avoir le vent constamment le vent dans les oreilles c'est comme rouler sur une autoroute, terriblement fatiguant. Tu n'es jamais entouré de silence, et ça t'empeche de te retirer dans tes pensées. Impossible de se parler non plus. Une seule chose à faire : pédaler. Et pas bien vite ! Pas un arbre pour tempérer le vent !

    Mais le monde est bien fait, et c'est souvent dans les moments les plus dures qu'on a les plus grandes surprises et compensations.

    Voilà donc la gentillesse des turques, part 2 đŸ’«

    Jour 1
    Ca commence à 10km de la sortie de Sivas, on croise un scooter, on parle 30s puis on continu, face au vent. Quand on entend un petit klaxonne derrière. C'est lui, qui a fait demi tour pour nous donner un sac plastique rempli de fruits et légumes. Les courses qu'il venait de faire. Il nous dit bonne chance et repart. Nous on est sur le cul... Surtout que ca tombe tellement bien : on a aucun fruits ni légumes et on ne le sait pas encore mais le prochain supermarché est dans 2 jours !

    Ca continue quelques heures plus tard. On a un très bel échange avec un jeune imam, qui nous fait visiter la mosquée où il officie puis nous invite chez lui pour le café. Je repars avec un chapelet, une petite fiole de ce parfum que les musulmans se mettent sur le cou et les poignets, et un peu plus de connaissances sur l'islam ! On a même promis que le jour où on pensait à se convertir, on ferait appel à lui 👌

    Troisième arret dans le village suivant, à tout juste 10km. Trop dure de rouler ! Le temps qu'on plante la tente dans un petit parc au calme (il fait déjà nuit), notre arrivée fait le tour des habitants et on reçoit la visite successive de :
    - Un groupe qui nous offre 3 énormes pains pita
    - Un autre groupe qui nous demande de les suivre. Pour se retrouver devant l'école du village. Et oui ce soir pas question pour eux de nous laisser dormir dehors ! Un lit 2 place dans une annexe de l'école, voilà leur plan pour nous !! Tellement gentil ! On est pas au bout de nos surprises, le temps d'empaqueter la tente et de ramener les vélos à l'école, le tradditionnel cay (prononcé tchai) et le diner nous attendent đŸ€Ż. Tout cela sans échanger plus de 3 phrases. Nan mais jte jure, qu'on soit sympa ou non, l'accueil du voyageur est inconditionnel.

    Jour 2
    2eme jour vent de face ! Dure dure de nouveau. Heureusement qu'avant de partir du village une dame nous offre un gros tupperwarre de frites. C'est à dire qu'elle préfère nous offrir les frites ET le tupperware plutyot qu'on ne parte sans les frites ! Heureusement qu'on a ce qu'il faut et on peut le lui rendre (on vous rassure on a garder les frites 😅)

    On vous épargne le récit de la journée, du vent des beaux paysages et des cols... La Turquie quoi !

    Jour 3
    En pleine montée une voiture de gendarmerie nous double et s'arrête. Oh oh les gendarmes !
    Et bien que ce soit toujours impresssionnant de voir des gens armés, cette fois pas question de passeport, d'interrogatoire... Juste un commandant de gendarmerie, Mehmet, qui s'inquiète pour nous et nous demande si tout va bien. Avant de partir il nous laisse son numéro de téléphone. "Surtout appelez moi si vous avez besoin de quoi que ce soit, si vous avez besoin d'un endroit où dormir à Divrigi..."

    On y arrive, à cette fameuse ville, qui a l'air très sympathique, avec une mosquée qui date de Matusalem et des magnifiques ruines perchées. Un coup d'oeil à la météo, pluie toute l'après midi et toute la nuit.... Ok ok on appelle le commandant Mehmet. Trop sympa il arrive Illico ! C'est le commandant de gendarmerie de toute la province. A partir de ce moment nous ne sommes plus maitre des événements mais tout ce qu'il se passe est tellement bien, et tellement incroyable de sa part.

    On commence par le suivre jusqu'à la gendarmerie. Elle est immense ! Au moins 35 personnes travaillent là ! On pose nos vélos puis il nous emmène déjeuner chez lui. C'est la semaine de vacanes en Turquie, on rencontre donc sa femme et ses enfants. On mange tous ensemble et Mehmet nous explique les endroits plus compliqués en Turquie, son métier et ses envies de voyages. On lui raconte le notre, la gentillesse des turques et la bienveillance qu'on ressent ici...
    Il nous emmène ensuite à l'hôtel. Et oui ce soir, Mesdames et Messieurs, nous dormons à l'hôtel !! On est gêné envers Mehmet, mais ce cadeau, que nous ne nous serions pas offert est tellement bienvenu.
    On passe encore toute la soirée avec lui. Tellement de gentillesse et de sollicitude de sa part. Ca fait reflechir sur notre façon d'accueillir, en France !

    Le lendemain matin c'est la cerise sur le gateau : Petit déjeuner royale à l'hotel avec Mehmet, puis retour à a gendarmerie chercher les vélos. On le suit à l'intérieur du bâtiment. Où nous emmène-t-il ? Juste à la réserve de gateau de la gendarmerie !! Il veut qu'on en emporte plein avant de se mettre en selle. On est impressionné, entouré de tous ces gendarmes alors que Mehmet, pas gêné le moins du monde, prend soin de nous et va même jusqu'à faire quelques tours de la cour de gendarmerie avec mon vélo. Un commandant de gendarmerie, qui, en plein milieu de ses subordonnés, monte sur un vélo juste pour l'essayer, on en redemande ! Peut être cela présage-t-il un futur voyage à vélo, avec Mehmet aux commandes !

    On repart tout beau tout neuf, avec un très bon souvenir de Divrigi, des gendarmes, et plus précisément de Mehmet qui prend encore presque tous les jours (2 semaines plus tard) de nos nouvelles !
    LĂ€s mer

  • Kemaliye- les gorges de l'Euphrate

    15 november 2023, Turkiet ⋅ ⛅ 13 °C

    On repart de Divriği le cœur gros et plein de motivation !
    Au programme pour la suite, rejoindre la ville d'Erzincan avec un potentiel détour vers les gorges de l'Euphrate. C'est la météo et nos jambes qui en décideront.

    Pour la peine, on monte beaucoup dès la sortie de la ville. Plus loin sur le bord de la route, une voiture de gendarmes 🚔 On leur dit "mehraba" = bonjour, ils nous proposent des bouteilles d'eau, puis un sandwich. Maintenant, à chaque voiture de gendarmes, on les appelle nos stands de "ravitaillement" ! 😆

    Près de 60 bornes dans les pattes, il est 15h30 et Vincent me dit "cette herbe m'a l'air bien moelleuse pour la nuit non?". C'est juste avant la seconde montée, au bord d'une rivière. Allé, il est tôt mais ok ! On a une belle lumière du soir, une tentative de pêche et quelques bricolages de vélo plus tard, nous voilà près d'un grand feu à siroter une soupe. Il fait humide et frais alors on se couche tôt et on s'endort en écoutant un podcast. C'est vraiment un super moyen de m'endormir, je ne tiens pas plus de 10min d'écoute !

    Le lendemain, dès que la brume s'est levée, les paysages se découvrent. Nous sommes seuls sur cette route et les couleurs d'automne nous en mettent plein les yeux. Et puis c'est les roches qui s'y mettent : jaune, rouge, grises ou couleur or, on adore !
    Bon tout ça, c'est bien beau, mais en attendant, ça monte !!!
    On écoute de la musique pour passer les bosses, puis on y arrive enfin... Oui parce qu'entre temps je ne vous ai pas dit, on a décidé de faire le détour pour aller jusqu'à Kemaliye. Ohhhh rien de méchant vous me direz, 60 bornes et plus de 1000m de dénivelés positives !!

    Cette route nous fait longer les gorges de l'Euphrate "berceau de l'humanité" comme on dit.
    Apparemment, ça serait les premières tribus qui se seraient installés ici pour s'y sédentariser.
    La rivière est large et superbe, on entre dans les gorges. La route est cabossée en gravel, fatigante.

    On passe par de nombreux tunnels non éclairés, où chaque sortie est un nouveau "ohhhhh !" đŸ€© Heureusement que la route vaut le détour car on arrive à Kemaliye fatigués. La ville est très ancienne, les maisons typiques de montagne, en pierre et en bois. Ça doit être touristique en été mais là, c'était pas la cohue 🙃
    Alors on reprend des forces : du pain trop bon, pleins de fruits, un chai (bien sûr), des petits biscuits de la coopérative et un kebab plus tard, nous voilà à nouveau en route.

