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  • Day 51

    Une belle dernière journée

    April 4, 2023 in Colombia ⋅ ☁️ 19 °C

    Hier nous avons suivi l'histoire de la Colombie selon son passé de guerre, aujourd'hui nous participons à un tour qui s'attache principalement à l'histoire de Bogota.
    On apprend notamment la vérité sur ce fameux 'el dorado'. Oui, les colons ont bien trouvé un el dorado aux alentours de ce qui était l'ancienne ville de bogota. Il ne s'agissait pas d'une ville en or comme le présente la légende, mais d'un lac de montagne, dans lequel les tribus indigènes jetaient de nombreuses offrandes d'or, de cuivre et argent.
    Cette histoire est très importante pour l'histoire de la Colombie, car c'est ça qui définira Bogota comme capitale : c'est ici que s'installent les premiers colons.
    Bien sûr, tout cela se fait au dépend des premiers habitants du pays, les indigènes.
    Jusqu'en 1991, les indigènes n'ont aucun statut légal, et leurs tribus sont massacrées sans aucun jugement. Leur statut est reconnu officiellement par la suite mais leur sort reste malheureusement le même. Des chefs indigènes sont tués lorsqu'ils tentent de résister à l'invasion de leurs terres par des sociétés qui exploitent les ressources qui s'y trouvent.
    Une enquête en 2018 a commencé à faire changer les choses en reconnaissant l'inaction de l'état pour les protéger (après une action coup de poing d'une population indigène venue déboulonner une statue dans Bogota).

    On continue le parcours où l'on retrace l'histoire politique de la ville. Vers 1950, la ville est quasiment détruite par des manifestations contre la gouvernance politique du pays, suite à l'assassinat d'un candidat qui se démarquait des deux seuls partis du pays. S'en suit une dure répression, et une période peu enviable jusqu'en 1970.

    On change un peu d'ambiance dans la suite, pour découvrir quelques restaurants et bars historiques de la ville. On découvre notamment la boisson typique de Bogota : la chicha (prononcée tchitcha). Le goût est assez vinaigré, mais c'est vrai que tout le monde boit ça ici, on en voit de partout en soirée. Cette boisson de mais fermentée peu alcoolisée (2% d'alcool) a elle aussi toute une histoire. Lors des manifestations de 1950, le gouvernement a interdit la consommation et production de cette chicha sous prétexte que c'est elle qui a déclenché les émeutes. (Pratique ! Le problème c'est pas nous et notre gouvernement, c'est l'alcool).
    Et bien sûr, cette boisson est devenue signe de résistance et de protestation en retour, d'où la fierté des bogotanos à boire cette boisson.
    On continue en étudiant certains graphitis, qui eux aussi sont signes de protestations dans la ville. Là encore il y aurait 10000 choses à raconter sur les corruptions de policiers, lutte des habitants, intervention internationale...
    Et on finira le tour avec la période très complexe des années 90 à 2018, où se combattent para militaires, armée, guérillas, narcos, avec les civils au milieu.

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    Cette aventure en Colombie nous aura appris un truc : on est bien en France. Il faut s'imaginer que, jusqu'à 2018, des personnes quittaient leur maison, leur vie, car menacés par l'un ou l'autre des camps. Des gens disparaissent pour un rien, aucune contestation n'est autorisée. L'état dans tout ça ne joue pas le beau rôle. Plus de 130 enquêtes sont en cours pour examiner des enlèvements de civils qui ont critiqué l'état d'une manière ou d'une autre.
    Bref, en France, on doit défendre nos droits et libertés (oui on a suivi l'histoire des retraites quand même 😉) mais pas oublier qu'on est quand même plutôt très très bien.
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    On finit notre tour en début d'aprem, pour aller visiter le musée de l'or. Ce musée expose de nombreuses pièces en or et autres métaux ayant été forgés par différentes tribus indigènes un peu partout en Colombie. On est assez étonnés de la qualité des pièces qu'on observe, des détails très fins, des fils d'or et de grands ornements servaient de parures aux chefs de tribus. Chaque tribu (et il y en avait beaaaaaucoup) a ses coutumes mais les croyances sont globalement similaires.
    On a jamais vu autant d'or, y en a de partout.
    C'est sûrement le plus beau musée qu'on ait fait jusque là.

