• Marine Minvielle
  • Vincent Kocher

Roule ma poule

🐔 À la rencontre des lieux collectifs de Marseille à la Turquie ! Baca lagi
  • Route des vins d'Alsace

    13 Mei 2023, Perancis ⋅ ☁️ 17 °C

    On rejoint mes parents pour la journée : c'est chouette ! Le temps s'éclaircie et on en profite pour faire la visite des 3 villages alsaciens touristiques : Kaysersberg, Riqwhir et Ribeauvillé. On suit la piste cyclable de la route des vins, c'est facile, beau, et si chic ces vignobles ! Les parents nous ont prévu un bon pique-nique, puis on déambule, souvent à pied pour changer, dans ces beaux villages remplis de boutiques, bretzels, caves à vin, restos locaux, etc. Sur la route, on va faire une dégustation chez les vignerons que nous avons rencontré à la ferme auberge Glasborn-Linge, on leur achète quelques délicieuses bouteilles 🤗

    Le soir venu, mes parents nous invitent dans un restaurant alsacien typique, l'occasion pour Vincent de tester les spécialités locales. Miam c'est la saison des tartes à la rhubarbe (meringuée s'il vous plaît !). Au cours de la soirée, les parents s'inquiètent pour nous, où allez vous dormir ce soir ? Vous ne savez pas ?
    Nous, on avait repéré des petits carrés d'herbes moelleux entre les vignes, on se disait que si le temps n'était pas trop mauvais, ça serait drôle !
    On s'endort entre deux rangées de vignes, à la belle étoile 🌟 heureux et repus !

    Le lendemain, on attendait le grand soleil mais le plafond est gris, alors on file dans un café à Séléstat pour le petit-déj. On prend notre temps car aujourd'hui (quasi) pas de vélo, on va à la fête des vignerons pour les 70 ans de la route des vins à Nothalten. En plein milieu des vignes, des tentes et des animations, on reçoit même un tour du cou pour notre verre de vin (comme le bol pour la fête de la soupe, haha!), sooo chic !!
    Amélie, cousine de la mère de Vincent, nous rejoint pour l'après-midi, c'est toujours sympa d'avoir de la visite ! On participe à un atelier juste pour nous trois sur les vignes, les cépages, la terre, le bio, trop intéressant ce vigneron, alors on lui pose mille questions. Puis on se lance dans la dégustation de vins blancs évidemment, face aux vignes et en plein soleil, un beau moment de partage et discussions ! Et ce soir, on sait où on dort, nous sommes attendus chez le couple que nous avions rencontré sur la route des crêtes (voir épisode 6 saison 1 😜). Comme promis, ils avaient prévu des tartes flambées faites maison, dans leur four spécial. On est contents de les retrouver, pleins de choses à se raconter, et puis il pleut donc c'est cool de dormir au sec. On leur raconte la suite de notre programme : vers le Mont St Odile, vous ne viendriez pas avec nous ?!
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  • Mont St Odile

    16 Mei 2023, Perancis ⋅ 🌧 8 °C

    C'est reparti pour de la montée donc ! On a également un petit aperçu de l'organisation "voyage à vélo avec un tout petit" car Ludivine, Tom et Sacha viennent avec nous ! Avec Sacha (10 mois aujourd'hui), tout est question de timing : il faut rouler aux heures de siestes. Donc départ en début d'aprem après la popote de Sacha :) Ça nous permet aussi d'aller visiter un domaine viticole en biodynamie : Achillée. On visite, on déguste (encore !) au moins 5 ou 6 vins différents, et ..... on attend que la pluie s'arrête. Le bâtiment est en soi hyper intéressant : paille autoporteuse partout et enduit terre. Tout a été fait pour minimiser la consommation d'énergie grâce à un bon apport solaire, et une bonne isolation. Celle-ci permet aussi de garantir des températures toujours constantes pour la fermentation du vin.

    Finalement la pluie ne s'arrête pas donc on ressort cape de pluie et autre (on commence à bien les connaître) et on monte à l'assaut du Mont St Odile en équipe, Sacha fait quelques étirements dans sa cariole puis s'endort au bout de 10min 🛌.

    Maintenant il fait beau, on monte tranquillou sans aucune voiture, on fait des petits détours par-ci par-là pour aller voir les souvenirs d'anciens passages de Marine. Tout en haut du Mont St Odile, la vue sur la plaine d'Alsace est magnifique, tout comme le monastère, incroyable ce qu'ils sont allés construire là-bas !! On y arrive tard et pourtant, il y a encore pas mal de gens qui prient et visitent. L'ambiance est très calme et très pieuse.

    On a encore déniché un lieu chouette de dodo pour le soir : la cabane de Waldbruder au-dessus de Klingenthal. Trop mignonne cette cabane ! Toute en bois entourée de gros blocs du fameux grès rose des Vosges. On passe d'ailleurs devant d'anciennes carrières de grès transformées en site d'escalade. Malheureusement il est trop tard pour grimper, on arrive presque à la nuit, on mange (polenta au curry, on recommande pas) et on dort !

    Au matin il pleut, il fait moche, il fait froid... Top ! Mais le soir on est chez les parents de Marine à Strasbourg ! C'est le dernier jour de la première étape du voyage :)
    On va visiter sur le chemin une distillerie, avec dégustation à la clef. Les eaux de vie de fruits étant légèrement plus fortes que le vin, on repart en zigzaguant le long du canal de la Bruche. Heureusement il est beau ce canal, et bien aménagé ! Piste large, pas de voiture... Et il arrive pile chez Marine !! Mouhahaha 1er étape terminée !!
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  • Strasbourg - Family Minvielle

    23 Mei 2023, Perancis ⋅ ☁️ 17 °C

    Fin de notre première étape du voyage, on est heureux d'arriver à Strasbourg chez mes parents : le temps du bilan, du repos et des retrouvailles !
    Une magnifique semaine avec au programme :
    - nettoyer et réparer les vélos (changer les cassettes, la selle, la chaîne et/ou plateau)
    - aider aux chantiers participatifs de la maison : la transumance des ruches, le tipi à hérisson, planter, cuisiner, ...
    - faire du sport en tout genre : piscine et cours de danse afro-caraibienne (oui vous avez bien lu !)
    - jouer à des jeux de société et lire pleins de BDs dans le grenier
    - fêter l'anniversaire de mon père en famille (il ne manquait que Félix !)
    - se refaire une santé avec des supers repas alsaciens et du bon vin
    - accueillir Aurélien, aussi en voyage à vélo, pour 2 nuits à la maison (manger des pokés, sa spécialité)
    - visiter Strasbourg, la cathédrale et le parlement européen,
    - retrouver des ami.e.s de longues dates pour une soirée tartes flambées ou un goûter (Thomas, Nathalie, Laura, Anthony, Camille, Marie et Julie, sans citer les bébés et enfants!)
    - faire des achats essentiels au voyage : la fameuse râpe, un allume-feu et une poële

    Tout cela nous mène à un bilan sommaire de notre première étape :
    - bilan des corps : la devise c'est que tout va bien si on y fait attention. Quelques courbatures et sinon Vincent n'a plus mal au genou, yes !
    - le matos : on est bien, 40kg chacun (vélo inclus), on se décharge de choses inutiles qu'on remplace par d'autres (plus utiles?!)
    - kms parcourus : 1230 km et 21500m de dénivelés positives (et beaucoup de cols, une bonne vingtaine !!)
    - bilan des nuits : 8 en sauvage sous la tente, 4 chez des warmshowers, 6 chez les amis/famille, 11 en habitats collectifs et 6 imprévues chez des gens (tente, hangar...)

    Le départ de Strasbourg aura lieu une semaine plus tard, après avoir décalé notre départ plusieurs fois (on attend une pièce et puis... on est pas mal ici!). On met du temps à se préparer car pour nous, ça a le goût d'un nouveau voyage : Roule ma poule - Saison 2!
    Le départ se fait en grande pompe, séance photos et c'est parti pour l'Allemagne, avec Aurélien qui lui part vers Colgne.
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  • Schwarzwald

    25 Mei 2023, Jerman ⋅ ☁️ 20 °C

    Jeudi 25 mai à midi, nous passons le pont des deux rives sur le Rhin : 3, 2, 1 wir sind in Deutschland !
    Comme promis, arrivés à Kehl avec Aurélien, nous mangeons une bonne glace bien méritée (après un trajet de 10 bornes sur du plat!).
    Nous quittons Aurélien qui monte vers le nord alors que nous entamons notre "descente" vers le sud. Et on le ressent directement, comme de part hasard... il fait beau et chaud !! Waou 🤩
    Munis d'une nouvelle carte et d'infos de l'office du tourisme, nous décidons de dormir à un point de vue recommandé : Mooskopfturn. Environ 700m de dénivelés positives, en passant par Oberkirch, allé on est en forme, let's go !
    On longe des maxi champs de fraises, miam ! Bien qu'on soit chargés, on s'arrête sur un bord de route où on pense qu'il y a une cueillette. Le temps de raconter notre histoire avec un allemand encore chancelant, nous repartons avec une barquette de fraises gratos car la vendeuse était trop impressionnée par notre voyage, chic alors 🍓

    La suite est moins chic ! La montée commence tranquillement à travers la forêt, puis de manière bien plus raide (on a bien sûr pas checké les pentes avant!) pour finir en chemin de cailloux tellement raide qu'il faut pousser les vélos à la main.
    On arrive au coucher de soleil avec une super vue, spot de tente moelleux et calme de la forêt, ça vallat le coup de monter !
    Le lendemain matin, on repart en forme après notre rituel du réveil énergétique par un chemin en gravier pas toujours évident.
    On est heureux : de rouler, des paysages, du temps, du bon pique-nique qui nous attend. On s'installe dans un très beau parc à Bad-Petersal pour manger, puis faire une sieste, puis essayer de reconnaître les arbres, les plantes (avec nos nouveaux mini-guides!). Bref, on repart bien plus tard que prévu. Les joies de la liberté : avoir du temps !!

    On atteint Wolfach avec l'idée de planter la tente dans le coin car demain matin, c'est le marché à Fribourg et on irait bien y faire un tour.
    Pourtant, la vue du 1er Biergarten est plus forte, alors on s'arrête au bord de la rivière pour boire une Weizen dans des graaaands verres). Olala, dur de repartir, il est 20h passée, on décide d'avancer un peu jusqu'au prochain village.

    En Allemagne, les pistes cyclables sont partout, des petits panneaux d'itinéraires avec des flèches (petit vélo vert) qu'on suit docilement. C'est bien fait !
    Sur la route, on double un couple avec des vélos électriques (fierté!), puis le temps de réfléchir à la route, ils nous doublent à nouveau, puis on les double, etc. Ils finissent par s'arrêter pour discuter avec nous....
    Et ils finissent par nous inviter à dormir chez eux, alors là c'était inattendu !!
    Trop sympa, on les suit jusque chez eux (plus besoin de les doubler, héhé) où ils nous offre une bière, encore une - on a toujours pas mangé !
    Des locaux du coin, ouverts et curieux, qui vont même jusqu'à nous offrir un ptit déj de compet le lendemain matin. Au menu, à l'allemande, des Brötchen, des bretzels, du sucré, du salé, des fruits...
    On arrive à décoller à 9h car on a de la route qui nous attend si on ne veut pas louper le marché de Fribourg et arriver vers midi.
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  • Freiburg

    27 Mei 2023, Jerman ⋅ ☀️ 25 °C

    Timing parfait pour arriver au marché de Fribourg après 45km depuis chez nos hôtes. On a faim, le marché regorge de fraises, de fleurs et surtout, de saucisses en tout genre🌭 bienvenue en Allemagne !
    On se régale et on fait des provisions pour les jours à venir car lundi est férié. Cela nous amène évidemment à une terrasse de café où on déguste les typiques Eis-café ou chocolat, froid avec des boules de glace dedans, comme on roule tout est permis ;)

    Dans l'après-midi, mon sur-enthousiasme continue (oui depuis le passage de la frontière, je me rappelle tout ce que j'ai aimé de ma vie en Allemagne) : les panneaux solaires sur les maisons, les routes cyclables de MALADE (priorité aux vélos 🤩), leur engagement écologique, leur sympathie, une ambiance allemande quoi!