    C'est le problème de l'hiver, on a moins le temps globalement... si on veut rouler un peu, alors fini les grandes pauses à midi en attendant qu'il fasse moins chaud, là on sait que vers 16h30, il serait bien d'avoir trouvé le spot de bivouac, ça demande une petite orga supplémentaire mais ça a son charme aussi.
    LĂ€s mer

  • Iliç - Kemah

    17 november 2023, Turkiet ⋅ ☁ 10 °C

    Plus de 150km et 3000m de D+ avant Erzican, la prochaine grosse ville qui nous rapproche toujours un peu plus de la Géorgie. Mais ce n'est pas la question qui nous préoccupe actuellement. Nous sommes plutôt à l'affût de la météo pour les prochains jours. En effet, ça se rafraîchit sérieusement le soir, mais il fait encore bon la journée, surtout dans les montées đŸ„”đŸ„”

    Les paysages sont superbes et pour la première fois, on voit de la neige sur les sommets ! On est tout fou, surtout Vincent qui s'arrête toutes les 5min pour prendre en photo les montagnes au loin (pas facile de faire du tri pour le choix de l'album je peux vous dire!).

    On passe deux nuits à camper où on peut, vers Iliç c'est au bord de l'eau, dans un parc aménagé qu'on s'installe. Près de Kemah, c'est au bord de la rivière. Le matin, la tente et toutes nos affaires sont gelées. Heureusement qu'on est bien équipés 🙃 on a pas eu froid cette nuit ✌

    Alors qu'on voyage un peu plus en solo ces deux jours, les turcs sont toujours là pour nous rappeler leur hospitalité. Une voiture qui passe : un klaxon d'encouragement (et un 👋) ; un piéton qui marche : un sourire (et un 👋) ; un café, supermarché : on papote (et on nous fait 👋) !
    Bref, quand on est encore tout gelés et qu'on arrive dans Kemah pour boire un chai le matin, on est heureux de partager ce rayon de soleil avec les locaux. Ça baragouine le français ou l'allemand (les plus âgés ont souvent travaillé à l'étranger) on sympathise en 5min et on reste bien plus longtemps que prévu. Mais finalement, c'est bien pour cela qu'on voyage non ?!

    L'arrivée vers Erzincan nous stress un peu, comme à chaque fois qu'on arrive dans une grande ville. On n'a pas de plan...
    Pourtant, j'avais demandé des conseils à l'avance, mais c'était complet. Je rêvais d'une douche, ça commençait à faire long !

    Alors mon cerveau s'énerve, fatigué par tant de jours de vélo et un climat intense pour le corps : chaud/froid/chaud/froid ! Pourquoi on ne prévoit jamais rien ? Pourquoi on est toujours à l'arrache ? Est-ce que c'est vraiment un bon itinéraire qu'on va prendre ? Qu'est-ce qu'on va faire cet hiver ?!!

    Je suis saoulée, fatiguée, la météo annonce de grosses pluies... mais ces quelques jours à Erzincan vont me rappeler la raison pour laquelle on voyage comme ça, et qu'il n'y a rien de plus beau 😍
    LĂ€s mer

  • Erzincan

    18 november 2023, Turkiet ⋅ ☁ 13 °C

    Nous voilà à Erzican vers midi, il fait frais et on ne sait pas où dormir cette nuit. La météo ne nous permet pas de continuer et il faut qu'on fasse un point sur l'itinéraire.

    Au croisement d'une rue, Vincent m'arrête "Marine je viens de croiser qqun qui nous propose de nous héberger, il fait beaucoup de couchsurfing et parle très bien anglais".
    Le temps d'un traditionnel chai, et nous voilà en train de visiter son appartement. Kenan aime accueillir, partager et parler anglais (il donne des cours gratuits en ligne). On a l'impression qu'il connaît tous les gens de cette ville, il nous présente au dentiste à l'étage d'en dessous, à la voisine coiffeuse, à ses amis, au gérant du café Latte, ... c'est impressionnant !!
    Nous, on le suit et on discute comme on peut avec nos quelques mots de turc. On passe finalement 2 jours avec lui à cuisiner, manger dans son restaurant et son café préféré, apprendre le jeu de Triomino à la turque, qu'on appelle "okay" (on adore!) et danser sur des vieilles chansons françaises. Cette ville, qu'on nous avait annoncé comme "nulle" s'est révélée bien plus sympathique que prévue grâce à Kenan, son enthousiasme et sa philosophie de vie. De très beaux moments !

    Bref, ces trois jours à Erzican en attendant que la tempête et la pluie s'arrête, nous on permis une bonne pause. C'est aussi le moment de s'organiser pour la suite, et de rayer des points de notre to do list turque, comme :
    - aller dans les bains turques (pour les femmes), j'ai même eu droit au massage !
    - fumer une chicha en buvant un thé,
    - apprendre à jouer au baggamon

    Et surtout, boire du thé et encore du thé !!
    LĂ€s mer

  • Vers Bayburt sous la neige

    21 november 2023, Turkiet ⋅ ☁ 1 °C

    Réveil dans le ptit hôtel d'Erzincan, c'est pas tout les jours qu'on a un lit, et encore moins un petit-déj en mode buffet ! On traine, on traine 😅. La météo n'est pas encore top mais comparé au déluge des deux derniers jours c'est beaucoup mieux ! On appréhende la suite. Les dernières montées pour rejoindre la Géorgie, le froid qui s'est finalement bien installé, la tonne de tunnel qu'on va devoir passer... On est toujours hésitant sur l'itinéraire !

    Le mauvais temps nous rattrape en pleine montée. On est tellement focalisé sur le froid, vent, neige et blizzard đŸ„¶ que les dénivelés passent toutes seules ! On est en haut, à 2200m, après 1000m de D+ et on y croit pas, on pensait être seulement la moitié !
    En montée, le froid, ça va ; c'est gérable mais attention de ne pas transpirer ! Parce qu'alors en descente, même en empilant toutes nos couches, c'est le glaçon assuré !
    On a les mains et les pieds gelés et on cherche désespérément un cay (=thé) pour se réchauffer ! Pas de village mais un turque, qui nous invite chez lui. Ici, souvent, avec le cay viennent les olives, le fromage, le pain, les tomates, les oeufs, le miel... Bref un repas quoi ! On partage avec notre hôte, sa femme et sa mère (très âgée) qui nous sert les mains très forts et avec les larmes aux yeux en guise de bonjour. Pas besoin de parler, on est très émus aussi !

    On repart les pieds et les mains bien réchauffés pour s'arrêter plus loin dans le petit village de Sadak et son énorme mosquée ! Les températures sont clairement sous 0°C donc on tente le "dodo à la mosquée". Et nous voilà installés dans la salle de réception, sous la mosquée, les chaussures dûment laissées à l'entrée.

    Les mosquées sont des endroits de prière et de vie. Tout a été fait pour rendre le lieu convivial :
    - Des tapis de 10cm d'épaisseur
    - De l'eau, du savon, des toilettes
    - Des tables de pique-nique...
    Mais tant de nouvelles mosquées ces dernières années ! On en voit en général 2 par villages : une ancienne et une toute neuve. Difficile dans ces conditions de ne pas entendre l'appel à la prière...
    Ces beaux bâtiments imposants et chauds sont bien souvent les plus confortables des villages, réservés par nature aux croyants. On comprend bien la politique assez religieuse des dernières années de la Turquie... En tout cas pour nous, les gens qu'on y rencontrent sont accueillants et bienveillants !

    Celle là est très belle, et qu'est ce qu'on est bien à l'intérieur !!! Tout est gelé dehors, c'est sans aucun doute la nuit la plus froide de tout le voyage, et nous voilà bien au chaud dans une mosquée ! 😎

    Dans le café du village, on est le centre de l'attention. Deux étrangers à vélo dans leur joli petit village c'est déjà rare, mais dans la neige et le froid c'est complètement inattendu !
    - " Nerelisin ?" (Depuis le temps on connait ce mot là: "D'où venez vous ?")
    - "Fransa, Marseille !"
    Gros brouhaha dans le café, tout le monde nous écoute et Marseille semble déclencher les passions. On comprend vite : la moitié du village a déjà travaillé à... Marignane ! Sur une échelle de 1 à 10 la probabilité frise les 0.1% ! Certaines familles s'y sont installées et nous voilà en train de parler en visio en français avec l'ami de Fatih. Lequel nous explique que le fameux Fatih veut nous nous inviter à dîner. Avec plaisir !
    On pensait aller chez lui mais pas du tout ! Vous en connaissez beaucoup vous, des gens qui font 40km en voiture pour emmener des inconnus au restaurant ? Incroyable de gentillesse ces Turcs !! On va même manger un délicieux petit-déjeuner chez ses parents le lendemain, pour repartir avec pleins d'énergie 🙃

    Puis aujourd'hui, c'est notre "journée blanche" ! Mon rêve à moi de rouler entouré par des étendues toutes immaculées. Le monde s'est recouvert de sa froide et moelleuse couette blanche. Tout scintille au soleil. Froid et sec, brillant et beau. Des belles journées d'hiver ! Des moments un peu hors du temps où j'essaie de réaliser la chance que j'ai de pouvoir pédaler ici, sur les hauts plateaux d'Anatolie. Voyager à vélo, c'est passer d'un état de doute à un état de plénitude au grés des paysages, des rencontres, de la météo. Et vice-versa !

