ha viaggiato in 6 paesi Leggi altro
  • Giorno 20

    Trajet pour les Canaries

    19 novembre 2023, North Atlantic Ocean

    Ça fait 2j et demi qu'on est parti de Tanger et ce que j'imaginais du bateau prend de plus en plus forme. On trouve tous nos marques à notre façon, certains sont plus impliqués que d'autres sur la navigation, d'autres sur le projet. On est porté par des vents plutôt constant qui nous poussent vers les Canaries, on devrait y être d'ici 3j si les vents ne faiblissent pas trop. On a pris du large pour pouvoir capter ces vents et pour le moment ça nous sourit bien. Le bateau file à une vitesse de 6 nœuds sur une eau assez calme mais avec un peu de houle. Les vagues ne se brisent pas et bien qu'impressionnantes, elles sont inoffensives, elles nous portent même.
    L'eau est particulierement bleue, j'ai pu le verifier lors d'une petite baignade hier accroché à un bout trainant dans le sillage. Un veritable puit bleu absorbant toute la lumière vers ses profondeurs. Il est incrit 3200m de profondeur sur nos cartes.

    Le bateau a fière allure et cest lui le seul à briser les vagues dans un léger roulis. Les voiles sont réglées aux petits oignons et le soleil assèche le pont aussi vite que les vagues ne le mouille.

    Paul nous apprend des chants scout, ça tourne surtout autour de la biture, Elsa Gervais et moi nous donnons à cœur joie et à gorge déployée, on se sent bien pirate dans les moments comme ceux ci.

    On croise énormément d'oiseaux bien qu'on soit à minimum 150km de toute terre. Certains espèrent trouver dans notre sillage quelconque nourriture, d'autres se reposent rapidement dans le flux de nos voiles. D'autres chassent au loin, et d'autres encore semblent s'amuser à voile au ras de l'eau, si bien qu'on croirait les voir se dédoubler juste un instant. J'aimerais pouvoir les reconnaître et j'attends avec impatience de croiser un Albatros (p'tite pensée à Fay et Imen).

    Hier Youen et moi avons lutter pendant une heure à essayer d'attraper de magnifiques poissons qui nageaient aux abords du bateau, ils nous ont suivi pendant au moins 2-3h. La mer etait tres calme et projetait de léger rayons du soleil sur leurs ecails, ce qui créait un dégradé de violet au cyan sur chacun d'entre eux. Chacun devait faire 60cm de long facile et ils se deplacaient avec une agilité qui semblait nous narguer. Passant tantôt à tribord, tantôt à babord, ils feignaient être intéressés par les appâts qu'on mettait au bout de la cane, mais s'en détachaient tout aussitôt.

    22-11 23h36
    La nuit dernière a été très complexe, pratiquemment impossible de dormir à cause du mouvement brusque du bateau ainsi que le fracas des vagues sur l'étrave. Le genre de situation qui te fait te demander si les copains sur le pont n'ont pas besoin d'aide. La petite boule au ventre de savoir si le bateau va bien et où tu commences à envisager le risque. Le quart s'est passé plutôt bien pourtant, mais c'est vrai que c'était physique. Avec le vent dans le dos et les grosses vagues, il etait assez complexe de réduire la voilure sans prendre de risque et on a tous passé une nuit plutôt énergique, le bateau fonçait à 9 nœuds dans les vagues.

    La journée a été l'une des plus molles de l'équipage après cette dure nuit. Tout le monde cherchait à faire la sieste et à se reposer un peu, le soucis c'est que la veille, le pilote automatique dans les vagues a sucré pas mal de batterie et que durant la journée, il n'y avait pas un chouïa de soleil.
    On s'est donc relayé à la barre pour économiser de la batterie pour cette nuit.
    Le relais à la barre n'etait pas facile non plus, la houle était tres forte, surtout vers 17-19h, avec des vagues de plus de 4m, les plus grosses que l'on a croisé pour le moment. Malgré leur taille, elles etaient bien chouette ces vagues et nous ont permis de faire 165 milles en 24h, une moyenne de pratiquement 7 noeuds par heure, avec le bateau qu'on a, Montessier serait fier comme tout, je le suis en tout cas.

