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  • Camille Creignou

Vag'abond dans les Caraïbes

Le 16 mai, nous levons les voiles avec Malo pour un voyage de 1 an autour de la mer des Caraïbes au départ de la Guadeloupe. Nous allons vous partager notre voyage mais aussi l'aventure associative de Vag'abond expeditions ! ⛵️ Read more
  • J63, Dans l'aquarium !

    July 19 in Bonaire ⋅ 🌬 30 °C

    C’est l’heure du gonflage de blocs !

    Pendant le petit déjeuner, Malo démarre le compresseur. Nous ne sommes pas loin d’un restaurant et d’autres bateaux, et on est toujours un peu gênés de le faire tourner, car il fait quand même pas mal de bruit… 😅 Mais bon, c’est le jeu ! Pour l’instant, aucun de nos voisins ne s’est plaint (ou alors ils n’osent pas !).

    Aujourd’hui, cap au nord de l’île pour nos plongées. Lucy nous accompagne aussi ! On se détache de notre amarre, et c’est parti. On déroule le génois : on a un peu plus de route à parcourir aujourd’hui. Deux plongées sont au programme, pendant que Lucy fera du snorkeling.

    Nous visons presque l’extrémité nord de l’île. En route, nous longeons la côte. La végétation est verte mais très rase, parsemée de nombreux cactus. La roche calcaire borde le littoral et se jette dans une mer toujours aussi envoûtante, avec ses nuances de bleu à couper le souffle 💙 La navigation est tranquille. Avec Lucy, on se poste à l’avant du bateau pour repérer les bouées de plongée… mais rien en vue. La pointe semble bien exposée, peut-être qu’ils n’y mettent pas de bouées dans ces zones trop exposées ?

    Allez, demi-tour ! Dès qu’on trouve une bouée, on s’y arrête. On repère celle du site Karpata. Malo est à la barre, Lucy et moi à l’avant, prêtes à l’attraper avec la gaffe. On s’amarre. On s’équipe… et c’est parti !

    1, 2, 3… bienvenue dans le monde de Némo ! 🐠✨
    La visibilité est encore incroyable. Gorgones et coraux dansent au rythme de la houle… Le mouvement est hypnotique. Lucy profite de la surface pendant que Malo et moi descendons rapidement à 50 mètres. Malgré la profondeur, la lumière perce encore très bien. On remonte lentement le long du récif. On entend les « cric-cric » des poissons-perroquets qui grignotent les algues sur les roches et les coraux. Il y en a énormément ici, et certaines espèces me sont totalement inconnues : je ne les ai jamais vues en Guadeloupe.

    Le site est magnifique, j’ai vraiment l’impression d’être plongée dans le monde de Némo. Je m’arrête un moment, je calme ma respiration, j’essaie de me faire toute petite… et j’observe. La vie continue autour de moi : Les demoiselles tournoient en bancs autour des œufs des sergents-majors, les poissons-trompettes se glissent entre les gorgones, les poissons-lions se camouflent sous les roches...

    Après plus d’une heure d’immersion, nous remontons à bord. Le bateau est tout proche de la côte, les fonds tombent si vite ici, c’est impressionnant.

    À notre retour, Lucy nous a préparé un bon petit plat, le bonheur après la plongée !

    On regonfle les blocs, et on met le cap vers le sud pour notre seconde plongée sur le site de Tolo. Nous nous immergeons alors que le soleil se couche 🌅 Une heure encore à explorer le récif dans ses lumières du soir. Progressivement, nous remontons à la surface, sous un ciel étoilé…

    La nuit est tombée. On remet les voiles pour revenir vers Kralendijk, retrouver notre bouée d’amarrage. On ne tarde pas à se coucher, bien fatigués de la journée.
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  • J62, Tarpons et eaux turquoises

    July 18 in Bonaire ⋅ 🌬 30 °C

    Nous avons tous dormi à poings fermés à bord. Pas un roulis, les paupières étaient lourdes. Ce matin, nous devons aller enregistrer le bateau à la marina pour être en règle. À une dizaine de minutes en annexe, nous arrivons dans une superbe marina, très bien entretenue, comme toute cette île, on dirait. Les maisons colorées aux toits rouges parsèment la côte. Tout le monde nous salue, les gens sont très accueillants 🏝

    Au bureau de la marina, nous payons les bouées. Nous avons également droit à un rappel des règles, notamment sur la protection des fonds marins — un sujet auquel ils tiennent particulièrement. Ça fait plaisir de voir tout ce travail de préservation.

    Une fois terminés, nous retournons au bateau pour le petit-déjeuner.

    Nous avons pris des infos à la marina pour la plongée : des bouées à la journée sont disponibles directement sur les sites de plongée. Nous allons pouvoir plonger directement depuis Noam ! On a le droit de rester deux heures à chaque bouée, le temps de profiter des fonds et de laisser la place aux suivants 🤿

    On s’organise donc un planning de plongées aux petits oignons : deux plongées par jour pour optimiser notre séjour ! On compte bien profiter du paradis de la plongée.

    Lucie reste à terre ; elle compte profiter des petites commodités de cette jolie île qui semble tout droit sortie de Disneyland, complètement déconnectée !

    On se détache de la bouée, et c’est parti. Nous prenons cap au nord. Il n’y a que quelques milles à parcourir. Nous déroulons un peu de génois, car il y a pas mal de rafales le long de la côte. En à peine une heure, nous y sommes. Nous arrivons au bon moment : deux bouées sont occupées par des bateaux de plongée qui viennent tout juste de terminer. On attend cinq minutes, et on récupère la bouée de l’un d’eux.

    Les blocs sont gréés, nous n’avons plus qu’à nous équiper ! On prend nos appareils photo, et c’est parti. L’eau est transparente, et les fonds très beaux. Les coraux sont en bien meilleur état qu’en Guadeloupe. Malo repère quand même quelques traces de maladies, mais c’est un vrai aquarium. Les Acropora cervicornis que Malo replantait en Guadeloupe, et qu’on n’y voit presque plus, s’étalent ici devant nous en petits amas, accueillant de petits poissons qui se nichent entre leurs branches.

    Après 1h30 sous l’eau, à une profondeur de 38 mètres, nous ressortons avec des paillettes dans les yeux. Un aquarium !

    Maintenant, place au gonflage ! Un vrai centre de plongée à bord. On quitte la bouée et on en trouve une autre. Une heure trente de gonflage : on met en route la pétrolette. Nos voisins ne nous disent rien, mais les pauvres... c’est en plein pendant le coucher de soleil 😅 Une fois terminé, nous rejoignons Lucie, qui a bien profité des petits cafés de la ville. On va manger un bout en ville, on avait faim. Des bars et des restos en pagaille ! La vie nocturne est dense, avec un petit air d’été français, les terrasses pleines. On s’arrête dans un petit resto où l’on savoure un bon petit plat.

    De retour à bord, c’est l’heure de la deuxième plongée : une plongée de nuit. Cette fois-ci, on reste sur notre bouée d’amarrage et on plonge directement à l’arrière du bateau. C’est toujours une autre ambiance, la nuit. Dans le noir, nous avançons grâce au faisceau de nos lampes. Au début, sur un fond sableux, puis tout au long de la côte de Bonaire, nous arrivons sur un tombant franc. Nous trouvons de belles éponges violettes, un gros calamar violet, et des poissons-perroquets qui sommeillent (toujours aussi mignons !). Et comme souvent, nous sommes suivis durant toute notre plongée par quatre gros tarpons qui chassent grâce à nos lampes. Même s’ils ne peuvent pas nous manger, ça nous surprend toujours autant : ils font bien 1m50 de long !

    Après une petite heure de plongée, nous remontons à bord, un petit carré de chocolat... et au lit. On ne voit pas nos yeux se fermer 😅
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  • J61, Bonaire en vue !

    July 17 in Bonaire ⋅ 🌬 30 °C

    Le soleil se lève sur un ciel dégagé. Je suis de veille, tandis que Malo dort à côté de moi dans le carré extérieur. Lucie, elle, dort encore à l’intérieur. Les vagues continuent de nous bercer. La mer reste calme, même si le roulis est toujours présent. Nous avons réduit un peu le génois, car des vents plus soutenus sont annoncés à l’approche de Bonaire.

    Après 69 heures de navigation, nous avons parcouru environ 350 milles nautiques, soit près de 650 kilomètres, à une vitesse moyenne de plus de 5 nœuds. À 6h30, il nous reste encore 48 milles à faire. Si tout se passe bien, nous arriverons dans l’après-midi, avant la tombée de la nuit !

    On reste sur le pont, entre moments de repos et périodes de veille. On partage un bon petit déjeuner. Qui sera le premier à apercevoir la terre ? Plus on approche, plus les minutes paraissent longues !

    Malgré une navigation tranquille, le roulis constant nous fatigue un peu. On commence à avoir hâte de fouler la terre ferme. Mais on savoure aussi ces dernières heures en mer.

    Soudain, la canne à pêche se met à siffler ! Malo bondit. C’est un barracuda ! Même si le risque de ciguatera est plus faible dans cette zone, on préfère ne pas prendre de risque. On le relâche, pas de poisson pour aujourd’hui encore.

    Un autre voilier navigue tout près de nous. Il semble suivre le même cap. Une petite régate improvisée démarre... Malo est à fond 😅

    Et puis enfin… terre ! Nous apercevons Bonaire. Mais il faut plisser les yeux : l’île est très plate et difficile à distinguer depuis la mer. Bonaire fait partie d’un ancien plateau corallien surélevé, formé par l’activité géologique. Les terres émergent doucement, mais les fonds marins plongent rapidement. À seulement quelques dizaines de mètres du rivage, la profondeur peut atteindre plus de 100 mètres. Cela donne lieu à des eaux d’un bleu profond juste à côté d’un lagon turquoise 🥰

    En approchant, on aperçoit de nombreuses ailes de kitesurf voler au-dessus des lagons. Ça semble être un spot de rêve pour les sports de glisse.

    Nous contournons la pointe sud de l’île. Le vent s’intensifie ; on réduit la voilure. Le voilier que nous suivions est tout près… et nous franchissons la ligne d’arrivée presque en même temps. Bravo Noam !

    Nous attrapons une bouée d’amarrage, ici, l’ancrage est interdit, pour préserver les fonds marins fragiles. Très vite, un employé de la marina vient à notre rencontre avec un grand sourire. Il nous informe que nous devons venir payer l’amarrage (35 $/nuit) et enregistrer le bateau dès demain. Il nous demande aussi si nous disposons de cuves à eaux noires, obligatoires sur l’île… Hum, pas vraiment. On évite de rentrer dans les détails. Un petit malaise nous traverse : on sait bien que ca permet de préserver l’environnement, mais notre petit voilier ne nous permet pas tout.

    Avant de mettre pied à terre pour l’immigration, c’est l’heure du plouf ! Depuis le bateau, on enfile masques et tubas 😍 La visibilité est incroyable. L’eau est d’une clarté impressionnante, je n’ai jamais vu ça. On est excités à l’idée des plongées et photos à venir.

    Nous faisons l’immigration, toujours bien accueillis. Les rues de Bonaire sont propres, colorées, pleines de charme. C’est une vraie cité balnéaire. Le contraste est fort avec nos dernières escapades : petits cafés, bars, boutiques bien rangées…

    Noam est amarré juste en face de la rue commerçante. On s’installe pour boire un verre. On commence à planifier les prochains jours : beaucoup de plongée pour Malo et moi. Lucie, elle, va partir à la découverte de l’île. On a aussi hâte d’aller voir les flamants roses et les ânes sauvages du parc naturel au nord.
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  • J60, La route continue

    July 16, Mer des Caraïbes ⋅ 🌬 28 °C

    Une nouvelle journée à bord. Ce matin, nous changeons le sens du génois : il sera à tribord. Nous restons au vent arrière, mais le vent a pris une orientation un peu plus nord ; la voile sera donc mieux réglée ainsi. Le tangon n’est pas facile à placer.