    C'est une chose d'avoir froid puis de rentrer au chaud chez soi. C'est une autre chose d'être dans le froid toute la journée, et de savoir que la tente nous attend pour la nuit. Mélange de tristesse et de soulagement en quittant en fin de journée la neige donc ! Fini le calme des horizons enneigés et les pieds gelés, on entame après Bayburt (qui ne nous a pas laisseé un souvenir impérissable) notre longue descente vers la mer noire.
    LĂ€s mer

  • Le long de la riviĂšre

    23 november 2023, Turkiet ⋅ ☁ 4 °C

    Et c'est parti pour plus de 300kms dans une vallée encaissée avec une rivière au fond. Quand on pense à cette distance, on se dit que la Turquie est bien grande, et qu'on en a pour quelques jours...
    Mais c'est une option qu'on nous a recommandé pour éviter de longer la mer noire car la route est très fréquentée et dangereuse.
    Là pour le coup, y'a pas grand monde.
    Il y a évidemment plus de dénivelés (?) mais la route va en decendant vers la mer, on devrait donc avoir des températures un peu plus douces.

    Après notre pique-nique à Bayburt, c'est là qu'on entame la petite route. On adore !
    On y longe une belle rivière qui serpente au fond. Les terres autour sont fertiles et colorées par l'automne, même s'il y a peu de places pour cultiver car c'est bien encaissée.
    Ça descend principalement, sauf quelques "petites bosses", comme on est appelle, entre 100 et 300 de D+. C'est fou comme le voyage à vélo change ma perspective des distances et des dénivelés, rien ne nous fait plus peur đŸ’Ș🙃đŸšČ

    Bon, on décide quand même de s'arrêter le 1er soir avant 3 jolies bosses. Au bord de l'eau, après une bonne centaine de kms. Il y a un vent qui ne nous aide pas à nous rechauffer... Mais le spot est sympa, près d'un cabanon, il y a même un hamac fait en planches de bois !

    Le lendemain et les jours suivants, le soleil n'est pas au rendez-vous. Il fait gris mais on évite la pluie et la neige, ce qui nous arrange bien. Donc dès qu'on voit le soleil percer le bout de son nez "ohhh ça chauffe!", "ohhh les belles montagnes blanches au fond!".
    On déjeune à Ispir, premier village sur notre route. Le vent n'est pas cool du tout par ici. On mange notre salade en plein courant d'air, ehh bien elle n'a pas la même saveur... et on fini par un traditionnel chai pour se mettre au chaud, charger les appareils et aussi, manger notre dessert qu'on a pas pu s'empêcher d'acheter dans une boulangerie !

    On se remet en selle après Ispir avec un petit oubli : de regarder quel serait un bon spot pour la nuit... alors après une centaine de bornes, on se rend compte que la rivière est devenu canyon et qu'il n'y a aucun endroit plat et confort.
    - On continu ? Mais ça moooonte
    - On s'arrête ici ? Trop près de la route...
    - Et si on prenait le petit pont ? En face il y a quelques jolis arbres !

    On y trouve un chantier en cours et une maison inhabitée avec un grand jardin. On demande si on peut y planter la tente pour la nuit. Évidemment sans souci !
    Première nuit depuis longtemps où il fait bon, on ne se transforme plus en glaçons quand on est à l'arrêt, et ça c'est du bonheur !
    On prépare une grosse soupe avec pleins de légumes, la tente est installée dans l'herbe moelleuse, un chat nous embête, quand tout à coup.. une lampe torche 🔩 on vient vers nous : "hello, chai there, come, come, and sleep in my house".
    Euhhh, on est en train de cuisiner là... "ok ok chai after!".
    Alors après le repas, on va boire ledit chai. Ils sont deux, un homme et la femme qui est venue nous chercher, Angelica. Ils passent la soirée dans une cabane au milieu des travaux, à côté d'un radiateur électrique et bien sûr, d'une énorme cuve de chai. On papote bien, notre vocabulaire turque s'étant un peu étoffé (surtout Vincent qui gère !!).

    Elle nous raconte qu'elle observe et préserve les animaux sauvages (bouquetins, chamois), il y a même des "yaou" dans le coin. Alors nous, faisant mine d'avoir compris, on lui dit "ahhhh des yaoooouh yahoooooh" imitant le loup. Malin ! Elle nous dit oui, puis nous montre une vidéo d'un gros ours đŸ»
    Ok on est pas encore bilingue !!

    Elle accepte qu'on ne dorme pas chez elle mais elle insiste pour qu'on vienne prendre le petit-déjeuner le lendemain matin, allé vendu, nous y seront à 7h30 !
    Cette femme est une crème de la crème. D'une gentillesse et douceur, elle adore les animaux et la nature autour, pourtant c'est si minéral, si abrupte. Elle a créé avec sa mère un petit coin de paradis, quelques beaux arbres, un jardin, une terrasse qui surplombe la rivière.
    Le petit-déj vaut le détour : fromage typique, olives, pain frais, tomates, miel délicieux, beurre, œufs .. c'est un festin !
    Elle adore accueillir et parle un peu anglais grâce à tous les étrangers qu'elle a hébergé, c'est fou. Elle est sympa, on aurait pu y passer la journée !
    Dur de se remettre en selle après cette rencontre, c'est le cœur rempli d'amour et de tendresse que je repars đŸ„°
    Comment une personne que je ne connaissais pas il y a 24h peut elle être aussi gentille avec nous ? Bref, les questions se bousculent dans ma tête, je pédale sur un nuage.

    Ça ne durera pas très longtemps...
    LĂ€s mer

  • La vallĂ©e engloutie

    24 november 2023, Turkiet ⋅ ⛅ 10 °C

    Angelica nous avait prévenu, c'est maintenant la fin des beaux paysages et de la nature. En effet, nous sommes au début des barrages successifs... et des tunnels.
    Ce qui nous attend pour les 2 jours à venir, plus de 50kms de tunnels, dont le plus long fait 5km. Et ça c'est pas drôle ! Alors on met du son fort pour couvrir le bruit des voitures, on se colle et on fonce. C'est marrant au début puis ça épuise : être toujours ses gardes, rouler vite, compter les kms qui nous rapprochent de la sortie. đŸ„”đŸ„”

    Tout cela en longeant toujours notre rivière qui s'est bien transformée. Des travaux phénoménaux ont eu lieu ici il y a 12 ans pour construire ces barrages successifs. Tous les villages au bord de la rivière ont été engloutis, et relocalisés plus haut dans la montagne, comme la maison d'Angelica. Elle nous a raconté cela avec tristesse.

    Yusufeli, la ville dans laquelle on s'arrête pour déjeuner, en est un bon exemple. Elle est immonde : des lotissements, des tours, tout est neuf et de mauvais goût. Pauvres habitant.e.s qui étaient si tranquils dans leur vallée paumée...
    Nous aussi, on est un peu paumés. On roule, roule, jusqu'à ce que la nuit tombe. Tous les plans pour dormir sont mauvais, encore 100 bornes aujourd'hui... Tout est cailloux et tunnels.
    Vincent avait repéré un lotissement avec de l'herbe un peu plus loin, après une station-essence. Mais moi, à la vue de la station-essence, je vois đŸ€©đŸ€© :
    - un endroit chaud
    - pas besoin de monter la tente

    Je rentre dans le ptit resto collé à la station, je prends mon air des plus épuisé (pas besoin de trop me forcer pour cela!) et voilà que le gérant nous propose au bout de 10min de dormir à l'étage. đŸ„łđŸ€—
    Bon, trêve d'enthousiasme, ça sent le graillon, on ne peut pas se coucher avant 22h, c'est ouvert 24/24h... mais peu importe !
    On cuisine dehors, on mange un ptit dessert dedans, et au lit. Et on ne dort pas si mal (bon l'odeur de kebab au réveil c'est pas le top, haha!). Il fallait le vivre quand même une fois pendant le voyage ! C'est un bo signe d'épuisement quand on est contents de dormir dans un lieu comme ça đŸ„Ž
    Le lendemain matin, on reprend nos tunnels préférés et on file vers Artvin. Youhou, plus qu'un col à passer et on est au bord de la mer noire ! On a hâte de la voir 🌊
    LĂ€s mer

  • La cabane prĂšs d'Hopa

    25 november 2023, Turkiet ⋅ ☁ 15 °C

    Après avoir déjeuner à Artvin, on se dit que finalement, Hopa, notre dernière ville turque n'est pas si loin, une montée de 300m pour atteindre ensuite la mer noire.

    Sur cette route, beaucoup de trafic, des gros camions, on aime pas ça. Alors arrivé en haut du col, on décide de prendre une petite route qui nous évite de descendre par le tunnel (mais nous rajoute 300 de D+!). Ehhh, si on trouvait un spot de bivouac dans le coin ?
    On a pas de plan pour dormir à Hopa, ici c'est calme, on va chercher un endroit plat et sympa!