    Notre plan pour ce soir : rejoindre Peter et ses amis au bord d'un lac près de Fribourg. Vous vous demandez sûrement qui est Peter ?!
    Un warmshowers qui ne dormait pas chez lui ce soir-là ! Il nous propose de le rejoindre au bord du "kleine Opfersee" en fin d'après-midi après avoir fait un tour de la ville et quelques fripes.

    Le lac est petit mais il y a du monde. Un groupe de latino, plusieurs feux de camp, des hamacs et notre tente aussi ! Peter, Tim et Félix sont étudiants à l'université de Fribourg, aiment le vélo et son curieux de notre voyage.

    Le réveil est un régal : on a chaud dans la tente ⛺️ ! Enfin l'été nous re-rattrape ! Ça fait tellement plaisir que dès le réveil "plouf" on va faire un tour tout nu dans le lac. Petit goût des baignades presque quotidiennes à Marseille.... On passe la matinée allongés dans l'herbe (j'ai le droit à la première tique du voyage 🪲🤢) avant de retourner direction Innerstadt (centre ville pour les non-bilingues). Peter nous fait la visite. On passe par les quartiers de construction écolo et par Susi aussi. Susi est un ensemble d'habitation, de gens vivant ensembles, et qui ressemble étrangement à Marseille, perdu dans cette ville allemande très propre. On rate de peu la fête pour les 40 ans de l'endroit, qui a commencé par un squat et qui maintenant a les faveurs de la ville pour ses activités artisitiques.

    On en profite aussi pour aller faire un tour au Schlossberg. Un chateau disparu sur les hauteurs, on a une belle vue et on apprend sur l'histoire de la ville. On aperçoit la ville, les champs, le Rhin, et les Vosges au fond. C'est drôle cette grande plaine coincée entre deux chaînes de montagnes.

    Ce soir opération Climat Camp. Une loi est passée récemment en Allemagne autorisant les manifestations longue durée en rapport avec le Climat. Des Climat Camps sont donc apparus dans quelques villes en Allemagne. A Freiburg ce sont quelques tentes, des panneaux solaires et de la sensibilation (affiches, prospectus....) sur la place de la mairie. La réglementation oblige la présence d'au moins 2 manifestant.e.s jour et nuit. Si ce n'est pas le cas, le camp peut être fermé illico. Ce soir c'est notre tour de participer : on se met avec nos vélos dans une tente, on range le matos et on essaie de dormir ! Entre les gens saoûls qui ouvrent la tente pour savoir ce qu'il y a à l'intérieur (pas très agréable), les passant.e.s à 3h du matin qui ne se déplacent jamais sans leur sono et l'église, 10m derrière nous qui nous crie toutes les heures que ce n'est pas encore le matin, pas facile.... Pourtant le matin le réveil est super chouette, on sort de la tente, on est en plein centre-ville. Le ciel est bleu et les rayons de soleil percent à travers les arbres. La tente d'accueil du camp a déjà été ouverte par des bénévoles venus de bon matin, le piano résonne gentiment, un monsieur assez âgé à la baguette. Du type philantrope allemand, un peu désabusé sur le monde, mais qui respire la gentillesse et qui joue sacrément bien :)

    C'est l'heure de partir, mais on a passé un bon moment avec ce groupe de gens hétéroclite, jeunes, vieux, allemand, italien, anglais, francais... Tous très engagé.e.s ! On se dit en partant qu'on a rencontré beaucoup de militant.e.s à Freiburg !!
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  • Kommune Schafhof

    29 Mei 2023, Jerman ⋅ ☀️ 23 °C

    En partant de Freiburg, on avait l'idée de trouver un lieu collectif en Allemagne avant le lac de Constance. On a donc suivi les bons conseils de Marie et on est allés en direction de Sankt Peter et de la Kommune (collectif en allemand) de Schafhof.

    C'est pas très loin de Freiburg, 500m plus haut 🙃. Nous voilà donc en train de sonner à l'improviste un lundi aprèm (jour férié) en espérant qu'ils aient besoin de bras et qu'ils nos acceptent pour quelques jours... Ça tombe bien c'est pile la saison des foins et ils ont besoin de bras!

    Finalement on est resté 10 jours !! 😀. A trimbaler, pousser, déplacer, des balles de foin, à s'occuper des vergers, du potager et à bien manger !! On est si bien accueillis, et puis les gens sont tellement gentils, que je crois que je ne me suis jamais senti autant chez moi en étant en voyage. Tout était super :
    - Le groupe du collectif : en majorité entre 30 et 40 ans. Ils sont une dizaine dans cette Kommune, certain.e.s travaillant tout le temps à la ferme, d'autres à mi-temps (et le reste du temps à l'extérieur)..
    - La façon de vivre en collectif aussi. Et bien sûr les repas !! En Allemagne en général on mange quand on a faim alors tout le monde va et vient dans la cuisine, cuisine pour 1, 2 ou 15 personnes en fonction du mood du jour, et ça fait un joyeux mélange :)
    - et enfin le lieu : à la ferme ils ont des vaches (60), des moutons (20), des chevaux (18), des poules (25), des abeilles (quelques ruches), des arbres fruitiers (pleins !), un gîte, et un potager !

    Autant dire ça bosse au printemps ! Entre préparer la nourriture des vaches pour l'hiver, s'occuper du jardin et des vergers, nourrir les vaches et des chevaux, et nettoyer/préparer le gîte entre chaque réservation, pas le temps de s'ennuyer 😀

    On a eu l'occasion d'apprendre sur les techniques de stockage du foin : soit comprimé dans des silos, soit séché et compressé en balle. Trop intéressant de parler avec eux (en allemand bien sûr ^^) de la création et des problématiques du collectif. C'est un peu différent de ceux que l'on a rencontré auparavant car ils mettent toutes leurs ressources en commun (activités de la ferme et activités extérieures), qui sont redistribuées en fonction des besoins de chacun. Ils partagent aussi toutes les tâches liées à l'activité du lieu. Autre spécificité, le lieu appartenait à la famille d'une des habitantes du collectif. Grâce à un montage juridique complexe, il est aujourd'hui un lieu qui n'appartient plus à des personnes en nom propres mais au collectif en lui-même (non revendable). C'est beau, inspirant, pour tous ces fermier.ère.s qui ne trouvent aujourd'hui pas de jeunes repreneur.euse.s. Le papa, ancien propriétaire, habite encore sur les lieux et prête main forte. Il a une sacré expérience, la transmission de son savoir est précieuse.

    Encore quelques petites infos :
    - Ils commercialisent essentiellement de la viande bio, des œufs, du jus de pomme, de la confiture et du miel. Mais ils produisent aussi des légumes, des fruits et de l'alcool. Ils gagnent également de l'argent en louant des box pour les chevaux (il y a beaucoup de gens assez riches pour avoir des chevaux en Forêt noire), et en louant le gîte à un prix solidaire (chacun met en fonction de ce qu'il peut), ils vendent ausi de l'électricité aux voisins grâce à leurs nombreux panneaux solaires sur leur toit,
    - Le fait d'être beaucoup permet de se relayer pendant les week-end (ils doivent être à la ferme un week-end tous les 2 mois, et ça tourne). C'est si précieux le milieu paysan !
    - Toute une partie de ferme a brûlé il y a 2 ans donc en plus de tout ça il faut reconstruire... Entre-temps pleins de tiny et cabanes ont poussées dans le jardin, c'est cool 😉
    - il y a 2 sources sur le terrain et un petit étang, on peut y faire des petits ploufs, bien froid et bien rafraîchissant,
    - Ils sont très engagés sur les questions de genre et de justice sociale.

    A côté de cela, nous avons aussi profité de cette pause de vélo pour nombreuses autres activités : faire du cyanotype (que nous offrirons tout au long du voyage), monter sans sacoche à la Kandel pour le coucher de soleil, faire des mots-croisés, cuisiner pour toute l'équipe, et se perfectionner en allemand (ou le retrouver!). Marine a aussi pimpé sa nouvelle selle... On était bien loti dans notre petite caravane au fond du pré 🙂

    Le fait d'être à un endroit fixe nous a aussi permis de nous faire envoyer un petit four solaire. L'entreprise Solar Brother a accepté de nous envoyer un petit modèle spécifique pour la randonnée, que nous allons tester sur les vélos, youpiiii !

    Bref on y a passé un moment très chouette et bien qu'on soit content de remonter sur le vélos, difficile de partir ! Mais il y a bien un moment où tout est re-rangé dans les sacoches !! Tout ?! Eh bien non, comme le petit poucet nous semons toujours quelque chose sur la route (c'est pour être certain de revenir ! ). Cette fois c'est le téléphone de Vincent ! Ça va pas être pratique la suite ! 😅
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  • Schluchtsee & Feldberg

    8 Jun 2023, Jerman ⋅ ⛅ 20 °C

    Le départ du Schafhof est un peu difficile : midi, puis 13h et au final, 14h c'est bien ! On est triste de partir mais quand on enfourche nos vélos... quelle sensation agréable, on avait presque oublié :)

    On roule vers le sud de la Forêt noire pour rejoindre le Schluchtsee, lac proche du Titisee mais moins touristique. Et Lukas nous a recommandé un spot de bivouac alors on hésite pas. Juste le temps d'acheter des bières sur le chemin et nous voilà dans un spot absolument magnifique, une plage au bord du lac, entouré de pins ! De la mousse et des buissons de myrtilles tapissent le sol sous les arbres, c'est douillet :). La lumière de fin de journée est douce, tout est calme, quelques pêcheurs face à nous voguant dans leurs barques.
    On passe une très belle soirée avec au menu des crozets au pesto et parmenan, un délice. On en profite aussi pour tester le four solaire qui fonctionne à merveille, Vincent est plus que content (depuis le temps qu'il en rêvait !).

    Le lendemain matin, après plusieurs checks de la météo déterminants pour les prochains jours (en direction des dolomites), on se dit que ça serait dommage de passer à côté du sommet de la forêt noire : le Feldberg (culmine à 1493m). Pour cela, on passe par des chemins non goudronnés dans la forêt, c'est bucolique avec toutes ces cabanes en bois et toutes ces fleurs qui bordent les chemins.

    Le village du Feldberg est super touristique, le temps de poser les vélos et on file à pied en direction du Feldsee, sur les bons conseils de Tom et Ludivine. Entre-temps, le ciel se charge de nuages et on nous prévient "es muss nicht regnen, aber es kann !" nous voilà prévenu ! Juste le temps d'arriver au lac pour se réfugier sous les arbres, il pleut à grosses gouttes. Nous sommes plutôt bien abrités alors on en profite pour manger une bonne salade : orange, fenouil, betterave, gingembre... avec notre super râpe, on se fait des petits plats délicieux 😋

    On continue la randonnée en croisant quelques grenouilles ravies de la pluie ! C'est agréable aussi de marcher, on atteint le sommet pelé du Felberg pour reprendre la route avec nos vélos.
    Vincent fait une remarque qui ne passe pas inaperçu "ça fait 2 mois qu'on est en voyage, ça se fête non ?!". Est-ce qu'on irait pas manger une part de gâteau de la forêt noire ? Ou alors on mange au restaurant ?