    De retour dans le cockpit, nous consultons le livre des Glénans : en se mettant travers au vent, on parviendra plus facilement à le fixer. Il nous reste encore un tas de choses à apprendre !

    Nous apercevons des terres : ce sont les îles du Venezuela, Los Aves et Los Roques. Ça nous donne presque envie de nous y arrêter… mais les frais d’immigration et les droits d’entrée sur Los Roques sont hors de prix malheureusement. Nous poursuivons notre route.

    On prend le temps de se préparer une belle salade pour le déjeuner. Petit équipage bien organisé : l’un fait la vaisselle, l’autre cuisine, et un reste en veille. Au grand désespoir de Malo, toujours rien au bout de la canne à pêche. Il tente un changement de leurre — il coiffe même son leurre un peu ébouriffé, dans un geste d’espoir 🎣
    Il nous reste encore plus de 100 milles à parcourir (il est 17h), tout n’est pas perdu !

    En fin de journée, nous nous installons tous les trois sur le pont pour admirer les lumières du coucher de soleil. Sans la brume de sable, les couleurs chatoyantes rayonnent, c’est magnifique.

    Tandis que nous discutons sur le pont, la canne à pêche s’agite ! Malo bondit et tente de remonter la prise. Loupé ! Le poisson saute et parvient à se décrocher. Allez, il nous reste une dernière demi-journée de navigation demain… on aura peut-être plus de chance 🤞

    Lucie propose une mission cuisine. On réfléchit ensemble à un plat simple, sans trop de cuisson. En effet, la houle est bien présente aujourd’hui, et la gîte rend tout mouvement délicat. Faire bouillir de l’eau sur un terrain aussi mouvant, ce n’est pas l’idéal. On opte pour quelque chose de simple : semoule au curry et oignons.

    Mais au moment de verser la semoule… surprise ! Elle est pleine de mites, alors même que le paquet était neuf. Il va falloir traiter le bateau, on en a trop à bord. On essaie de faire attention, en stockant tout dans des bocaux ou des boîtes, mais ces petites bêtes sont coriaces !

    On arrive malgré tout à manger un peu de cette "soupe de semoule", accompagnée d’un morceau de gâteau que j'avais réussi à faire cet après-midi.

    Pour notre dernière nuit à bord, la danse des quarts reprend. Je commence, puis Malo et enfin Lucie. À 3h, c’est à son tour de veiller avec Malo. Nous dormons dans le carré intérieur du bateau quand, tout à coup, une énorme vague de travers nous réveille brutalement ! Ça décoiffe 😳 !

    Alertés, nous sortons rapidement sur le pont rejoindre Lucie, elle-même bien surprise. La vague a fait décrocher le pilote automatique. Je prends la barre pendant que Malo bricole le support. En amont, on enroule un peu de génois. En début de soirée, nous avions d’ailleurs retiré le tangon en prévision d’un renforcement du vent. Bien vu.

    Une fois la voile réglée et le cap repris, le calme revient. Lucie part se reposer, nous restons sur le pont. Nous passons les îles de Los Aves. Bonaire approche, de plus en plus. On espère voir sa terre au lever du soleil 🌄
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  • J59, la foudre nous tombe sur la tête ?

    July 15, Mer des Caraïbes ⋅ 🌬 27 °C

    Nous continuons d’avancer sur les flots. Avec Malo, nous rangeons le régulateur d’allure qui ne nous sert pas. La nuit s’est bien passée. Avec uniquement le génois déroulé, nous avançons à plus de 5 nœuds. Nous devrions arriver un peu plus tôt que prévu 😊

    Le ciel est bleu et aucun grain à l’horizon. Malo replonge la ligne de la canne à pêche dans l’eau, en la laissant traîner. On croise les doigts pour une belle prise 🐟

    La journée s’écoule tranquillement : lecture, discussions, podcasts d’aventure… Nous observons quelques oiseaux qui passent au-dessus de nos têtes. À chacun d’eux, je ne peux m’empêcher de me demander vers où ils se dirigent. Si petits dans cet espace si grand… Malgré leurs petites ailes, certains semblent avancer avec détermination vers un point précis.

    Les heures défilent, tout comme notre point GPS progresse sur la carte. Nous nous approchons de la moitié du parcours : déjà plus de 150 milles parcourus. Noam continue de bien avancer, et depuis le début du voyage, il nous a confirmé sa fiabilité. Mis à part une prise d’air au niveau du moteur que nous espérons régler en Colombie, les voiles et les gréements nous portent de bons vents ⛵️

    La houle de vent nous pousse, venant parfois aussi latéralement secouer la coque. À l’intérieur, le bois des parois craque fort, quelques bouteilles tintent, des tasses roulent… Un peu sensible aux bruits, j’essaie de caler ce qui sonne trop.

    Lucie s’intègre bien à notre petit quotidien. C’est plutôt doux jusqu’à présent. La nuit tombe, et le ciel se remplit d’étoiles ✨. Nous nous accordons tous les trois sur la chance que nous avons. Nous avons rarement vu un ciel aussi scintillant. Nous ouvrons le taud pour profiter d’une vue optimale.

    On lance un podcast sur les enceintes : il raconte l’expédition de Under The Pole en plongée sous la glace. C’est parfait : une séance de cinéma avec le ciel comme écran .

    Comme la veille, nous commençons nos quarts pour cette seconde nuit en mer. Malo commence, puis je le relaye. Vers 1h30, j’observe des éclairs au loin. L’orage que nous avions vu dans les prévisions n’est pas loin. Il me semble passer derrière nous, mais par prudence, je réveille Malo pour un second avis : la fréquence des éclairs semble augmenter.

    Malo n’aime pas les orages, comme beaucoup de marins. Dans le doute, il préfère modifier notre cap : nous mettons le moteur à 1 900 tours et nous nous décalons vers le sud, au vent de travers, pour éviter les éclairs. On a du mal à comprendre sa trajectoire.

    Je sors le livre des Glénans : les orages ne suivent pas forcément la direction du vent, mais plutôt celle des vents d’altitude. Le cumulonimbus noir que l’on aperçoit monte effectivement haut dans le ciel. Lucie se réveille aussi. Tous sur le pont, nous nous consultons. Est-ce la bonne décision ? Après à peine dix minutes vers le sud, l’orage semble s’être calmé derrière nous.

    Nous reprenons notre cap. Une fois nos arrières assurés, nous déroulons de nouveau le génois, que nous tangonons. Par précaution, nous avions enroulé de la voile. Finalement, nous parvenons même à échapper aux grains. Pour le moment, pas une goutte de pluie — on croise les doigts 🤞

    La nuit se termine entre siestes et veille sur le pont. À 6h, le soleil se lève sur un ciel toujours bleu, paré de quelques nuages blancs peu menaçants.
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  • J58, Cap vers Bonaire

    July 14, Mer des Caraïbes ⋅ ☀️ 28 °C

    Il est 6h, le réveil sonne. C'est le grand départ ! Nous préparons les derniers éléments avant de lever l’ancre : rangement des dernières affaires, pliage de l’annexe, fermeture des vannes... À 7h, on voit l’annexe de Nico arriver avec Lucie. Ça y est, une nouvelle équipière monte à bord !

    On prend un petit café et nous partons en direction du ponton de la marina pour faire les pleins d’eau. On profite de ces derniers instants à terre pour accueillir Lucie.
    On fait un dernier point météo avec Malo : un vent arrière / grand largue est prévu tout du long, autour de 15 à 20 nœuds. Pas de grains à l’horizon, mais un épisode orageux pourrait arriver à partir de mardi soir ⛈️. On en profite pour faire quelques captures vidéo des prévisions météo.

    On attend les employés de l’immigration, qui mettent un peu de temps à arriver… Malo court à gauche et à droite pour avoir les papiers mais ça y est, tout est prêt : équipiers et bateau ! À 9h30, on largue les amarres. On déroule le génois tranquillement sous un beau ciel bleu. Nous attendons de dépasser la pointe de la Grenade avant de hisser la grand-voile. Une fois franchie, nous la mettons en place avec une retenue de bôme, et nous tangonons le génois pour éviter qu’il ne faseye trop – ce qui arrive souvent par vent arrière.

    Nous sommes super contents de quitter les Petites Antilles. C’est notre premier grand saut ! 🎉 Cap vers de nouveaux territoires, de nouvelles eaux, et de nouvelles aventures !

    Nous mettons le cap sur Bonaire : 400 milles nautiques (+/- 740km) nous attendent jusqu’à cette île néerlandaise, posée au large du Venezuela. Connue pour ses eaux cristallines et ses récifs coralliens protégés. On a hâte de pouvoir y plonger 🥰 Bonaire fait partie des anciennes Antilles néerlandaises.

    Nous essayons d’utiliser le régulateur d’allure : cette grande pale fixée sur la jupe arrière permet de diriger le bateau en fonction du vent, comme un pilote automatique… mais sans électricité. Malheureusement, le vent est un peu trop faible et le régulateur peine à entraîner le safran indépendant sous le bateau, surtout avec un vent arrière. Le pilote automatique montre aussi quelques signes de fatigue, mais pour le moment il tient bon (ouf !).

    Nous naviguons toute la journée sous un ciel bleu, avec un vent constant. La nuit tombe doucement, et nous organisons nos quarts : deux heures chacun. Si l’un de nous est trop fatigué, on privilégie celui ou celle qui est le plus alerte. Malo commence de 22h à minuit, je prends le relais, et Lucie veillera à partir de 2h.

    Lorsque la nuit tombe, des milliers de planctons illuminent le sillage du bateau de leur lumière bioluminescente 🌟 C’est magique. Le ciel étoilé nous émerveille. Seuls au milieu de l’immensité, bercés par le roulis et le bruit des vagues… un moment hors du temps !
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  • J57, Préparatifs à Pickly bay

    Jul 10–13 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C

    Ces derniers jours se sont déroulés tranquillement entre Pickly Bay et Clarke’s Court Bay. Après notre séjour à terre et en raison d’une météo plutôt grise, nous sommes restés dans les parages. Un peu de photo à bord, quelques balades le long de la côte, et de jolies rencontres.

    Jeudi, nous avons retrouvé des connaissances de Guadeloupe, notamment Lucie, une bateau-stoppeuse. Nous avons passé une chouette soirée à Court Bay, dans un petit bar qui proposait une jam session (musique ouverte à tous). De plus ou moins bons musiciens se sont succédé animant la soirée.

    Lucie voyage en bateau-stop depuis cinq mois. Partie de métropole, elle a pour objectif de rejoindre la Colombie. Ces derniers jours, elle a embarqué sur le bateau de Nico, qui vient tout juste d’acquérir son voilier. On passe un bon moment ensemble, et ils dorment à bord.

    Le lendemain, journée tranquille avec Malo : on récupère de notre soirée ! Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas autant fêté 😅

    La veille, nous avions déplacé le bateau pour découvrir cette autre baie au sud de la Grenade. À notre arrivée, encore énormément de bateaux : difficile de trouver une place. Nous pensions avoir trouvé un trou… Nous posons l’ancre, quand au loin une barge transportant un camion d’essence se met à klaxonner sur l’eau. Malo me lance un regard interrogatif : « Tu penses que c’est pour nous ? » — « Non, quand même pas ! On ne dérange pas tant que ça, si ? » Mais si, c’était bien pour nous ! 😄 Heureusement, pas de remontrance : après avoir remonté l’ancre, nous trouvons une nouvelle petite place. On a vraiment le chic pour se faire remarquer !

    La baie offre une vue sur Calvigny Island, la fameuse île de luxe. On y aperçoit en effet de fabuleuses demeures nichées dans une végétation dense.

    Après deux nuits passées là, nous levons de nouveau l’ancre. Le vent est arrière, c’est agréable : le génois se déroule, et Noam file tranquillement vers Prickly Bay. En route, nous écoutons un épisode du podcast Les Baladeurs, des récits d’aventure en pleine nature. Aujourd’hui, une expédition en Amazonie — un avant-goût de la Colombie !