    Après avoir ingurgité une bonne plâtré de pâte, au lit et puis récupération express jusqu'à 23h, l'heure à laquelle commence mon quart. Ces deux heures de sommeil ont fait du bien même si j'aurais voulu en avoir d'avantage. Ce n'est que partie remise, le bateau file un peu plus doucement et la houle est beaucoup plus douce, on pourrait même entendre les copains ronfler depuis le pont tellement les conditions sont chouettes pour dormir.
    À cette heure, la lune éclaire extrêmement bien, on y voit comme à 19h, ça rajoute encore un peu à l'atmosphère rassurante.

    23-11 14h34
    Je pense vraiment que la musique et l'eau sont sûrement les éléments qui m'intriguent le plus, ceux que j'ai envie d'exploiter le plus, qui suscitent en moi le plus de curiosité.
    Voilà maintenant 45min que je fixe notre sillage qui dans la houle donne l'impression d'etre une route de montagne alors que nous tenons un cap précis. J'ai le casque vissé sur les oreilles et le mélange des sens auditifs et visuels me procure une émotion qui ne me semble pas encore connue. Un appel sourd, une envie de me perdre dans l'immensité d'un milieu qui me dépasse. Je me rends compte que c'est bien souvent cette sensation que je cherche en soirée, cette espèce de relâchement tel que rien n'existe plus dans le moment precis autre que l'étreinte du son. Là, à la différence d'en soirée, je n'ai pas du tout envie de fermer les yeux, au contraire, les mouvements hypnotiques de l'eau m'attirent.
    J'ai des envies de mixer et de faire ressentir la même chose que je ressens actuellement. Le rythme répétitif du son et la complexité infinie des légers remous à la surface de l'eau se repondent parfaitement. L'un est impossible à suivre et l'autre calme l'esprit, le rassure. Ça me donne l'impression de marcher sur une ligne fine entre l'hypnose et la folie
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  • Giorno 17

    Tanger

    16 novembre 2023, Marocco ⋅ 🌙 18 °C

    Le lendemain c'est levé 6h, on voulait longer la côte Espagnole pour arriver vers la pointe de Tarifa à la pleine basse/debut montante pour que les courants nous portent. Sauf que ce chemin est le plus risqué en terme de rencontre d'orques, on décide de passer au niveau de Gribraltar mais à peine on sort de la baie que nos instruments GPS indiquent qu'on va vers l'Est. On a du mal à comprendre mais on se rend compte que bien que le bateau avance bien, les courants sont tels qu'ils nous rabattent à l'Est et qu'en faisant la somme des deux directions, on est perdant. On fait un ou deux ronds dans l'eau, juste histoire de se faire une frayeur avec les ferry qui passent à tout allure à côté de nous dans la brume et on retourne longer la côte quelques temps. Au bout d'une heure ou deux on arrive au moment où les courants s'inverse et on assiste à un vrai petit spectacle de tourbillon - Olivier Metais serait ravi de voir ça - duent aux changements de directions des masses d'eau. Assez vite les courants nous portent et c'est direction le Maroc. La brume s'etant levé, on arrive assez facilement à naviguer entre les porte-conteneurs et autres pétroliers, on rejoint la côte Marocaine sans accrocs.

    On arrive vers 15h à Tanger, sans avoir aucune info de quel port rejoindre, sans canal radio du port... On entre donc dans une marina et l'ambiance est tres calme, des policiers et des douaniers nous regardent nous amarrer sur le ponton visiteur. Commence alors l'enfer administratif, on doit quelques fois attendre sur le bateau, ou attendre sur des sièges en plastique dans la douane. Parfois ils demandent de parler au capitaine, parfois ils s'adressent à tout le monde. Les procédures durent 2h, ils fouillent de maniere surfacique notre bateau, tamponnent nos passeports, nous prennent le drone et ca y est, on peut sejourner sur le territoire.

