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- 15 mrt. 2023
- ⛅ 19 °C
- Hoogte: 26 m
- Nieuw-ZeelandCanterburyChristchurch43°31’25” S 172°37’47” E
Bilan du Te Araroa
15 maart 2023, Nieuw-Zeeland ⋅ ⛅ 19 °C
Après quelques jours de repos, il est temps pour un petit bilan. En terme de retour d’expérience, il est difficile de résumer près de cinq mois de trail. De manière très générale, le bilan est pour nous extrêmement positif. On a eu un plaisir fou à parcourir ces îles à la vitesse du pas. On a eu la chance de pouvoir effectuer l’entier du tracé à l’exception d’une unique section de 40 km sur l’île du Nord qui était fermée (et l’est toujours…) à cause d’un glissement de terrain de >100 m de large. On a par contre pu faire quelques kilomètres en plus sur des sentiers parallèles qui présentaient un intérêt évident. En somme, on a adoré cette aventure tant physique et mentale qu’humaine au travers de multiples rencontres. On a même tellement aimé ce voyage, qu’on peut par avance affirmer qu’il ne s’agit probablement pas de notre dernier “thru-hike”…!
Voici tout d’abord un petit bilan chiffré de notre aventure:
Distances parcourues
- 3’026 km, la distance totale officielle du trail
- 3’310 km, la distance parcourue selon enregistrement GPS de la montre de Marc, soit 1’871 km sur l’île du Nord, et 1’439 km sur l’île du Sud, dont:
- 3’115 km de marche
- 195 km en canoë ou kayak
- ~85’000 m de dénivelé total, soit 10x l’ascension, et la descente, de l’Everest…depuis la mer.
Jours
- 146, le nombre de jours pour terminer le trail, dont:
- 125 jours de marche
- 21 jours de pause / “zero day” ou “vacances”, dont 6 à Auckland et Wellington
On aura dormi (île du Nord + île du Sud = total) :
- 44 + 39 = 83 nuits sous tente
- 2 + 7 = 9 nuits dans des cabanes
- 36 + 18 = 54 nuits en cabine, backpacker, motel, ou chez des trails angels
Divers
- 3.5 paires de chaussures usées pour Vincent et 3 pour Marc
- 5 bouteilles de gaz (taille moyenne) vidées
Finalement, voici un petit classement des nationalités de hikers que l’on a rencontrés :
- Nouvelle-Zélande: 25
- Allemagne: 23
- France: 15
- Royaume-Uni: 11
- Hollande: 10
- États-Unis: 9
- Belgique: 8
- Suisse: 6
- Australie: 5
- Canada: 4
- République tchèque: 3
- Japon: 2
- Slovaquie: 1
- Suède: 1
- Autriche: 1
- Israel: 1
Et maintenant un petit bilan par thème:
Les rencontres
L’aspect social est probablement l’un des points forts de cette marche, et dont on ne s’attendait pas à ce qu’il ait autant d’importance. On aura ainsi, en particulier sur l’île du Nord, eu très souvent l’occasion d’échanger avec des kiwis, et d’en apprendre plus sur la culture maori et le mode de vie local. Le sens de l’accueil, la confiance et la gentillesse des néo-zélandais n’a pas de pareil, c’est un élément qui nous marquera, surtout en contraste avec la vision assez austère de l’accueil que l’on peut avoir en Suisse. Cette ouverture aux autres et cette confiance instantanée, qui pourraient avec un esprit cynique paraître presque naïve, est certainement un prolongement du fort sens communautaire et d’entraide qui lie entre eux les kiwis, et qui peut probablement être expliqué par des générations d’un relatif isolement dû à la vie insulaire.
La fréquentation forte du trail cette année nous aura également permis d’avoir des échanges avec un nombre important d’autres hikers. Certains nous marqueront pour longtemps. Un des aspects qu’on retiendra est que, malgré le nombre de personnes rencontrées, on ne déplore presqu’aucune “mauvaise expérience”. La très grande majorité des randonneurs était très respectueuse des autres et de l’environnement, sympathique et ouverte. En outre, on a absolument jamais ressenti la moindre gêne à être un couple d’hommes, et on ne l’a pas du tout caché.
Évidemment, la forte densité de hikers pouvait par moment rendre l’expérience du trail un peu moins…unique, ou sauvage. Paradoxalement les discussions sont aussi un peu moins passionnantes et sincères en grand groupe plutôt qu’en petit comité. Un des désavantages était également la pression sur les hébergements que cela amenait. Pour éviter ce problème dans les cabanes, notre stratégie aura été de camper sous tente la plupart du temps. Mais à nouveau, globalement, tout ce monde nous aura permis de merveilleuses rencontres, le bilan est donc largement positif.
Finalement, en parallèle de ce thème, il nous paraît encore important de mentionner un aspect dont tout le monde je pense est conscient sur le trail, et qu’on a déjà mentionné dans un article: nous, marcheurs au long court sommes des privilégiés, au sens où l’on peut se permettre de voyager sur une longue durée. Pour être clair, la plupart des randonneurs ne sont pas riches, ce sont même très souvent des jeunes au budget serré, mais nous sommes presque toutes et tous…blancs et occidentaux. Il y a certainement en partie un facteur culturel, la pratique de la randonnée n’étant pas répandue partout, mais ne nous mentons pas, la capacité financière est sans nul doute la raison première. Ainsi, nous n’aurons rencontré personne provenant d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie (à l’exception du Japon), ni même d’Europe du Sud (voir le détail des nationalités en début de cette publication). Par contre, il y avait au moins des gens de tous âges et une certaine mixité sociale.