    On regarde la suite de l'itinéraire et on repère un petit resto dans une vallée perdue le long d'une rivière. C'est la fin d'après-midi, la lumière est superbe, le sentier nous fait arriver doucement à une Gasthause. Ohhhh mais que font ces belles voitures au milieu de nulle part ? L'endroit est maxi chic, les menus hors de prix, zut alors on avait pas prévu le resto gastro...
    Alors on trace notre route et un papy sympa sur le chemin nous indique une gasthause à Bonndorf où nous nous installons. On y mange des schnitzels et des spätzels, bien typique du coin !
    On en profite aussi pour faire le bilan de nos 2 mois de voyage ensemble : les moments joyeux, durs, ce qui va, ce qui gratte, c'est important de parler !
    Le serveur nous conseille un petit coin sympa de bivouac et nous voilà répartis avec la pense pleine.

    Le lendemain matin, je me réveille d'humeur maussade et la discussion d'hier apporte un constat : on est tout les deux très en accord avec le voyage : le rythme, les rencontres, les travaux, le vélo... et on partage ca fort à deux. Trop fort parfois même : on est tout le temps ensemble !! On se rend compte qu'on a aussi besoin d'espace pour soi, chose qu'on néglige de faire. Alors on décide de rouler séparément, allez tchao, rdv à 17h à Rafz !
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  • Am Rhein

    9 Jun 2023, Switzerland ⋅ ☀️ 26 °C

    Aujourd'hui c'est chacun pour soi, descendre jusqu'au Rhin pour le longer toute la journée. Quelle joie de se retrouver seuls chacuns de notre côté !
    On peut choisir l'itinéraire spontanément, faire une pause quand on veut, manger ou ne pas manger, faire un stop photo... bref, expérience à refaire ! Eh puis on est trop content de se retrouver : pour la première fois depuis 2 mois on peut se raconter notre journée ! D'habitude on vie la même, et là, hop 2 histoires ! La route était évidente et bien balisée par des pistes cyclables tout le long du Rhin. Heureusement d'ailleurs car Vincent n'a toujours pas de téléphone, et est parti à l'aveugle sur la route. Ce qui donne aussi un caractère spécial au rendez-vous : " entre 16 et 17 heures devant l'église de la ville de Rafz ". Et comme on ne peut pas se contacter pas question d'y manquer ! Petit stress quand on s'aperçoit que Rafz a 3 églises 😅 mais on se retrouve sans soucis :)

    Je suis toujours aussi impressionnée du réseau cyclable allemand (Radnetz) et des panneaux indicateurs verts si fréquents. Ça nous évite de rouler en compagnie des voitures et de nous perdre, c'est très agréable (sauf quand ca t'embarque au sommet d'une forêt, itinéraire que tu n'avais pas trop prévu!).

    Alors qu'entre la France et l'Allemagne la frontière est tout simplement le Rhin, entre l'Allemagne et la Suisse ce n'est pas si évident. Cette frontière est coquine car le Rhin n'est pas toujours la ligne de démarcation : on ne sait plus dans quel pays on roule, alors on se met en mode avion ! On passe par de très beaux villages à colombages et on avance vite en direction du Bodensee (lac de Constance). Les bords du Rhin regorgent de guinguettes, parcs et barques dans lesquelles les habitant.e.s boivent un verre, ambiance chaleureuse et conviviale au rdv ! On passe par les chutes du Rhin dont je n'avais jamais entendu parler, bonne surprise !!

    On s'arrête à la Bad aux abords du village de Stein am Rhein pour dormir. Ce lieu est très typique du coin. Au bord du Rhin où du lac, des lieux sont aménagés comme des piscines avec terrain de volley, jeux pour enfants, buvettes,... l'entrée y est peu chère ou gratuite. On retrouve ce concept en Allemagne comme en Suisse. Le lieu restant ouvert pour la nuit,on y dort à côté de la table de ping-pong.

    On se réveille stressés car réveillés par les surveillants de baignade qui débarquent à 7h, est-ce qu'on avait vraiment le droit de dormir là ? On ne saura jamais mais ils sont simplement sympathiques et curieux de notre voyage, ouf ! Le temps d'un plouf avec les mamies du coin et de quelques étirements, nous revoilà repartis vers le Bodensee, on a hâte de le voir ! Il ne devrait pas tarder à apparaître car les bords du Rhin s'élargissent de plus en plus 🤩
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  • Bodensee

    10 Jun 2023, Jerman ⋅ ☀️ 26 °C

    Le Bodensee est un lac immense qui borde l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche. On y arrive côté allemand dans la ville de Radolfzell. C'est samedi matin, jour de marché (nos préférés !). Alors on déambule, on avale un smootie et fait nos achats de nourriture et autres bricoles (nos beaux drapeaux, on est ravis!). On fait le plein au marché en prévision des jours à venir : demain c'est dimanche et après on sera en Suisse, alors les sacoches sont pleines à craquer ! Cet arrêt est aussi l'occasion de faire le point sur l'itinéraire de la journée : bateau ? Rouler ? Manger ? Faire une sieste ou manger une glace ?
    Ces questions paraissent très futiles (problèmes de riches!) mais peuvent être difficiles en fonction de nos envies et notre état de fatigue et de faim. Bref, on décide de faire le tour de la preque-île de Reichenau qui nous semble plus "sauvage" que le reste du coin, on prendra le bateau par la suite pour rejoindre Friedrichshafen.
    L'île est chouette mais reste touristique, surtout que nous sommes un week-end de fin de vacances scolaires. La route est balisée pour les nombreux cyclistes mais interdictions d'y déroger !! Des panneaux "interdictions aux cyclistes" bordent île. Nous qui n'aimons pas prendre les mêmes chemins que les autres, on est frustrés. On hallucine même : de riches propriétaires se rendant à leur domicile en voiture nous engueulent de rouler a vélo sur les chemins côtiers (ehh !). Bref, cette île nous offre tout de même un temps de repos et de bons moments : bonne salade, sieste, glaces et pour finir, concert open air de groupes de venus de Constance, Fribourg et Mulhouse. On décide de prendre le bateau le lendemain et de passer la soirée là-bas, car c'est la bonne ambiance à l'allemande : familiale, festive, bières locales, hot dog et patates grillées. On discute avec notre voisin de serviette qui nous conseille un spot de bivouac sur l'île. On y arrive de nuit et bien sûr, on y trouve un panneau "interdiction de camper et de rouler à vélo", la totale ! Allé il est 23h30, on doit se lever à 6h pour le bateau alors on s'installe.

    A peine les yeux ouverts que le bruit d'une voiture nous alerte, pas le temps de démonter la tente deux monsieurs arrivent pour aller pêcher. Ils nous regardent d'un mauvais œil, on les salue pour les amadouer. Finalement on discute un peu, pas de remarques désobligeantes à part de ne pas laisser de déchets, évidemment !

    On arrive à l'ouverture de la boulangerie à 7h (la classe!) et on file en direction de Constance pour prendre le bateau. Le temps est beau et le vent nous pousse, on arrive largement à l'heure pour se prendre un café et faire un petit tour de la ville. Puis nous avons 2h de bateau pour petit déjeuner, faire cuire des patates au four solaire, lire un bouquin, on a largement de quoi s'occuper.

    Entre Friedrichshafen et Bregenz, la piste cyclable est bondée, nous sommes dimanche et il fait beau, quoi de mieux que de faire du vélo ! On se fait doubler de toute part par : des vélos électriques, des vélos de route, des montain bikes et quelques voyageurs à vélo (bien souvent tous en électriques). On a rien contre ces vélos qui permettent à beaucoup de personnes de retrouver goût au vélo, de rouler plus loin et plus longtemps, de voyager, mais je peux vous dire que c'est le bazar sur la piste ! Pour la première fois du voyage, on fait la queue aux feux rouges, alors même si les villes sont jolies, on a hâte de retrouver le calme des montagnes !

    Au lieu de longer le Rhin tout du long, on passe la frontière autrichienne et on s'aventure dans les petits villages à flanc de montagne. Mais l'itinéraire est compliqué, on s'est levé tôt et on a déjà roulé plus de 70km, la fringale nous guette... on s'arrête dans un kiosque pour avaler une glace, envoyer nos derniers messages et confirmer le rdv de ce soir, ça sera chez Peter en warmshowers ! Ça c'est chouette !
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  • Séjour au Liechtenstein

    11 Jun 2023, Liechtenstein ⋅ ⛅ 22 °C

    Lorsqu'on passe la frontière du Liechtenstein, il est 19h passé, on a déjà roulé plus de 100km, on décide de longer le Rhin à nouveau car ça va plus vite pour le trajet, c'est tout droit. On reprend des couleurs, on met de la musique et roule ma poule ! Les bords de Rhin sont des champs de blé, des prés et des villages aux clochers de toutes les formes, on adore ce moment.

    On a rdv au travail de Peter pour récupérer les clefs de chez lui, il travaille au Liechtenstein et traverse tous les jours le Rhin pour dormir en Suisse. L'adresse qu'il nous a donné à Schaan n'est pas évidente. Sans GPS, on demande aux gens et on se retrouve dans une zone industrielle peu sympathique. On tourne, on cherche, on est ko mais on finit par trouver : un bâtiment sobre éclairé par un néon rose, c'est un restaurant qui ne fait que de la livraison. On arrive vers 21h car la journée a été plus longue que prévue. C'est l'heure à laquelle Peter est sensé finir son travail (il est livreur), il arrive dans 10min.
    On est épuisés, on s'affalle par terre sur le parking et mangeons un bout de fromage avec du pain. On devait avoir de sacrés têtes hébétées en arrivant !! On raconte notre voyage au patron qui est turque. Alors on parle de Paris, de la Turquie et au bout du compte il nous offre gentillement à boire et à manger le temps que Peter arrive.
    En temps normal, je n'aime pas les pizzas au salami, mais celle-là avait un goût délicieux bizarrement ! Une fois Peter arrivé, on file avec lui pour 3 derniers kms à vélo avant sa maison.

    Chez lui, on découvre un nouveau monde, c'est mieux que Legoland ! Des legos partout ! Certains originaux de lego, un magnifique titanic notamment, d'autres "made by Peter " : un ÉNORME Château-Fort pensé, dessiné et réalisé en entier par lui-même !!! Il y a aussi des guitares 🎸, et en plus c'est un passionné de vélo et de montagne, on se sent bien en cohérence 😀
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  • Rheinschlucht

    12 Jun 2023, Switzerland ⋅ ⛅ 20 °C

    Les jours précédents on avait un peu travaillé le trajet à travers la Suisse : il ne s'agit pas de prendre une route au hasard, ça grimpe !! On attaque un massif des alpes que nous ne connaisssions ni l'un ni l'autre : les Grisons au sud-est de la Suisse. Un endroit assez sauvage, difficilement accessible et peu peuplé par rapport aux autres massifs suisse ! Un sommet à plus de 4000 et un certain nombre de montagnes au-dessus de 3000 ! Nous revoilà dans les grandes montagnes :) Le choix du parcours est un peu différent. Il n'est plus question de passer par tous les sommets du coin mais plutôt de passer par les vallées entre les montagnes. On cherche donc à optimiser l'itinéraire avec comme critères :
    - Pas de pente trop raide
    - Pas de route trop fréquenté&e
    - Un col à plus de 2000m

    Mais difficiles à préparer ! Les cols servent à passer d'une vallée à l'autre, lesquels ne sont pas trop plein de voitures et de motos ? Heureusement Peter a déjà vadrouillé par toutes ces routes, il est plein de conseils ! Des belles routes, avec pas trop de traffic, des beaux cols et même des p'tits détours pour aller voir ses vallées favorites !