    Apres une bonne douche et des vêtements propres, on part tous sauf You à l'assaut de la ville apres avoir longé la baie. On se retrouve rapidement dans des rues assez touristiques bien que tres jolies, où ça vend maillot de foot ou petits souvenirs à mettre sur son frigo. Bien que je ne sois pas tres friant de ce genre d'ambiance généralement, celle ci est assez magique. J'ai l'impression d'être un enfant dans les rues commerçantes à l'approche de Noël. Le mélange entre les couleurs, les odeurs, le monde qu'il y a, le bruit que font les rues et mon léger mal de Terre fait que je suis subjugué par ce que je ressens. On se laisse porter par nos jambes et d'une rues tres touristiques on tombe sur un petit marché couvert où on ne passe pas à deux de larges. Les boutiques sont minuscules et parfois on dirait qu'elles ne vendent rien. À la sortie du marché on trouve de quoi tirerde l'argent, je me prends 300 dirams, l'équivalent de 30€ et je verrais bien où ça me mène. On poursuit la balade dans des rues assez semblables à celles Européennes bien que les vendeurs nous invitent souvent à rentrer de l'extérieur et la culture des fausses marques semble être monnaie courante. Après une ou deux heures, l'équipe crie famine, mais on a pas envie de manger dans le premier truc qu'on voit et d'etre déçu, alors on marche pour trouver. On tombe sur une place avec plusieurs terrasses et pas mal de monde, ça ressemble à un spot parfait. Ça l'est, je me prends un tajine poulet et frites avec deux brochettes (boeuf et poulet) sur le côté, j'en ai pour 4,2€. Tout le monde se regale en riant, cta fait beaucoup de bien de goûter du poulet après tout ce temps. À la caisse, on rencontre le premier marocain très accueillant, il nous parle de là d'où il vient, du prix de la vie et nous souhaite la bienvenue.

    Apres cela, l'équipe repart au bateau et je me retrouve solo avec Elou. On repart direction la vieille ville et on va se perdre dans ses rues étroites. À chaque croisement, quelqu'un nous souhaite la bienvenue et nous demande si on veut du hashish. On trouve un spot merveilleux, tout en haut de la medina, sur les rempart de la Kasbah, quelques locaux fument pépère.

    On se perd dans les ruelles sur le chemin du retour et on se fait arreter plusieurs fois pour nous souhaiter la bienvenue au maroc et pour nous indiquer notre chemin.
    Le lendemain, on a qu'une envie, emmener tout le monde à la médina et se perdre ensemble dans ses petites rues typiques, blanches et bleues, tout droit sortie d'un décor de film. Le soleil tape fort et on comprend rapidement le choix des ruelles serrées pour créer de l'ombre un peu de fraîcheur. Les copains sont ravis, on passe devant de belles boutiques et de petits artisans. L'ambiance est bizarrement un peu plus calme que la veille au soir, à 10h, tout le monde dort encore.
    Tout le monde, pas tout à fait. On voit une petite pancarte sur laquelle est écrit "Café baba, meilleur de la medina". On rentre et on tombe sur un café avec vue sur toute la medina et gorgé de soleil à cette heure là. On decouvre que le lieu à l'air assez connue, les Rolling Stones et la princesse Diana sont passés par là avant nous. Sur les murs trainent des articles sur son propriétaire, Baba, qui semble bien être une personne tres influente sur la culture de la fête et les rassemblements dans Tanger. Après avoir commander 6 thés, Gervais va voir Baba pour observer leurs confections quand celui ci lui propose de lui vendre du hash. Gervais et Paul se mettent sur le dossier et on se met à rouler 3j pour nous six, dans un café typique de la ville Blanche.
    Ce moment reste gravé comme un grand 10 sur l'echelle des joints partagés entre amis. La vue est magnifique, on surplombe toutes les terrasses avoisinantes, tous les toits avec leur antenne satellite d'une couleur différente. Les murs sont bleus délavés, les chaises en ont marre qu'on s'assoit dessus et le thé est délicieux. Le hash nous fait légèrement tourner la tête mais il est surtout extrêmement euphorisant et on se marre tous les six en profitant du moment.

    Dans la descente de la medina, les commerces se sont ouverts un à un et on tombe parfois sur des bijoutiers, parfois sur des tisseurs. Le quartier n'a plus rien à voir avec les rues commerçantes du premier soir, mais tout aussi vivant.

    Parfois la sérénité des rues est brusquée par un scooter ou une mobilette.

    On passera le reste de la journée à preparer un plan pour marchander de la manière la plus efficace possible des maillots de la ville de Tanger, avec comme chef pour ce plan Paul. On s'essaye à 2-3 marchandages pour des bijoux dans des boutiques typique et on se balade surtout dans toutes les rues sue compose le vieux Tanger.