Le parcours / le trail
Comme nous nous y attendions, nous étant passablement renseignés avant d’entamer la marche, l’île du Nord consistait principalement à traverser des forêts, des plages, des zones rurales et urbaines, et comprenait un certain nombre de sections sur route. Et l’île du Sud était à l’opposé beaucoup plus sauvage. Nous savions à quoi nous attendre et nous avons aimé pour leurs particularités chacune des deux îles. Bien entendu, si on devait n’en retenir qu’une, l’île du Sud serait notre choix de cœur avec ses montagnes et vallées perdues.
Plusieurs aspects nous ont marqués concernant le tracé et les sentiers du trail:
- Le TA étant encore jeune, certains passages sont souvent mal indiqués sur carte, sur le terrain, ou sur les deux en même temps. De même, certaines alternatives à des sections sur route semblaient exister, et les choix du tracé nous ont paru parfois incompréhensibles.
- Les kiwis utilisent le terme de “tramping” pour parler de randonnée (“hiking” en anglais). Le terme est donc unique, et ce n’est pas pour rien: il ne s’agit pas de marcher sur des sentiers comme on en trouve chez nous, mais bien souvent plutôt “d’affronter” la nature brute sur des chemins non ou très peu entretenus. Comme déjà expliqué, nous avons donc dû traverser de nombreuses zones boueuses, enjamber des milliers d’arbres tombés, nous griffer sur des kilomètres de végétation épineuse, éviter des milliers de bouses de vaches, et traverser des centaines de rivières et estuaires. On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein: beaucoup de hikers se sont plaints - et parfois nous aussi avouons-le - de la qualité des sentiers. Mais franchement, on aura aussi adoré l’aspect ludique que cela apporte à notre expérience: on se sentait parfois tels des Indiana Jones en pleine exploration! En particulier, on aura pris énormément de plaisir à franchir des rivières à gué, d’autant plus que ça arrive rarement - pour ne pas dire jamais - sur nos chemins suisses.
Le mental
On aura traversé ces mois avec une motivation forte. Je me souviens avoir craint, à la fin de l’île du Nord, que le “trail soit trop court” ou que le temps passe trop vite. Puis finalement, progressivement, à partir du km 2’000, on a commencé à se réjouir de plus en plus d’atteindre notre but final. Jusqu’au dernier jour on aura apprécié et dégusté cette aventure, mais en nous réjouissant aussi de faire autre chose que marcher ou avoir des jours de “récupération”. L’équilibre était ainsi parfait, puisqu’on est arrivé à la fin en étant heureux de transiter vers un autre style de voyage. Ceci n’empêchait évidemment pas un pincement au cœur, en quittant un mode de vie qui fût notre quotidien durant près de 5 mois.
On aura aussi eu des périodes “de hauts et de bas”, mais on n’aura jamais remis en question nos choix, ni douté de notre envie et de notre capacité à aller au bout.
Le corps
C’est avec joie qu’on peut constater ne pas avoir souffert de blessure durant le trail. Celles-ci ont pourtant été fréquentes chez les autres hikers, et en ont poussé plus d’un à l’abandon. Pas surprenant quand on réalise avoir marché 3’000 km sur des chemins souvent très accidentés.
Pour autant nos corps ne seront pas restés sans souffrance. Pour ainsi dire, celle-ci fait partie intégrante d’un tel thru-hike, et ce d’autant plus qu’on s’éloigne définitivement de la vingtaine… Nos pieds, après avoir souffert d’ampoules, auront tous les matins, ou même après des pauses, communiqué leur mécontentement par des douleurs variables mais très fréquentes, surtout après de longues sections sur route. Mes poignets, mains et doigts auront successivement montré des signes de tendinite (à cause de bâtons de marche), mes jambes des périodes de “jambes sans repos” assez intenses la nuit, le dos de Marc été périodiquement douloureux, tout comme nos genoux voire nos chevilles après de fortes descentes. Nos peaux auront été écorchées lors de chutes ou de passages dans les divers types de ronces, puis dévorées par les sandflies, et nos lèvres été gercées par le soleil et le vent. Bref, nos corps ont été mis à rude épreuve. Et il ne faut pas se leurrer: évidemment, on a une forme physique que l’on a jamais eue grâce à l’exercice constant, mais on ne devient pas des surhommes pour autant, et le manque de repos s’est fait ressentir, en particulier vers la fin de notre parcours. Mais la dopamine nous a toujours largement permis de passer outre ces petits désagréments. Et c’est quasi systématiquement que, chaque matin, on repartait avec le sourire affronter une nouvelle journée de marche.
Bref, en un mot comme en cent, et vous l’aurez compris, si on devait conclure notre ressenti, le Te Araroa fût pour nous une aventure sans pareil qui nous a apporté un bonheur intense et unique. On portera pour le reste de nos jours dans nos cœurs et nos têtes un souvenir heureux de ces 146 jours à traverser, pas à pas, ce pays à la fois accueillant et sauvage.Meer informatie
Reiziger Musique: The Proclaimers, I'm Gonna Be (500 Miles)
Reiziger Mamamia quel magnifique texte ! Un condensé de pur bonheur
Reiziger Oh j’adore cette photo et vos beaux sourires