    De retour à Prickly Bay, nous discutons avec notre voisin, qui a déjà effectué le trajet que nous allons faire : Bonaire - Curaçao - Colombie. Il est plongeur et nous donne quelques astuces, aussi bien pour la plongée que pour la navigation. L’arrivée en Colombie n’est pas des plus simples, avec de forts effets de venturi, notamment au Cabo de la Vela (le « Cap Horn » des Antilles !). Nous glanons un maximum d’infos : le grand départ approche !

    Dans le même temps, Lucie nous a demandé si elle pouvait embarquer avec nous pour se rendre en Colombie. Nous prenons le temps d’en discuter avec Malo. Au départ, nous ne souhaitions embarquer que des amis proches. Noam est un petit bateau, et c’est notre aventure à deux. Mais après réflexion, nous lui proposons de monter à bord. Elle nous accompagnera dans un premier temps jusqu’à Bonaire, et on verra pour la suite une fois sur place. L’équipage s’agrandit donc ! 👋

    Aujourd’hui, c’est dimanche. Nous partons demain, lundi 14. Cap à l’est : Bonaire ! Nous avons environ quatre jours (maximum) de navigation, avec des vents établis autour de 20 nœuds, au grand largue. La traversée fait près de 400 milles nautiques, soit environ 740 kilomètres. Nous sommes très excités par cette première grande navigation ⚓

    Avec Malo, nous profitons d’un breakfast dans la brasserie artisanale. Un vrai English breakfast : bacon, œufs, beans… nous sommes repus. On profite du Wi-Fi pour faire quelques envois de photos et travailler un peu sur Vag’abond Expéditions.

    Mercredi, nous avons eu une réunion avec Élise et Léa. Nous devons déposer un dossier pédagogique auprès du rectorat de Guadeloupe, afin de poursuivre nos actions et de structurer davantage notre volet administratif : finances, assemblée générale… Ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver, mais on avance, petit à petit.

    Nous continuons la journée avec une mission “courses et cuisine” ! En effet, cuisiner en navigation n’est pas toujours simple, entre la houle et le vent. Nous anticipons : quelques plats préparés à l’avance nous soulageront durant ces quatre jours ✨️
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  • J53, tea time !

    July 9 in Grenada ⋅ ☀️ 28 °C

    Nous profitons calmement de nos derniers instants dans cette maison, toujours sous un ciel gris. On remercie notre hôte et rendons les clés. Direction Tower Estate, qu’on nous a recommandé pour son « blue tea » et ses jardins 🌺 Avant nous profitons de la route pour nous arrêter pour se balader sur la côte Atlantique.

    À proximité de Saint George’s, on arrive dans une belle demeure de style colonial. L’ambiance est feutrée, très “British” — musique douce, vaisselle fine. On opte pour la formule “thé + visite du jardin”.

    On découvre l’histoire insolite de la maison : tout commence par une histoire… d’infidélité ! En 1913, un homme riche, surpris par sa femme en pleine trahison, lui demande ce qu’il peut faire pour se faire pardonner. Elle lui répond : « Construis-moi un château ! »
    Il s’exécute. Trois ans plus tard, en 1916, la bâtisse est achevée avec 99 fenêtres — car à l’époque, seules les résidences royales pouvaient en avoir 100 ! Malheureusement pour lui, sa femme ne lui a jamais pardonné… et n’a jamais dormi dans la maison. Il la revend alors à un Anglais. C’est encore sa descendance qui y vit aujourd’hui.

    Nous dégustons notre « cup of blue tea », servi dans une délicate porcelaine. Ce thé est en fait une infusion de fleurs séchées de clitoria, mélangée à de la citronnelle 🌸
    On se prend un instant pour de nobles britanniques.

    La visite du jardin commence ensuite avec un jeune employé passionné. Il connaît très bien les plantes et le lieu. Il nous explique qu’ils possèdent la plus grande collection locale d’heliconia (oiseaux du paradis) et de crotons.
    On passe une bonne heure à sillonner les allées, à goûter quelques fleurs comestibles, et à admirer toutes ces plantes exotiques. Il nous raconte qu’à l’époque, chaque famille qui souhaitait vendre ses plantes devait obligatoirement cultiver de la cannelle, du poivre noir, de la muscade et des feuilles de laurier pour pouvoir participer à l’économie d’exportation.

    On quitte ce beau lieu pour faire quelques courses "in town" en profitant encore un peu de la voiture. On essaie de s’arrêter à Saint George’s, mais la circulation et le manque de stationnement nous obligent à poursuivre.
    On s’arrête finalement dans un grand supermarché pour faire le plein en prévision des prochains jours de navigation.

    Retour à Prickly Bay, où l’on décharge et retrouve notre cher Noam. Tout va bien, l’annexe et le bateau sont toujours là, à flot. Il y a toujours un petit stress à l’idée de laisser le bateau quelques jours, alors on est soulagés. Malo reste à bord pour ranger les courses pendant que je vais rendre la voiture.
    Et c’est reparti… retour sur les flots ! ⛵
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  • J52, Joyeux anniversaire !

    July 8 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C

    C’est le grand jour ! Joyeux anniversaire Malo !!
    On a dormi d’une traite dans notre grand lit. La nuit a été assez ventée, mais nous n’avons pas gîté ! Malo découvre avec un peu d’émotion sa vidéo d’anniversaire... ça lui fait chaud au cœur ❤️

    On se met en action pour profiter de cette belle journée. La météo reste maussade — pluie et ciel gris — mais ça ne nous refroidit pas pour autant, bien décidés à découvrir l’île ! On prend la route en direction de la réserve de Grand Étang. C’est Malo qui pilote. Il faut s’habituer à la conduite à gauche, aux routes qui serpentent, et à quelques habitudes de conduite locales… ahah 😅

    En chemin, la pluie tombe. On passe devant un musée de la noix de muscade, emblème national : parfait, on s’y arrête. Récemment créé, un planteur nous y explique tout le processus de culture, de transformation et de valorisation de cette épice.

    On poursuit notre escapade et arrivons au cœur de l’île. La réserve forestière s’organise autour du Grand Étang, un ancien cratère volcanique qui aurait participé à la formation de la Grenade. La végétation est tropicale, luxuriante… et très humide aujourd’hui Le Grand Étang est aussi une des principales sources d’approvisionnement en eau potable du sud de l’île. D’ailleurs, ici, on peut boire l’eau du robinet sans problème — un vrai luxe !

    Plusieurs randonnées partent du parc. Vu la météo, on opte pour le tour du lac, moins exigeant que les sommets. Et effectivement… c’est bien humide ! Les pieds dans la boue, nous sommes les seuls sur le sentier. Après une bonne heure de marche, nous atteignons enfin le point de vue sur l’étang. C’était boueux, mais beau !

    On revient ensuite vers une partie plus accessible du lac : on nous a dit qu’on pouvait y voir des singes !
    Ces singes Mona ont été introduits depuis l’Afrique de l’Ouest à l’époque esclavagiste, via les bateaux négriers. Ils se sont installés dans la région montagneuse centrale. Grenade est d’ailleurs la seule île des Grandes Antilles où l’on peut encore voir des singes en liberté 🐒

    On croise les doigts. Un guide agite une banane en poussant des cris pour les attirer… sans succès. Malo s’essaye lui aussi au « cri du singe » ! Rien dans les arbres. Déçus, on commence à regagner la voiture, mais un agent de sécurité nous informe qu’il y en a souvent près du parking. Et bingo : on tombe nez à nez avec une ribambelle de singes !

    Un guide donne un bout de banane à Malo pour qu’il en tende à l’un d’eux… À peine tendue, qu’un petit singe lui saute dessus : un vrai pirate ! 🐵 Un très chouette moment avant de reprendre la route.

    On continue vers le nord de l’île, avec une pause déjeuner près d’une petite cascade assez touristique. Puis direction une distillerie traditionnelle : River Antoine.

    On est accueillis par un super guide, qui nous explique tout le processus de fabrication. Ici, tout est encore fait comme à l’époque : l’eau de la rivière fait tourner la roue du moulin, qui écrase la canne pour en extraire le jus. Tout est manuel, sans aucune mécanisation. Impressionnant, mais très simple à comprendre !

    La production est locale uniquement : ils ne font que du rhum blanc, car le rhum vieux n’est pas demandé ici. Deux versions seulement : 65° et 75° ! Tellement fort qu’on ne peut même pas le transporter en avion…
    Comme le dit notre guide : « More strong is the rum, better is it ! » !

    La dégustation se fait au shot ! Un shot, un verre d’eau ! Malo est bien servi pour son anniversaire. Pour ma part, ça me brûle la gorge un bon moment, mais malgré la puissance de l’alcool, on devine plein d’arômes !

    Sur le retour, on longe la côte est, côté Atlantique. On traverse des petits villages de pêcheurs très animés.

    De retour à notre logement, on étend une des dernières lessives — on a bien profité des commodités de la maison ahah. On savoure un petit apéro dans la piscine : on est vraiment chanceux ✨

    Le soir, c’est dîner d’anniversaire ! Nous avons réservé dans un restaurant indien, un vrai régal. Juste à côté, on avait repéré une brasserie artisanale de bière et de cidre. On y passe après le dîner… mais nos ventres sont trop pleins pour boire quoi que ce soit ! On profite tout de même de l’endroit pour une petite partie de billard d’anniversaire 🎱
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  • J51, Diving day

    July 7 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C

    Pour l’anniversaire de Malo, je lui ai offert une plongée sur le Bianca V, une épave surnommée le « Titanic des Caraïbes » en raison de sa taille. Elle repose à 50 mètres de profondeur. C’est une plongée assez technique, donc nous passons par un centre de plongée pour l’effectuer.

    Nous avons trouvé un club directement dans la baie, accessible en annexe depuis notre bateau, le luxe ! 😍 Nous sommes chaleureusement accueillis. Julie et sa compagne ont racheté ce centre il y a deux ans. L’équipe est super sympa, et nous sommes seuls à plonger avec Malo. Quatre instructeurs rien que pour nous : royal !

    Une fois notre matériel prêt, on embarque et c’est parti pour le briefing. Malo plonge en Nitrox, un mélange plus riche en oxygène qui permet de saturer moins vite en azote, souvent utilisé pour les plongées profondes ou sur épave.
    N’ayant pas ma certification Nitrox, je ne plonge pas avec Malo sur le Bianca. Je fais une autre plongée sur un récif voisin.

    J’écoute néanmoins attentivement le briefing de Malo, pendant lequel Julie raconte l’histoire du Bianca V. Ce bateau, construit avant-guerre en France, a coulé deux fois ! La première fois, peu après sa construction, il a sombré à Marseille — c’était alors un navire de guerre. Il a ensuite été renfloué et transformé en paquebot de luxe par une entreprise italienne. Mais lors d’une croisière à Grenade, une explosion a eu lieu dans la salle des machines, forçant l’équipage à le faire couler au large de Saint George’s.

    Après 20 minutes de navigation, nous arrivons sur site. On nous largue : Malo d’un côté, moi de l’autre. C’est parti pour 50 minutes de plongée ! Je découvre un joli récif et j’ai la chance d’y croiser un gros requin nourrice accompagné de deux rémoras.

    On se retrouve à la surface. Malo me raconte sa plongée : ils sont restés une quinzaine de minutes sur l’épave. Elle est immense — 163 mètres de long — donc difficile d’en faire le tour ou d’avoir une vraie perspective. Mais la vie a bien repris ses droits : il a vu une belle murène verte, des gorgognes, et plein de poissons colorés 🐟

    On passe notre intervalle de surface à bord du bateau, en grignotant des oranges et en buvant de l’eau mise à disposition par le centre. Après une heure de pause, c’est reparti pour une deuxième plongée — cette fois tous ensemble. Le site s’appelle "Purple Rain", en référence aux nombreux bancs de poissons maniocs et labres créoles aux couleurs violettes. Parfois, ils descendent soudainement des hauteurs, créant une sorte de pluie violette autour des plongeurs. C’est très beau ✨

    Ravis de nos deux plongées, nous remercions l’équipe et repartons à bord de Noam pour préparer nos affaires. On reste deux jours à terre dans un petit Airbnb réservé pour l’occasion. Il y a une machine à laver, alors on ramène tout ce qu’on peut... ahah, on est bien chargés !