    C'est un peu différent de notre projet d'itinéraire initial, plus long, plus de montées, et plus de jours en Suisse aussi ! Mais pas de pluie prévu pour la semaine alors Banco ! 300 km et 6200m de dénivelé au programme pour les 4 prochains jours 😏. Mais avec un petit répit : l'itinéraire se perd encore loin dans la vallée au départ du lichtenchtein, encore du plat pour les prochaines heures :)

    Avant de partir Peter nous joue un slow en impro à la guitare électrique. Impressionnant et super chill il joue sacrément bien !!!

    La vallée est très plate et très large, mais on fait des petites détours par les coteaux, ses vignes et ses beaux villages. Il fait beau et super chaud, mais les jambes sont fatiguées de la journée d'hier, et ça grince à chaque petite bosse. Ca promet pour la suite !

    On s'arrête à Chur pour refaire les stocks. Chur, c'est la dernière ville avant l'Italie, donc on prend beaucoup, de quoi tenir 4/5 jours en autonomie. La Suisse c'est pas donnné et on préfère éviter d'avoir à acheter dans les petites supérettes de village.

    Et c'est reparti ! 4kg de plus par vélo, mais le ventre plein et la bonne humeur au rendez-vous. L'objectif du soir c'est le premier détour!concocté par Peter, les Rheinschlucht" (les gorges du Rhin). "Le grand canyon suisse" d'après Peter. C'est un peu exagéré mais c'est vrai qu'on retrouve un petit air de Verdon depuis le bélvédère ! Le spot de bivouac indiqué par Peter est trop bien, on met la tente directement sur le point de vue, au sommet d'une petite butte. Chambre avec vue panoramique à 360° ! On s'endort en imaginant déjà le reveil idyllique du lendemain, entre chant des oiseaux, soleil chauffant et petit déj 5*.

    Journée standard de travail en Suisse :
    - Arrivée sur chantier 6h45
    - Démarrage des machines 7h
    - Il faut dire aussi qu'il ya des travaux dans toutes les vallées....

    Pas le temps d'entendre le chant des oisseaux ni même de se réveiller en douceu. Et comme les travaux sont vraiment tout proches et qu'on est pas sûr d'avoir le droit d'être là on décampe fissa fissa pour descendre un peu plus bas !
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  • Abula Pass

    13 Jun 2023, Switzerland ⋅ ☁️ 11 °C

    Encore un peu de plat puis grande montée jusqu'au col d'Albula, 2315m. 1750m de dénivelés du début du col jusqu'en haut 😅 On est un peu anxieux avec nos vélos de 40kg donc on prévoit d'y aller tout doux, et de faire dodo au milieux (encore dans un spot caché de Peter !)

    Le début du col est tout tranquillou, 20km de petites montées et même de petites redescentes et des vallées annexes qui partent à droite et à gauche. On fait (encore) des petits détours pour aller voir les 2 spécificités du coin : l'église de Mistrail (un couvent des années 800, plus vieille nef de Suisse !). C'est un endroit tellement chouette, on y passe 3h, pique-nique, sieste, écriture, recharge solaire, cuisson solaire (la courgette !).... On ne repart que vers 16h30 pour la 2ème attraction touristique : le viaduc de Landwasser.

    Il est plus de 18h quand on attaque finalement la "vraie" montée. Il reste 700m de dénivelés avant avant notre lieu de bivouac, avec des pentes tout le temps très raides. Heureusement, on a téléchargé des podcasts et on peut se ravitailler en eau et faire une pause graines à Bergen, magnifique village à mi-chemin de notre route du soir. Ils sont forts en décoration de façades dans le coin, c'est très bariolé, très propre aussi et il y a des fontaines partout !
    Je pars en laissant Marine prendre ses photos de porte joliment décorées quand je la vois qui me rattrape avec mon casque sur le guidon et ma banane en bandoulière. J'avais tout oublié à la fontaine : passeport, CB, etc. je suis vraiment une catastrophe, déjà que je n'ai plus de téléphone...

    On arrive à notre lieu de bivouac à 20h40 complètement fatigués. Pas de bol, tout est trempé, une humidité qui glace, on ressort note attirail d'hiver : pantalon, grosses chaussettes, doudoune, bonnets, gants, écharpe. On a prévu un super repas : riz, courgettes (cuites le midi au four solaire) et tofu grillé ! Le tout revenu dans l'huile de coco, un vrai festin. Mais voilà, impossible de trouver du bois sec.
    Après plusieurs tentatives pour faire fonctionner notre réchaud à bois, on se rend à l'évidence, impossible de faire du feu !
    Mais ce qu'on n'avait pas encore dit, c'est qu'en plus d'acheter plein de nourritures, on a aussi acheté une toute petite cartouche de gaz à Chur pour les coups de froid démotivateurs, les cols trop hauts sans arbres... et pour les pluies imprévues aussi !

    On a mis la tente dans un endroit bien caché derrière un pilier d'un pont ferroviaire. Il se trouve que dans la vallée de l'Albula passe un train classé au patrimoine mondiale de l'Unesco. Le train plein de touristes serpente dans la vallée sur de magnifiques ponts en pierre qui enjambent la route à de multiples reprises.
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  • Vallée des merveilles 🌟

    14 Jun 2023, Switzerland ⋅ ⛅ 13 °C

    Au réveil bon petit dej en perspective, il reste encore 700m de montée jusqu'au col. On est déjà plus que tout le début du voyage, et ce n'est pas fini :)

    La montée se fait super bien, elle est très agréable ! C'est magnifique un col si long, l'atmosphère change avec l'altitude. Village et culture puis forêt de feuillus, puis forêt de sapins, puis pâturage, puis enfin l'aspect très minéral des hautes altitudes. Encore un peu de neige au sommet, elle nous a attendu, elle voulait nous encourager avant de s'en aller :)

    Marine était hyper en forme ce matin, elle est arrivée bien 5 min avant moi au col !! A noter sur la montée un petit lac trop trop beau dont on a fait le tour, et près duquel le bivouac doit être 10 *!

    La descente est raide et rapide rapide ! On fait des belles pointes de vitesse tout en étant prudent, et en moins de 20min on arrive à la Punt.

    La suite de la journée est un mélange d'anecdotes rigolotes et de détours à la Peter : on mange une salade faite avec du sarazin pas assez cuit (on ne le sait pas encore, mais 24h de mal de ventre en perspective !), Marine est obligé de faire un bon aller-retour pour avoir perdu sa doudoune en cours de route et on va voir Morterratsch glacier. C'est un glacier qui descend de la plus haute montagne des Grison, le Bernina Pitz à 4000m. C'est aussi un glacier à l'agonie qui a reculé de plus de 4km deuis 100ans. On roule sur une piste à l'endroit même où le glacier avait plusieurs centaines de mètres d'épaisseur. C'est triste...

    Enfin, on apprend que le Tour de Suisse fait la montée de l'Albula pass le lendemain. Ils nous suivent, un jour après nous ! C'est une telle coïncidence que c'est difficile de ne pas les attendre. Donc on suit les conseils de Peter jusqu'au bout et on décide daller camper dans sa vallée préférée "la vallée des merveilles" comme on l'appelle 🌟
    Ce sont les 300 derniers mètres de dénivelés sur les 1400 qu'auront compté la journée,sauf que ce sont aussi les plus raides...
    La pense frise les 30-35% par endroits, sur une piste. On pousse, on se dit que Peter a de sacrées jambes, on pousse encore ...
    Et on arrive, enfin, dans la vallée qui est effectivement merveilleuse si on a le courage d'y monter.

    On est à 2000m entre forêt et espace vert, le long d'une rivière qui serpente dans le vallon. Des sommets à 3000m nous surplombent à droite et a gauche, sans qu'on se sente encaisser pour autant, c'est beau et paisible.
    Au menu : patates, oignons (cuits au four solaire) accompagnés de lentilles, on mange bien en ce moment 😋 et on s'endort 🙂.

    Le lendemain au réveil, invasion de fourmis. Pas des petites petites fourmis noires toutes gentilles, mais des immenses fourmies qui se parlent entre elles, nous montrent du doigt, nous montent dessus et se dressent sur leurs pattes arrieres. Bref, on se bagarre un petir moment, on change de spot pour profiter de notre matinée dans ce lieu magique avant de redescendre voir l'arrivée du tour de Suisse à la Punt.
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  • Offen Pass

    15 Jun 2023, Switzerland ⋅ ⛅ 11 °C

    Pas la même ambiance qu'hier dans le petit village de la Punt. Il y a pleins de bus, des vélos hors de prix, des sponsors, des médias et des gens très pressés. C'est cool de voir passer les coureurs passer l'arrivée, ça fait des petits frissons !
    C'est aussi cool de récupérer des pommes et bananes offertes par le supermarché du coin. A peine arrivés, les coureurs, staffs, sponsors, etc. filent dans leurs bus pour aller 30kms plus loin à leurs hôtels, difficile de leurs parler.
    Une vieille dame nous glisse à l'oreille son spot de bivouac favoris au cas où on voudrait dormir dans le coin. C'est trop mignon (il faut vous dire que le bivouac est interdit dans cette partie de la Suisse).
    Entre l'arrivée du tour et la réparation des freins du vélo de Marine, on repart beaucoup plus tard de prévu. Il nous reste encore à traverser le plus vieux parc national des Alpes et à monter un col (l'Offen pass). 800m de dénivelés pour monter à 2200. On dort juste sous le col, à la lisière du parc national dans une superbe forêt. On ne met même pas la tente, les étoiles sont trop belles et on se planque 😬

    Réveil rude à 6h du matin sous la pluie, pas prévu ! On range vite, vite mais tout est déjà bien mouillés. On arrive au col à 7h, record battu ! Il fait froid et moche donc on décide de descendre plus bas pour le petit déj . C'est qu'il s'agit de reprendre des forces, dernière montée de Suisse en perspective et pas des moindres : le Stelvio pass via la vallée de l'Ombrail.
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  • Passo del Stelvio

    16 Jun 2023, Itali ⋅ ⛅ 14 °C

    1400m de dénivelés en 17km. Encore une fois un col magnifique qui détaille les différents climats de la montagne. Et pas de surprise : c'est raide tout le temps !
    On pensait faire comme l'Albula, le couper en deux en faisant une sieste au milieu. Mais on se sent bien, on écoute de la musique et des podcasts. On a un créneau sans trop de motos et tous les cyclistes que l'on croise nous encouragent à grands renforts de BRAVO et RESPECT 🤟
    Et c'est bienvenue parce que la montée est intense et Marine est tout de même bien ko. Vite manger, manger, manger pour reprendre des forces ! En prime, plus très lucide, elle avait oublié de passer ses deux derrières vitesses, pas facile de monter.
    On fait une pause à 2500m à la frontière Suisse-Italie, on a le temps et une éclaircie nous encourage à monter au sommet du pass, le Pic d'Ombrail à 3050m.
    C'est reparti, à pied cette fois, pour 500m de montée 🥵.
    Cette petite escapade dans les névés et les cailloux nous fait du bien, dès qu'on sort des routes il n'y a plus personne. Une averse de neige, une nouvelle éclaircie et il est temps de redescendre.

