Roule ma poule

April 2023 - May 2024
🐔 À la rencontre des lieux collectifs de Marseille à la Turquie ! Read more
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    Messine

    April 1 in Italy ⋅ ☀️ 23 °C

    Trois jours de navigation pour atteindre les côtes de la Sicile, on s'embarque dans une aventure d'un tout autre style que l'itinérance à vélo.

    Au lendemain du départ magique (clair de lune + mer d'huile), il faut nous imaginer Vincent et moi, allongés comme on peut dans le carré (banquettes du salon) pour éviter de vomir nos tripes. Ça tangue, ça tangue...
    Même si Vincent avait prévenu que le 1er jour était toujours dur pour lui, moi "j'ai jamais le mal de mer!" je fais moins la maline !
    Alors les solutions : manger, se reposer, se couvrir pour éviter les 5F : fatigue, froid, frousse, faim, "foif". On arrive quand même à assurer notre 1er quart de nuit ensemble, ouf l'honneur est sauf !

    Toutes les nuits, on a deux quarts d'une durée de 1h30, par exemple j'ai un quart à 23h et le second à 3h30. La mission : éviter la collision et garder le cap. Au début ça paraît impensable de se lever, mais finalement on prend l'habitude. Quelques reflexes : dormir habiller, boire un thé ou manger des noodles, écouter un podcast pendant le quart, bref !
    La petite équipe s'organise : Vito responsable des aspects techniques du bateau, Lucas responsable de la pêche (2 thons/bonites en 7j!!), et nous autres, on met tous la main à la pâte pour la cuisine et les manœuvres !

    Le 2e jour, la mer est calme, la lumière superbe, surtout en fin de journée tandis que les dauphins viennent nous rendre visite !
    On vit alors un très beau moment, pas de terre à l'horizon, juste nous au milieu de l'eau. Parfois on met la musique à fond, parfois c'est calme, chacun vaque à ses occupations (jeux, lecture, mots fléché, cuisine, clope, ...).
    Dans ces cas là, on met souvent le moteur pour garder notre moyenne de 6 nœuds. Ce qui est un peu dommage pour les oreilles et l'odeur... mais on s'adapte aux volontés de l'équipe :)

    Puis parfois, ça gîte, toujours du même côté, on dirait que le bateau est à 90° pendant des heures, jusqu'au prochain virement de bord. Dans ces cas là, pour cuisiner, bouquiner, se reposer... tout devient compliqué !!
    Les vagues claquent à l'avant du bateau, elles sont hautes et on a la sensation d'aller hyper vite. Et puis chaque objet non rangé valdinguent par terre, autant le sel, le gilet de sauvetage que la salade de riz non finie.

    On dépose Vincent à Messine, au nord de la Sicile avec son vélo et la cariole. Là, pas le temps de traîner pour manger une pizza ou boire un capucchino, en 30min on fait le plein d'essence et on file. À peine le temps pour un bisou d'au revoir, ils sont définitivement un peu speed !

    C'est après Messine que les choses se compliquent pour l'équipage, est-ce que Vincent nous portait chance ou nous a-t-il jeté un sort ?!
    La sortie de l'embouchure de Messine est houleuse, un vent de plus de 40 nœuds, c'est la limite navigable pour ce voilier... Cette mer tyrannienne nous aura mené la vie dur.
    Je me prépare pour mes premiers quarts seuls avec une mer houleuse. Quelques indications comme : si tu as le moindre doute, tu me réveilles (Vito) ! Et bien souvent, il reste avec moi au début du quart pour papoter.
    Mais cette première nuit, dans la cale du moteur, un petit incident technique le laissera éveillé toute la nuit. La tempête fait rage dehors et je n'arrive pas à trouver le sommeil entre mes quarts. Puis c'est au tour du pilote automatique de nous faire faux-bon le lendemain.

    Enfin, c'est l'accalmie à nouveau, au programme : pêche d'un magnifique thon blanc, sauts de dauphins, coucher de soleil, tortue flottant à la surface... on perd la notion du temps, des jours, et si on croise une mouette ou un bateau dans notre journée, on est déjà bien contents 😃

    Juste le temps de souffler avant d'attaquer une nouvelle zone d'embouchure : le passage entre la Corse et la Sardaigne. Ces zones-là sont complexes car même lorsque la météo annonce beau partout, ce sont des zones de vents forts.
    On y arrive à la nuit tombée avec une escale prévue à Bonifaccio pour faire le plein d'essence.
    Là, nous sommes au près (vent de face) il va falloir tirer des bords !
    Il y a du trafic sur cette zone, donc éviter les ferrys et autres maisons flottantes à l'horizon.
    La nuit est rude, Vito passe la nuit à barrer, nous sommes aux manœuvres, pas possible de dormir. Ce passage est beaucoup plus long que prévu car, contrairement à ce que nous dit le gps, dans ces cas-là, le moteur ne sert à rien.
    Nous arrivons donc au port de Bonifaccio vers 10h30, soit 8h de plus que prévu, avec une démarche (mal de terre) et une tête de zombie 👽🤖🤡

    L'arrêt est rapide, on continue notre route en sachant que le plus dur est derrière nous. Il nous reste environ 30 heures avant d'atteindre Bandol ! 🥳🎊

    On longe la Corse, cette belle île que j'aime tant. Ça me rappelle des souvenirs d'enfance, en voilier, puis plus grande le GR20. Il va falloir penser à organiser des vacances là-bas en rentrant !
    En attendant, on s'en écarte progressivement pour croiser des tonnes de vellelas, mollusques ressemblant à des voiliers flottants. Ils sont tellement agglutinés qu'on croierait du mazout sur l'eau.
    L'excitation monte sur le bateau à l'approche des terres, retrouver la famille, les ami.e.s, les chéries pour Vito et Lucas. A l'arrivée, leur maman et le papa de Lucas sont là aussi, alors on fait péter le champagne !!
    Une belle fin avant de remettre mes pieds sur les pédales et de rouler en direction d'Oulioulles chez Chantal pour deux jours de repos avant de rentrer à Marseille.