    Alors qu'on se met en quête du lieu de bivouac, on s'arrête devant la maison d'une personne qui était en train de faire des travaux dans une belle cabane en bois.
    Allé, on va vous éviter un suspense intenable : on va dormir dedans !!! đŸ€©đŸ€©

    C'est un jeune de notre âge, il a construit cette cabane seul, dans le jardin de la maison familiale. Vincent lui propose un coup de main pour bricoler.
    Le chalet est vraiment mignon, tout en bois, un gros poële et une petite mezzanine pour y dormir.
    Heureusement que google translate est là pour nous aider. Il nous dit que c'est un Laz (ethnie turque dont la langue se rapporche du géorgien), sa famille habite à Hopa l'hiver et ici à la montagne l'été.
    Il nous propose alors de nous y installer pour la nuit et nous allume le feu.
    Il retourne dans sa famille et nous rejoint 2h plus tard avec sa femme et la sœur de sa femme, qui parle plutôt bien anglais. On passe une belle soirée tous les 5, à base de chai, c'est un super moment ! Alors avant de partir, ils nous donnent leur adresse à Hopa pour qu'on vienne y prendre le petit déj le lendemain. Ils sont tellement sympa !

    Une nuit et une embrouille plus tard et nous voilà bien installés sur le canapé devant un festin du petit-déjeuner comme les turques savent si bien faire. Ils nous préparent aussi le fameux tuluma 🙃
    On repart d'Hopa en espérant revoir ces nouveaux copains, peut-être en Géorgie ?! En attendant, on a une frontière à passer !!
    LĂ€s mer

  • ArrivĂ©e en GĂ©orgie

    26 november 2023, Georgien ⋅ ⛅ 20 °C

    De Hopa à Batumi, peu de kilomètres mais beaucoup de changements !

    On peut vous décrire ça en trois étapes "classiques" des passages de frontières :

    1. Les "aurevoirs"
    Un bon resto de poisson qu'on nous avait conseillé, juste avant la frontière. Quel délice ces sardines et poissons grillés, ça faisait depuis la Grèce qu'on en avait pas mangé !! C'est la régalade !

    2. Le passage de la douane
    C'est toujours un moment stressant et la frontière avec la Géorgie ne fait pas exception. Des douaniers antipathiques au faciès pathibulairesđŸ§đŸ˜ đŸ˜”‍đŸ’«. Et avant cela, une file de camions sans fin qui attendent le long de la route. C'est fou, on se demande bien ce qu'ils font en attendant de passer...

    3. La désorientation
    Après plus d'un mois en Turquie, on a assimilé les codes et on se sentait à l'aise, alors il faut tout réapprendre...
    Sous le soleil, le long de la mer, c'est une langue qui change, et aussi une écriture, une religion (orthodoxe en Géorgie), une culture et de nouvelles traditions. On est excités et stressés en même temps. La mauvaise réputation des conducteurs géorgiens est vite confirmée. On remarque aussi une attitude plus froide et distante que nos ami.e.s turques. Pas de sourires en retour des nôtres, pas de 👋 ni de ✌
    Bon, on ne sait même pas encore comment dire "bonjour" alors c'est peut-être normal !

    On passe la ville de Batumi sans s'arrêter. Cette ville à la frontière est pleine de casinos et de la vente d'alcool à gogo, tout ce qu'il n'y a pas en Turquie, malin ces géorgiens 🙃
    Un plouf dans la mer noire pour marquer le coup de cette belle étape, et on se remet à rouler sur ces routes peu sympathiques..., en imaginant planter la tente pas loin de la mer. Mais la nuit arrive vite et on attend encore la réponse d'un warmshowers. Finalement, on va demander du wifi dans un restaurant, puis, on boit notre première bière đŸș, ehhh oui ça fait 1 mois ! Alors comme ça, on est pompette ?!! 😆

    On finit par leur expliquer qu'on ne sait pas où dormir... alors ces femmes ont une solution pour nous, il y a une maison avec de la place juste à côté. Elles nous font visiter, on est sur google translate pour comprendre "quel et votre prix?", "euhh on ne sait pas, vous diriez combien?"... après s'être fait hébergé (de façon inattendue) en Turquie, nous voilà pris au dépourvus.

    On se met d'accord sur le prix et on se dit qu'en réalité, loger chez des gens a un prix : électricité, eau, gaz... c'est bien normal de payer. Alors comment font ces turques, pour qui c'est une offence, ne serait-ce que de parler d'argent ?!
    Notre hôte est adorable et se souci de nous, il pleut des cordes cette nuit-là.. on était prévenus, mais comme on voulait vraiment arriver au projet au plus vite, on part le lendemain sous la pluie 🌧
    LĂ€s mer

  • Projet Komli Ă  Ozurgeti

    27 november 2023, Georgien ⋅ 🌧 7 °C

    Ohhh chouette un nouveau projet, ça faisait longtemps !
    Ehh puis, il commence à faire froid, on sera sûrement contents de passer un moment au chaud, et de mieux connaître la Géorgie.
    Alors on arrive un matin au projet Komli sous la pluie, et Kurt (un americain qui vit là depuis plus d'un an) nous accueille chaleureusement et allume un feu de cheminée. đŸ”„

    Ce lieu est un des rares qui promeut l'éco-tourisme dans cette région la plus pauvre de Géorgie, en Guria. C'est avant tout une maison familiale qui se transmet de générations en générations. Mais c'est aussi un lieu qui propose des visites et dégustation de thé, des chambres d'hôtes (dans d'énormes barils de vin). Ils cultivent le thé, un peu de vin et surtout, construisent une grosse maison sur leur terrain pour accueillir la fille aînée qui revient s'installer en Géorgie (après des années aux USA) avec son mari et ses 5 enfants.
    Notre mission est d'aider à construire la maison, avec l'idée d'utiliser au maximum des techniques et matériaux écologiques. Le papa de la famille, Noa, nous indique nos différentes missions :
    - poser les cadres de fenêtres
    - tester des techniques d'enduits
    - rénover de vieilles portes
    - créer un espace clos pour y loger
    de futurs volontaires.

    Nous on va dormir pour les 10j à venir dans les fameux barils de vin, oui oui, et c'est plutôt confortable ! Ils en ont trois et y logent également les touristes qui viennent pour les visites.
    Mais comme c'est l'hiver, peu de passage en cette saison, et ce n'est pas l'heure du ramassage de thé (au printemps) !

    L'endroit est calme et joli, très souvent ensoleillé entre quelques averses. Ehh oui le climat ici est subtropical, on aurait pas imaginé ça en Géorgie ! Très humide, pas de gel en hiver, la végétation est verdoyante. On en profite alors pour se ressourcer, trier et laver (sacoches, vélos fringues, pfiou ça fait du bien!).

    On s'adapte au rythme du lieu, les repas nous sont servis au son d'une clochette 🔔
    Des femmes du voisinage viennent tous les jours préparer à manger, et c'est typique géorgien ! C'est bon mais très salé, beaucoup de haricots rouges et de soupes. Kurt est le seul autre volontaire du lieu, et même si c'est un solitaire, on a de grandes discussions avec lui à table. Le midi, on mange souvent avec d'autres travailleurs qui finissent leur repas par de grandes razades de chacha (alcool fort local, treeees fort!). On y goûte mais le cul sec attendu est dur à avaler đŸ˜†đŸ„Ž

    La famille est plus inaccessible, ils mangent séparément et, avec la naissance très récente de leur 5e enfant, l'école à la maison, la gestion de l'entreprise de vin et la construction de la maison, on peut vous dire qu'ils ne chômaient pas. On a passé une soirée sympa avec eux pour l'anniversaire de Noa où on a découvert la tradition géorgienne du supra : repas festif où un tamada, maître de cérémonie, porte des toasts plusieurs fois tout au long du repas. On a aussi pris le temps de se faire une belle rando pour aller voir un monastère à 2h de marche de la maison. Ça nous donne une vue sur tout la vallée et les montagnes enneigées, c'est beau ! Et en bonus, on récolte pleins de châtaignes qu'on dégustera ensuite au coin du feu.

    On finit notre séjour par des emplettes au marché d'Ozurgeti, la petite ville à 15min à vélo. C'est super on adore ! Ils y vendent de tout, fruits et légumes mais aussi des noix et des fruits secs, des pickels, de l'alcool, et tous les outils possibles et imaginables, un vrai bazar !
    A notre plus grand bonheur, une partie du marché est aussi dédié aux habits, c'est très peu cher et on fait le stock pour l'hiver : nouveau pull, pantalon, bonnet, chaussures bien chaudes, tenue de Noël... quel plaisir de refaire sa garde-robe !! On revient de la ville avec un nouveau style : collection autonome/hiver chic pour cyclistes 🚮‍♀ 🚮‍♂
    LĂ€s mer

  • Tbilissi - La dĂ©couverte

    10 december 2023, Georgien ⋅ ⛅ 11 °C

    Le départ d'Ozurgeti se fera : en train... on a sacrément hésité mais finalement, rouler sur des gros axes avec un météo fraîche et peu clémente ne nous tente pas trop... Et surtout, on est attendu pour la saison d'hiver dans un prochain projet à la montagne et on ne veut pas être en retard !
    Le train géorgien est une expérience en soi, à 3 euros le ticket pour 9h de train lent dans une ambiance soviétique, ça vaut le détour.