    On reprend les vélos et on monte les 250 derniers mètres, on se fait encourager, on met la musique à fond, bref on est contents de notre arrivée en Italie !!

    Troooooop de monde à ce col, c'est sûrement le plus haut des Alpes (2760m) et c'est le Disneyland des motos. On prend un peu de temps pour récupérer, on déjeune (il est 16h), on se dit qu'on est un peu mazo on se reprend une averse de neige et on décide de descendre.
    C'est la route aux mille virages direction Mérano. Jusque Mérano, c'est 75kms, 2600m de dénivelés en moins. Pas un coup de pédale sur les 30 prochains kilomètres, cooooool !
    On prend le temps de fêter notre arrivée en Italie avec une petite Weissbier et un Apfelstrudel (on ne serait pas encore en Allemagne ?!!) et ici tout le monde parle allemand, incroyable ! Cop de coeur pour cette vallée italienne remplie de pommiers et dune culture mixée : autrichienne/ italienne.
    Ce soir, on décide de sonner chez les gens. La première demande est la bonne, un vieux monsieur à la porte d'un château nous montre un super emplacement entre pommiers et cerisiers. On fait tout sécher, on fait à manger et on s'endoooorrrrt.
    Petite anecdote : on s'est fait complètement envahir de perces-oreilles cette nuit-là ! Des dizaines dans chaque sac ! Ça grouille au petit matin 🪳
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  • Merano & Bolzano

    17 Jun 2023, Itali ⋅ ☀️ 29 °C

    Nous voilà en direction de Mérano et de ses thermes ! On avale les 36kms restants et pour une fois on est à l'heure sur l'horaire :) on peut prendre un café, faire le marché (c'est samedi), savourer une super glace à l'italienne trop bonne et profiter des thermes pendant 3h 😁
    La douche d'avant remontait à loin et après bains chauds, bains froids, bains thermales, savonnage à l'éponge et hammam on ressort tout neuf et tout doux ! Notre corps nous dit Merciii et moi je dis merciiii à Marine, c'est son idée !

    Mérano ressemble à une magnifque ville de vallée, avec ses rues pavées, ses châteaux sur les hauteurs, ses champs (de pommes !) et ses ponts qui descendent des montagnes. Une ville qui paraît sans problèmes et dans laquelle on se sent bien !
    Mais pas le temps de s'attarder on est attendu à Bolzano pour le soir. Notre 1er warmshowers italien ! Bruno et Laura.
    Encore une fois l'accueil est super. Les discussions sont très riches, sur la ville, sur la région et les parcours de vie... on mange super bien ! Et Bruno sort ses 12000 cartes pour nous montrer LE meilleur itinéraire pour rejoindre les Dolomites.

    Et nous on a de nouveau un peu peur.
    Bolzano : 200m d'altitude
    Passo Stella (entrée dans les dolomites) : 2200m d'altitude...
    Encore 2000m à monter ! Même un peu plus parce qu'il y a une descente au milieu ! Mais à chaque jour suffit sa peine, on verra demain !

    Les derniers perces-oreilles encore en vie s'éparpillent dans la chambre, on est tout gênés 🤭

    Et encore une douche le matin ! Deux douches en deux jours, à ce rythme on va finir propre ! Et un super petit déj en prime. Ils sont trop gentils et plein d'humour Bruno et Laura, on n'a pas le droit d'aider, juste de s'asseoir et de manger. On a pu faire une machine, on est frais et prêts a se remttre en selle 😃

    On part d'ailleurs tous ensemble et c'est chouette. Marine et moi sur nos cargos roulants ; Bruno et Laura sur leur magnifique tandem. On les suit pour sortir de la ville et ils nous laissent essayer leur tandem. C'est classe mais pour un voyage au long court on serait sûrement un peu trop proches 🙃

    On sait quune grande montee pleine de voitures nous attend, donc on prend notre temps. On profite des longues pour rouler tard. Ça nous permet de ne pas avoir trop chaud, d'avoir moins de voitures et de profiter des belles couleurs du soir. L'inconvénient cest qu'après le soir, c'est la nuit.
    Donc c'est toujours un peu la course de trouver le bon spot de tente dans un endroit joli avec de leau pas loin. Pour le moment on s'en sort "presque" toujours bien. Et ce soir ne fait pas exception. A l'abri des regards près de la rivière, on est bien 😊 On a déjà monté les 1000 premiers mètres, il en reste encore mille mais ça sera pour demain.
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  • Ronda Stella

    20 Jun 2023, Itali ⋅ ☁️ 18 °C

    Aujourd'hui, objectif "programme dans les dolomites". On veut : faire de la via ferrata et si possible marcher quelques jours en itinérance. Les dolomites même en juin sont pleines de touristes !
    On se renseigne auprès des offices de tourisme, des guides, on fait les courses, on traine dans Canazei en laissant passer l'orage (ça pleut fort fort fort!).

    Quand on repart, on connait les ferratas ouverts/fermées (selon l'enneigement) et on a acheté le kit. On a aussi acheté une carte IGN, finalité : on est lourd comme tout... les sacoches pleines a craquer de nourritures, on a de quoi manger pour les 4 prochains jours.
    Les dolomites sont un ensemble de falaises calcaires, immenses, et elles se dévoilent peu à peu lors de notre montee vers le Passo Sella. Fidèles à nous même, on est partis tard (19h15) pour les 800 derniers mètres de montée. Pas de voiture, pas de moto, de belles falaises mais qu'est-ce que c'est raide ! Qu'est ce qu'on est lourd !

    Marine est plutôt bien mais moi j'en peux plus. Sur les 5 derniers kms, je suis obligé de m'arrêter toutes les 10min. J'ai faim, je tremble, j'ai chaud, j'ai froid...
    "Et si on dormait là ?" Je tourne la tête et je vois Marine qui pointe le doigt vers un tout petit chalet en contrebas de la route. Avec une terrasse 5 étoiles sur le massif du Sella et le glacier de la Marmolada, point culminant des dolomites. Mais qu'est ce qu'elle est bonne cette idée ! On met la tente directement sur la terrasse, c'est bien plat et c'est super !

    Le lendemain, premier contact avec les falaises dolomitiques. Petite via ferrata toute récente, c'est facile et agréable. Un peu de monde tout de même, on a beau etre hors saison, le sentier est complètement bondé, il y a des gens partout. On décide de compléter la ferrata par une boucle d'un des sommets. C'est un sentier de randonnée classique mais il n'y a plus personne. Les gens font vraiment tous la même chose..
    Ça fait du bien d'utiliser les jambes autrement qu'en pédalant mais ça fait du bien aussi !
    Ce soir, on trouve peut être notre plus beau spot de bivouac depuis le début. De l'herbe, des fleurs, une vue incroyable sur des falaise incroyable... 🤩 en plus au menu, purée de patates douces au lait de coco accompagnées de riz, miam !

    Troisième jour dans la Ronda Sella, rt notre deuxième via ferrata (apparemment très fréquentée mais à faire). On decide d'y aler l'après-midi histoire de laisser passer le monde. Tout les top : l'approche, la ferrata qui est grandiose sans être difficile, l'arrivée (un lac d'altitude nous attend pour un rafraîchissement glacial) et enfin les gens qu'on croisent : des allemand.e.s, des australien.ne.s, des anglais.e.s... ça rapproche d'être pendus à des câbles !
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  • Le bivouac du dahu

    21 Jun 2023, Itali ⋅ ⛅ 25 °C

    A la sortie de la via ferrata, il faut reprendre les vélos pour se rapprocher de la prochaine ferrata du lendemain, c'est un peu dur... on doit remonter 350m de dénivelés et trouver un nouveau spot de bivouac, sans trop de bruit, avec vue, plat.. bref encore tout un programme !
    Heureusement à notre retour au parking (on y avait laissé les vélos) un couple d'allemands en camping-car vient nous voir, nous offre le café, de l'eau (gazeuse en bouteille!) Et nous parlent de lsurs randos, ça fait trop plaisir et on repart avec le sourire 😃
    Fait dire qu'il y a de tout dans les dolomites : des motos bruyantes qui frôlent, aux encouragements les plus cools.

    On trouve un spot de tente tout à fait honorable. Pourtant on a le coeur lourd, c'est la fête de la musique, pas de copain.e.s et rien de sympa aux alentours... on mange nos pâtes-pesto-parmesan (à l'italienne!) Sur un petit air de musique et on se couche.
    Jusqu'ici tout va bien.
    Mais à 4h45, je réveille Marine en sursaut : il y a un gros truc tout près de la tente et ça bouge ! C'est vraiment pas petit, on l'entend marcher, trifouiller les sacoches, les tirer même ! On fait du bruit, on secoue la tente, marine essaye même de crier (belle performance!) Mais rien à faire, il s'en fout... au bout de quelques minutes, il s'en va un peu plus loin, on se dit ouf ! Juste le temps de glisser les sacoches sous l'auvent, on l'entend revenir...
    Et hop, un gros coup, et un gros trou dans la tente !!!😱 dans la toile intérieure juste au niveau des pieds. Là on ne fait vraiment plus les malins. On ne sait toujours pas ce que c'est mais c'est gros, c'est agressif et ça fait des trous dans notre tente ! On refait tout le bruit qu'on peut et quand on sort enfin il a disparu.
    Conséquences de notre attaque nocturne :
    - trois trous dans la tente
    - une sacoche de Marine abîmée
    - une très grosse frayeur

    Je me rendors, Marine pas trop. Elle reste sur sa tour de guet : elle ne veut pas descendre de son caillou !

    Le lendemain, on se met à peu près d'accord pour dire quil s'agit d'un sanglier. Mais pas de chance, l'office du tourisme nous informe quil n'y a pas de sanglier dans la région. Deux choix : le loup ou le blaireau ! Bref on se saura pas mais on espère de tout cœur que c'était un blaireau 🦡
    Le matin, on est trop fatigués pour faire notre programme et mon genou grince (c'est la descente d'hier dans le pierrier)... Marine part pour la via ferrata de Trincee, pendant que je ronge mon frein au village !
    C'est tout de même une belle réussite, pour moi de savoir prendre son temps et s'écouter, et pour Marine de faire la via ferrata seule (une superbe ligne de crête avec vue sur la Marmelada) en un temps record.