    Quelle périple en mer ! J'arrive épuisée mais ça restera inoubliable 💫
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  • Day 356

    Poros

    March 28 in Greece ⋅ ☀️ 21 °C

    Poros, c'est le lieu de rendez-vous que nous a fixé Vito, proprio du voilier, encore inconnu au bataillon !
    Avant de le rejoindre pour cette nouvelle aventure, il nous reste une dernière journée tous les deux, et on en profite au maximum 🤩 (oui ça fait un an qu'on fait ça, mais quand même !).
    On roule dans le 1er (petit) doigt du Peloponnèse pour finir ce tour. Dans un premier temps, je rejoins seule la mignonne ville d'Hermione qui, vers 11h ce jour-là, célèbre en grande pompe la déclaration d'indépendance de la Grèce des ottomans. C'est le 25 mars, en 1821 après 5 sièclesde règne, bref c'est un jour férié en Grèce.
    C'était touchant de voir défiler tous ces enfants, et un peu flippant aussi, au vu leur démarche militaire... sachant que leur relation avec la Turquie est encore tendue.
    Pendant ce temps, Vincent se bagarre avec son câble de dérailleur et se met en quête de trouver du poisson pour ce soir. Difficile car jour férié veut dire que tout est fermé !
    On se rejoint à l'hôtel Therme Sea Luxury lodge**** (oui oui, vous avez bien lu !) en fin d'après-midi. C'est un très beau cadeau que l'on s'offre grâce à notre super sponsor de voyage et cher oncle Bernard, qu'on remercie grandement 😘
    Nous voilà donc dans une chambre des plus confortable et bien décorée, avec balcon vu sur mer et piscine. C'est chic de bon goût, on adore.
    J'en profite pour passer un entretien d'embauche (ehhh oui, je ne perds pas le nord!) en fin d'après-midi.
    Cette petite épreuve passée, place à la détente !!
    Ce soir, on fête nos un an de voyage (avec quelques jours d'avance car on est pas sûre de continuer la route ensemble après la traversée en bateau).
    On a un menu de luxe grâce à Vincent qui a réussi sa mission poisson, qui est cuit au four solaire. Un vrai délice !
    Et puis un hôtel, c'est aussi super pour faire une bonne lessive, prendre une merveilleuse douche et faire un plouf combo mer + piscine sous les yeux ébahis des autres client.e.s.
    On repart de ce lieu joyeux, avec une énergie reboostée et puis propres surtout ! Cette joie doit se sentir car au milieu de la route, un monsieur nous arrête pour nous offrir des mandarines. La route au bord de l'eau est un délice, le soleil aussi. Musique dans les oreilles et au loin, on découvre Poros, sur la berge d'en face🤩🤗

    On arrive donc à temps et on rencontre Vito, Lucas son frère et Jérémy, un copain. Cela fait deux semaines qu'ils sont près à partir mais ils attendent les canaux de sauvetage pour partir. Alors on se met à attendre aussi, pas de départ le lundi 25 ou le lendemain mais finalement le jeudi 28 au soir. Certes, nous aurions pu faire un plus grand tour du Peloponnèse à vélo (il faudra revenir!), mais ça nous permet aussi de nous organiser et connaître mieux nos hôtes flottants.

    Petits restos, balade dans la mignonne ville, réparation de cariole pour Vincent, rando sur l'île pour moi. Poros est un lieu enchanteur, parfois très sauvage, parfois touristique voir dans son jus. En tout cas la saison d'été se prépare !

    Le jeudi avant le départ, sachant que nous allons passer quelques jours sans activité physique, on fait le tour de l'île à vélo, on passe un beau moment à foncer sans sacoche 🤗

    Les préparatifs du bateau se finalisent aussi : faire le plein d'eau, les courses pour les 7 jours de traversée, l'installation des vélos et de la remorque ! Heureusement que c'est un monocoque assez grand, un Salona 45 avec 4 cabines.
    On nous a attribué la cabine avant, la plus grande (chic!) mais celles où les vagues tapent le plus (moins chic!).
    Je suis excitée comme une puce à l'idée de faire de la voile, d'apprendre le vocabulaire, les gestes techniques, voguer en pleine mer ! 🌊⛵️⚓️

    A côté de ça, on est un eu décalé avec le reste de l'équipage car nous ne sommes pas dans le même rythme : eux souhaitent arriver le plus tôt possible en France, nous avons le temps et adorerions nous arrêter dans les criques et ne pas utiliser le moteur. Bon, finalement ce n'est pas nous qui allons changer leur programme (malgré de solides arguments!), alors deux heures après avoir reçu les caneaux, on largue les amarres tandis que la lune nous éclaire sur l'eau. 🌛🌘
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  • Day 349

    Petit tour du Peloponnèse

    March 21 in Greece ⋅ ☀️ 12 °C

    Nous repartons d'Hopeland avec une cariole, pleins de souvenirs en tête et... un rendez-vous !
    Celui-là était inattendu, voir inespéré. Dans le coin de nos têtes, nous avions toujours eu cette idée de faire un partie du retour en voilier. Pour cela deux options : écrire sur les réseaux sociaux (bourse aux équipiers) et aller directement demander dans les port.
    C'est l'option 1 qui va l'emporter, beaucoup plus facilement que prévu ! Deux jours après ma petite annonce, voilà qu'un skipper français nous annonce qu'il vient d'acheter un bateau dans le Peloponnèse et qu'il veux le ramène en France 😲 je suis sous le choc !! Je ne pensais pas avoir de réponse à mon message..
    Bref, après quelques coups de fil, il nous donne rdv le 25 mars à Poros. Zut, nous qui avions prévu au moins deux semaines pour rouler dans le Peloponnèse en direction de Patras, nous voilà contraint de changer nos plans et réduire le tour à une semaine...

