- Show trip
- Add to bucket listRemove from bucket list
- Share
- Apr 1, 2024
- ☀️ 23 °C
- Altitude: Sea level
- ItalySicilyMessinaRiviera del Ringo38°12’52” N 15°33’50” E
Messine
April 1 in Italy ⋅ ☀️ 23 °C
Trois jours de navigation pour atteindre les côtes de la Sicile, on s'embarque dans une aventure d'un tout autre style que l'itinérance à vélo.
Au lendemain du départ magique (clair de lune + mer d'huile), il faut nous imaginer Vincent et moi, allongés comme on peut dans le carré (banquettes du salon) pour éviter de vomir nos tripes. Ça tangue, ça tangue...
Même si Vincent avait prévenu que le 1er jour était toujours dur pour lui, moi "j'ai jamais le mal de mer!" je fais moins la maline !
Alors les solutions : manger, se reposer, se couvrir pour éviter les 5F : fatigue, froid, frousse, faim, "foif". On arrive quand même à assurer notre 1er quart de nuit ensemble, ouf l'honneur est sauf !
Toutes les nuits, on a deux quarts d'une durée de 1h30, par exemple j'ai un quart à 23h et le second à 3h30. La mission : éviter la collision et garder le cap. Au début ça paraît impensable de se lever, mais finalement on prend l'habitude. Quelques reflexes : dormir habiller, boire un thé ou manger des noodles, écouter un podcast pendant le quart, bref !
La petite équipe s'organise : Vito responsable des aspects techniques du bateau, Lucas responsable de la pêche (2 thons/bonites en 7j!!), et nous autres, on met tous la main à la pâte pour la cuisine et les manœuvres !
Le 2e jour, la mer est calme, la lumière superbe, surtout en fin de journée tandis que les dauphins viennent nous rendre visite !
On vit alors un très beau moment, pas de terre à l'horizon, juste nous au milieu de l'eau. Parfois on met la musique à fond, parfois c'est calme, chacun vaque à ses occupations (jeux, lecture, mots fléché, cuisine, clope, ...).
Dans ces cas là, on met souvent le moteur pour garder notre moyenne de 6 nœuds. Ce qui est un peu dommage pour les oreilles et l'odeur... mais on s'adapte aux volontés de l'équipe :)
Puis parfois, ça gîte, toujours du même côté, on dirait que le bateau est à 90° pendant des heures, jusqu'au prochain virement de bord. Dans ces cas là, pour cuisiner, bouquiner, se reposer... tout devient compliqué !!
Les vagues claquent à l'avant du bateau, elles sont hautes et on a la sensation d'aller hyper vite. Et puis chaque objet non rangé valdinguent par terre, autant le sel, le gilet de sauvetage que la salade de riz non finie.
On dépose Vincent à Messine, au nord de la Sicile avec son vélo et la cariole. Là, pas le temps de traîner pour manger une pizza ou boire un capucchino, en 30min on fait le plein d'essence et on file. À peine le temps pour un bisou d'au revoir, ils sont définitivement un peu speed !
C'est après Messine que les choses se compliquent pour l'équipage, est-ce que Vincent nous portait chance ou nous a-t-il jeté un sort ?!
La sortie de l'embouchure de Messine est houleuse, un vent de plus de 40 nœuds, c'est la limite navigable pour ce voilier... Cette mer tyrannienne nous aura mené la vie dur.
Je me prépare pour mes premiers quarts seuls avec une mer houleuse. Quelques indications comme : si tu as le moindre doute, tu me réveilles (Vito) ! Et bien souvent, il reste avec moi au début du quart pour papoter.
Mais cette première nuit, dans la cale du moteur, un petit incident technique le laissera éveillé toute la nuit. La tempête fait rage dehors et je n'arrive pas à trouver le sommeil entre mes quarts. Puis c'est au tour du pilote automatique de nous faire faux-bon le lendemain.
Enfin, c'est l'accalmie à nouveau, au programme : pêche d'un magnifique thon blanc, sauts de dauphins, coucher de soleil, tortue flottant à la surface... on perd la notion du temps, des jours, et si on croise une mouette ou un bateau dans notre journée, on est déjà bien contents 😃
Juste le temps de souffler avant d'attaquer une nouvelle zone d'embouchure : le passage entre la Corse et la Sardaigne. Ces zones-là sont complexes car même lorsque la météo annonce beau partout, ce sont des zones de vents forts.
On y arrive à la nuit tombée avec une escale prévue à Bonifaccio pour faire le plein d'essence.
Là, nous sommes au près (vent de face) il va falloir tirer des bords !
Il y a du trafic sur cette zone, donc éviter les ferrys et autres maisons flottantes à l'horizon.
La nuit est rude, Vito passe la nuit à barrer, nous sommes aux manœuvres, pas possible de dormir. Ce passage est beaucoup plus long que prévu car, contrairement à ce que nous dit le gps, dans ces cas-là, le moteur ne sert à rien.
Nous arrivons donc au port de Bonifaccio vers 10h30, soit 8h de plus que prévu, avec une démarche (mal de terre) et une tête de zombie 👽🤖🤡
L'arrêt est rapide, on continue notre route en sachant que le plus dur est derrière nous. Il nous reste environ 30 heures avant d'atteindre Bandol ! 🥳🎊
On longe la Corse, cette belle île que j'aime tant. Ça me rappelle des souvenirs d'enfance, en voilier, puis plus grande le GR20. Il va falloir penser à organiser des vacances là-bas en rentrant !
En attendant, on s'en écarte progressivement pour croiser des tonnes de vellelas, mollusques ressemblant à des voiliers flottants. Ils sont tellement agglutinés qu'on croierait du mazout sur l'eau.
L'excitation monte sur le bateau à l'approche des terres, retrouver la famille, les ami.e.s, les chéries pour Vito et Lucas. A l'arrivée, leur maman et le papa de Lucas sont là aussi, alors on fait péter le champagne !!
Une belle fin avant de remettre mes pieds sur les pédales et de rouler en direction d'Oulioulles chez Chantal pour deux jours de repos avant de rentrer à Marseille.
Quelle périple en mer ! J'arrive épuisée mais ça restera inoubliable 💫Read more
Traveler Vous z’etes des Oufs , mais à lire quel bonheur !!