    Avant de rejoindre notre logement, on profite de la voiture pour explorer un peu l’île cet après-midi. On avait repéré un petit jardin aux épices qui propose des visites, mais en arrivant, il tombe des cordes. Depuis ce matin, les averses sont fréquentes malgré un vent quasi nul. En plus, on est un peu en retard : les tours sont déjà finis. On peut tout de même acheter quelques épices : surtout de la muscade, de la cannelle et du paprika.

    Vu la météo, on rejoint rapidement notre logement. Nous sommes très bien accueillis. C’est chez une dame originaire de Grenade, qui a vécu longtemps en Angleterre avant de revenir avec son mari pour y passer sa retraite. La maison offre une superbe vue sur une baie du sud, avec une piscine à débordement 🏝️

    Notre chambre est équipée d’un lit queen size et d’une douche italienne avec eau chaude : un vrai bonheur ! 😌
    Le soir, on reste tranquilles au logement. On profite d’un coucher de soleil timide, mais d’une très belle vue sur la mer.
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  • J51, Criquet day !

    July 6 in Grenada ⋅ ☁️ 28 °C

    C’est jour de match !
    Aujourd’hui, nous allons au stade pour découvrir un des sports nationaux : le cricket 🏏 Mais avant ça, il nous faut trouver un endroit où amarrer Noam. En effet, ce matin à 7h, nous avons été réveillés par de grands « Good morning, good morning! ». On sort de notre cabane flottante et un homme sur sa petite annexe nous explique que nous n’avons pas le droit de rester à l’ancre ici. Il travaille pour l’entreprise qui gère les bouées de mouillage, car nous sommes dans un parc marin.

    Bon notre objectif : trouver une nouvelle zone de mouillage !

    Une fois un peu plus réveillés, on réfléchit à la meilleure option. Mais en fait, pourquoi s’embêter ? Et si on jetait l’ancre juste devant le stade national de cricket ? À domicile pour aller au match ! 😄
    C’est décidé : on relève l’ancre et on met le cap au nord de Saint George’s. Il n’y a pas d’autres voiliers dans la zone, ce qui nous fait hésiter un peu : le fond semble être du récif. Malo saute à l’eau avec son masque pour repérer une tache de sable. À la barre, je me dirige selon ses indications. Ça y est, on est sur du sable ! Je file à l’avant du bateau pour jeter l’ancre à l’aide du guindeau. Parfait : mouillage avec vue sur le stade.

    Mais au moment de partir, on aperçoit un gros cargo qui passe vraiment près de nous. On avait repéré deux grosses bouées et on s’était positionnés en dehors de la zone, mais on préfère rester à bord pour voir sa manœuvre. Il mouille juste à côté, larguant son ancre et ses tonnes de chaîne d’un coup. Le bruit est impressionnant ! Un bateau de pêche s’approche : ils viennent aider à décharger le cargo. Très sympas, ils nous demandent gentiment si on peut se déplacer un peu. Ils nous montrent un autre endroit pour mouiller.

    Et c’est reparti ! On relève encore l’ancre et on trouve enfin notre petit coin, non loin d’un port de pêche à l’entrée de Saint George’s. On laisse l’annexe sur une plage de galets recouverte des déchets venus de la ville juste au-dessus, puis on se met en route vers le stade. En toile de fond, la “Town” — comme ils appellent la capitale — nous dévoile ses bâtisses colorées et sa vie citadine tout en reliefs.

    En chemin, on croise des supporters australiens et grenadiens, parés des couleurs de leurs équipes respectives. Nous prenons nos tickets (nous ne comprenons pas vraiment les emplacements indiqués, mais peu importe 😅) et nous nous installons dans les tribunes.
    Le stade ovale, tout en gazon, est prêt : à nous maintenant de comprendre les règles du jeu !
    En attendant que les équipes arrivent, on lit les règles et on demande des explications aux supporters autour de nous. On pense avoir compris les bases :

    - 1 lanceur (équipe A),
    - 2 batteurs (équipe B) au centre du terrain,
    - une balle très rigide,
    - 10 joueurs de champ (équipe A).
    Les points sont marqués quand la balle sort du terrain ou quand les batteurs font des allers-retours dans le petit rectangle central.
    Bref, je ne vais pas me risquer à une explication trop technique du cricket, je risquerais de me/vous perdre ! Mais c’est plutôt amusant comme sport, même si ce n’est pas le plus dynamique — il n’y a pas vraiment de limite de temps. L’Australie finit par gagner. On sent une pointe de déception chez les Grenadiens, mais l’ambiance reste très bonne. Après tout, l’Australie est l’une des meilleures équipes du monde, un gros poisson !

    À la sortie du match, Malo retourne au bateau. Je reste à terre : je dois me rendre à la marina pour récupérer une voiture de location 🚗 On s’accorde quelques jours à terre pour fêter l’anniversaire de Malo !
    Pendant ce temps, Malo déplace le bateau jusqu’à Prickly Bay, une baie située au sud de l’île. On nous l’a conseillée : c’est là que la majorité des plaisanciers s’arrêtent et laissent leur bateau.

    Je l’observe lever l’ancre depuis un petit pont en hauteur. Puis je trouve rapidement un bus pour rejoindre la marina. Quand Malo n’est pas avec moi, le côté très dragueur des Antillais ressort 😅 J’ai droit à la place à l’avant du bus pour la “Beautiful lady”. Je ne me formalise pas, ça fait partie d’une certaine culture, on va dire ahah.

    J’arrive à destination ; dans le bus, tout le monde s’assure que je sache bien où je vais, c’est plutôt marrant. Je m’installe dans un café en attendant la voiture, et j’en profite pour compiler quelques vidéos d’amis et de la famille de Malo pour son anniversaire 🎂
    Je récupère la voiture auprès de Dominique, conseillé par l’ami d’une amie. Dominique est marseillais ; il est arrivé ici il y a 38 ans pour travailler sur un projet de complexe hôtelier ultra luxueux sur une île au sud de Grenade : Calivigny Beach. Il m’en parle comme d’un projet complètement fou, créé par un multimillionnaire français, Georges Cohen. Le complexe emploie des centaines de Grenadiens, rien que pour la construction et la maintenance. Dominique y a travaillé 18 ans avant d’ouvrir sa boîte de location de voitures et d’appartements.

    Il y a beaucoup de projets de ce genre pour les ultra-riches dans les Grenadines. Quand on parle de résilience et qu’on voit l’ampleur de ces projets, ça peut faire sourire. En jetant un œil au site internet de Calivigny Beach, je découvre les installations : c’est complètement dément... mais magnifique, il faut bien l’avouer ! À 180 000 $ la nuit, ce n’est clairement pas pour nous 😅

    Avant de rejoindre Malo, je dois réaliser mon permis local (60 EC) au commissariat.
    Pendant ce temps, Malo a assuré comme un chef l’arrivée de Noam en solo à Prickly Bay. Un vrai capitaine ! ⛵
    Nous voici dans une nouvelle baie, au sud de Grenade, entre mer des Caraïbes et océan Atlantique. Il y a énormément de bateaux, c’est impressionnant ! Ça change de nos petits mouillages désertiques. Malo a trouvé une bonne place pour Noam, que nous allons laisser ici quelques jours.
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  • J50, Sculpture sous-marine Saint Georges

    July 5 in Grenada ⋅ ⛅ 28 °C

    Nous avons dormi comme des loirs, malgré un léger rouli. Après un petit café, nous levons l’ancre et reprenons notre route vers le sud. Notre objectif : Saint George’s, la capitale de la Grenade. Nous avons hâte de découvrir cette ville d'environ 33 000 habitants, sur les 120 000 que compte l'île. On nous en a vanté les beaux bâtiments, hérités de l’architecture française et anglaise.

    Avant d’y jeter l’ancre, nous faisons escale un peu plus au nord, à Molinière Bay. En effet, comme à Carriacou, il y a là un parc de sculptures sous-marines. Créé par le sculpteur Jason deCaires Taylor et installé en 2006, ce jardin sous-marin est principalement façonné à base de béton et d'armature, qui forment un support sur lequel la vie marine peut se développer. Plus ancien que celui de Carriacou, nous espérons y observer une vie marine plus riche. Il est aussi plus connu, donc nous croisons les doigts pour qu’il n’y ait pas trop de touristes 🤞

    La mer est d’huile, il n’y a pas de vent ; nous naviguons donc tranquillement au moteur. Nous prenons une bouée, car c’est un parc où jeter l’ancre est interdit. Un garde vient nous faire payer une taxe de 10 EC par personne. Nous enfilons masques et tubas, et c’est parti !

    Nous arrivons rapidement au jardin de sculptures. En effet, les éponges et la vie marine y sont un peu plus développées qu’à Carriacou. Il y a beaucoup de sculptures : une sirène, des hommes et des femmes en cercle, une table, un homme assis à un bureau… Les reliefs sont très sympas 😍 On passe une bonne heure à photographier les œuvres. Moi en argentique, Malo avec son appareil numérique.

    En rentrant vers Noam, nous apercevons un superbe corail corne d’élan. Il en reste très peu dans les Caraïbes depuis le grand épisode de blanchissement. C’est d’ailleurs une des espèces de coraux que Malo replantait en Guadeloupe. Des poissons-anges se cachent entre ses branches 🐠

    L’apnée nous a ouvert l’appétit ! Sur Noam, nous nous régalons une nouvelle fois de la belle dorade. Cette fois, à la poêle, accompagnée d’une bonne dose d’ail… et de beurre ! 😋 Et nous ne sommes pas encore à court de poisson !

    Une fois rassasiés, nous reprenons le cap vers Saint George’s. Nous passons devant un fort et apercevons de nombreux clochers sur les collines. Une grande baie débouche sur la marina de Saint George’s, où des catamarans sont amarrés aux bouées. Nous ne savons pas si nous avons le droit d’y jeter l’ancre. Un skipper nous indique que oui, dans une zone bien spécifique. C’est ce que nous faisons, bien que nous ne soyons pas totalement certains.

    Une fois l’ancre posée, nous partons en direction de la marina. Le mouillage est éloigné ; Malo en profite pour faire le plein d’essence afin d’éviter la panne sèche ! Nous arrivons donc dans cette marina, qui semble assez luxueuse à première vue. Il y a même une piscine réservée à ses utilisateurs ! L’hôtesse d’accueil nous indique que nous pouvons mouiller à l’ancre : les bouées appartiennent à une entreprise privée. Personne ne semble vraiment sûr de quoi que ce soit, mais nous décidons de rester à l’ancre ce soir.

    Nous prenons ensuite la direction de Grande Anse, la plage populaire de Grenade. Une grande étendue de sable blanc où familles et amis viennent se prélasser. Il y a pas mal de monde, surtout que nous sommes dimanche. De nombreux resorts bordent également la plage. L’ambiance est agréable, malgré un coucher de soleil un peu décevant 😅 On se balade tranquillement, profitant de l’ambiance de fin de journée et des belles couleurs.

    On nous a conseillé un bar avec un bon rapport qualité-prix. Nous nous y dirigeons. C’est un grand bar, très fréquenté, mais nous trouvons une bonne petite place. Nous y passons une belle soirée. Il y a des touristes comme des locaux, mais nous remarquons que nous nous rapprochons de la "grande ville" : les gens sont très apprêtés 😄 !
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  • J49, Mont Saint Catherine et fish friday

    July 4 in Grenada ⋅ ☀️ 28 °C

    Nous ouvrons les yeux sur le port de pêche. L’activité est intense. Une criée ainsi qu’un marché aux poissons se trouvent juste au bout du ponton. Jusqu’à présent, nous avions surtout vu de la petite pêche artisanale, sans réelle structure organisée. Ici, cela semble plus important. Un panneau nous indique que les bâtiments de la criée ont été financés par le gouvernement japonais. Il y a beaucoup de pêche au thon ici, on imagine donc certains accords commerciaux et politiques entre les deux nations 🐟

    Depuis le bord, nous observons les allées et venues des petits bateaux de pêche. Malgré cette organisation, certains restent très sommaires : une coque souvent faite maison, un bon moteur et des filets.