    Alors on décide d'avoir un rythme lent (surtout avec la cariole), de prendre notre temps car de toute façon, on ne pourra finalement pas aller à Olympie, ni à Leonidio.
    Les soirs, le rituel continue de dormir sur le parvis des églises. C'est toujours bien aménagé et calme, on y dort généralement bien !

    On passe les premiers jours dans les montagnes. Le temps est maussade, on tombe par hasard à Vytina, très mignon village où nous déjeunons et faisons quelques emplettes. Puis nous sommes le lendemain à Dimitsana, tout juste avant la grosse pluie.
    Ce sont des villages perchés, tout en pierre, très bien conservés et sûrement très touristiques l'été.

    Bref, la petite pluie annoncée se révèle être un déluge. Nous allons donc d'un café (avec wifi s'il vous plaît) à un restaurant très sympa où on reste jusque 21h. Allé, on peut mettre le nez dehors ?
    Une accalmie et on file vers les églises qu'on avait repéré pour dormir. Malheur !! Pas de parvis abrités cette fois-ci, alors pour la première fois du voyage, on monte la tente sous la pluie battante, on teste la technique de mettre le toit de tente avant l'intérieur, on cafouille, pas rodés, on est trempés 🌧☔️
    Mais il était temps que ça nous arrive après presque un an de voyage, non ?!

    Finalement, on dort bien et les deux jours suivants, on perd de l'altitude vers Tripoli pour rejoindre le bord de mer.
    Sur cette route, on trouve un petit coin de paradis pour pique-niquer : aux abords d'un monastère que nous avons la chance de visiter. Un lieu coloré par les fleurs et les fruits, impressionnant par sa vieille architecture et ses vieux arbres, si calme et reposant. Quelle vie seraine ses habitant.e.s doivent avoir là ! On n'ose pas demander d'y passer la nuit. On continue notre chemin vers un petit port très mignon où on dort sur l'herbe moelleuse avec vue sur mer. La matinée va être des plus chill, yoga, bricolage, baignade sont au programme. Puis on va dans la ville d'Astros non loin de là avec l'idée de manger un gyros et de rouler un peu.

    Globalement, les grecs sont sympathiques mais peu avenants. Pas trop d'intérêt lié à la cariole et au vélo. Alors quand on atteint Astros et qu'une russo-américaine (qui parle français!) est en extase, ça nous réjouit !
    Elle nous conseille de rester dans cette super ville, de dormir dans l'église au sommet de la ville et.. si on se retrouvait pour un café le lendemain matin ?
    Notre programme était tout ficelé, on suit ses bons conseils, on avait déjà peu de motivation pour rouler tous les deux.

    Nous nous installons tôt sur la terrasse de l'église. Au menu, délicieux wraps aux mille saveurs, puis notre petite enceinte aidant, on se lance pour une session danse. Pas toujours facile de mettre l'ambiance à deux, mais ce soir c'est soirée disco 🥳🎊🌟 avec vue sur mer !
    Le lendemain, on visite le superbe château puis on retrouve Elena et son fils pour le fameux café. Très rapidement, on refait le monde et on philosophe, la conversation s'emballe. Elle est coach de vie et nous conseille de monter notre business de voyages à vélo, bon là on est pas encore tout à fait convaincus 😜
    C'est une très belle rencontre, on espère qu'ils viendront nous voir en France !
    La suite du périple nous amène à repasser par Nauplio, à dormir davantage sur la plage (parfois en plein vent..) et d'avancer en direction de Poros, là où le voilier se trouve.
    Notre dernière nuit mémorable avant la traversée nous attend, et ça sera pour le prochain épisode !
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  • Day 325

    Hopeland

    February 26 in Greece ⋅ 🌧 12 °C

    Hopeland, hopeland... oui le nom est utopiste, on imaginerait bien des jeunes qui plantent des arbres sous un arc-en-ciel, mais ce n'est pas un rêve, c'est une réalité !!
    C'est un lieu qui m'intéressait depuis que Coline, la super cycliste, y est passée cet hiver.
    Nous avons donc prévu une semaine chez eux... qui s'est transformée non pas en deux mais trois semaines, dur de partir !!
    La première semaine, nous étions en "petit" comité, 3 salariés habitants sur place, 5 volontaires pour l'année et 3 volontaires temporaires comme nous.
    Notre arrivée se fait sous des trombes d'eau (ça devient presque un rituel!), heureusement que nous étions rapidement au sec !
    Le lieu est plutôt paradisiaque : une guesthouse pour l'accueil des groupe avec un poële à bois réconfortant, une cuisine collective bien aménagée, plusieurs jardins en permaculture dont celui des herbes aromatiques, une serre en construction et bien plus encore. Des espaces aménagés comme le "round building", le "village" pour les tentes ou la "fruit forest". Le tout fonctionnant à l'énergie solaire, avec un générateur en complément si nécessaire.