    Apres s'etre divisés en plusieurs groupes, on se rejoint tous au Café Hafa, un autre café mythique qui donne sur la facade atlantique de Tanger, on deguste ici un autre thé en pensant à nos futures navigations sur l'ocean, qu'on voit pour la premiere fois du haut de cette terrasse.

    Le lendemain, chacun dépense ce qui lui reste de diram, on fera les comptes plus tard et on part pour notre grand objectif : 6 maillots de Tanger au prix le plus faible possible. On s'en tirera pour 8€ chacun dans une boutique où 4 vendeurs se sont relayés pour nous faire face, il fallait surement équilibrer les équipes. Paul ressort avec un goût amer parce qu'il les voulait à 7€/u, nous, on considère que cest déjà une belle victoire sur les 12€ annoncés au départ. Ceci dit, ça s'avérera être une sacrée defaite car les maillots (bien qu'en taille l ou xl) sont trop petits et nous serent tous un peu trop.
    Je finis l'apres midi dans les marchés plus pauvre de Tanger avec Paul, on découvre une halle aux poissons avec des centaines de variétés différentes et tout autant d'acheteurs. On fait le plein d'épices pour le bateau et on va se reboire un café chez Baba qui nous reconnait et qui prend des nouvelles.

    Baba qui prend des nouvelles est une belle représentation de ce qui me reste de Tanger apres coup, un peuple extrêmement acceuillant (surtout si on a quelques dirams à dépenser) malgré la barriere de la langue parfois compliqué. Une culture tout autre, surement un peu plus lente et un sacré dépaysement
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  • Giorno 15

    Gibraltar

    14 novembre 2023, Gibilterra

    Reveil à 7h ce matin, je sors la tete du bateau apres m'être équipé de salopette et veste pour afronter l'humidité que je ressens dpuis ma cabine. Je tombe alors sur un spectacle assez innabituel, on est en pleine brume et on ne voit pas à 30m. Elouan joue de la corne de brume à l'avant du bateau et Elsa écoute sans doute de la musique à l'arriere. Je prends note de l'etat actuel des choses, le pilote automatique a un cap assez faux comparé au cap magnétique et le bateau n'avance qu'à 3 noeuds alors que nous sommes en pleine mer d'huile.
    Elsa est dans la cabine à regarder AIS et radar tandis que je suis au niveau du balcon avant afin de d'entendre le moindre bruit different du léger ronron du moteur.

    Une des choses dont je me rends compte au fil des jours est ma faculté à reconnaitre chacun des bruits du bateau. Je peux dire à quel vitesse tourne le moteur ou la position de la voile dans l'espace en fonction de leurs sons. Cest ainsi que pendant mon quart, aux aguets du moindre mouvements etrangers, j'entends deux petits dauphins, qui joueront avec l'étrave du bateau pendant quelques minutes.

    Le brume ne desépaissit pas jusqu'à ce que j'ecrives ces lignes. Il est 10h30 et le paysage ressemble à ce qu'on pourrait imaginer de la Lune ou de la bataille de Verdun, tres légèrement vallonné, avec une brume épaisse qui mouille tout en permanence et qui empeche de comprendre où commence le ciel et où termine la mer.

    En une minute à peine, le voile vient de se lever partiellement et on redistingue la ligne d'horizon bien que les rayons du soleil ne nous parviennent pas encore complètement.
    10h40 Ca y est, nous sommes completement sorti de la brume et on remarque qu'on est loin d'etre seul sur l'eau, des portes conteners, des bateaux de pêche ou des grosses plateformes pétrolières. Vraiment pas rassurant qu'on on sait qu'on ne voyait rien à 30m... Ceci dit, on avait toutes les infos nécessaires avec radar + ais

    Il est 17h56, rien de tres particulier aujourd'hui si ce n'est un désaccord entre nos instruments de cap qu'on a du mal à comprendre. On est toujours à quelques milles de la côte espagnole en voguant vers Gibraltar et Algésiras, on devrait y etre pour 8h demain matin.
    J'entrevois pour la première fois un continent autre que l'Europe, baigné dans l'horizon roussi par le soleil se couchant.
    La veritable course contre le coucher du soleil commence maintenant. Depuis hier, le cap est plein ouest pendant au moins plusieurs mois. Les bateaux se multiplient et on ressent le goulot qu'est Gibraltar
    Tantôt poète et tantôt complètement con, je reapprend à vivre à un rythme particulier. Un rythme qui laisse s'exprimer des émotions peu connues, mais toujours tres intense, de bonheur immaculé ou de profonde tristesse, comme si celles-ci avaient été mises de côtés sur la Terre.