    Nous nous préparons ensuite pour une randonnée. Nous souhaitons gravir le mont Saint Catherine, le point culminant de la Grenade (840 m). D’après nos recherches, ce n’est pas une randonnée facile, et elle est surtout peu entretenue… mais nous décidons de tenter le coup ! 💪

    Une fois à terre, nous montons dans un des petits bus collectifs pour remonter un peu au nord, à Victoria. Nous avons repéré un départ de sentier depuis cette ville. Comme toujours, le bus est bien rempli et roule à vive allure le long de la route côtière. Nous le stoppons dans le centre de Victoria. Les rues sont très animées, comme à Gouyave et, de manière générale, dans chaque village que nous avons traversé. Les gens vivent dehors, marchandent, discutent, jouent aux cartes… Une dame nous demande directement où nous voulons aller. En entendant "Mont Saint Catherine", elle nous dit : « It’s a long way! ». Elle nous conseille plutôt de visiter une chocolaterie située non loin. Mais cela ne nous refroidit pas, et la chocolaterie est sur la route… on verra bien.

    Sous un soleil de plomb ☀️, nous remontons donc la route en longeant une rivière, avec en toile de fond les montagnes verdoyantes. Les maisons sont souvent construites sur des pilotis en béton — nous imaginons que c’est pour limiter les inondations ou protéger des animaux/insectes. La partie habitée est donc souvent en hauteur, avec le dessous aménagé pour faire sécher le linge ou abriter les animaux et véhicules. Il y a aussi beaucoup de petites maisons en bois plus vétustes, souvent très colorées.

    Nous passons devant la chocolaterie… et continuons notre chemin. La route est bordée d’arbres fruitiers. On en profite pour récolter quelques fruits : mangues, bananes, pommes malaka, abricots péyi… Une marche très fructueuse. Nous aurons une belle salade de fruits ce soir !

    La route s’arrête, et nous entamons un petit sentier de terre. Au début, nous croisons un fermier qui s’occupe de quelques chèvres dans un joli bâtiment. Il nous dit que c’est pour le lait, un nouveau bâtiment construit avec des aides du gouvernement. Les chèvres sont en bonne santé et profitent d’une belle vue sur la forêt 🌿

    Petit à petit, nous avançons dans la forêt, nous crapahutons dans la rivière, puis entre les bambous. Toujours une aventure, nos randonnées ! On croise même des vaches en chemin. Elles sont bien éloignées de toute habitation — on se demande pourquoi les avoir mises si loin ? Peut-être est-ce difficile de trouver du foncier disponible…

    La forêt devient plus dense, on se prend pour des naturalistes. On observe de superbes fleurs aux odeurs envoûtantes (lys araignées, gingembres papillons…), des papillons, grenouilles, crabes de terre… Il est presque 15h et le sentier devient de plus en plus boueux et perdu dans la végétation. Nous consultons régulièrement notre carte pour ne pas nous perdre.

    Nous avons déjà bien monté, nous apercevons le sommet du mont Saint Catherine… mais je commence à fatiguer un peu, et le timing nous inquiète : on ne veut pas rentrer de nuit ! Frustrant, car le but est proche, mais le sommet semble envahi par la végétation. Après concertation, nous décidons de faire demi-tour, d’autant que Malo commence à se dessécher : les 2 litres d’eau n’ont pas suffi 😅. Allez, on reste raisonnables — et contents de cette belle marche.

    Sur le chemin du retour, on prend le temps de se baigner dans un petit coin tranquille de la rivière. Le bonheur !

    De retour à Victoria, on s’arrête dans un bar pour une grande bouteille d’eau. La télé est allumée : c’est le cricket, sport national ici en raison de la colonisation anglaise. On apprend qu’un tournoi important a lieu en ce moment : West Indies vs Australie. Le match a lieu à Saint George’s — parfait, nous irons demain ! On essaie de comprendre les règles… pas si simple, on se refera un point avant d’aller au stade 😄

    Nous reprenons le bus pour rentrer à Gouyave. De retour à bord, petite douche bien méritée : nous sommes couverts de boue !

    À la nuit tombée, nous repartons dans le village pour le fameux Fish Friday. La rue est fermée pour l’occasion, plusieurs tentes proposent des plats à base de poisson. Un DJ mixe de la musique, et des tables sont disposées entre les étals. Les gens achètent leur plat et mangent sur place. Une vraie ambiance de village, c’est sympa ! Il y a beaucoup de friture, sans surprise : c’est une base de l’alimentation ici. Mais la diversité des plats est impressionnante : lasagnes de poisson, poissons frits, boulettes, pâtes, tacos, brochettes, beignets…

    Nous prenons un petit assortiment que nous dégustons tranquillement, en profitant de l’ambiance. Comme toujours, la musique est très forte — difficile de s’entendre ! On se demande toujours comment ils font pour discuter au quotidien avec un tel volume. On passe un bon moment, puis on rentre à bord de Noam. La nuit sera bonne : nous avons presque 20 km de forêt tropicale dans les jambes 🌙
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  • J48, Plongée à Rond Island et Chocolat

    July 3 in Grenada ⋅ ☀️ 27 °C

    Malgré l’ancre flottante que nous avons installée sur le côté bâbord du bateau, nous avons encore été un peu ballotés cette nuit. Aujourd’hui, pour notre dernier jour sur l'île ronde, c’est plongée ! 🤿

    Nous avons repéré un point sur Navionics situé à peine à 1 mille du bateau, vers le large. Gerrit vient nous aborder pendant notre préparation : il nous demande si nous pourrions venir l’aider à gratter sa coque avec nos bouteilles de plongée. Avec ses 4 mètres de tirant d’eau, ce n’est pas évident à faire en apnée. Nous passerons le voir après notre plongée.

    En voyant notre petite annexe, il nous propose de nous amener sur le site de plongée avec la sienne, plus puissante. Mais nous préférons rester autonomes : on a confiance en notre petit bolide ! 🚤

    C’est l’heure, nous nous équipons, et c’est parti. Nous longeons un beau récif, le paradis des balistes. On croise de nombreux bancs de poissons variés, et une grosse sériole ! 😍

    Après une bonne heure sous l’eau, nous remontons à bord de l’annexe. En chemin, comme promis, nous faisons une halte sur le bateau de Gerrit. Je lui donne mon matériel et Malo l’accompagne pour gratter la coque. Il n’a pas l’habitude, heureusement que Malo est là en renfort ! Ils ressortent après 30 minutes, recouverts de toutes petites crevettes accrochées à la coque. Gerrit est très reconnaissant. Il prend le temps de nous donner quelques infos sur la Grenade, car nous aimerions partir dans l’après-midi.

    De retour sur Noam, l’après-midi est déjà bien avancée ; nous décidons donc de reporter le départ au lendemain matin.

    Le lendemain, après avoir attendu le passage d’un petit grain, nous déroulons le génois. Nous avons 9 milles à parcourir. La navigation est belle. Nous passons près de grosses roches, les Sisters. Nous visons le nord de la Grenade pour une courte escale afin de visiter une chocolaterie. Nous avions acheté un excellent chocolat à Carriacou, et en regardant l’emballage, nous avons découvert que nous pouvions visiter le lieu de production !

    Après deux heures de navigation, nous arrivons au nord de la Grenade. On retrouve une nature luxuriante, similaire à celle de Saint-Vincent, notamment grâce aux volcans de l’île 🌋.

    Nous jetons l’ancre à Crayfish Bay. Nous sommes seuls au mouillage. Ce n’est pas une surprise : les voiliers tracent souvent directement vers le sud de la Grenade. Le nord est assez abrupt et ne compte pas beaucoup de plages protégées, ce qui provoque un peu de roulis à bord. Mais nous avons le temps, place à la découverte !

    Nous allons à terre, où nous devons faire preuve d’ingéniosité pour amarrer l’annexe : pas de ponton, que des rochers. Malo invente un système d’ascenseur pour accoster sur la plage et ancrer l’annexe plus loin. 💡

    Nous marchons quelques mètres et arrivons à Crayfish Chocolate. Des petits bâtiments rustiques, et un monsieur passionné. Il est arrivé en bateau il y a 30 ans sur l’île, et avec sa femme, ils ont racheté un terrain avec quelques cacaoyers et tout construit. Il nous explique tout le procédé avec enthousiasme : récolte, fermentation, torréfaction, tempérage…

    Il prône le bio, le plus naturel possible. Il a même inventé certaines machines en utilisant des moyens low-tech pour fabriquer un chocolat délicieux 🍫. Nous terminons par une visite des parcelles : la nature est magnifique, avec cacao, mangues, bananiers… Tout est cultivé dans des systèmes agroforestiers bien pensés. Nous achetons deux énormes tablettes de chocolat : nous avons du stock pour un moment !

    De retour à bord, nous levons l’ancre pour continuer un peu notre route vers le sud. Nous avons entendu parler du Fish Friday dans un petit village de pêcheurs, Gouyave. C’est un marché nocturne de poissons où les gens mangent dans la rue la nourriture préparée sur place. Ça nous tente bien ! 😋

    Nous arrivons donc dans ce petit port de pêche, toujours le seul voilier à l’ancre. Nous sommes entourés de bateaux de pêche…
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  • J46, Randonnée piquante !

    July 1 in Grenada ⋅ ☁️ 28 °C

    La gîte nous accompagne cette nuit, un petit roulis constant. Nous nous sommes mis un peu proches de la falaise, ce qui augmente un peu les rafales. Mais nous nous réveillons sous un beau ciel bleu, tout va bien ! Après un petit yoga pour moi et un petit déjeuner à bord, nous nous mettons en route pour aller à terre.

    En chemin, nous proposons du poisson à notre voisin de mouillage, qui a un superbe bateau de course. Il se présente : capitaine Gerrit. Il nous raconte qu’il a acheté ce bateau en avril, en mer Baltique. Il navigue désormais dans les Caraïbes et prévoit de faire la saison des régates dans les Antilles, au lancement de la saison en janvier prochain. Il nous remercie pour la proposition. Nous lui apporterons un peu de poisson en rentrant de notre randonnée. On espère qu’on aura droit à une visite de ce sacré bateau !

    Nous avons repéré un sentier qui traverse l’île de l’autre côté. De prime abord, le terrain semble assez hostile : falaise, cactus… Nous longeons la côte en annexe pour essayer de distinguer un début de sentier, mais on ne voit pas grand-chose. Et puis, sur la roche, une corde ! C’est un début. Nous déposons l’annexe sur une plage déserte et c’est parti pour l’aventure 🌵

    On accroche la corde et on grimpe à même la falaise. Les prises sont bonnes, mais la roche est friable. On fait attention. Ça y est, on est sur la terre ferme, et ce n’est que le début du périple ! Pendant deux heures, on tente de se frayer un chemin entre les plantes piquantes et les arbres. On s’amuse à se prendre pour des aventuriers. Le sentier n’existe pas vraiment au départ. En regardant la carte, un vrai sentier est indiqué plus haut. On se dirige donc tant bien que mal jusqu’à lui.