    Cette première semaine, nous avons beaucoup travaillé à la taille des arbres (vignes et oliviers), nettoyer le jardin aromatique... le temps est maussade. Nous nous lions d'amitié avec Panelis, un grec qui nous apprend beaucoup de choses. Ce qui est moins le cas avec un couple greco-allemand qui eux, sont très désagréables 😤
    Bref, c'est la contrepartie de la vie en collectif ! On ne peut pas s'entendre avec tout le monde.

    La semaine d'après débarquent 14 jeunes venant des 4 coins de l'Europe dans le cadre d'un projet de volontariat Erasmus+. Nous découvrons leurs conditions : billets de transport payé, argent de poche chaque semaine, en plus du logement et des repas. Quelle chance pour ces jeunes alors que nous, on a passé l'âge (c'est pour les moins de 30 ans) et devons payer 5 euros par jour... Tout d'un coup, on prend un coup de vieux 🤭

    Ce projet dur un mois et le programme est bien ficelé. Une très belle organisation est réalisée par les salarié.e.s pour introduire les valeurs du lieu aux jeunes, les former, les responsabiliser et apporter de la pédagogie et de la joie. Cela a été très instructif pour nous qui nous intéressons aux dynamiques collectives.
    Chaque semaine, on s'inscrit pour être responsable soit de la cuisine, des animaux, de la maintenance, du jardin, du nettoyage... et à côté de ça, on participe tous aux grands travaux collectifs comme :
    - finir la serre en terre-paille. Pour cela, extraire de l'argile, la mélanger au sable et à la paille, appliquer au mur, c'est un long process, efficace lorsqu'on est nombreux!
    - planter plus de 200 arbres fruitiers,
    - aménager le potager et planter de nombreux légumes.

    Le soir, c'était le moment de détente : feu de camp, puzzle, papotage... beaucoup de joie, de rire et de beaux moments !
    On avait aussi des temps libres les week-ends et nos jours off où on a pu fêter le carnaval grec (forte tradition), aller grimper avec Martins, participer à la fête des pâtes, aller visiter Mycenae (site archéologique superbe) à pied avec un retour en stop et surtout pour Vincent, prendre le temps de construire la fameuse cariole.

    Il en a passé du temps dans le conteneur à outils : couper, scier, visser, mesurer... quel travail d'orfèvre ! Les deux dernières semaines ont été intenses pour lui, au point où on est parti du projet sans l'avoir réellement testé.

    Ce lieu est pour moi un modèle du savoir-vivre en collectif, de la bonne intelligence, de la méthode, de la liberté aussi. De quoi nous inspirer pour de futurs projets ! On repart reboostés avec une belle énergie et une superbe cariole qui pourra contenir le four solaire 🤩🥳🎊
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  • Day 322

    Acrocorinthos

    February 23 in Greece ⋅ ☀️ 16 °C

    Sortie du looooong ferry, on arrive à Athènes vers 15h, ce qui nous laisse juste assez de temps pour rouler vers "Salami island" et trouver un spot sympa pour camper. Oui oui, l'île de Salamine, comme la fameuse bataille en 480 avant JC !
    C'est un itinéraire qui est parfait pour aller dans le Peloponnèse car ça nous permet d'éviter Athènes (on a testé, c'est une ville horrible à vélo). On prend deux petits bateaux de part et d'autre de l'île, ils fonctionnent toute l'année pour les locaux.
    On re-découvre la côte grecque, plus arride et calcaire que la côte turque. Pourtant, la végétation y est semblable : les petites fleurs blanches, les rouges qui ressemblent à des coquelicots, les pins qui nous rappellent toujours le sud. Et aussi, des oranges et citrons qu'on peut cueillir à tous les coins de rue.
    On trouve un campement superbe et calme à la pointe ouest de l'île, quelle chance d'être hors saison !
    Il ne fait plus très froid (mais bien frais le soir) et les journées augmentent 🤩

    Ce soir c'est un soir particulier... on veut fêter notre arrivée en Grèce et rendre le tajine qu'on a prévu plus goûtu. Alors on craque et on achète des brochettes de viande marinées. Il faut savoir qu'en Grèce, les "souvlakis" c'est un plat traditionnel qui se mange partout.
    Alors le soir, on grille le tout au barbecue avec notre réchaud à bois et il faut avouer que c'est un délice 😋 En tant que végétarienne, on pourra dire que les exceptions ont été nombreuses pendant le voyage, il faut bien goûter les plats typiques !

    La route nous emmène le lendemain entre les vallons puis le long de la mer. Mais avant cela, il faut passer par un magasin de vélo. Vincent a encore cassé un rayon, et celui-ci nécessite des outils spécifiques... Ouf il y en a un sur notre route ! J'en profité aussi pour changer ma chaîne. On retrouve la gentillesse des habitants comme ce vélociste qui prend tellement de temps pour nous et fini par une photo en souvenir.

    La route qui longe la mer est superbe : pas de voiture, pas de barrières, quelques montées (et passages non goudronnés) mais surtout, de belles plages puis des champs d'oliviers à perte de vue. On pensait dormir près d'un site archéologique mais finalement, on tombe sur une petite chapelle au milieu des oliviers. C'est le calme absolu, une terrasse avec table et chaises, les derniers rayons de soleil... bref on n'ira pas plus loin.
    Session étirements et mots croisés, ce soir le repas est déjà cuit, alors on prend le temps ! Deux personnes passent à la chapelle allumer des bougies. Cest à la fois insolite et touchant. On en profite et on en allume une autre, on a de la lumière ce soir 🕯

    Anecdote du soir bonsoir. Sur le parvent de l'église on était en train de faire des mots croisés quand on tombe sur un os. "Ce qui est écrit sur la croix", en 4 lettres. Qu'à cela ne tienne je fonce dans l'église inspecter toutes les croix ! Effectivement on y voit INRI sur une.
    Incroyable non ? 🤣