    On a pas encore tous les codes de la Géorgie. Petit pays au milieu de grands empires : Turquie, Russie, Iran. A première vue les géorgiens vivent un mode de vie occidentale, mais après quelques semaines passées dans le pays, on comprend qu'ils sont à part. Un monde bien à eux, qui s'est construit autour de l'Histoire et des traditions. Une façon de vivre qui a survécu à tous les envahisseurs qui se sont succédés au fil des siècles.

    Dans la vie de tous les jours on doit avouer que c'est dure, tellement de comportements qu'on ne comprend pas.
    Par exemple : Nous voici sur le quai de la gare d'Ozurgeti, près pour les 8 à 9h de train, quand le contrôleur (qu'on ne comprend pas car personne ne parle anglais dans le coin), nous prend des mains le pain frais destiné à nos sandwichs pour le donner........ au chien 🐕 !

    On arrive finalement dans la capitale, où on y passe ensuite trois belles journées. On arpente Tbilisi et ses pépites : un petit cinéma d'auteur (ça faisait si longtemps !!! Quel plaisir!), une balade sur la colline du château pour avoir la vue sur la ville, des ptits restos de spécialités locales, bref, on suit la liste de Myriam (du projet Komli) qui est de très bon conseil. Et puis, ça nous permet aussi d'avoir quelques idées pour notre prochain passage, car il semblerait bien que nous allons bientôt avoir de la visite !! đŸ€©đŸ€—đŸ˜

    On fait la rencontre de Flore le premier soir, une amie de Félix qui habite à Tbilissi. Puis le lendemain, des cyclistes : Vic le dessinateur et un couple d'allemands, belle soirée avec eux, comme ça faisait bien longtemps ! On commence par un bar sympa, puis un second où l'on joue au Jenga, en passant par le chacha corner.
    Pour info, la chacha, eau-de-vie locale, c'est une institution.
    On nous avait dit de goûter la "oak chacha, la meilleure que je n'ai jamais bu" alors nous bien sûr, on va tester ! 😏

    La vendeuse super sympa nous fait goûter puis deviner le pourcentage, alooors ?
    75° !! On nous a bien eu đŸ„”đŸ€Ż
    Mais il faut dire que ce n'est pas pire que les chachas locales d'Ozurgeti qui arrachent la gorge finalement !
    Bref on continue la soirée dans un petirt local avec une dame et son fils, pour finir dans un club électro, une spécialité locale ça aussi.

    Cette ville, de premier abord peu sexy, s'avère beaucoup sympathique que prévue. Belle architecture, marché d'antiquaire et d'art, beaucoup de cafés et bars conforts, des ateliers de créateurs, même en hiver, l'ambiance y est agréable. On est étonnés aussi des tags et écritures sur les murs contre les russes (invasion de deux territoires géorgiens en 2008) et pro Ukraine et Europe. Ils ont peur d'une nouvelle invasion russe dans leur pays...
    Surtout que depuis la guerre en Ukraine, le pays a connu une forte immigration d'ukrainien.ne.s et de russes, les un.e.s fuient la guerre et les autres l'enrolement dans l'armée. Cela créé, au delà d'une diversité culturelle et sociale, des tensions parfois fortes entre nationalités.
    LĂ€s mer

  • Gudauri - Shino hostel

    15 december 2023, Georgien ⋅ ⛅ 3 °C

    Grosse interrogation sur "comment rejoindre Gudauri". A vélo ? En bus ? On laisse les vélos à Tbilissi ou alors on les prend ? C'est l'inconnu Gudauri. On sait juste qu'il y a de la neige, et qu'il fait froiiiid đŸ”ïž

    Petit détail de la route : 120km et 2000m de dénivelé positif. C'est le seul passage possible pour rejoindre la Russie. il faut imaginer une route de montagne sinueuse avec des camions à la queue leu leu. Des voitures et minibus intercalés qui se donnent comme mission de doubler les poids lourds à tout prix, surtout dans les virages. Question d'honneur bien sûr, impossible de rester à allure modérée. Il faut imaginer maintenant 2 petits vélos, qui essaient de monter, trempés : sous la pluie puis sous la neige. On est contents d'arriver !

    Gudauri, Gudauri.... Pas le petit endroit perdu au milieu du grand Caucase, mais plutôt l'endroit le plus huppé de toute la Géorgie. On ne sait pas où on va dormir, pas non plus ce qu'on va y faire, et encore moins avec qui ! On sait pourtant qu'on va y rester un petit temps, laisser passer une partie de l'hiver, profiter de la neige et des montagnes.

    Les premiers jours sont éprouvants. On arrive dans cet hôtel Mélia, qui va ouvrir pour la 1ere fois dans les jours à venir, et pourtant on est désœuvrés... Des "choses" arrivent mais on n'y comprend rien. On expérimente une fois de plus l'approche géorgienne du TEMPS. Très différente : Tout le monde a l'air constamment dans l'urgence, et pourtant, de notre point de vue, il ne se passe jamais rien, faute d'organisation. Ca rend fou ! Personne pour te dire :
    - "Aller organiser les chambres, il faut tant de lits pour tant de gens"
    Mais plutôt :
    - " Aller chercher le lit de la chambre 3". Quand on revient avec le lit :
    -" Bon posez le là et maintenant il faut démonter les tables basses dans les chambres 2 et 6"
    Et ainsi de suite, des petites tâches décousues pendant des heures
    - "Euh.... Pourquoi ? Et on en fait quoi ??" Aaaaarrrgggghhhh đŸ€Ż
    Aucune vision d'ensemble ! Tout le monde s'agite à contre-courant, chacun avec son idée, ca rend fou ! Pourtant l'hôtel ouvre !

    3 jours plus tard on apprend que l'on va travailler dans un autre endroit pour s'occuper de la réception. Un vieux bâtiment, Shino, transformé en auberge/hostel. Ok pourquoi pas ! L'endroit ouvre dans 5 jours et quand on arrive il ressemble à un champ de bataille, un cyclone a dû passer par là.
    On sent quand même un beau potentiel à l'endroit, et puis les montagnes alentours sont incroyables, donc on décide de ne pas partir en courant et d'essayer de rendre l'endroit habitable.
    Pendant toute la semaine avant l'ouverture on nous promet une équipe de ménage pour "demain". Ce fameux demain, assez typique en Géorgie qui finit par arriver, mais tu ne sais jamais quand, ils ont leur propre espace temps ! En l'occurrence il a fallu traduire "demain" par "la semaine prochaine, après l'ouverture".

    Grand malaise donc quand les premiers clients arrivent, on est pas prêts ! Et puis zut depuis le temps qu'on envoie des appels au secours, tant pis ils n'ont plus qu'à se débrouiller tout seul ! Nous on a fait plus que nos jours, donc on prend des raquettes à neige et on s'éclipse deux jours, pour explorer une belle vallée, Truso, et un vieux monastère perché sur une crête, Lomisi.

    Après quelques jours les choses se fluidifient à l'hostel et commence le "fonctionnement normal" en compagnie de Valentin, qui vient d'Ukraine, et de Shako, local de Gudauri.

    Les amitiés sont difficiles à décrire mais on se sent de mieux en mieux dans cet endroit ! La moitié des toilettes sont hors fonction et l'autre moitié fuient mais les clients ont l'air quand même contents 😅
    On forme une bonne team à 4, et le cadre très très informel nous convient bien !

    On cherche aussi désespérément des skis de randonnée. Tellement de montagnes vierges toutes blanches, tellement de petits endroits perdus ! On est là aussi pour découvrir le Caucase, et profitez de la neige ❄.
    On toque donc à toutes les portes, et dès les premièrs jours on trouve un autre travail : instructeur.rice de skis 😎. Avec skis de randos en ligne de mire. Ça paraît simple à première vue : on donne des cours de ski sans être payé et en échange on peut emprunter les skis de randos. Un vrai deal gagnant-gagnant. Mais voilà, nous sommes en Géorgie, et la façon d'appréhender les choses n'est pas la même, et si tu veux avoir des skis il faut repartir avec, demain rien n'est sûr !

    C'est d'ailleurs une règle générale. Que ce soit les salaires, les skis, la nourriture etc... Tout le monde promet, et c'est au moment où tu n'y crois plus, en général aux alentours de 23h, qu'un camion arrive de nulle part et voilà des paquets de saucisses à la place des légumes, des vieux matelas à la place des nouveaux lits, un électricien alors qu'on attendait un plombier 😅
    On a aussi compris que ça ne servait à rien d'essayer d'organiser les choses "comme on a l'habitude". Ici il fait faire avec le flow où tu te frustre et tu t'épuises. Moins d'organisation, mais plus d'entraide !

    C'est aussi là qu'on expérimente les supras, les grands repars de fête géorgiens. Shako a ramené du vin et de la chacha (attention, alcool) fait par des amis à lui, et le côté "géorgiens informel cheap" de l'auberge fait qu'on se retrouve souvent le soir avec les guests à boire du vin, de la chacha, et à écouter des histoires sur la Géorgie.