    On se retrouve vers 18h30 alors que je discutais vélo avec des loueurs du coin. Ils sont sympas et nous donnent pleins de conseils. Mais mieux encore, alors qu'on est sur un banc à prévoir la suite de l'aventure, l'un des loueurs qui était allé au bar d'en face nous dit "ne bougez pas d'ici je reviens vous voir dans 5min!", oook qu'est-ce qu'il nous mijote ?!!
    Il revient avec un grand sourire, une pizza, une bière et un coca en disant qu'on est des supers cyclistes ! Nous on en revient pas, il n'est même pas au courant des péripéties des derniers jours mais on se dit que la vie est bien faite.
    On déguste/dévore la pizza, on retourne lui offrir un de nos cyanotypes et on remonte sur nos vélos !
    Quelle idée de repartir rouler à 19h30 diriez-vous ?!! Demain ils annoncent de la pluie le matin, et on adorerait passer entre les gouttes pour arriver à Cortina, et la route est encore longue !
    Alors on roule autant qu'on peut mais la fatigue se fait sentir et on s'installe à côté d'une église d'un village, pour minimiser le risque des bêtes sauvages nocturnes...
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  • Lac Misurina

    23 Jun 2023, Itali ⋅ 🌧 14 °C

    Après la Ronda Sella, on a qu'une envie, c'est d'aller randonner dans les dolomites quelques jours, c'est trop magnifique !
    On vise Cortina d'Ampezzo, ville au cœur du massif, pour se renseigner.
    Apres notre nuit près de l'église, on attaque tôt les 45kms (et 1200m de montée !!) à venir car on sait que la pluie n'est pas loin. Pourtant, on y coupe pas ! Et pour la peine, j'ai ma première crevaison (après 2500kms je ne vais pas me plaindre !) alors on fait un atelier réparation et on s'équipe pour la pluie. On passe encore un col, le Passo Falzarego, bien connu de la guerre 15-18 comme on dit ici. Les dolomites on été un haut lieu de combats entre les italiens et les autrichiens à l'époque.
    On rencontre en haut du col un couple d'allemands fort sympathiques qui nous conseillent d'aller au lac de Misurina, Wunderschön !
    On attaque la descente, il pleut des gouttes froides et qui piquent le visage, presque impossible d'y voir quelque chose...
    On arrive trempés à Cortina, Vincent a les doigts tout blanc et tout froid. On file dans un café pour se réchauffer. La ville est chaleureuse à première vue, on arrive pile lors des 4 jours de trail et l'arrivée des 50kms, l'ambiance est au rdv. Pourtant, cette ville remplie de magasins de montagnes et de grandes marques nous rebute. Les renseignements sont inaccessibles ("si vous voulez des infos sur la montagne, payez un guide"...), les gens qu'on croise peu sympathiques et l'animateur du trail s'égosille au microphone tout la journée...
    Nous on garde le cap : infos sur les rando, achat de carte IGN et courses de nourriture, l'après-midi est bien remplie. On décide de partir dans le massif des Tree Cime (LE lieu mythique des dolomites) en direction de Misurina.
    On remplie les sacoches à ras bord car on prevoit d'être autonomes pour 4-5 jours de rando, puis vite, fuire cette ville bruyante et peu accueillante. Mais pour cela, il faut (encore) monter 700m, il est 19h30...
    Je râle, peste, m'énerve : pas envie de monter ce soir, j'en ai marre, marre, en plus c'est super raide. Je suis fatiguée des derniers jours à enchaîner les via ferratas et les cols sans trop récupérer la nuit.
    Vincent propose toutes les solutions possibles mais au fond, je sais qu'il vaut mieux avancer pour trouver un spot de bivouac. Alors mon énervement me porte jusqu'en haut, ça marche bien ce n'est pas la première fois que je le remarque ! On trace jusqu'au lac de Misurina et on cherche un petit bout de verdure sympathique.
    Or on ne le trouve pas, les bords du lac sont abruptes ou trop habités.
    On décide de demander à un hôtel si on peut dormir sur leur pelouse. Le monsieur face à nous éclate de rire : entre 2h et 8h du matin, 3000 coureur.euse.s du 125km de trail vont passer exactement par là, c'est la tente du ravitaillement.
    Gloups, pas de bol !

    Finalement un gérant de l'hôtel nous montre un coin en contrebas avec vue sur la montagne où on ne devrait pas être dérangés. Vincent propose qu'on aide pour faire du bénévolat avec eux à 5h du matin. On mange fissa fissa notre repas "d'urgence" : semoule-thon et on file de coucher, je suis exténuée.

    Autant vous dire qu'on ne s'est pas réveillés à 5h du matin pour faire du bénévolat 😅 même si le cœur y était ! On va leur dire bonjour vers 7h, on encourage les dernier.e.s coureur.euse.s et on papote avec les bénévoles. Ils sont trop sympas et comme c'était l'heure de ranger, ils nous proposent de petit déjeuner au ravitaillement, quelle joie ! Merci le trail : thé, bananes, chocolat, amandes.. rien de mieux pour commencer la journée !! Et ils savent (ou ils voient plutôt!) qu'on en a besoin !
    On repart tout contents après avoir préparé les sacs de rando pour les jours à venir (c'est toute une organisation !) et rencontré Coline, une française qui voyage à vélo depuis 2 ans, on avait tellement à se raconter :)

    Les bords du lac de Misurina sont effectivement magnifiques ! Il fait un soleil radieux après la pluie d'hier, tout est clair, les montagnes sont nettes et lumineuse, et se reflètent dans le lac. On prend notre temps, dernieres courses (le gaz!!) et shopping pour moi.
    Je tombe sur une petite boutique tenue par un vieil alpiniste qui vend des affaires de montagne de qualité. Il nous raconte aussi ses aventures himalayennes et ses expéditions, il est touchant et passionné.
    Je ressors avec des chaussures jaunes superbes (heureusement car les miennes avaient un gros trou), et une veste de pluie, depuis le temps que j'en cherche une ! Et puis le vendeur alpiniste me fait une réduc, c'est chic !

    En route vers notre rando maintenant, il faut dire qu'on a pris du retard sur le timing et qu'il nous reste encore à planquer les vélos.
    On trouve un resto sympa au niveau du parking qui accepte le les mettre sous un abri à l'arrière.
    On tente un petit coup de stop pour la montée au premier refuge mais rien n'y fait ! En même temps on peut les comprendre, pour monter cette route c'est 14 euros et le parking en haut, 30 euros par jour 🙄 on est donc contents d'être à vélo et à pied !

    On pique-nique au bord d'un beau lac dans la montée et on bifurque sur un sentier à gauche pour éviter la horde de touristes dont on nous a parlé. C'est parti, à l'assaut du parc national Tree Cime !!
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  • Tree Cime National Parc

    26 Jun 2023, Itali ⋅ ⛅ 21 °C

    Ciao les vélos, on part pour quelques jours à pied, youpi !
    On est bien équipés : nouvelles chaussures, bâtons de marche, carte IGN et des sacs à dos ultra-minimalistes (nourritures pour 5j, matos de via ferrata et tout pour bivouaquer, les sacs restent plutôt légers !). Alors en route pour ce parc national très touristique, mais qui semble suffisamment grand (et le parking cher) pour ne pas être bondé.

    J1 : on commence tard parce qu'on passe la matinée au lac de Misurina. L'après-midi, on commence directement par prendre le mauvais chemin (moi et mes évidences...!), et on choisit de couper à travers bois pour rejoindre le bon chemin, à la Bob Moran ! Sauf qu'on galère plus que prévu, on appelle ça la GTV ("Grande Traversée des Vaches"), on patauge et on monte, on se dit qu'à l'époque sans chemin ça ne devait pas être si évident ! Mais, le moment est intéressant pour la lecture de carte 🗺

    Il est interdit de camper dans le parc national, alors on se trouve des excuses pour nous justifier "non, on ne campe pas, on bivouaque", « et en plus, on dort à la belle étoile parce qu'on sait que la tente est interdite ».
    Bref, on s'installe au bord d'un lac au pied des Trois Cimes, le spot est royal, le coucher de soleil aussi, on passe une soirée « lune de miel », c'est fou fou fou (voir les photos incroyables)!!!
    La nuit est moins incroyable, car il fait froid, au réveil le duvet comme le lac sont gelés 🤭

    J2 : la journée épique !! On commence tôt (réveil 4h30 pour un départ à 6h) puisqu'on a un beau programme qui nous attend : une petite via ferrata d'échauffement avec vu sur le refuge et tous les sommets aux alentours.
    On attaque la 2ᵉ via ferrata vers 8h30, elle est très connue. Elle permet de monter au sommet du Paterno avec des passages en rando, via ferrata et surtout une grosse partie au cœur de la montagne, dans des galeries construites par l'armée lors de la WWI (ils sont fous ces militaires !!).
    C'est impressionnant et immense ! Au sommet, c'est bondé de toutes les nationalités, comme si le monde entier était là ! Nous, on se trouve un petit coin et on fait une sieste, normal à 2700 m. On quitte la boucle touristique pour entamer la 2ᵉ partie de notre parcours : aller dormir dans le bivouacco de Toni, une cabane à l'italienne (bivouac d'urgence de montagne) qu'on avait repéré sur la carte. Le chemin est long et glissant, on passe par des petits névés. Mais, tout est ok selon une aide gardienne du refuge qu'on venait de passer, j'ai juste vraiment hâte d'arriver au bivouacco.
    À l'arrivée vers 16h30, on est dépités. Le bivouacco penche dangereusement dans le vide, les attaches et les câbles ne sont plus fixes (à part un...). On en a fait des cabanes improbables, pourtant celle-là ne nous semble pas sûre, et on aurait dormi penché. Que faire ? La via ferrata prévue pour demain ? Elle est longue, mais on vient de croiser un couple qui nous a dit qu'elle était bien. Okay, on reprend des forces et on se lance. Droite ou gauche ? Il y a des traces partout, alors on part à droite comme indiqué sur la carte.
    ERREUR ! On suit un chemin qui descend dans un immense pierrier, ça glisse, ça roule, ça crisse, heureusement qu'on avait des bâtons ! Au loin, je vois les câbles de la via ferrata, mais le chemin est impraticable, il y a un second pierrier à traverser. Le constat de Vincent est sans appel, il faut faire demi-tour... nooooon tout remonter ? Pour dormir où ?
    On verra plus tard, on remonte tant bien que mal en s'agrippant aux rochers de droite et là, tout en haut, au niveau du bivouacco, le début de la via ferrata !!!
    J'avoue que là, j'en ai voulu au parc national et aux concepteurs de cartes, en effet, c'était l'ancien tracé impraticable... on n'était pas prévenu, déjà que le bivouacco était indiqué sur les cartes et les panneaux, mais inutilisable, on fatigue !!
    On garde le moral, et surtout la concentration. Des passages techniques, parfois sans câbles, qui nous font contourner le fameux pierrier dans lequel on était descendu. Il commence à être tard et on a une grosse journée dans les pattes. Alors, on râle un peu, puis on chante pour rendre le tout plus gai !
    On arrive de l'autre côté de la vallée, ouf, on voit le prochain refuge et un lac près duquel on pose la tente.
    Il ne fait pas encore nuit noire (ouf, nous avons des soirées si longues) mais il est 21h30 alors, on est efficace : tente, repas, dodo !

    J3 : comme on a pris de l'avance sur la journée d'hier et que la vallée est magnifique (calme et sauvage comme on aime !), on décide de passer la journée là, on ne fait rien (oui, vous avez bien lu !). Plouf dans le lac, sieste, lecture, bières au refuge, puis repas du soir, on leur raconte notre histoire, tout le monde est adorable. On campe juste à côté du refuge ! Journée chill et ensoleillée mémorable 😎☀️

    J4 : depuis la journée épique de la galère, on rêve de prairies moelleuses avec des vaches, et des petites rivières. Ici, c'est somptueux, mais calcaire, rocailleux et pointu autour de nous. Alors, on change notre itinéraire, au lieu de passer par toutes les via ferratas possibles, on descend dans les fonds de vallées remplies de fleurs et de ruisseaux. C'est aussi notre journée sociale, on rencontre pleins de gens adorables : des polonais qui étaient au refuge avec nous, des autrichiens qui voulaient recruter Vincent dans leur entreprise (sympa de trouver du boulot en rando) on a bien rigolé !
    On avance bien, car il y a un orage en perspective. On décide donc de se rapprocher du gros refuge principal des Tree Cime (150 places, l'usine) en cas de pluie. Là, on rencontre aussi des americain.e.s trop chouette, et Mickael, qui bosse au refuge. Dur d'aller se coucher avec tous ces gens qui font pleins de voyages différents ! Pourtant, il fait froid, il y a du vent, on nous conseille une petite grotte pas loin pour nous abriter. C'est humide, mais royale !