    Le lendemain matin, on visite le site d'Heraion. Il s'agit de la pointe de la baie avec une plage et un très beau phare. Au IXe s. avant JC il y avait le sanctuaire antique dédié à la deesse Héra avec : temple, citerne, bain...
    Le temps d'un petit-déj et d'une balade au phare et nous voilà reparti en direction de Corinthe. Pour cela, il faut traverser le fameux canal de Corinthe. Construit assez récemment (pas antique), il a permis à de nombreux bateaux de s'éviter le tour du Peloponnèse pour rejoindre ...
    La journée culturelle se finit par la visite de l'ancienne ville de Corinthe : Acrocorinthe. L'ambiance est au beau fixe, haut-parleurs au max, c'est le carnaval des enfants.
    On prend nos tickets pour la dernière heure de visite mais c'est trop court pour faire le musée plus en détail. Ces énormes pierres, temples, sculptures et autres objets antiques nous font imaginer que la vie devait être douce à cette époque (et la terre fertile), pour peu qu'on ne soit pas esclave !

    La journée se finit sous une pluie fine. Et quelle journée ! En plus de visiter, on a bien monté, demain on a plus qu'à descendre pour arriver au prochain projet 💪
    Notre seul objectif du soir est de trouver un abri pour la nuit. On tombe encore sur une chapelle au bord de route (cette fois-ci très passante). Il pleut des cordes mais on trouve du bois sec au fond des saccoches 😉, et la porte de la chapelle est ouverte.
    Les voisins nous confirment qu'on peut dormir dedans sans problème. Vous pouvez alors nous imaginer en train de gonfler nos matelas dans l'allée entre les chaises et les icônes de la petite chapelle. Haha, on aura tout fait comme lieux pour dormir, ce soir, les saints orthodoxes veillent sur nous 😇👼😴
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  • Day 321

    Marmaris : au revoir Turquie !

    February 22 in Turkey ⋅ ☀️ 17 °C

    Une longue descente... La route serpente, vue sur mer, en direction de la baie de Marmaris. C'est d'ici qu'on va prendre le ferry pour la Grèce !
    De réputation très chic et touristique, Marmaris s'avère être une ville plutôt mignonne en hiver. Pour nos deux derniers jours en Turquie, on a pleins d'idées comme : aller faire des bains turcs, se payer une nuit d'hôtel chic le dernier soir et faire une rando.

    Finalement, une rencontre va changer nos plans. La première nuit, nous nous installons sur une plage non loin de restaurants fermés pour l'hiver. On entend pas mal les voitures mais on est seuls, la nuit tombe.
    Là dans la pénombre, Vincent voit quelque chose bouger "Marine vient voir!" un sanglier, oui oui... Se balade sur la plage avec son petit😬😅 On est mort de rire et en même temps pas très sereins, mais que font-ils là ?
    Deux minutes plus tard, une horde de chiens arrivent sur la plage et traquent les sangliers..., nous sommes au milieu de ce vacarme, seuls temoins de la scène, perchés sur un bateau hors de l'eau. Les sangliers cavalent droit vers la tente... ouf, elle est épargnée ! On va se coucher encore hallucinés de cette scène, merci les chiens pour cette intervention pour une fois bien utile 👍

    Le lendemain matin, c'est jour de pause alors on prend notre temps. Super p'tit déj à base de museli, yaourt, graines et bien sûr.. des oranges ! Puis baignade et séchage au soleil, le bonheur.
    Entre temps, une personne arrive et discute avec nous, c'est Cafer. Il parle super bien anglais, tient une pension dans le quartier et à l'habitude d'héberger des cyclistes. Ni une, ni deux, nous voilà embarqués chez lui à boire le chai, on est invités à dormir. Tant pis pour l'hôtel chic, ça sera pour une prochaine fois !
    On pose toutes nos sacoches et on file avec nos vélos tous légers pour une rando vers la grotte qu'on nous a conseillé. Impressionnante cavité qui date de millénaires, on reste longtemps sur un petit banc, seuls, à écouter les gouttes tomber. Cette petite balade nous a épuisés, ehhhh c'est notre jour de repos aussi, alors tout doux !
    A notre retour, une douche très appréciée et nous voilà à table avec notre super hôte qui nous avait préparé à manger. On papote pendant des heures, de la Turquie mais aussi d'habitudes alimentaires et de voyage. Puis vers 21h, on part à vélo en direction de la ville pour aller voir un concert. C'est moi qui ait demandé, ça fait si longtemps que j'attends ça !
    Un des bars de la ville était plein à craquer. Des pintes de bière sur toutes les tables, à peu prés tous les styles vestimentaires... c'est une autre partie de la Turquie ici ! Des braséros à l'extérieur nous réchauffent, l'ambiance est top avec des gens de tout âge. Le concert démarrera tard (olala on a plus l'habitude...!), du pop-rock turc sympa.
    Le retour est plutôt comique, à deux sur un vélo sur 3kms, quelques bières englouties, ce n'était pas gagné !

    Le lendemain, avec un bateau à 15h, on a encore le temp de profiter d'un bon p'tit déj avec Cafer, de passer à un magasin de vélo et surtout, de faire nos dernières courses turques. La nourriture va tellement nous manquer qu'on fait le plein :
    - 10 simits (on en a jamais trop !)
    - du bon pain
    - des baklavas
    - du thé noir
    - des bananes et avocats locaux
    Miam, miam, on va encore se régaler quelques jours.