    Un peu plus de détails sur Shino :
    - un endroit cosy et tranquille, on s'y sent bien
    - un émerveillement à chaque fois qu'on met le nez dehors, les matins sont spécialement incroyables
    - des fuites à tous les étages
    - un chiffre d'affaire aléatoire : sachant qu'aucun de nous n'a accès au booking, on donne souvent des prix au hasard, voir pas de prix du tout !
    - toujours plus de surprises, a l'image de la ski school, au prochain épisode !!!

    Juste avant de redescendre à Tbilissi pour accueillir nos familles, il se met à neiger, neiger, neiger, neiger.... Et 1m de neige en plus! Maintenant c'est sûr, du sommet de la montagne, aussi loin que porte le regard, tout est blanc !
    Après presque 2 semaines là-haut on est contents de redescendre mais c'est sûr, on sera contents de revenir ! On a lié des vrais liens avec Valentin et Shako, ce n'est pas partout qu'on a eu l'occasion de passer autant de temps avec des gens pendant ce voyage !
    LĂ€s mer

  • Tbilissi - NoĂ«l en famille

    27 december 2023, Georgien ⋅ ☁ 14 °C

    Meilleur cadeau de Noël que nous pouvions espérer : avoir de la famille en visite ! Débarquent alors Isabelle et Séb du côté de Vincent, mes parents de mon côté, c'est la fête à Tbilissi :)
    Les valises sont chargées de victuailles, d'un nouveau four solaire grand format et même de kits avalanche pour nos futures sorties neige.

    L'ambiance de Noël se fait immédiatement ressentir. On prend le temps de peaufiner la déco du airbnb : deux planches de bois entourées de guirlandes lumineuses feront un très beau sapin 🎄
    Et pour le repas ? Au bout de la rue, un monsieur vend des poulets déplumés, hop, deux dans le sac et nous voilà sur youtube pour apprendre à les dépecer (avec l'accent québécois svp!), un grand moment đŸ˜”‍đŸ’«đŸ˜†
    On passe donc une très belle soirée : jeux, champagne et délicieux repas, le tout accompagné de musiques de Noël !
    Les jours suivants, on se balade dans la ville à pied car le temps est au beau fixe. Il y a tant de choses à voir : la vieille ville, ses façades et son architecture, de belles églises orthodoxes, la vue panoramique de la colline, le jardin botanique, les artistes pres du pont et le marché de Noël avec toutes ses illuminations.
    On en profite bien sûr pour goûter les spécialités locales de quelques restos, miam encore des khinkalis !

    Après le départ d'Isabelle et Séb, on clôt notre visite par les bains de souffre (et son massage moussant) et les quelques marchés d'artisanat, pourtant bien difficile à trouver... malgré le super guide de maman !

    Quatre jours à Tbilissi avant de retourner à la montagne, accompagnés des parents, chouette de leur faire découvrir notre nouvelle maison et nos nouveaux copains ! On saute dans un taxi partagé, en route vers Gudauri.
    Après 2h de route et 50 voitures et camions doublés dans les virages en frôlant l'accident, nous arrivons à bon port, ils sont fous ces géorgiens !!
    Petite partie de plaisir pour faire avancer les grosses valises à roulettes dans la neige 😆
    Rencontre avec Valentin, Shako et sa maman, Giga, rien n'a changé à part la bonne news du jour : nous avons une nouvelle machine à laver !!! Demain, direction Stephensminda
    LĂ€s mer

  • Stephantsminda - Sno valley

    30 december 2023, Georgien ⋅ ☁ -5 °C

    Retour à Shino ! Mais pas tout seuls, nous voici dans notre petit hostel en compagnie des parents de Marine, qui restent pour 3 jours.
    C'est bien de rentrer, on se sent chez nous ici đŸ„° Shako, sa maman et Valentin nous accueillent + quelques guests, par-ci par-là. Ce qui est bien c'est qu'on retrouve Shino comme on l'a laissé : toujours pas de nouveau frigo, mais la convivialité est bien là !
    Au même moment arrive la machine à laver. Youpiiii on va enfin pouvoir laver les draps đŸ„ł

    La famille, en Géorgie (et on a l'impression en général dans les pays orthodoxe) a un caractère sacré, et Shako et Valentin font tout faire pour que les parents de Marine soient le mieux lotis possible, c'est chouette !

    Une nuit à Shino, puis on part en vadrouille à Stephantsminda qui se trouve au bout du bout de la Géorgie, à 10km de la Russie.
    Nous y avons passé deux jours mémorables sous un grand soleil !
    Au programme du premier jour : rando dans la neige jusqu'au très célèbre monastère de la Trinité. Un peu avant le sommet, quelques passages raides dans la poudreuse nous compliquent la tâche đŸ„”đŸ’Șvive les raquettes, on ne les a pas prises pour rien !

    On pique-nique au monastère et on en profite pour visiter ce lieu impressionnant. Déjà parce qu'il est juché sur une colline qui surplombe le village, et puis derrière lui, le sommet du Kazbek, emblématique du Caucase qui culmine à plus de 5000m. L'église est remplie d'icônes religieuses, de lustres et de ramequins d'encens en or. Assez typique des églises orthodoxes en général.
    On redescend au village par un autre versant pour rejoindre la vallée de Sno quelques kms plus loin.
    Ce soir, nous allons dormir chez Gia et Marina, lui est ancien prof et maire du village, elle est chef cuisto dans un hôtel. Nous sommes accueillis à la géorgienne, au départ froidement, puis de plus en plus chaleureusement, au rythme de la chacha et d'un délicieux repas chaud. Ici quasiment tout est fait maison avec les vaches et les légumes du jardin. Bien repu, on prend alors le temps de lire, papoter et faire une session massage près du poële. Gia nous emmène même voir les décos de la place du village pour la fête du nouvel an qui aura lieu demain soir.
    Le lendemain matin, un petit-déjeuner copieux englouti, nous saluons les vaches de Gia avant de partir en rando pour s'enfoncer dans la vallée. Il fait beau, la neige scintille. Les vaches se baladent allégrement dans le village qui est bien paisible.

    Pour rentrer heureusement, Gia nous ramène à Kobi pour prendre les œufs qui nous ramènent chez nous, à Shino. Ouf, juste à temps pour préparer le Supra du nouvel an !
    Demain, c'est retour à Tbilissi pour accompagner les parents à l'aéroport, zut alors, ça passe vite une semaine 🙃😘
    LĂ€s mer

  • Balades enneigĂ©es

    7 januari 2024, Georgien ⋅ ☀ 4 °C

    Que ce soit en raquettes ou en ski de rando, on a découvert des endroits extraordinaires dans les montagnes environnantes. Des vallées où nous étions totalement seuls, des monastères perchés, des sommets quasi jamais gravis, quel bonheur !!
    C'est la raison pour laquelle nous nous sommes installés ici pour l'hiver, alors on est contents d'en profiter.
    En plus, nous avons eu la chance de rencontrer Oleg, notre gourou du ski de rando, un homme d'une superbe énergie, trappeur et fin connaisseur de la région. Il nous offre son livre (on est trop touché !) et nous emmène pour une superbe journée de ski de rando.
    Sans oublier Sandro, pour qui on est prof de ski, qui est notre sponsor du matériel (avec mon frère et mes parents qui ont récupéré les sondes et arva 😘).

    Bref, de belles journées ensoleillées avec une poudreuse à rendre jaloux les Alpes ! On a fait :
    - la Trusso vallée
    - le monastère de Lomisa
    - Sioni vallée
    - la vallée avec Oleg
    - Bidara et Sazele montains
    LĂ€s mer

  • Gudauri - Ski school

    8 januari 2024, Georgien ⋅ ⛅ 1 °C

    Les jours qui suivent le départ des parents de Marine sont assez durs. On a un lit, on a chaud, mais tout est telllllleeeemmmment compliqué ! On se demande à quelle sauce on va être mangé.
    On essaie de faire des propositions, faire des petits-déjeuners pour les guests, des dîners, ou encore tenter des petites décos.... Mais le problème c'est que c'est déjà dur d'avoir du budget pour nous acheter 3 fruits et légumes, donc pour proposer des plats aux clients, on est pas sortis 😬
    Comme d'habitude en Géorgie,"pas de problèmes", on fera venir de Tbilissi ! "Bientôt !". Demain est déjà très vague, alors bientôt...

    Ce qui est chouette, c'est qu'on accueille 2 staffs en plus à Shino, Claire-Lise et Samuel. Partis eux aussi de France à vélo, on les a rencontré à Tbilissi. Trop chouette de les voir là, et ça donne une nouvelle énergie : jeux de sociétés, culture de levain et tentative de pain 🍞, de pizzas maisons 🍕, de recettes géorgiennes et de hachis parmentier !
    En moins de 2 jours ils ont achetés des forfaits saisons, des chaussures et des skis ! Ce qui va changer complètement notre façon de vivre Shino. Parce que nous, avec notre lubi de skis de rando et de raquettes, on comptait les jours skis de pistes, mais maintenant, en se partageant les forfaits (ils nous les prêtent gentillement 🏂) c'est comme une nouvelle liberté. Shino se situe littéralement sur le domaine skiable. Une petite piste au réveil, dans l'aprem, ou a la fermeture pour aller faire les courses... Au top đŸ’«đŸ‚

    C'est aussi le moment où l'on commence véritablement à donner des cours de skis. On n'en donnera pas beaucoup, mais c'est une chouette expérience, à refaire ! On fait aussi une journée de snowboard avec Marine, Résultats inespérés 😎

    Bref tout à l'air assez calé maintenant, mis à part l'approvisionnement de nourriture, et notre connaissance des check-in du jour. Parfois on nous dit "personne aujourd'hui" et on voilà.... 15 personnes qui débarquent 😅. "Géorgien Style" comme on dit chez nous !