    On crapahute, on rampe sous les branches, entre les cactus. Enfin, on atteint le début du "sentier officiel". C’est toujours un peu la jungle, mais nous arrivons jusqu’à la plage du nord et une belle saline. Seuls au monde. Les points de vue sont magnifiques : roches abruptes, plages désertes, saline aux allures de Far West. En longeant la plage, on remarque une quantité de déchets plastiques, sans doute venus d’autres îles et ramenés ici par la houle. Les déchets ne disparaissent pas, ils finissent toujours quelque part. On fait de sacrées trouvailles : poupées, tongs, drapeaux…

    Il est 16h, on entame le chemin du retour. Plusieurs options s’offrent à nous : par la falaise, la saline, la montagne… Peu importe, elles seront toutes aventureuses ! On traverse la saline et on crapahute dans la vallée, remplie d’épines. Mais ça y est, on retrouve enfin la corde. On est rincés, mais contents de cette belle aventure. Une fois sur la plage, on ne traîne pas : on saute dans l’eau pour enlever les branches coincées dans nos cheveux 😅

    On remonte dans l’annexe. Gerrit nous fait des signes. On s’approche de son bateau. Il nous propose un barbecue avec le poisson, à bord. Vendu ! On file prendre une douche, puis on revient à son bord. Le bateau est très grand, mais presque vide. Un immense espace pour ranger les voiles, des "moulins à café" — de grosses manivelles qui permettent de démultiplier la force pour hisser les voiles. Tout est optimisé ⛵️

    Il nous raconte qu’il a acheté ce bateau à quatre Allemands qui ont changé de projet. Il l’a ramené depuis la mer Baltique, en traversant l’Atlantique. Ils étaient 14 à bord pour la transatlantique. Chacun avait une petite bannette de skipper, ou dormait sur les voiles. On est bien reçus. Il sort un beau barbecue à gaz, spécialement acheté pour pouvoir cuire 14 ribs pendant la traversée ! Il nous explique qu’il est né à la Barbade, où il a tenu un restaurant de poisson. On lui fait confiance pour la cuisson, et on a bien raison : il assaisonne le poisson à la perfection. Un régal, encore une fois.

    Gerrit nous dit qu’il cherche un équipage pour naviguer ces prochains mois dans les Antilles. Il est seul depuis la transat, car son équipage est reparti. Mais manœuvrer un bateau comme celui-là en solo, ce n’est pas rien. On lui propose de passer une annonce sur les réseaux pour peut-être trouver des volontaires. On passe une super soirée, on savoure un petit verre de vin rouge plutôt bon. Ça faisait longtemps 🍷
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  • J45, Ça mord à Ronde Island

    July 1 in Grenada ⋅ ☁️ 28 °C

    Ce matin, nous reprenons le cap de Tyrell Bay, à Carriacou. Nous allons y passer une nuit pour refaire quelques courses avant de prendre la route de la Grenade. En arrivant, nous nous rapprochons au maximum de la plage afin d'essayer de capter un réseau Wi-Fi depuis le bateau. Ce n’est pas la fibre, mais on a quelques bribes. On en profite pour appeler un peu la famille.

    En fin de journée, nous allons faire quelques courses. Nous sommes dimanche, la ville est assez calme, mais les petits supermarchés sont ouverts.
    Sur la route, nous sommes interpellés par Garyl, que nous avons rencontré il y a quelques jours sur l'île. Il est attablé à un petit bar de plage fait de quelques planches. Il nous invite à nous joindre à lui. C’est le bar d’un de ses amis. On s’assoit donc sur les petits bancs autour d'une table où sont posés les traditionnels dominos 🎲 La musique reggae diffuse depuis les téléphones.
    Je discute avec le propriétaire. Il m'explique qu'après Beryl, il a reconstruit rapidement, mais le gouvernement ne veut pas qu’il reste (je comprends qu’il n’a pas de permis ou de droit d’exercer ici). En effet, la paillote est vraiment sur la plage. Il me dit qu’il a grandi sur cette plage. C’était un de ses enfants qui viennent à la rame voir les plaisanciers pour leur vendre quelques fruits ou débarrasser les poubelles pour 5 EC. La plage, c’est chez lui, alors s’il se fait expulser d’ici, c’est pour aller où ?

    Nous sommes toujours bien reçus, les gens passent, nous sourient, discutent…
    Nous les quittons pour terminer nos quelques courses avant de remonter à bord de Noam. Demain, nous continuons notre route vers le sud, direction Ronde Island !

    C’est le jour. Nous nous préparons, ainsi que Noam : ouvrir les vannes pour l’eau, caler les différents éléments, allumer les instruments de navigation, préparer les voiles. Nous sommes parés à lever l’ancre ⛵️
    Le soleil est là, et le ciel est bleu. Nous avons 11 milles nautiques à parcourir, soit environ 2h30 de navigation jusqu’à l’île Ronde, cette petite île déserte de 2,5 km de long, située au sud de la Grenade.

    Le vent est travers/grand largue, nous avançons bien, il n’y a pas de sargasses à l’horizon… Ne serait-ce pas les conditions idéales pour pêcher ? 🎣
    Malo s’affaire, il sort la canne et la fixe sur son support à l’arrière du bateau. Les eaux semblent très poissonneuses. On voit de nombreux fous bruns et des frégates dans le ciel qui plongent pour attraper du poisson. C’est bon signe ! Depuis le début, nous n'avons pas été chanceux en pêche à la traîne. Mais aujourd’hui, si nous ne prenons rien, je pense que Malo sera dépité :
    "Si on attrape rien avec ces condition, j'arrête la pêche !" 😅

    À l’approche de l’île, nous passons non loin d’une grosse roche et, tout à coup :
    "Ziiiiii!", la ligne de la canne part ! C’est parti pour le combat. Pas évident, car il y a de la houle croisée. Je me concentre pour bien barrer le bateau. Malo est concentré sur son poisson, il en oublie presque le cap du bateau.
    Victoire ! Il remonte une magnifique dorade coryphène, avec son front bossu et ses couleurs bleu, vert, jaune pailleté. Elle est splendide, elle doit bien faire 1 mètre !

    Juste après, nous arrivons dans la baie de Ronde Island. C’est très joli, il y a un seul bateau typé régate. Les couleurs sont belles à flanc de falaise. La roche volcanique est noire. Nous sommes à proximité d’un volcan sous-marin situé à 8 km de l’île. Il y a d’ailleurs une zone de restriction à la navigation, car les bulles de gaz créées par le volcan peuvent engendrer des différences de densité dans l’eau et causer un naufrage 🌋

    Nous posons l’ancre dans un fond sableux. Je range le bateau et Malo s’affaire à préparer la belle dorade (baptisée Simone !).
    On sort la machine qui permet de mettre les aliments sous vide, que nous avons embarquée pour ça. Il y a beaucoup de poisson pour deux. La mise sous vide va nous permettre de le conserver plus longtemps ; Malo avait prévu le coup. Une vraie poissonnerie à bord !

    Le soir, on déguste la dorade avec un beau ceviche accompagné d’un avocat (la saison est lancée). Un délice ! 🥑
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  • J43, Sculptures sous-marines, Jack-a-dan

    June 28 in Grenada ⋅ ☁️ 28 °C

    Dans la nuit, nous avons migré à l'intérieur car une légère pluie nous a réveillés. Nous nous réveillons malgré tout bien reposés : nous avons bien dormi. Nous nous préparons un bon petit déjeuner/brunch. Je travaille un peu sur l'asso, car ce samedi Élise représente Vag'abond à un salon nautique en Guadeloupe ; nous devons donc avoir quelques visuels.

    Nous nous mettons tranquillement en activité pour préparer Noam. Nous changeons de mouillage aujourd'hui. On est contents de prendre la mer. Nous avons à peine 3 miles à parcourir, c’est rapide mais toujours agréable ! Le vent est malheureusement rapidement face à nous ; nous devons rapidement enrouler le génois et mettre le moteur. Nous longeons Sandy Island et arrivons à Jack-a-Dan, un petit îlot non loin des rives de Carriacou 🏝

    À peine arrivés, nous mettons nos palmes, masques et tubas. Nous avons eu connaissance d'un parc de sculptures sous-marines réalisées par un artiste entre 2023 et 2024. Ça semble magnifique.

    On prend nos appareils photo et c'est parti. On tombe rapidement sur le parc de sculptures : 30 bateaux en fer et en béton (pH neutre) sont posés au fond. Réalisés pour alerter sur la vulnérabilité des petites îles face au changement climatique, ces bateaux en forme d'origami sont "pilotés" par des écoliers pour symboliser l'incertitude de la jeunesse. Des dates et des données sur le changement climatique sont inscrites sur les voiles.

    On fait un beau shooting. On aperçoit des raies et de beaux poissons. Malo a la chance de voir un requin dormeur ! 🦈

    Nous pensions dormir à Sandy Island ce soir, l'île juste à côté, mais finalement la météo est clémente et nous ne bougeons pas trop. Nous restons là ce soir, seuls au mouillage.

    Le lendemain, nous nous réveillons sur ce petit mouillage tranquille. De nombreuses mouettes, hérons et aigrettes nichent sur l'îlot. Beaucoup de diversité sur un si petit coin de terre ! Nous faisons un peu de traitement photo, un dernier snorkeling, et une fois le repas terminé, nous déroulons le génois pour atteindre Sandy Island, une autre petite île de Carriacou, juste à côté. Une vraie carte postale : un îlot de sable blanc, des palmiers et quelques bateaux au mouillage.

    On se prépare assez vite pour aller plonger. Nous allons de l'autre côté de l'île et nous nous mettons à l’eau le long du tombant. On passe 1h30 à explorer les profondeurs. On fait de jolies rencontres : un requin dormeur, une raie pastenague, un lambi peu farouche, de gros poissons-perroquets aux couleurs arc-en-ciel, des calamars !

    De retour à bord, nous nous dépêchons pour aller sur la petite plage et profiter du coucher du soleil. Depuis notre départ, la brume de sable a souvent eu raison de nos couchers de soleil, mais là, nous avons bon espoir. Et non, ce soir encore, les nuages couvrent les couleurs du soir, mais cela reste joli. Nous rentrons à bord pour une soirée tranquille sur Noam ⛵️
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  • J41, Plongée nocturne

    June 26 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C

    Ce matin, nous nous sortons les cartes marines afin de tracer nos routes depuis le départ de notre voyage. On reprends les coordonnées GPS que je rapporte à chaque trajet dans le carnet de bord ainsi que nos trajets via l'application Navionics ⛵️

    Une fois terminé c’est objectif : plein d’eau !
    Il nous reste encore un peu de réserve, mais en prévision de notre départ à Grenade, nous anticipons. Nous partons avec les bidons dans l’annexe. En route, nous croisons un navigateur que nous interpellons pour lui demander où faire le plein d’eau. Il nous indique que nous pouvons le faire directement au ponton. Nous confirmons cela avec l’employé de la marina : c’est bon.

    Nous partons donc relever l’ancre et accostons au ponton, récemment refait suite à l’ouragan. Nous repartons ensuite jeter l’ancre dans la même baie.
    De retour au mouillage, Malo se met au traitement photo et moi au développement. On essaie de travailler nos photos au quotidien 📷

    À 17h30, on s’active : c’est l’heure de notre plongée. On s’équipe, tout comme l’annexe, et nous partons pour 15 minutes en annexe vers la pointe sud de la baie.
    On se met à l’eau à la tombée de la nuit. Une fois immergés, le courant est fort. Pour une fois, je n’ai pas trop froid, car nous devons palmer assez fort pour ne pas reculer (j’ai aussi trois épaisseurs de combinaisons — je deviens trop frileuse !).
    La plongée est sympa : nous voyons une belle murène nébuleuse, de belles langoustes, des crabes décorateurs, des gorgones, une tortue imbriquée qui dormait…
    Le retour se fait plus rapidement, portés par le courant : nous arrivons à hauteur de l’annexe après 1h15 sous l’eau.
    Maintenant, place au trajet retour dans la nuit et face au courant : les plongeurs de l’extrême ! 😅
    Mais nous arrivons à bord. Nous nous préparons un bon plat de pâtes réconfortant après cette belle plongée.

    Le lendemain, nous souhaitons aller nous balader un peu sur l’île, que nous avons finalement peu visitée. Nous partons donc en direction du petit village. On attrape un bus en direction d’Hillsborough, la ville principale de l’île.
    On paie 3,5 EC (+/- 1 €) pour 20 minutes de trajet. On apprécie ces trajets en bus, bercés par les routes vallonnées.
    On aperçoit quelques vaches, des bananiers, et les gens qui vaquent à leurs activités quotidiennes.