    Dans le bateau à 55€ pour une heure de traversée vers Rhodes (alors que le bateau Rhodes - Athènes 12h est moins cher...) une foule de touristes allemands en voyage organisé, on se sent un peu perdu... Bon, bon, on dirait bien qu'on quitte l'orient pour l'occident !

    C'est si court... En Europe peut être qu'on s'en rend moins compte, mais les passages de frontières, ici, c'est un monde qui change. 1h de bateau et nous voici dans un nouvel univers. Ce ne sont pas les gens qui sont foncièrement différents, mais les habitudes, l'ambiance dans les rues et les édifices religieux, qui occupent une grande place, en Turquie comme en Grèce. Ces îles grecques sont si proches de la Turquie. Pourtant on comprend que les échanges entre les deux peuples sont bien pauvres. Déjà les turques ne peuvent pas se rendre en Europe, le visa est difficilement accessible, ce qui ne facilite pas les échanges, la connaissance et la compréhension mutuelle....

    La réjouissance c'est qu'un projet nous attend dans le Péloponnèse et ça fait longtemps que je veux y aller. Alors on profite d'une bonne journée à glander dans le ferry et Hello 👋 Greece, we are back !
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  • Day 315

    Les pieds dans l'eau à Kaş

    February 16 in Turkey ⋅ ⛅ 15 °C

    Au petit matin, on a pas les mêmes envies avec Marine. J'aimerais bien m'enfoncer par les petites routes qui descendent vers la mer (on ressent des airs de calanques par ici), tandis que Marine, en rémission du ventre, se dit que la route directe, c'est bien aussi ! Rendez-vous à 13h donc !

    Comme toujours quand on roule séparément, on est hyper contents de se retrouver :)
    Sur la côte, c'est la préparation de la période touristique. Pour l'instant ils préparent la ruche en attendant les abeilles ! On imagine bien la fourmilière le printemps et l'été, et on est bien contents de passer avant 😊

    Parfois les fins de journées nous offrent des cadeaux, des couleurs magnifiques et des spots cachés. Aujourd'hui, on serpente dans une vallée entre les serres et les orangers, à la recherche d'un bivouac "vue sur mer". La lumière est toute dorée on ne veut pas rater ça !
    On finit donc sur un petit sentier à l'écart de la route. On s'enfonce dans les arbustes à la recherche d'une clairière pour tomber sur.... une maison ! Ah bah non alors ! Heureusement comme toujours les turcs sont géniaux, et après avoir compris notre objectif du soir ils nous accompagnent jusqu'à un endroit plat, moelleux, avec des cailloux pour s'asseoir et une belle vue sur la baie. Le rêve !

    Kaş, c'est le Cassis du sud de la Turquie. On est soulagé d'y être en février pour profiter du paysage sans touriste. C'est une des premières fois où il fait vraiment beau. On utilise enfin le four solaire, qui a évolué pour devenir 3 fois plus grand !
    Bref c'est tellement l'été qu'on décide de rester tout l'après-midi, le soir, la nuit, et le matin !
    La tente sur la plage, on est proche du paradis quand on rencontre le seul turc vraiment pas très sympa de tout le voyage. Apparemment on a pas le droit de camper là, il faut tout redémonter, trop la flemme de déménager... Et l'autre qui klaxonne depuis sa voiture pour nous dire de nous dépêcher ! Et pas question de nous donner ne serait ce qu'un indice de là où l'on pourrait aller. La seule information qu'on a est c'est : "interdit partout !"

    Sauf que 500m plus loin on tombe sur une autre plage avec des tentes. Ah bon ?!
    Et oui apparemment c'est tout a fait possible de mettre sa tente ici hors saison touristique. Super, plus qu'à tout remonter !

    A noter la première baignade dans la mer de la nouvelle année, on reprend les bonnes habitudes :)

    On alterne entre montagnes et côtes escarpées. C'est vraiment magnifique. Tout est très vert et ça paraît si fertile !
    Les gens sont de premier abord plus froid que ce qu'on a pu expérimenter auparavant dans l'est, mais que la vie a l'air plus facile. Il fait chaud, on a l'impression que tout peut pousser, et le paysage est incroyablement beau.

    Aujourd'hui on croise 4 voyageurs à vélo. Ils vont tous vers l'est. Alalala je n'ai pas encore complètement fait la paix avec moi-même sur le sujet. Dès que j'entends parler de l'est, je tique un peu. C'est comme un endroit mystérieux rempli de promesses. Ok pas pour cette fois mais pour sûr on y retournera :)

    Troisième nuit de suite au bord de l'eau, cette fois-ci un lac. Quel décor estival, ça change de la neige, des sapins et des vaches !On passe la soirée avec de sympathiques cyclistes belges. Il ne nous reste plus que 50km avant Marmaris, notre point final en Turquie. 50 derniers kilomètres, sur les 900 des deux dernières semaines. On a bien roulé et maintenant on est presque arrivés... Donc on fête ça avec un magnifique coucher de soleil, bière et chips !