    Peut-être pour ces raisons, peut-être pour d'autres, en tout cas on apprend que Shino va arrêter d'être un hostel pour devenir .... Une ski school ! Plus exactement un hébergement pour ski school. Donc dans 4 jours débarquent 30 jeunes (entre 6 et 16 ans) plus 20 adultes (profs de skis, animateur.rice.s, etc.). On a pas assez de lits, toujours pas de "vrais" frigos et des réservations booking pour les 2 prochaines semaines mais pas grave !
    On attend donc la livraison de lits superposés / matériel de cuisine / nourriture, qui n'arrivera évidemment que la veille, vers 20h. Nous voici donc à 5, les quatres cyclistes + Valentin, en train de monter les 10 nouveau lits superposés pour le lendemain, c'est la course ! On est quand même un peu dépité.e.s / énervé.e.s par cette organisation douteuse.

    On se plaint beaucoup de l'organisation, mais il faut dire que les géorgiens s'adaptent, sans jamais renoncer à faire la fête à toutes les occasions ! Donc même en ces périodes de flous, on passe de très bons moments avec la team, les guests et les autres. On a le droit à 2 nouvelles fêtes du calendrier orthodoxe : le Noël, le 7 janvier, et le "old new year" (on a pas trop compris à quoi ça correspond) le 14 janvier !

    Et puis la ski school met de l'ambiance ! 50 personnes à nourrir matin, midi et soir. Changement radical ! Même avec un chef, ça fait du travail en cuisine 😅

    Une surprise en cachant une autre, on apprend que la ski school, au lieu de durer pour 4 semaines minimum, va partir dès la fin de la semaine, faute d'avoir suffisamment de jeunes. Une petite boom et puis... plus personne đŸ«€
    Que fait-on des lits superposés ? On en démonte quelques uns bien sûr !

    Entre ski school et hostel on a le temps de faire notre traditionnel igloo. On embarque Samuel et Claire-Lise dans l'aventure, puis avec des raquettes on va se percher à 3100m d'altitude, dans un petit vallon bien abrité. Encore une fois il tient le coup, on dort dedans tant bien que mal, et on redescend le lendemain tout contents. â›ș❄⛄

    C'est bientôt la fin de notre temps à Shino. Un mois et demi déjà qu'on est dans la montagne. Il s'en ait passé des choses ! Du bien, du compliqué, des bons moments et des belles rencontres.

    C'est le temps le plus long qu'on a passé à un même endroit, c'est un peu notre maison 🏠. On est à la fois excités et inquiets à l'idée de redevenir nomades... au mois de février dans le petit Caucase !

    La journée de notre redescente vers Tbilisi, il fait grand beau. Mes premiers coups de pédales nous font un bien fous, comme c'est en général le cas des premiers kms dans un beau décor sous un beau soleil ☀. Digne de figurer dans le livre "la première gorgée de bière" de Philippe Delerme.
    Sous -15°C, même avec les équipements de skis, les pieds et les mains deviennent bien vite engourdis, et la barbe verglacée 🧊. Heureusement on descend ! Ça se réchauffe ! Et on arrive enfin à Tbilissi ! Ouf ! Après 130 kms on est complètement cuits đŸ˜”‍đŸ’«
    LĂ€s mer

  • Hiver en Anatolie

    2 februari 2024, Turkiet ⋅ ☀ -4 °C

    Après maintes et maintes hésitations (il faudrait écrire un livre sur les grands tracas de décision du voyage) on décide de traverser le petit Caucase à vélo, plutôt que de prendre un bus qui fait un très grand détour pour rejoindre la Turquie.

    Petite apartée sur les prises de décision. Déjà seul ce n'est pas facile, alors à deux... Trop prévoir au risque de passer à coté de l'imprévu, tout laisser libre et se retrouver dans le flou et les galères.
    Choisir telle ou telle route, passer son temps à regarder la météo, à nous imaginer ramer dans le froid, sous la pluie ou suer dans les montées. Regarder toutes les alternatives, bus, trains, bateau, comparer tous les prix.
    Puis re-imaginer les belles montagnes, les beaux bivouacs...

    Et parfois l'envie d'oublier les dénivelés futures qu'on vient de calculer, de ne plus penser à la météo qu'on vient de regarder... Bref revenir à notre première intuition, sans toutes ces recherches qui nous compliquent tous nos choix.

    Bref un bon cercle de non décision ! Ajouter à ceci une contrainte temporelle, un projet où des gens que l'on a vraiment envie de voir, et vous trouvez un noeud au cerveau de la taille d'une bonne pelote de laine.

    Règle d'or ne jamais essayer de prendre une telle décision sans avoir bien dormi et bien mangé. Fatigués c'est la cata et alors patatra, la pelote s'effiloche pour s'effondrer en spirale sur elle même, et ne reste plus que l'envie de laisser tomber et de pleurer.

    Il nous en ai arrivé quelqu'uns, des moments comme celui-ci.
    - Sarajevo ou comment passer mes 30 ans ;
    - Redescente des Dolomites, mais que faire ensuite ?
    - Trikala ou comment échapper au déluge
    - Tbilissi ou comment rejoindre la Turquie

    Ces moments sont aussi des moments de tension entre nous. On attend de l'autre un choix qu'on est incapable de faire soi-même, sympa !

    Au final la décision est prise (on sait pas trop comment) et on part gaiement ! Heureusement on n'a que peu ou pas de regrets, et on se retrouve toujours !

    Pour revenir à Tbilissi, il s'agit de réussir à en partir. Ça doit faire 10 fois qu'on se retrouve dans cette ville, on a la sensation d'y être coincés !

    Traverser le petit Caucase veut dire : remonter des cols à plus de 2000m, et surtout se retrouver sur les hauts plateaux, entre 1800 et 2200m d'altitude, pendant 3 à 5 jours ! La météo annonce entre -2°C la journée et -13°C la nuit, avec surtout un très fort vent de face. Bref on est pas confiants confiants sur nos capacités à rejoindre Kars avec ces dénivelés, ce vent, ce froid mais le bus... Trop la flemme ! On veut rouler nous, après cette grande pause à Gudauri 🚮.

    On part donc de Tbilissi (Hourra !!!) vers 16h. La prise de décision a été bien longue, et on part bien tard.

    Je suis excité à l'idée de traverser un univers que j'imagine tout blanc, désert, doté d'un autre rythme. La question qui me trotte dans la tête c'est "vu les températures et le vent annoncé, est-ce vraiment dangereux ? Ou pourra-t-on trouver des refuges en cas problème ?"

    On y va tout doux donc ! Pas question d'entamer la période froide déjà fatigués ! On monte tranquillement pour retrouver progressivement la neige. Pas de grand beau temps prévu les prochains jours, mais des nuages et du vent, tous les jours un peu plus fort, qui est censé finir sur une véritable tempête dans 4 jours. 90km/h, ressenti -25°C. Il s'agit d'être à Kars à ce moment-là !

    Mais pour le moment on profite de ce blanchissement progressif, jusqu'à passer un col pour se retrouver sur les hauts plateaux. On a tous les deux l'idée du stop dans la tête. Parce qu'on a peur de ne pas arriver avant la tempête, aussi parce qu'on a jamais essayé. Alors il faut nous imaginer tendre timidement le pouce à chaque pickup, camionette et camions qui nous doublent. On n'y croit pas trop, à vrai dire, et les premiers signes ne sont pas encourageant !

    Et puis voilà que l'après-midi du 2e jour un pickup s'arrête ! Vite, vite on se dépêche de mettre en vrac les saccoches et les vélos dans la baine avant qu'ils ne changent d'avis 😅. On avance comme ça jusqu'à la première ville sur notre route, Dasla, 30kms plus loin. Trop gentils, ils nous déposent au début du prochain col. Ils sont quand même sceptiques sur le fait qu'on arrive à passer, et rejoindre Ninotsminda, de l'autre côté.

    On commence à rouler vaillamment vers les gros nuages qu'on voit en face. Ça monte, on approche les 2000m. Les premiers flacons et les premières bourrasques nous attrappent.
    Oh, oh les quelques automobilistes roulant en sens inverse nous font des grands signes, et 2/3 fois même on comprend "Road block !","Problems !", mais les voitures continuent à arriver ! Alors pour en avoir le cœur net on en arrête carrément une.
    "Alors ca passe, ou ca passe pas ?!"
    Pas de réponse claire, on comprend juste "bad weather". Bon allez si les voitures passent, on passe aussi.