    20/11 05h43
    L'arrêt à Gibraltar fût assez intense, on alla avec gerv et elsa chercher de l'essence dans la tireuse la moins chère de toute la méditerranée (selon eux néanmoins). La zone difficilement compréhensible, on entre dans un petit port piégé entre des raffineries de pétrole et une piste de décollage d'un aéroport. Il est 10h du matin mais il y a un flux énorme entre petit pecheur sur sa barque, grand catamaran de 80 pieds ou bateau de l'armée. On arrive à se faire une petite place sur un quai qui fait bien 4m de haut et on se sert notre diesel pépère. Pendant qu'on se sert, un avion atterit et on se rend vraiment compte de la folie de l'endroit sur lequel on se trouve. À peine le temps de souffler apres avoir vu l'avion à moins de 50m de nous atterir qu'il nous semble remarquer un go fast, 3 types sur un petit bateau avec deux moteurs surpuissant, ils vont direction le Maroc, ils y seront en une vingtaine de minute.

    Nous, on va se mettre au port espagnol juste derriere la fameuse piste de décollage, les copains gont chercher des vivres pour la traversée jusqu'aux Canaries et avec gerv et zouille on se met à retaper 2-3 trucs sur la bateau. On refait quelques joints, on change l'écoute, on rafistole un coffre et il est bientot 20h, fin de journée. You et Paul proposent un volley, on file les rejoindre sur la plage. Apres quelques échanges on remarque bien vite qu'on est à chier et qu'il vaudrait mieux taper un foot sur le petit terrain à côté. On tente des acrobaties mais très vite ça part en deux contre deux, Gerv et moi contre You et Paul, l'Inp 6 n'a qu'à bien se tenir.
    On mène 2-1 quand je meurs presque sur la plage, heureusement Elouan arrive pour me permettre de souffler un peu. Apres quelques buts de la part du boiteux, la rencontre s'achève et on rentre dodo.
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  • Giorno 10

    Almerimar

    9 novembre 2023, Spagna ⋅ ☀️ 21 °C

    On part ensuite pour une journée et demi de nav, cest ma nav préférée depuis le debut du sejour. Le bateau est stable, on avance bien, il y a du beau temps. Je devore le Soleil des Scorta de Laurent Gaudé et je decouvre un de mes livres préférés. Il y a un fin melange entre des questions existentielles comme la famille, le bonheur, la mort et la religion le tout avec une atmosphère qui fait voyager. J'ai l'impression de passer quelques heures aux Pouilles, sous un soleil de plomb, etouffant, pendant que je le lis. J'en ressors pas mal bouleversé, assez ému et j'ai envie d'en parler avec tout le monde. Mais mon envie que les copains le lisent passe avant et j'en parle le moins possible.

    Tout le monde est ravi sur le bateau, ça pêche, ça bouquine, ça joue aux cartes. Je me rend compte de la perte de repere, la perte du temps. Je crois que je m'autorise à me perdre dans mes pensées pour la premiere fois depuis longtemps. Cogiter dans le vide, sans intérêt particulier, laisser passer les heures et les pensées.

    Vendredi 10/11 - 5h35
    Je suis en plein quart de nuit, de 3 à 7h. La nuit est super calme, on a essayé de mettre plusieurs fois les voiles mais il manque cruellement de vent. On navigue donc au moteur sur une mer pratiquement plate, de tzmps à autre on parcourt un banc de plancton phosphorescent et le remous illumine pendant une fraction de seconde l'étrave du bateau.
    Je me suis perché à l'avant du bateau avec le casque sur les oreilles, cest la première fois que je oeux profiter d'une de mes places préférés du bateau de nuit. Devant moi il n'y a que l'eau, le ciel et la ligne fine des lumières sur la côte. À 360°, l'humain n'existe pour moi qu'au travers d'une ligne. Une seule ligne dans un espace en trois dimensions.
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  • Giorno 5