    Funny fact, sur mes derniers kilomètres, on s'arrête dans une mosquée pour remplir les gourdes, comme à peu près 3 fois par jours. Je les remplis, et quand je veut boire, 30km plus loin, oh surprise, plus de gourdes ! Elles sont restées dans la mosquée 🕌. Super, au moins j'aurais laissé une partie de mon vélo, (à savoir une partie de moi), là-bas !
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  • Day 312

    Antalya

    February 13 in Turkey ⋅ 🌧 13 °C

    Le jour avant notre arrivée à Antalya, on retrouve la côte. Youhou, à nous le soleil, les bananiers, citroniers, la mer !!! 🥳🤩🍹
    Mais d'un autre côté... la sur-urbanisation et les horribles hôtels immenses et vides en bord de route. Un Las Vegas aux façades décrépies, heureusement que ce n'est pas la saison touristique !
    La chance de la journée, c'est d'être dimanche et d'arriver au milieu d'une fête familiale dans une ptite ville. Les femmes avaient cuisiné de délicieux plats, on leur achète des barquettes remplies pour notre repas du soir, quel délice :)

    Pour passer la nuit, on aimerait dormir sur la plage mais ils annoncent de la pluie pour le lendemain matin. Alors on s'abrite sous un auvent d'un jardin d'un grand hôtel fermé pour l'hiver. Malheureusement, un gardien devait sûrement y vivre à l'année et nous a gentillement demandé de nous décaler vers la plage... à 1h du mat' ! C'est ça les aléas de dormir près de lieu trop chic 🙄

    On arrive à Antalya le lendemain, et c'est parti pour 3 jours de déluge... on commence à avoir l'habitude !!
    Mais cette fois-ci nous sommes hébergés chez Verum, un warmshowers passionné de vélo de course et qui nous accueille gentillement chez lui. On prolonge même d'une journée notre séjour car impossible de rouler par ce temps ! Bref, Antalya en quelques lignes :
    - visite de la vieille ville sous la pluie (pas de photos pour témoigner, ça rend rien avec cette météo. )
    - beaucoup de cuisine dont des crêpes 🥞🥳
    - début de tourista pour Marine donc plus de crêpes mais riz-coca pour les prochains jours 💩
    - réparation de vélo chez un vélociste adorable 🙏
    - repos et lecture, préparation de la suite, ça fait du bien aussi ! 😌

    Le départ d'Antalya se fera sous un ciel gris. On longe la belle côte pour installer notre tente 60kms plus loin. Peu de dénivelés, lente journée de redémarrage ! On dort dans un petit village, à côté d'une maison abandonnée et on reprend les bonnes habitudes : chercher du bois, faire un feu, cuisiner, monter la tente sur une surface plate, gonfler son matelas, mettre la nourriture en hauteur, s'endormir sur son livre ou en écoutant un podcast!
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  • Day 310

    Silifke : le sud et les montagnes

    February 11 in Turkey ⋅ ☁️ 9 °C

    Une nuit de bus plutôt confort car on peut s'allonger sur les banquettes, et nous voilà dans un nouvel univers...
    Premier pied sorti du bus, hummm il fait bon ! Ohh mais on peut être en t-shirt, le soleil nous réchauffe 🤗 Après une semaine les pieds dans la neige, nos corps ne comprennent pas trop ce qu'ils leur arrivent, mais ils sont contents.
    On fête ça avec un döner excellent (notr préf pour le moment!), dégoté dans le centre-ville de Silifke en même temps que du wifi.

    La suite de l'itinéraire, on le connaît ! On nous a conseillé une route qui passe à travers les montagnes, ça nous va bien parce qu'on a toujours peur des routes bondés au bord de mer...
    Il n'est pas très tôt dans l'après-midi quand on décide de s'attaquer à la montée. Allez, 600m de dénivelés pour aujourd'hui, comme ça on aura fait la moitié de la montée !
    J'ai même l'espoir qu'on puisse trouver une chambre pour prendre une douche sur la route, mais sans succès ! Ehh oui, les deux petites nuits d'hôtels m'ont donné goût au matelas moelleux et à une bonne douche chaude 🚿

    Mais ce soir, on dormira dans un enclos ! Ce sont nous les drôles d'animaux finalement . D'après les locaux il y a beaucoup de sangliers dans le coin, alors quand on tombe sur un enclos à peu prés plat avec des barrières en bois, on fait semblant de ne pas voir la belle couche de crotte de chèvres et s'y refugie pour y planter la tente 😆. Un feu de bois difficilement allumé, un moment lecture à voix haute du livre "les huits montagnes" (super cadeau de Noël) et au dodo !

    Le lendemain pendant la montée, la neige réapparaît. Pas comme dans l'est mais parsemée dans les collines. Le temps n'est pas au rendez-vous, le ciel est gris, on ressort les petits gants et la doudoune, zut nous qui pensions qu'il n'y avait que du soleil dans le sud...
    Ce temps maussade va nous suivre ces quelques jours dans les montagnes, et notre mauvaise humeur avec ! Les esprits s'échauffent sur le vélo, un mélange de tristesse et d'incompréhension. La communication va mettre deux jours à revenir, tout comme notre conscience du moment présent. Nous sommes au début de notre retour et cette phase n'est pas évidente : pourquoi ne pas avoir continué ? Qu'est-ce que ça peut donner le retour ? Faut-il même y penser ?
    Cest comment si nos esprits, accaparés par l'urgence et la concentration qu'ont impliquées ces quelques jours dans le froid et la neige, peuvent enfin se détendre et voire plus loin. Une réalité se présente et elle difficile à regarder : oui nous sommes en train de rentrer.

    Heureusement que nous sommes en encore en Turquie, les gens sont toujours aussi chaleureux et nous sortent de ces reflexions Dans les villages, ils viennent à notre rencontre, un chauffeur de camionnette nous offre pleins de gâteaux qu'il allait livrer dans un magasin, les enfants nous disent "how are you?"... on adore ces villages perdus dans la montagne.