    En arrivant en ville, beaucoup de bâtiments sont détruits, mais la vie fourmille. Des petites échoppes structurent les deux rues principales.
    On se balade entre les bâtisses colorées, les seuls touristes dans le coin. Les flamboyants sont en fleurs, la couleur rouge des fleurs se distingue dans le ciel bleu.
    On s’arrête prendre un verre dans un petit bar avant de reprendre le bus pour le retour.
    Il est 17h30, le bus est bien rempli. L’ambiance est bonne, les gens rient et plaisantent. Ils parlent un créole que nous n’arrivons pas encore à déchiffrer !

    Sur la route, nous apercevons le cimetière de bateaux laissé par Beryl : c’est immense. De nombreuses carcasses de navires gisent sur un tas de gravats...

    De retour à Tyrell Bay, nous nous arrêtons au Lamby Queen, une pizzeria en bord de plage. Avant notre dîner, on se fait une petite danse sur la plage pour une vidéo.
    On fait rire les tenanciers du restaurant. On commande notre pizza que l’on mange sur place en regardant quelques énergumènes ayant un peu abusé sur le rhum ! 💥

    De retour à bord, la nuit est belle. On voit les étoiles : c’est une nuit à dormir dehors.
    On prépare le lit extérieur et on projette un film. Bienvenue au Ciné Noam !
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  • J39, kayak et poissons lion

    June 24 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C

    Ce matin, le soleil semble vouloir nous faire profiter de ses rayons. Nous partons donc à terre ; je me décide à aller courir pour découvrir la côte est de l’île. Je ne suis pas déçue : c’est très beau, le sentier sec longe la mer et me laisse deviner les récifs entourant l’île. Les nombreux arbres morts rappellent constamment Beryl.

    Au bout de ma course, je tombe sur une maison avec un cheval et deux chèvres dans le jardin. C’est le premier cheval que je croise depuis le début de notre voyage. En liberté, il n’a pas l’air malheureux ! 🐴

    Je retrouve Malo, qui a profité d’être à terre pour aller dans un de ses endroits préférés : les magasins de bateau ! Il revient avec une nouvelle plaque pour le barbecue, des disjoncteurs… Ravi de ses emplettes !

    Nous faisons quelques courses et achetons une tablette de chocolat produite à Grenade : elle est énorme !
    L’après-midi, nous gonflons le kayak et, depuis le bateau, partons explorer la mangrove qui borde la ville.
    C’est ici que de nombreux bateaux sont venus se protéger lors du cyclone. Ils se sont attachés aux palétuviers. La mangrove limite l’érosion et atténue le vent. Toutefois, lors de Beryl, les vents à plus de 200 km/h ont réussi à causer de nombreux dégâts, même aux bateaux cachés dans la mangrove 🌊

    Les bateaux ont été retirés de la mangrove. Les locaux nous ont expliqué qu’un cimetière à bateaux, de l’autre côté de l’île, a accueilli les épaves.
    Nous apercevons un rapace qui tourne autour de la mangrove.

    Le lendemain, nous partons à terre pour trouver un café avec une bonne connexion Wi-Fi. En effet, nous avons une visio avec nos petits vag’abonds : les élèves de Guadeloupe avec lesquels nous avons fait des ateliers avant notre départ.
    C’est chouette de les voir, ils sont super curieux !

    Une fois la visio terminée, nous mangeons un morceau à bord, puis place à l’apnée. Nous allons mettre la tête sous l’eau autour du bateau, pour voir s’il y a des épaves. Nous sommes sur un herbier. Beaucoup de serpentines s’y baladent. Une belle raie léopard danse autour de nous. Je la photographie.

    Nous tombons sur une grosse ancre abandonnée, où de nombreux poissons-lions ont établi refuge. Malo se saisit de la foëne — une sorte de trident pour chasser les poissons-lions — et en attrape six !

    Je profite d’une accalmie au mouillage, le vent étant retombé, pour développer une pellicule.
    Nous nous cuisinons un bon dîner avec les poissons fraîchement pêchés, accompagnés de cookies faits avec le chocolat de Grenade. Miam !
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  • J37, Sous l’eau de Carriacou

    June 24 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C

    Après une nuit bien agitée par de nombreuses rafales, nous nous réveillons dans la baie de Carriacou.
    Nous entendons au loin un peu d'activité dans le seul village de l'île.
    Ce matin, nous partons pour le sommet le plus haut de Carriacou : Chapeau Carré. Avant le début de notre randonnée, nous déposons notre linge afin de profiter d’un service de laverie — ça fait toujours du bien ! Allez, c’est parti, nous entamons notre marche.

    Nous montons assez rapidement sur un sentier, mais chaque pas devient de plus en plus compliqué à cause... des nombreux cactus et plantes urticantes présents sur le chemin. Mis à part les nombreuses chèvres et moutons qui arpentent le sentier, on dirait que, depuis le cyclone, peu de marcheurs l’ont emprunté et qu’il n’a pas vraiment été déblayé.
    Nous ne renonçons pas tout de suite, mais nous arrivons à un barrage de cactus : on se résigne. Demi-tour, mais la route reste très belle, avec de beaux points de vue sur les récifs de l'île.

    De retour à bord, nous nous préparons à aller plonger. Nous avons repéré quelques spots non loin du bateau. La taille de notre annexe nous contraint à un périmètre assez restreint autour du mouillage pour les plongées. Avec le matériel et les appareils photo, nous sommes vite chargés.

    Nous passons une bonne heure sous l’eau : pas mal de récifs, des éponges, beaucoup de poissons-lions. Je fais un tête-à-tête avec une raie pastenague, toutes deux aussi surprises — je ne l'avais pas vue ! Beryl a fait quelques dommages aux fonds marins, mais ils restent beaux dans cette eau à 27 °C 🤿

    De retour à bord, je traite quelques-unes de mes photos argentiques sous-marines.
    Ce soir, nous nous offrons un restaurant tenu par le couple d'anglais rencontré la veille. On se régale de plats indiens ! Délicieux. À la fin du repas, le chef vient nous saluer. Il nous explique comment Beryl lui a saccagé son bateau, un trois mats. Les trois ont cassé, il a finit par le céder à 1 dollar symbolique. Il nous répète "S'il y a un cyclone, fuyez dans le sens inverse !". On retient.

    Le lendemain, nous nous réveillons sous un ciel gris, très venté et pluvieux. C’est dimanche, et cela ne tombe pas si mal : nous n’avons pas encore fait de journée tranquille sur le bateau, c’est le bon moment !

    Je prépare quelques cyanotypes. J'avais récolté quelques fleurs à Sainte-Lucie et nous souhaitons tenter le coup avec des écailles de tortue trouvées à Bequia. Plusieurs œuvres sont réalisées ; les écailles de tortue ne sont pas évidentes à sublimer en cyanotype, car elles sont épaisses (malgré un ponçage de Malo !).

    Malo bricole à bord : il installe une prise 12 V pour ajouter un ventilateur, recolle l’annexe, vérifie le fonctionnement du moteur... Toujours du bricolage à bord !
    De mon côté, je m’attelle à la confection d’une housse pour le moteur de Guy (le nom de notre annexe). Ce n’est pas une mince affaire sans machine à coudre, mais je parviens à faire une couverture à peu près solide pour le protéger des UV.

    Le soir, nous amarons bien tout avant de nous installer devant un film : Cuban Network. Nous commençons à nous renseigner sur l’histoire complexe de Cuba en prévision de notre voyage ! 🌎
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  • J35, Carriacou

    June 20 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C

    Nous mettons les voiles. Nous sommes vent arrière, nous déroulons le génois.
    Nous arrivons à Carriacou, au mouillage de Tyrell Bay ⛵️
    Nous devons être vigilants, car beaucoup d'épaves jonchent le sol océanique et sont signalées sur la carte. Mais ça y est, nous y arrivons. Malo plonge afin de vérifier l'ancre. Nous avons eu de la chance : nous sommes juste au-dessus d'une épave !
    En regardant autour de nous, on remarque énormément de bateaux sans mât ou bien abîmés : l'œil du cyclone est passé sur l'île...

    Nous partons à terre pour faire notre immigration d'entrée à Grenade.
    Nous mettons donc le pied sur cette nouvelle île : 34 km² et un peu moins de 5 000 habitants. Carriacou signifie "l'île aux récifs" 🪸 Elle est réputée pour ses très beaux sites de plongée. Nous avons hâte d'aller sous l'eau, curieux aussi de voir si la vie sous-marine n'a pas été trop endommagée par le cyclone...

    À terre, nous réalisons notre immigration. Il n’y a que le capitaine qui a le droit d’entrer dans le bureau, Malo se charge donc des démarches. Ils ont l’air d’être un peu plus stricts ici.
    Nous avons passé une nuit à Petite Martinique sans faire l'immigration, mais Malo explique que nous avons eu un petit souci technique qui nous a fait prendre du retard. Ils ne nous embêtent pas trop.
    Ça y est, nous avons nos tampons sur nos passeports !

    Nous allons nous promener. Il y a beaucoup de chantiers navals sur cette île, connue pour ses constructions maritimes.
    On rencontre des vieux loups de mer qui nous disent que si on veut acheter des bateaux pas chers, c’est le moment. Après un cyclone, les gens se débarrassent souvent de leur bateau pour une bouchée de pain.
    En effet, on voit de magnifiques bateaux, mais l'étendue des travaux à réaliser est souvent considérable.
    On passe notre tour… pour l’instant !

    On entre dans un supermarché bien achalandé ; ça fait longtemps qu’on n’a pas vu autant de produits !
    On continue à se balader, on s’arrête boire un verre dans un des petits bars en bord de mer.
    Avant de repartir, on s'arrête dans un petit restaurant qui fait aussi office de galerie d’artisanat. Il est tenu par un couple d’Anglais assez âgé. Le monsieur aime bien discuter.
    Il nous explique les difficultés d’approvisionnement pour une cuisine de qualité, mais nous dit qu’ils font très attention à leurs produits.

    En effet, le menu aux inspirations culinaires indiennes est très alléchant.
    On réserve pour le lendemain 🌴
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  • J34, Union et Petite Martinique

    June 19 in Grenada ⋅ 🌬 28 °C

    Aujourd'hui, nous quittons Mayreau. Nous mettons le cap sur Union, à quelques miles de là, afin d’effectuer notre clearance et l'immigration de sortie.
    Il y a pas mal de vent, nous arrivons en moins d’une heure dans la baie principale.
    Nous allons rapidement à terre. Lors de notre dernière visite à Union, nous avions constaté que l’île avait été fortement touchée par le cyclone. Nous n’étions pas encore venus de ce côté de l’île, et le constat est le même… Sur la côte, un camp de tentes est installé avec des citernes d’eau, sûrement pour les personnes n’ayant plus de toit.

    Après avoir effectué les démarches administratives, nous prenons le temps de nous balader. Tout est en reconstruction : les bâtiments n'ont soit plus de toit, soit de nouveaux toits. Il semblerait qu’il n’y en ait pas un seul qui ait tenu… On ne peut qu’imaginer la violence de la catastrophe ! Les gens s’affairent, on voit des tas de gravats, des parpaings, des personnes sur les toits, des charpentes en reconstruction…

    Sur la route, on hume une odeur de pain chaud. Un petit panneau accroché à une maison indique « Home bread ». On interpelle la dame. Les pains seront prêts dans 20 minutes. Le temps de faire un tour, et nous récupérons deux beaux pains tout chauds. On ne résiste pas, on en prend un morceau et on se régale. Il est parfumé à la muscade. On va y avoir droit de plus en plus, car nous nous approchons de Grenade, surnommée « l’île aux épices » 😋

    On achète quelques fruits sur la place, en profitant d’un peu de wifi.
    Le lendemain, nous allons rapidement à terre afin de répondre aux élèves de Guadeloupe qui nous ont répondu après que nous leur avons écrit. Nous allons essayer de les appeler en visio la semaine prochaine ! C’est sympa de continuer à échanger avec eux.