    Barcelone

    4 novembre 2023, Spagna ⋅ 🌙 19 °C

    01h56
    Réveillé depuis maintenant 19h, j'arrive pas à fermer l'œil. J'ai fini mon quart à 1h et depuis, j'ai l'impression que chacune de ces foutues vagues va detruire la coque du bateau. Le bruit est tellement assourdissant que mes boules quies ou ma musique n'arrivent pas à me le faire oublier. À de rares occasions, trois vagues s'enchaînent de manière fluide et on a l'impression de pouvoir trouver la paix mais l'instant d'apres, l'étrave du bateau s'écrase une nouvelle fois. Même apres une heure de combat, le choc reste toujours aussi surprenant par sa puissance et son bruit. Moi qui etait si serein au depart commence à légèrement douter, mais je continuerai de rassurer Zouille qui se demande si la bateau va tenir

    5/11 - 20h45
    Hier matin on arrive vers 8h à Barcelone, il faut qu'on attende 10h avant que la capitainerie ouvre et qu'on ait le droit de quitter le navire. Cest toujours particulier de savoir si on est completement libre de quitter le boat ou pas sachant qu'on est pas en France. On a entendu pas mal d'histoire de personnes s'étant faites emmerder donc on préfère que le capitaine aille seul avec nos passeports histoire de montrer patte blanche.
    10h30 (Attention Espagne) on obtient les codes pour les toilettes, chacun part se passer un petit coup de polish et on part se balader. Arthur, le frere de Paulo nous attend sur le capway avec les croissants, ça fait un bail qu'ils s'étaient pas vu. Sur le quai les retrouvailles sont assez breves, arthur va s'occuper de son fils et retrouvera Paul au soir. Elou et You partent de leur côté et nous rejoindrons plus tard. Avec les autres, on part direction le quartier gothique et on va à un grand marché couvert, les rues sont assez touristiques mais chacune des boutiques donne envie de depenser. La nourriture à l'air excellente et ça rigole un peu partout. Les rues piétonnes sont vraiment agreable et il regne une ambiance assez posée. On se balade et on croise une pub pour BK 2,49€ le whopper, on peut pas laisser passer ça et zou, ça part en enfournage de malbouffe dans le gosio.

    On passe se faire quelques fripes, elles sont de qualités tip top comparés à celles de Paris et il y en a absolument partout. Je me trouve un petit short et une belle chemise, ca fait mal au porte monnaie mais l'occasion est belle. You trouve un spot legendaire de skate à côté d'un musée, le MACBA. Un type en covoitirage qui faisait du skate au niveau national en France et au Bresil nous racontait que Aurelien Giraud avait replaqué une figure mythique sur le spot, alors on se met la video en etant sur le spot. C'est completement culte, le mec a fait un saut de 7m de long et genre 4m de haut. Il a traversé une rue et sauté une dizaine de marche avec un kick flip, incroyable.

    On se sépare un petit coup, je me retrouve avec Elsa Gervais et Elouan, on vaguenaude sans aucun but et on saute sur l'occasion de boire une bière vers 17h30. On recherche donc un bar avec les prix les moins cher et on se retroube dans un bar magnifique pro skate, avec le litre de caipi à 13€, des mecs qui font du skate dans un bowl, un photomaton. Gervais me suit dans la caipi gargantuesque et on se rend vite compte que ça va etre un sacré chantier, ceci dit ca s'est bien passé.

    Youen nous rejoint avec Léa et Guedon, on fini la caipi et on part se faire une ou deux fripes en full bonus avec You. Je tombe sur la plus belle fripe de ma vie et je regrette de pas avoir argent infini tellement tout est magnifique.
    On se reprend un petit whopper sur le pouce et on rentre au bateau.
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  • Giorno 3

    Depart de Port de Bouc

    2 novembre 2023, Francia ⋅ 🌧 14 °C

    Première journée de navigation assez particuliere, on decolle à 6h15-30 de port de bouc apres avoir aidé les copains Coraux Dyssees à partir. On sort du port tranquillement, il y a une multitude de tankers dans la baie qui attendent sagement de pouvoir deverser du petrole dans les raffineries du coin. L'ambiance du point d'eau est assez sinistre, le jour n'est pas encore levé et les seules lumières que l'ont perçoit proviennent des industries sur la côte. On se croirait dans un décor post apocalyptique.