    On continue donc de monter avec un bon vent et une neige de plus en plus persistante, en tentant le stop à chaque fois qu'on entend un bruit de moteur venu de derrière.

    Proche du col un pickup s'arrête. Ohhh l'aubaine !! Il n'a pas de place, qu'à cela ne tienne, on démonte tout en 2-2 en lui montrant bien que ca rentre 😅

    Quelques centaines de mètres plus tard on est en plein blizzard, et on comprend enfin tous ces signes ! Un vent terrible, des congères de neige énormes. On est à 10km/h et on ne voit même pas le capot de notre propre voiture, tellement tout est blanc ! Effectivement en vélo ca aurait sport ! et dangereux tellement on ne voit pas à 1m.

    On arrive à Ninotsminda, de l'autre côté, où le temps est de nouveau plus clément. On remercie notre sauveur, qui en plus nous amène jusqu'à un petit hôtel, et nous invite pour le goûter 🌼

    Aujourd'hui on ne pensait pas arriver aussi loin. Ça nous aura prouvé deux choses :
    - Les plateaux du petit Caucase c'est haut, il fait froid mais c'est beau et on arrive à y faire du vélo.
    - Les gens, quand ils nous sentent en galère, nous aident. Et le stop avec 2 vélos, c'est possible !

    Bref on va y arriver, à traverser ce "désert blanc", et sans mourir de froid !

    Dans notre lit de petit hôtel le soir, je me dis que j'aurais bien expérimenté le blizzard, petit vélo perdu dans la tempete, sacrée image ! Tout de même on est bien fier de nous et de notre journée !

    Au réveil on attaque notre dernier jour en Géorgie, ce soir on est de nouveau en Turquie, sur les hauts plateaux de l'Est de l'Anatolie.
    On a une vraie poussée de joie au passage de la frontière. On est content de retrouver la Turquie, ses minarets, ses habitant.e.s et sa nourriture. On fait beaucoup de kms ce jour-là pour rejoindre un lac, Clidir Gölü. On évolue dans un univers complètement blanc depuis quelques jours. A la fois la neige, qui recouvre et assourdi tout, et le ciel, rempli de ces nuages hauts qui précèdent les tempêtes. Evidemment le lac est complètement gelé. On aperçoit des traineaux tirées par des chevaux (un vrai floklore traditionnel!), et des petits trous, ça et là dans le lac, pour pêcher et pour faire boire les animaux. Dans les quelques villages que l'on traverse, on voit toujours autant de chiens, de poules et de vaches que d'habitude. On a une petite pensée pour eux, ça ne doit pas être facile la vie dehors ici ... On ne voit en revanche très peu de gens à l'extérieur de chez eux, on les comprend !

    On passe la dernière heure de la journée à longer le lac. On voyage aussi dans nos têtes, chacun de notre côté, Marine et moi. On se demande parfois ce qu'on fait là, perdus avec nos petits vélos. Les rares personnes qui nous croisent, en voiture ou camion, ont l'air de se poser la même question, vu leurs expressions quand ils nous voient !

    Il fait presque nuit lorsqu'on arrive dans un petit village collé à une presqu'île qui s'avance sur le lac. On a décidé de s'arrêter là pour la nuit et pour une fois, de planter la tente dans la neige. La présence du village nous rassure et à la recherche d'un endroit plat on installe tout naturellement la tente... sur le lac ! On a pas trop de doute sur la solidité de la glace, mais tout de même, ça n'est pas anodin !

    Pas le temps de trainer pour installer le campement et préparer le repas. Quand il fait froid tout est plus compliqué ! Les mains sont froides, il faut faire fondre de la neige pour le repas, etc....

    Une bonne idée de s'installer près du village ?! Pas du tout ! Comme partout en Turquie l'endroit est plein de chiens errants. Lesquels, ne nous connaissant pas, viennent nous rendre visite à 4h du matin. Pleins de chiens qui aboient tout autour de la tente, vraiment tout près ! On se demande à quel point ils ont faim...
    On fait les morts et ils finissent par partir. Mais ca nous a secoué, et pour se rendormir, pas facile !!

    Bref au matin on est pas frais, et rebelote les doigts gelés rien qu'en démontant la tente ! Une petite promenade méditative sur la presqu'île pour moi (j'imagine la vie des locaux, leurs activité dans ce monde d'hivers), Marine m'abandonne et va se faire inviter pour un traditionel chai, puis on entame notre dernière journée jusqu'à Kars.

    C'est encore loin mais pas le choix, la tempête est prévue pour le lendemain. D'ailleurs après des premiers kms calmes, dans cet univers toujours noir et toujours blanc, le vent, progressivement, vient nous dire bonjour, de face !

    On finit la journée en roulant péniblement à 5km/h, l'un derrière l'autre, comme deux escagots. Fiers de ces quelque jours sur les hauts plateaux d'Anatolie, malgré le vent, qui nous a mené la vie dure, et malgré l'absence de soleil, qui nous aura fait rouler avec à peu près toutes nos couches. Un tout petit peu déçu de n'avoir pas vu ce territoire sous un franc soleil, qui aurait réchauffé l'atmosphère ! L'endroit nous est apparu beau, mais froid, par ses couleurs et son climat.

    Pour ma part j'en demande encore ! Mais Mme / Mr Météo n'est pas d'accord, ce sera donc le train jusqu'à Erzurum ! On s'installe comme des rois dans la gare pour la nuit, ici les agents de sécurité, au lieu de nous mettre dehors, nous montrent un endroit privé où "on ne sera pas dérangé" et nous offre du chai. Alala mieux vaut ne pas comparer avec chez nous ...
    LĂ€s mer

  • Erzurum

    4 februari 2024, Turkiet ⋅ ⛅ -1 °C

    Le train de Kars à Erzurum a été un moment magique. On avance dans des paysages blanc, en étant bien au chaud, collés à la fenêtre. On en descend heureux, il est 10h du matin et nous avons toute la journée pour visiter la ville d'Erzurum dont nous ne connaissons rien.
    Comme on se renseigne peu sur les visites touristiques, culturelles dans les régions que nous traversons, on se balade souvent le nez au vent, en faisant un tour de la ville à vélo. đŸšČ

    Nous n'avons pas eu le temps de visiter Kars alors ici on veut en profiter. Ça tombe bien, on tombe nez à nez devant une mosquée avec des minarets superbes, puis à côté, un château.
    Waou, on pose les vélos et c'est parti pour la visite. Ce sont de vieilles ruines avec une tour qui surplombe la ville et qui a été restaurée.
    On monte vaillamment jusqu'au sommet. Le vent est fort (c'est une des raisons qui nous a motivé à prendre le train !), j'ai même le vertige au sommet de cette tour !
    Cette ville est posée sur un immense plateau blanc, quelques montagnes au loin, c'est impressionnant.

    En bas, on rencontre un ptit monsieur bien sympathique qui devient notre guide ☝. Il nous emmène voir d'anciennes maisons traditionnelles et restaurées, tout en pierre et en bois, avec des maquettes et des photos de'Erzurum avant. On y découvre que c'est une vieille forteresse, haut lieu du commerce (route de la soie) et on a même trouvé des photos d'époque où ils faisaient du ski de rando sur les sommets enneigées !

    Notre visite continue dans les petites ruelles tout en pierre. J'adore la Turquie qui est restée dans son jus. De superbes bâtisses qui abritent des cafés où les hommes se retrouvent au chaud, par terre sur des coussins, pour boire le fameux chai et papoter. Quelle atmosphère, j'aurais pu y rester la journée !

    Juste à côté se trouve aussi la mosquée de style Seljuk, elle est somptueuse, on ne visite que la cours intérieure avec des écritures arabes et des portes gravées.
    Nos ventres commencent à gargouiller, alors on cherche un resto comme on aime : les cantines locales.
    On choisit nos plats, aubergines et veaux, riz et poivrons grillés..., la viande est réputée pour être particulièrement bonne dans cette région alors on fait honneur aux plats 😋

    C'est la route pour aller à la gare de bus qui sera la vraie aventure de la journée.
    Oui vous avez bien lu, gare de bus ! La météo peu clémente et la longue distance pour retraverser le pays nous pousse à prendre un bus pour rejoindre la côte sud de la Turquie. Apparemment il fait meilleur et ça vaut le détour, alors en route pour le soleil !

    Mais pour cela, il faut braver les 5kms qui nous séparent du bus. Face au vent, les vitesses au minimum sur du plat, on force comme des dingues sur les pédales pour avancer đŸ„”đŸ„”.

    Heureusement qu'on peut se relayer pour se reposer... le vent veut absolument nous envoyer, par bourrasques, dans le fossé de droite. Rajoutez à cela les flaques sur la route, et les voitures qui nous envoient des gerbes d'eau, et nous arrivons tout boueux et mouillés à destination. C'est parti pour 12h de bus, le lendemain matin, on sera au bord de la mer apparemment đŸ„łđŸ’›đŸ€©
    LĂ€s mer