    J5 : c'est la redescente vers les vélos, en espérant qu'ils soient toujours là, on prend notre temps, on descend par des sentiers peu pratiqués, on retrouve la vallée des vaches et nos petits ruisseaux avec une sieste au soleil en perspective. On arrive vers 15h30 au restaurant, les vélos nous attendent sagement et on se boit une grande Weissbier pour fêter notre arrivée !!
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  • Bodensdorf

    30 Jun 2023, Austria ⋅ ☁️ 27 °C

    La suite et fin des dolomites s'avère compliquée à organiser pour plusieurs raisons : corps fatigués, envie d'un lit douillet, de manger copieusement, etc. Dans ces conditions, encore plus dur de prendre des décisions !
    On souhaite trouver un lieu collectif sympa (ça fait longtemps) et aller en Slovénie. Or pour cela, il y a un gros col à passer sauf si on passe par l'Autriche... et pourquoi pas, cela nous rapproche de la vallée de Soca qu'on nous a vivement conseillé.
    Nous qui pensions découvrir un nouveau pays et parler une nouvelle langue, nous voilà encore en terrain connu : on continue l'allemand ! 😁

    La vallée autrichienne que nous traversons borde le nord de l'Italie et de la Slovénie. C'est beau et paisible, nous longeons le fleuve Drau. Parfois, il y a énormément de vélos, car nous sommes au début de l'été et sur la RW1 (Radweg 1) bien connue en Autriche ! La route est variable : le long du fleuve, dans la forêt, le long des champs… Nous faisons quelques stops dans des villes sympathiques. Notamment, une très bonne glace à Lienz ! 🍦

    Puis notre rêve d'un lit douillet se réalise, nous avons une réponse positive d'une Warmshowers Eva, ouiiii ! On calcule qu'il nous faudra deux jours pourra atteindre sa maison. Nous dormons donc dans le champ d'une ferme la nuit d'avant. Nous avons été gâtés par une jeune fille qui nous offre le petit déjeuner et le couple de paysans qui nous offre des saucisses (faites maison) pour le voyage. Pourtant, nous repartons sceptiques : des veaux les uns sur les autres qui ne sortent pas pendant l'été… Des champs de maïs OGM… On a vu mieux sur la route, il faut dire. Mais, chacun sa façon de faire, on discute avec eux pour mieux comprendre et on les remercie pour leurs attentions.

    On arrive à Bodensdorf après avoir mangé beaucoup de gâteaux sur la route (les fringuales post-rando aïe, aïe, aïe) et on en profite pour exaucer le rêve de Vincent : la cueillette de fraises. Le principe est simple, tu prends un bol, tu te balades dans les champs de fraises pour les ramasser (et en manger « quelques-unes » sur la route bien sûr !), tu pèses le bol en sortant, parfait comme petit cadeau à ramener pour le soir.

    Sans réponse de notre warmshowers Eva, nous allons directement chez elle vers 19h. Et là, surprise, on se fait accueillir par toute la famille, 4 générations présentes (10 personnes). On ne s'attendait pas à débarquer en pleine retrouvaille familiale, oups gênant…, mais on est très bien reçus. Au programme, soirée organisée par l'un des fils qui raconte son voyage de 10 mois en camion avec sa copine. La soirée s'éternise, on est épuisés. Alors, on tient le coup jusqu'à la fin de la présentation et puis on s'endort comme des bébés.

    Le lendemain, la météo annonce gris et pluie toute la journée. Comme on a besoin de repos et de temps d'organisation, on demande à Eva si on peut rester une nuit de plus. Elle accepte très gentiment, on ne la dérange pas. Elle passe la journée dans sa roulotte avec sa petite-fille, nous, on dort dans la cabane en bois qui sert d'atelier bois et de salon, on y est bien ! On mange un délicieux repas de midi avec pleins de légumes (des tacos maison miam!), on répare la tente et resto pizza/apfelstudel pour le soir.

    Repos maximum, reprise de force pour repartir dimanche, en plus, on a un plan ! La fille d'Eva, Irina, vit dans un habitat collectif, une ferme à une centaine de kilomètres de Bodensdorf. Elle nous dit qu'il y a toujours besoin d'aide. Chic, comme on cherchait un nouveau projet, alors on saute sur l'occasion.

    Lors du petit-déjeuner, Eva nous dit en rigolant que sa petite-fille habite également dans le lieu collectif et qu'on pourrait la ramener. On réfléchit à sa proposition plus sérieusement et on se dit que ce serait sympa un peu de compagnie, et on a toujours notre idée de carriole en tête.
    Alors ni une, ni deux, on installe une carriole à mon vélo et on y installe Léandra, 7 ans, trop sympa 😁
    Pour la peine, les parents n'étant pas rassurés, Eva vient avec nous pour le début du trajet.
    Il faut savoir qu'il y a 70 km qui séparent les deux lieux, mais ce qu'on ne savait pas, c'est qu'en ne prenant que les pistes cyclables, c'est 90 km...

    On décolle vers 11h et on se demande comment on va bien pouvoir occuper cette petite pour un si long trajet. Finalement, entre un plouf dans un lac et un pique-nique dans un parc d'enfants, on fait des pauses. Puis elle s'occupe à jouer de l'harmonica, lire, discuter avec nous, elle est sage comme une image. On discute aussi avec Eva et on alterne pour tirer la carriole. On forme un drôle de quatuor, comme si d'un coup, on formait une petite famille, Eva rigole « vous avez fait vite pour avoir un enfant !».

    On a passé une super journée, mais que c'était loooong ! On arrive à Hart7 vers 20h15, la petite devrait déjà être au lit à cette heure-là, car demain y'a école ! On avait vraiment hâte d'arriver, la nuit commençant à tomber.
    On fait un rapide tour de la ferme, c'est beau ! Ensuite, on rencontre nos nouveaux colocataires, on est si contents 🤩🌟 et si fatigués !
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  • Hart 7

    2 Julai 2023, Austria ⋅ ⛅ 25 °C

    Nous voici donc dans un nouveau lieu collectif : c'est inattendu, mais on est contents :) Le lieu a l'air super chouette, les gens aussi, et nous, on a envie de nouveauté, une pause de marche et de vélo pour quelques jours !

    Ils sont cinq personnes à habiter là en permanence : Irina (la fille d'Eva), Jenny et sa fille Lou (3 ans), Sebastian et Dominique. En plus, il y a Jie, qui vient d'Angleterre donner un coup de main à la ferme. C'était top de les rencontrer, d'apprendre à les connaître, on était un vrai beau petit groupe :) Ici en Autriche, c'est le bout du bout des Alpes, quand les sommets oscillent entre montagne et collines, et c'est magnifique !

    La communauté a pour objectif de tendre vers l'autonomie. Donc tout est fait maison, ou presque…

    Au programme des journées :

    - Ateliers de construction (notamment une table en bois pour la cuisine). Il y a tous les outils, c'est le bonheur :)

    - Du travail dans le potager. Il y en a plusieurs, des jardins « sauvages » en expérimentation au potager plus classique pour être sûr d'avoir assez de légumes pour tout le monde toute l'année.

    - De la cueillette sauvage dans le bois voisin. C'est incroyable d'avoir une forêt comme celle-ci à 5 min à pied. On y trouve de tout : des tonnes de myrtilles (pour le ptit déj, en yaourt ou en confiture 🤤), des fraises de bois rescapées, les toutes premières framboises et des chanterelles pour plusieurs repas !!

    — Une initiation à la traite des chèvres (merci Sebastian). Avoir des chèvres sur place prend beaucoup de temps, mais donne une sensation très vivante et toujours nouvelle au lieu. Elles déambulent dans leur champ, au centre de toutes les habitations, c'est drôle et sympathique ! Ça permet aussi d'avoir un peu de lait, et parfois de la viande !

    — Une initiation à la création de beurre, merci Irina :). On avait déjà eu droit à l'initiation au fromage dans le Jura, voici le beurre ! Fabriqué à base de lait frais d'une ferme voisine (une vache était présente auparavant à hart 7, Moka, mais qui n'est plus là).
    Le beurre se fait en 2 étapes : transformation du lait en crème à l'aide d'une centrifugeuse (on concentre le gras...) puis transformation de cette crème en beurre en malaxant. Transformation un peu magique qui donne 2 produits : du beurre et du babeurre. Le beurre maison, c'est trop bon ! Le babeurre est une sorte de yaourt très liquide qui, mélangée aux myrtilles sauvages donne quelque chose d'excellent !!!

    - Une initiation au pain (merci Jie :). Un super pain au seigle fait au levain. Il était tellement bon qu'on en mangeait tous plein plein, Jai en faisait presque 2 par jours !

    On a aussi eu l'occasion de rencontrer d'autres gens qui habitent dans le coin en allant à la fête organisée par un ami musicien (David) qui a d'ailleurs vécu un petit moment à Marseille ! Que ça fait du bien de faire la fête ! De la musique, de la bière, plein de gens, un feu 🔥, des belles danses et des belles rencontres :).
    Pour la petite histoire on a rencontré à la soirée un français qui a traversé pendant 10 ans l'Europe à vélo en jouant de la musique.

    Beaucoup de gens de passage à hart 7 pour plus ou moins longtemps. En plus des habitants et de Jie, 2 filles tchèques sont venus nous rejoindre pour les derniers jours. Jeff, des pays bas passe ses vacances dans une caravane qu'il a installé sur le terrain. D'autres voyageurs à vélo en tandem sont aussi venus passer 2 nuits avec nous. Ils venaient d'Allemagne sur leur superbe tandem jaune, plein de bonne énergie aussi :). Tous ces gens de passage, soit aident à la ferme (workaway), soit louent via Airbnb. Le frère d'Irina, sa femme et leurs 2 enfants vivent aussi sur le terrain. Ce sont d'ailleurs les parents de Léandra qui a fait un bout de vélo avec nous ! On a même pu visiter son école, une école Montessori. Trop intéressant leur apprentissage !

    Bref tout cela fait qu'on s'est senti vraiment bien à Hart 7, entourés de pleins de gens, avec une très bonne énergie de groupe. Le genre d'endroit où c'est facile d'être et de communiquer de façon franche et ouverte avec les gens, même si tu ne les connais que depuis 24h ! Et nous on a du mal à partir ! On retarde, on retarde, mais il faut bien continuer...
    Pour notre départ on cuisine une poêlé de chanterelles tout juste ramassées, Sebastian nous fait un show de jongleur de feu 🔥 et tous ils veulent se lever tôt, à 7h, pour pouvoir nous dire au revoir. C'est trop mignon et assez émouvant 🥰.

    Si on part si tôt c'est qu'on veut essayer d'aller grimper ! La première fois depuis bien bien longtemps !
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  • Bohinj Lac

    11 Julai 2023, Slovenia ⋅ ⛅ 27 °C

    Vous voyez ces jours où rien ne se passe comme prévu ? C'est ce qui nous arrive à notre départ de Hart7.