    De retour à bord, nous nous préparons à lever l’ancre. Nous avons décidé de faire un stop à Petite Martinique, une petite île appartenant également à Grenade, avant Carriacou. Après deux heures de navigation, nous arrivons à Petite Martinique. Il n’y a que des bateaux de pêcheurs au mouillage. Ce sont de beaux bateaux, bien équipés pour la pêche au thon 🐟

    On part à terre. De nouveau, nous sommes confrontés à des chantiers, des maisons sans toits, sans murs. Il ne reste parfois que les toilettes dans certaines maisons. Blague à part, on remarque que les sanitaires tiennent souvent bien le coup !

    On décide de monter le Piton de Petite Marguerite, le point culminant de cette petite île, à 195 mètres. Nous avons hissé le pavillon de Grenade, nous sommes dans un nouveau pays. Le climat est similaire, les couleurs rouge, jaune et verte bariolent les rues. Mais, à première vue, les gens sont moins « commerçants » : ils restent très polis, mais prêtent moins attention à nous. Ils sont tous très occupés par la reconstruction.

    On monte cette jolie colline, avec une vue à 360°, notamment sur la côte est qui nous révèle un beau récif. En redescendant, nous nous arrêtons dans un tout petit bar. On discute avec des locaux qui nous expliquent la difficulté à se procurer des matières premières : l’aide va en priorité à Carriacou. Eux sont tout petits… Ils nous parlent aussi de leur savoir-faire de pêcheurs. L’un d’eux possède un des beaux bateaux amarrés à côté de Noam. Il l’a construit seul, et il part en mer pour pêcher le thon. Un autre pêche la langouste en plongée bouteille. La mer, c’est dans leurs veines.

    On se quitte, avant de rejoindre Noam, entourée des lumières clignotantes des balises GPS sur les filets de pêche des bateaux. Demain, nous poursuivons notre route vers Carriacou pour notre immigration d’entrée !
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  • J32, épave et diner chez Bob !

    June 17 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 27 °C

    Comme prévu, le réveil sonne à 5h30. Nous sommes à terre à 6h, mais nous comprenons assez vite que Tyresse ne s’est pas réveillé : panne de réveil ! (On apprendra dans la journée que c’est à cause d’une partie de dominos qui s’est terminée à 2h du matin 😅).

    Ce n’est pas grave, on décide de profiter de s’être levés tôt pour partir découvrir la côte est. C’est très joli, la végétation est plutôt aride. Nous marchons sur une plage où nous découvrons de nombreuses écailles de tortues. C’est sûrement une plage où elles viennent pondre, ou bien un endroit où des pêcheurs laissent les carcasses (ici, ils mangent les tortues ! Si vous lisez jusqu’à la fin, vous allez être surpris !).
    On poursuit notre balade, on fait quelques étirements sur la plage, et un peu de danse (nous avons un projet chorégraphique en cours !).

    Sur le retour, nous voulons faire quelques courses, mais les deux petites supérettes du village sont vraiment très peu approvisionnées, notamment en fruits et légumes. On attendra plus tard ! Les produits frais viennent principalement par bateau depuis Saint-Vincent. L’aridité des terres ne permet pas vraiment la production vivrière.
    Les villageois nous sourient et nous saluent. On ressent toujours cette superbe énergie ici. Les gens sont très accueillants. On les voit tous travailler dur à la reconstruction des bâtiments. Des Européens travaillent notamment à celle du terminal de ferry.

    En discutant avec des locaux, ils nous expliquent que ce sont des ouvriers envoyés par M. Smith, un millionnaire qui possède un grand hôtel sur l’île et qui aide beaucoup à sa reconstruction.
    On comprend aussi assez vite que les habitants n’ont pas confiance dans leur gouvernement : « Tous corrompus ! ». Celui-ci ne semble pas avoir beaucoup accompagné la reconstruction de l’archipel... Les locaux remercient les volontaires étrangers venus rapidement les aider.

    On repasse au bateau avant d’aller manger un bout dans un petit restaurant. Nous avons une belle vue sur Noam dans la baie ! Les repas sont assez simples : du riz, un peu de légumes, et des ribs pour Malo.
    Le serveur vient discuter avec nous. Il est très sympa et nous apprend qu’il travaillait (avant le cyclone) à la replantation des coraux ! Il est tout jeune mais déjà passionné. Il discute avec Malo en le regardant avec des yeux admiratifs.

    Ce midi, nous avons une réunion en visio avec Élise et Léa pour Vag’abond. On est contents de les voir ! On prend des nouvelles et on parle de l’asso. Laura, qui a fait notre vidéo de présentation, vient de nous l’envoyer : nous sommes trop contents !
    Nous avons été contactés par le salon nautique de Guadeloupe pour animer une activité. Élise va y animer une matinée pour les enfants, pour discuter océan et colorier sur une voile ! On prépare donc quelques supports pour l’occasion.
    Léa et Élise vont gérer les impressions, les courses, le relais en Guadeloupe. Nous, on envoie des photos, des supports ! Ce n’est pas toujours évident à distance, mais on continue, et ça prend forme. C’est chouette ! 🤩

    De retour à bord, on prend l’annexe et on part faire de l’apnée sur une épave de la Navy, coulée à une dizaine de mètres de fond. C’est magnifique. Comme souvent sur les épaves, la vie a repris ses droits. Chaque recoin est colonisé par des gorgones, des crustacés, des poissons… Malo chasse une jolie petite gorette.

    De retour à bord, nous mettons le poisson au frais et nous nous préparons. Ce soir, nous allons dîner chez Bob.
    Après avoir travaillé un peu sur l’asso à un point wifi, nous arrivons chez lui. Le bar, aux couleurs rasta, est toujours aussi accueillant. Nous sommes très bien reçus. Nous passons une soirée très marrante. Tyresse, Bob, Steve, Jef, Randa… les habitants de Mayreau sont tous de vrais personnages !
    Bob allume son micro, chante, et discute avec le village depuis la terrasse qui surplombe le hameau. Il nous sert du poisson, du lambi… et il propose aussi de la tortue (qu’ils appellent ici le sea beef — le bœuf des mers) !
    Malo, toujours très curieux, accepte ! Il déguste donc cette viande qu’il décrit comme une viande blanche, un peu sèche, mais avec des morceaux très variés (muscle, foie et… nageoire !). L’expérience du voyage, n’est-ce pas ?! 🐢

    On finit la soirée en jouant aux dominos — l’institution des Antilles. Bob me coache !
    Tyresse nous raccompagne pour s’assurer que nous sommes bien arrivés.
    Sachant que nous risquons de ne pas les revoir, nous les saluons tous.

    Bons vents friends !
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  • J31, Retour a Mayreau !

    June 16 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 27 °C

    Ce matin, nous sommes accompagnés de nombreuses mouettes réclamant à manger à l’arrière du bateau. On s’amuse à leur faire faire des pirouettes !

    C’est l’heure de notre dernier snorkeling dans les Tobago ! On s’équipe, on monte dans l’annexe : la danse quotidienne.
    L’eau est transparente, d’un bleu turquoise éclatant en surface.
    On nage auprès d’une raie léopard, qui nous émerveille toujours autant avec ses taches.
    Puis c’est au tour des raies pastenagues, des balistes océaniques, des gorettes, des carangues, des barbarins, d’un baliste royal, de quelques langoustes… de nous en mettre plein les yeux 🤩

    De retour à bord, on rince le matériel depuis la jupe arrière du bateau, et nous partons pour Mayreau.

    Avec le génois et le vent arrière comme seul moyen de propulsion, nous arrivons en moins d’une heure. C’est tout proche !
    Nous ancrons Noam à Saline Bay. Un gros bateau militaire français est non loin de nous. On les voit faire du wakeboard — les militaires sont en vacances, on dirait !

    On part à terre. En arrivant sur le ponton, on croise un couple qui rejoint leur annexe. Ils nous saluent. Depuis quelques jours, on se suit : on voit régulièrement leur bateau ! Ce sont des Français aussi.
    On discute un moment : eux descendent rapidement vers la Grenade. Ils nous racontent qu’ils ont appelé le bateau militaire ce matin pour demander une visite. Et ils ont accepté ! Ils y ont passé deux heures.
    Ce sont en effet des Français, basés en Guyane, qui patrouillent dans les eaux des Caraïbes jusqu’au Brésil pour lutter contre le trafic de drogue et la pêche illégale.
    Et effectivement, aujourd’hui était leur jour de repos — d’où le wakeboard !
    On se quitte en espérant se recroiser plus longuement à Grenade 😊

    Pendant ce temps, Tyresse — que nous avons rencontré lors de notre première venue sur l’île — nous attend déjà sur le ponton ! Il a vu le bateau arriver de loin : nous étions attendus.
    Après des embrassades, nous allons boire un verre dans le bar en bord de plage. Il vient tout juste d’être reconstruit. On observe encore de nombreux chantiers autour.

    On partage une Hairoun avec Tyresse en discutant de tout et de rien. On échange sur son travail, l’île, notre vie.
    On lui montre quelques photos de la France et de la neige. Il sourit :
    « Il a l’air de faire froid ! Vous avez de gros manteaux !! Un jour, j’irai voir le froid ! » 😅

    Il propose à Malo d’aller pêcher avec lui le lendemain à 6h, avant d’embaucher à 8h pour son travail.
    C’est noté : à demain !
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  • J30, retour chez les tortues !

    June 15 in Saint Vincent and the Grenadines ⋅ 🌬 28 °C

    Après un petit brunch à bord, Marcus récupère son bloc. Malo bricole un peu sur le barbecue avec les pièces récupérées à Bequia. Ça semble fonctionner ! De la belle bricole !

    On a quelques milles à faire, mais un peu de vent est prévu, alors on prépare le bateau comme il se doit. On déroule rapidement le génois, deux ris dans la grand-voile. Nous sommes au grand largue, le soleil est avec nous. Bien plus agréable que notre dernière navigation ! ⛵️

    On aperçoit les Tobago. Il faut rester vigilants, car les fonds remontent vite et de nombreux récifs bordent la réserve. Au loin, nous apercevons le ciel noir : un grain arrive. On encourage Noam pour que nous arrivions avant lui. Mais non, la pluie et le vent nous rattrapent ! On borde les voiles pour réussir à maintenir notre cap. On arrive tranquillement aux Tobago. On attrape une bouée pour amarrer Noam. Les gardes du parc arrivent pour nous faire payer la taxe.

    Une fois amarrés, nous préparons les appareils photo : Malo le sien, moi la GoPro. On part en annexe car nous souhaitons explorer la zone derrière les récifs, plus loin, au-delà du courant. Nous amarrons l’annexe, on reste groupés et c’est parti pour palmer. On doit traverser la zone de récifs et les vagues pour découvrir l'autre côté. Certaines zones peu profondes nous obligent à faire attention, mais nous y parvenons. Une fois les dernières vagues passées, c’est plus calme. Et là, sur le récif, bien qu’endommagé, la vie fourmille : de nombreux poissons-perroquets, carangues et autres. C'est magnifique🦈

    Tout à coup, au loin, j'aperçois une ombre : une magnifique raie léopard ! Elle fait entre 2 et 3 mètres d'envergure. Puis de grosses carangues aux yeux globuleux. Malo me hèle : un petit requin nourrice ! On est ravis ! La tête remplie de belles images aquatiques, on retraverse la passe dans les récifs et retrouvons les eaux cristallines des Tobago. On récupère l’annexe et on se laisse dériver en la tirant jusqu'au bateau. Le courant est fort, on y arrive sans problème. Les raies et les tortues terminent de nous enchanter.

    On rentre à bord, les doigts fripés par l'humidité.
    Je me lance dans le développement d'une pellicule de mon appareil NIKONOS, un appareil argentique sous-marin développé par le capitaine Cousteau à l’époque. Mais il me donne du fil à retordre : les photos argentiques sous l'eau restent très techniques. Après 20 minutes, je sors de l'obscurité mes négatifs et les fais sécher. Je regarderai le résultat au scanner demain.Malo continue de regarder quelques-unes de ses photos 📷

    On s’offre le luxe d’un film (Okja) ce soir, sur un écran de téléphone, mais tout autant apprécié !
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