    Dans l'un d'eux, on plante la tente sous un ciel rose du soleil couchant, quand une famille vient nous voir. Après le classique stress de "peut-être qu'on a pas le droit de camper là ?! " (On est quand même dans un cimetière 🙄) , on comprend qu'ils veulent juste nous inviter chez eux ce soir ou demain. Va pour un ptit déj demain à 9h ! Ils sont tellement adorables. Pendant qu'il pleut des cordes dehors, on déguste un délicieux petit-déj comme seuls les turcs savent faire. Cette fois-ci, la communication est plus facile car le jeune parle anglais et fait la traduction à ses parents et son frère. On rigole bien, le père est fan de vélo, il voyageait avec jusqu'à ses 30 ans, après il s'est acheté une voiture ! 😆

    On se remet en selle le moral reboosté, heureusement parce que les routes sont sinueuses et ça monte grave !! 7000m de dénivelés en 4 jours, au bout d'un moment, une douche s'impose.
    On s'installe pour une nuit dans le ptit hôtel de Ermenek pour reprendre des forces et la fameuse douche, encore quelques pics avant d'entamer la descente.

    Là, les routes sont escarpées, on écoute des podcasts de "la série documentaire" dans les montées car il y a peu de voitures. On croise des bergers avec leurs troupeaux de chèvres, des femmes qui bossent dur, des hommes qui conduisent pleins d'engins (caminonnettes bleues des montagnes, vieilles voitures, carioles...).
    Notre dernière nuit se fera sur un plateau à 1600m d'altitude, il fait frais mais nous sommes si seuls. Un silence, un lac paisible au fond, seuls les montagnes nous entourent. Ça fait longtemps que nous n'avions pas dormi sans un lieu aussi "wild". De toute façon maintenant on est rodés contre les attaques d'animaux : toute la nourriture accroché aux arbres, bâton et frontale dans la tente, vélos en protection devant.
    Le lendemain matin, une couche de gel a recouvert nos affaires, tout est blanc. C'est bien ce que je me disais, il n'a pas fait très chaud cette nuit !

    Juste avant d'attaquer la descente, on se fait alpaguer par une famille qui faisaient un brunch à la fraîche dans les hauteurs. C'est vrai qu'on est dimanche, on a totalement perdu la notion des jours !! Ils nous invitent, nous racontent leur vie à Alanya, la ville en contre-bas sur la côte. Toute la petite famille (grands -parents, cousins, enfants. ) ont l'air en pleine forme. Ils nous doublent dans la descente à coup de grands klaxons !
    Descente de fou encore ! De 1600 à 0. On change de saison et de climat, on fonce vers l'été ! On se retrouve au bord de l'eau, entre les bananiers et les orangers, incroyable !
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  • Day 303

    Erzurum

    February 4 in Turkey ⋅ ⛅ -1 °C

    Le train de Kars à Erzurum a été un moment magique. On avance dans des paysages blanc, en étant bien au chaud, collés à la fenêtre. On en descend heureux, il est 10h du matin et nous avons toute la journée pour visiter la ville d'Erzurum dont nous ne connaissons rien.
    Comme on se renseigne peu sur les visites touristiques, culturelles dans les régions que nous traversons, on se balade souvent le nez au vent, en faisant un tour de la ville à vélo. 🚲

    Nous n'avons pas eu le temps de visiter Kars alors ici on veut en profiter. Ça tombe bien, on tombe nez à nez devant une mosquée avec des minarets superbes, puis à côté, un château.
    Waou, on pose les vélos et c'est parti pour la visite. Ce sont de vieilles ruines avec une tour qui surplombe la ville et qui a été restaurée.
    On monte vaillamment jusqu'au sommet. Le vent est fort (c'est une des raisons qui nous a motivé à prendre le train !), j'ai même le vertige au sommet de cette tour !
    Cette ville est posée sur un immense plateau blanc, quelques montagnes au loin, c'est impressionnant.

    En bas, on rencontre un ptit monsieur bien sympathique qui devient notre guide ☝️. Il nous emmène voir d'anciennes maisons traditionnelles et restaurées, tout en pierre et en bois, avec des maquettes et des photos de'Erzurum avant. On y découvre que c'est une vieille forteresse, haut lieu du commerce (route de la soie) et on a même trouvé des photos d'époque où ils faisaient du ski de rando sur les sommets enneigées !

    Notre visite continue dans les petites ruelles tout en pierre. J'adore la Turquie qui est restée dans son jus. De superbes bâtisses qui abritent des cafés où les hommes se retrouvent au chaud, par terre sur des coussins, pour boire le fameux chai et papoter. Quelle atmosphère, j'aurais pu y rester la journée !

    Juste à côté se trouve aussi la mosquée de style Seljuk, elle est somptueuse, on ne visite que la cours intérieure avec des écritures arabes et des portes gravées.
    Nos ventres commencent à gargouiller, alors on cherche un resto comme on aime : les cantines locales.
    On choisit nos plats, aubergines et veaux, riz et poivrons grillés..., la viande est réputée pour être particulièrement bonne dans cette région alors on fait honneur aux plats 😋

    C'est la route pour aller à la gare de bus qui sera la vraie aventure de la journée.
    Oui vous avez bien lu, gare de bus ! La météo peu clémente et la longue distance pour retraverser le pays nous pousse à prendre un bus pour rejoindre la côte sud de la Turquie. Apparemment il fait meilleur et ça vaut le détour, alors en route pour le soleil !

    Mais pour cela, il faut braver les 5kms qui nous séparent du bus. Face au vent, les vitesses au minimum sur du plat, on force comme des dingues sur les pédales pour avancer 🥵🥵.

    Heureusement qu'on peut se relayer pour se reposer... le vent veut absolument nous envoyer, par bourrasques, dans le fossé de droite. Rajoutez à cela les flaques sur la route, et les voitures qui nous envoient des gerbes d'eau, et nous arrivons tout boueux et mouillés à destination. C'est parti pour 12h de bus, le lendemain matin, on sera au bord de la mer apparemment 🥳💛🤩
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