    On avait rencontré Judith à la soirée de David, qui nous propose d'aller grimper lundi matin. Ça tombait bien, c'était notre jour de départ et sur notre route pour aller en Slovénie.
    Alors lundi matin, on prévoit de prendre le bus de 7h40 pour être tôt au spot de grimpe. Or, le bus arrive à 8h et refuse de nous laisser monter avec les vélos... ooook, on fait les 30 bornes à vélo, le plus vite possible, dur, dur comme remise en selle.

    On arrive au spot de grimpe, à la bourre mais contents. C'est du conglomérat comme à la Ciotat mais cette fois-ci en pleine forêt. Les voies sont belles (un peu dures pour moi !). On passe la matinée avec Judith et Anna qui sont super sympas.

    On avait prévu de prendre un train à 16h de Klagenfurt pour nous éviter de monter le col super raide qui traverse la frontière vers la Slovénie, mais encore une fois, pas de bol avec les transports, le train est complet pour les vélos... Zut, zut que faire... manger une glace ?
    On commence par prendre un train pour Villach, ce qui nous évite les 50 kms qu'on a fait à l'aller ! Mais on en a marre de cette vallée, il faut en sortir ! Alors on mange cette fameuse glace avant d'attaquer la montée.
    Comme ce n'était pas vraiment au programme dans nos têtes, on s'encourage, allez allez on a fait pire, allz après c'est en Slovénie 🤗💪💥
    Mais un panneau nous arrête, 18% de moyenne sur 600m... et encore si le panneau disait vrai... la remontée d'une longue piste noire commence alors, pour Vincent au départ à vélo, moi je pousse à pied. On avait jamais vu une montée aussi raide (plus encore que le col de l'épine déjà costaud !). Alors on prend notre mal en patiente et on pousse.
    Il est tard, la nuit commence à tomber quand on passe le panneau annonçant qu'on est en Slovénie, on est au sommet du col, yes ! On se couvre pour la descente et pour ne pas se faire manger par les moustiques affamés. Pas de voitures, une forêt à perte de vue... sacrée ambiance !
    En bas du col, une autre ambiance, mais nous on ne s'attendait pas du tout à celle-là. C'est cosy, du bois, des petites lumières, un gros casino et un village ultra-touristique, qu'est-ce qu'il se passe ?!! 😲
    Nous sommes à l'entrée de la Soča vallée, on croise trois voyageurs à vélo italiens dans un ptit kebab. On se laisse tenter par cette porn-food réconfortante (alors qu'on sort d'une semaine de nourritures du portager.., ça fait bizarre!). On leur demande où ils vont dormir car ici encore, le camping sauvage est interdit. Dur d'imaginer un coin paisible mais on pose la tente pas loin d'une rivière dans un sous-bois. Nous sommes fatigués, il ne reste plus qu'à poser la tente et fermer les yeux.

    Le lendemain, le réveil est doux, les arbres nous font de l'ombre, un petit vent frais passe entre nos doigts de pied... pourtant notre malchance continue. Comme on avait pris l'habitude de faire à Hart7, on s'observe les tics et là horreur, des centaines de bébés tics sur nous !! 😱 On a du tomber sur un nid, ça se ballade partout. Alors on essaye d'en enlever autant qu'on peut. Pourtant le midi, on repasse au moins une heure tels des orang-outans à s'enlever ces bestioles pour le moins répugnantes.
    On roule en direction du lac de Bled et de Boinj. Le premier est réputé très touristique mais le détour vaut le coup d'œil. Sur le lac trône une château, les vacancier.e.s sont en paddle, se baignent, éclaboussent l'eau turquoise. Pas de temps de se baigner pour nous, on veut arriver tôt au lac de Boinj pour y passer la fin d'après-midi et la soirée.

    Le lac Boinj est encore plus grand, entouré de montagnes au cœur d'un parc naturel (le Triglave). Une partie est touristique mais l'autre est encore sauvage. Alors on roule jusqu'au bout du lac pour trouver notre endroit idéal pour se baigner et cuisiner, au top ! On ne regrette pas notre détour de plus de 100kms (et 1000m de D+) avant Ljubljana. On prend l'apéro, un bon repas et on s'installe aux abords d'un camping près du lac (sorte de "camping sauvage" dans un "camping municipal"). On redécouvre les joies des camings : la musique, les français qui parlent trop forts, le vacarme des gens bourrés à 3h du matin. Mais notre meilleure surprise était l'orage qui a éclaté à 4h. Des éclairs toutes les secondes, du tonnerre comme j'ai rarement entendu, une pluie battante, super test du nouveau patch de tente ! Ouf, on a pas pris l'eau, par contre on a pas dormi...

    Le réveil est humide, les nuages sont encore bas mais s'évaporent, on petit-déjeune au bord du lac. Vincent ne se sent pas bien, il se repose pendant que je pars me balader. J'ai a peine le temps de revenir que la pluie revient, faible au début, puis forte. On s'abrite en attendant la fin du déluge, notre départ prévu à 11h se décale à 13h30.
    Aujourd'hui, on part en direction de Ljubljana, ville qu'on a hâte de découvrir !! Le soleil est a nouveau au rdv quand on décolle pour attaquer une nouvelle montée. Le moral n'est pas en rdv : tristesse (d'avoir quitté Hart7), fatigue (des deux dernières journées intenses) et cette sensation de prendre les mauvaises décisions. Alors on se sépare pour se retrouver le lendemain à Ljubiana.
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  • Ljubljana PLAC

    13 Julai 2023, Slovenia ⋅ 🌧 22 °C

    Ce qui est sûre c'est que le lendemain midi sur la place de l'hôtel de ville, on a des choses à se raconter. Un orage tout aussi virulent que celui d'hier soir a éclaté en pleine nuit, moi j'étais sous la tente, dans le jardin de gens charmants, Vincent dans le hamac au milieu d'une forêt... il ne s'attendait pas à se faire réveiller sous la pluie. La journée à Ljubiana est encore pluvieuse alors on se balade un peu puis on décide de chercher notre logement. Irina de Hart7 a passé un an dans cette ville pour son mémoire, elle nous a donné l'adresse d'un squat qui s'est monté après l'éviction du célèbre squat Metalkova en 2021.
    On s'est dit qu'un squat était aussi un lieu collectif et que son organisation et son militantisme pourrait être très intéressant.

    Le lieu est récent, 10 mois à peine et la anarchist Balkan book fair vient d'avoir lieu le week-end avant notre arrivée, c'est le bazar. On renconte les habitant.e.s (entre 4 et 6 personnes) et puis tous les autres de passage. L'ambiance est conviviale, les repas partagés, beaucoup de discussions et ce soir, c'est jam session. Alors on reste pour la nuit, on sort l'harmonica et on tente nos premières notes dans un brouhaha musical : accordéon, guitare, trompette, piano... superbe moment partagé, la soirée finie bien plus tard que nous, affalés sur des canapés !

    Le lendemain objectif visite de la ville. Marine a dégotté un "free tour". Donc on fait le tour du centre ville, qui est tout tour petit en écoutant notre guide. Histoire/architecture... C'est intéressant, même si ca manque un peu d'entrain.

    La ville est super vivante, plein de bars qui ont l'air bien, plein de gens et pleins de jeunes dans les rues. On a même la chance de voir un spectacle de rue trop bien, entre clowns et théâtre. On se sent bien dans cette ville ! Ca nous fait du bien après les quelques jours de galères ! On va boire des bières, (et remanger des bureks) avant d'aller à Metalkova, lieu alternatif festif de Ljubljana. C'est un ancien squat, qui s'était transformé en centre culturel avant de se faire vider par la police. Maintenant c'est un lieu de fête. Plus personne (ou presque) n'y vit mais le lieu, et son atmosphère a été réutilisée pour un objectif plus lucratif : la fête ! Donc au moins une dizaine de bars et de salle de concert, payant ou gratuit, et toutes les ambiances.
    Ca grouille de gens, on y retrouve des personnes du squat et on y rencontre aussi des américain, Bosnien, francais... Un joli mixe !
    On s'endort encore bien bien tard, un jour il faudra qu'on rattrape le sommeil 🥴

    Très bon feeling sur cette ville : une taille parfaite, pas très grande mais pas trop petite. Une belle scène alternative et beaucoup de verdure !
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  • Žužemberk

    15 Julai 2023, Slovenia ⋅ ☀️ 32 °C

    Premier des deux jours pour rejoindre notre prochain projet en Croatie. On a 170km et beaucoup de montées !! Un petit peu stressant au vu de notre état au réveil au squat. Ce n'est pas glorieux et en plus il fait déjà chaud !!
    Le temps d'émerger et de dire en revoir (encore des rencontres très touchantes avec certaines personnes) on ne part pas avant midi. Sans pression, l'objectif de la journée est d'avancer le plus possible. Nos dernières nuits en bivouac sauvage ont été rudes donc on est d'accord tous les 2 dès le matin : ce soir on sonne chez des gens ! Toutes nos rencontres en Slovénie ont été super, les gens sont hyper gentils !

    Mais avant de dormir on roule ! On sort de Ljubljana et des endroits touristiques. Il fait chaud mais la route est belle. On est un peu pressé mais les villages par lesquels on passe sont tous mignons, alors quand on arrive à zũzũmberg et qu'on tombe sur un château et une fête médiévale on décide de s'arrêter 5 min, au moins pour aller voir !
    A peine arrêtés, nous sommes alpagués par un monsieur qui tient un petit stand de bière. Avant qu'on commence à discuter il nous offre 2 bières 🍻 ! Nous on est toujours un peu mal d'hier mais c'est trop gentil de sa part, et puis c'est sa bière, brassée à 20km d'ici, on est content de goûter ! Elle est hyper bonne ! Et le brasseur hyper sympa, il est fan de vélo et d'ultra trail, on sent qu'il a envie de tout lâcher pour partir avec nous !

    Après 3 bières (on les a toutes goûtées ☺️) et beaucoup d'histoires on décide de repartir pour essayer de faire encore quelques kilomètres avant de se poser pour la nuit. Il nous glisse dans notre sac 2 bouteilles de notre bière préférée (sa bière au gingembre). Le château est aussi bien classe, ça écoute de la rumpapa version slovène, il y a une bonne petite ambiance dans le village !

    On repart, on était déjà épuisés ce matin, et les 55km plus les 3 bières n'ont pas aidé à reprendre des forces... Notre rêve, à ce moment là, est de mettre la tente dans un jardin, de manger nos pâtes/aubergine/sauce tomate/parmesan et de s'endormir viiiittttte.

    Le début du plan de passe à merveille : la première demande est la bonne. Une famille nous accueille, enthousiaste de nous voir arriver à vélo. On comprend vite qu'on va perdre le contrôle de la soirée, le papa ayant un sens de l'accueil très directif ! Pas le droit de déplier la tente, on doit dormir à l'intérieur, pas le droit de sortir notre nourriture : ils sortent saucisson, salami, fromage et poivron cru, on doit tout tout manger 😅. (Difficile d'expliquer qu'on essaie de ne pas manger trop de viande et que Marine n'aime pas les poivrons). On est obligé de faire un tour dans la piscine !
    on retiendra de cette soirée les expressions "Yougoscheiße" et "genug ist genug" répété en boucle (jusqu'à épuisement) par notre hôte 😵‍💫. On est un peu soulagé quand finalement on monte se coucher : bien que ce soit très gentil c'est un peu trop pour nous ce soir !

    Quand on se lève le matin ils ont déjà tout préparé pour nous !!! Ils sont définitivement trop gentils les slovènes ! (On est même un peu gêné 😔)
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