    Les voiles sont mises assez rapidement et on part vers le large, d'ici 30-40 min, les voiles des Coraux sont deja presque plus visibles. Nos chemins se séparent ici pour l'aventure, ils partent aux Baleares et nous sur la côte espagnole. On avait eu de grandes discussions pour nous mettre d'accord sur la destination, la météo étant assez capricieuse dans les prochains jours. Il faut donc qu'on parcourt plus de 120 miles nautiques en une journée, d'où le réveil à 5h30 !

    La prise en main du bateau se fait bien, on part avec deux ris avec un vent etabli d'une petite vingtaine de noeuds. Très vite la mer se forme et les copains battent un peu de l'aile, vers 10h, on perd Elsa qui tombe malade. Les conditions se renforcent de plus en plus, on atteint des rafales à 25 noeuds et la mer n'est pas clémente du tout. La journée est riche en émotion, paul tombe aussi malade après quelques heures à barrer, ce qui lui permettait de se focus sur l'horizon.

    Vient l'heure du midi, Elou et You sont chargés de faire à graille mais avec les vagues qu'il y a, ca semble plutot compromis. Ils essayent de faire une salade de tomates concombre mais l'un vomi en allant les chercher et l'autre a besoin de beaucoup souffler pour pas vomir. La situation est assez drole pour moi, sauf quand je vais aider Elsa et que je me retrouve à l'intérieur pendant 30 min. Le retour à la réalité fait mal, on se rend compte qu'on est presque tous malade.

    Elou a réussi à finir le repas, Gervais Elouan et moi arrivons à prendre un petit repas, on se mange deux trois biscuits en plus et le tour est joué ! Il est maintenant 18h, on s'approche du Cap Creux, on va aller se mettre à l'abris là bas pour les prochains jours. Il reste environ 6-7h de navigation, la mer s'est bien calmé et le vent aussi, nous sommes maintenant avec toute la voilure et filons au près serré vers la côte que l'on commence à apercevoir.
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  • Giorno 3

    Baie de l'Escala

    2 novembre 2023, Spagna ⋅ 🌧 15 °C

    Apres être resté deux jours à l'escala, on repart en direction de Barcelone. On profite d'une accalmie bien opportune pour mettre les voiles. Pendant que la tempête Ciera fait rage en Bretagne et sur la côte Ouest, on a décelé un petit trou d'air lié aux effets de la côte espagnole. Cest fort pratique car des masses d'air rapides se rentrent dedans et s'annulent, on peut donc avoir 24h avec un vent assez doux.

    Apres avoir passé la nuit au mouillage (de là où on etait arrivé), on va au port pour s'abriter et on croise les Coraux Dysses qui eux etaient parti pour les baleares. Ils sont en train de rentrer de 35h de nav, où ils ont subi des conditions horribles. Plus de 50nds de vent, un bateau qui prend l'eau à cause de la soute à voile et un mal de mer present chez Gabin, mais qui pour survivre est obligé d'agir. On les croise dans la baie en rentrant au port et ils nous disent à la VHF que leur moteur ne démarre plus... Plus tard, ils nous diront qu'ils ont entendu les poseadonie lancer un mayday en pleine nuit, à cause d'un feu dans leur moteur.

    On se rend compte que la mer ne fait absolument pas de cadeau et ca me glace un peu le sang. Ceci dit, on est là pour profiter de la ville et les copains nous rejoignent pour boire un coup en ville. On se fait une magnifique soirée à se boire des pintes au bar espagnol où les 33cl sont à 2,2€. La cuite est sans appel et bon marché. En rentrant, on fait les cons dans le port, ce qui sera la source de quelques reprimandes par les gars du port le lendemain.

    Au reveil, la cuite ne tape pas si fort et on en profite pour aller se balader avec gervais paulo et elsa, on decouvre quelques baies et une magnifique colline, tandis que elou et youen vont se courir un semi-marathon sur le pouce.

    Aujourd'hui le reveil est paisible après une bonne nuit de sommeil et on vogue au soleil vers Barcelone, le vent manque un peu mais ca fait du bien de redecouvrir les joies du bateau quand cest pas la guerre. Tout le monde en profite pour faire des activités, je me met à la peche et les copains bouquinent
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