    L'heure du départ approche et on récupère nos affaires à l'hostel. Un taxi nous prend et on en profite pour discuter avec lui de ce qu'on a appris dans la journée. Notre guide nous a prévenu, chaque colombien va nous vendre une histoire différente selon que sa famille ait été tuée, kidnappée, extorquée par les Farcs, les paramilitaires, l'état ou autre. Notre chauffeur lui semble haïr les guérillas : il vient de la campagne où leur présence est très importante et empêche(ait) les locaux de s'épanouir librement.
    Il nous peint un avenir politique du pays beaucoup moins joyeux que ce que nous a dit notre guide plus tôt, pour lui, l'histoire se répète encore et encore. Mais il ne nous laisse pas partir dans cet état d'esprit assez sinistre, et nous encourage à dire à quel point la Colombie est un beau pays, sûr pour les touristes, moins pour les habitants.

    Et c'est vrai qu'aucune de nos rencontres durant ce voyage ne nous a relaté des histoires mêlant touristes et quelconque groupe armé.

    On finira cet article d'aujourd'hui avec une note plus joyeuse. Nous voilà à l'aéroport, à attendre notre avion pour rentrer. Arrivée prévue demain, enfin aujourd'hui pour vous, à 17h !

    La Colombie est un pays aussi beau et divers que son histoire est violente. Ses ressources naturelles en font un candidat important pour devenir un acteur mondial, mais sa politique et situation sociale rend difficile toute évolution.

    On a bien sûr pas pu tout dire ici, y a des choses qui nous ont échappé, qu'on a volontairement éludé, ou alors qui ne pouvaient pas facilement s'écrire. Et on a hâte d'échanger avec vous !
    Il ne devrait pas y avoir de nouvel article, sauf si les grèves nous empêchent de rentrer à Lyon demain (notre train a été annulé, on a dû en prendre un autre).

    Si vous voyez une tour Eiffel à la place des photos de cascades habituelles, c'est qu'on a prolongé nos vacances 😉

    Hasta luego !
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  • Day 50

    Retour à Bogota

    April 3, 2023 in Colombia ⋅ ☁️ 10 °C

    On n'a pas donné de nouvelles hier, notre trajet de 6h s'est avéré en faire 9, et on a pas eu le temps de faire grand chose.
    Nous sommes donc maintenant à Bogota, capitale de la Colombie, pour 2 petits jours avant le départ.
    Après un gros petit déjeuner on part faire un tour de la ville avec un free tour.

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    Peut être que certains ne connaissent pas le principe de ces tours, qu'on a utilisé très souvent pendant le séjour. L'idée est belle et simple : on s'inscrit sur une plateforme pour signaler notre présence au tour. Le tour est gratuit, basé sur le pourboire. C'est donc au guide de faire valoir sa paie ! Et pour avoir testé des tours payants et des 'free tours', on a de meilleures prestations avec les free tours !
    Et on donne généralement autant voire plus que sur un tour payant au final.
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    Le thème du tour est la visite de Bogota sur le thème : "guerre et paix", en utilisant le centre historique de la capitale comme livre géant pour illustrer les propos du guide.
    On apprend plein de choses, surprenantes, sur l'histoire politique du pays. Le tour devrait plutôt s'appeler "guerre, guerre, guerre, guerre et finalement paix". On ne peut ni ne veut tout dire ici mais globalement le pays n'a jamais été en paix prolongée depuis 200 ans. D'abord l'indépendance avec les espagnols, les guerres internes, des guerres civiles entre les 2 seuls partis au pouvoir : les conservateurs et les libéraux.
    S'en suit l'arrivée des États-Unis et leurs magouilles économiques qui ont .. créé des massacres de civils.
    Puis la guerre froide avec la guerre entre communistes et les autres, puis les narcotrafiquants, puis les guérillas, puis les paramilitaires d'extrême droite... Bref, ils ne semblent avoir un début de stabilité que depuis 2020, et surtout depuis 2022 avec un traité de paix pour calmer tout le monde.
    Ce n'est malheureusement pas si simple en réalité, la production de cocaïne en Colombie est de plus en plus importante, car la demande en Europe et États-Unis est très importante. Le narcotrafic existe toujours, mais fait moins parler de lui, et fait donc moins de morts....

    On finit le tour vers 13h30, pour tester un restaurant très renommé pour ses plats typiques de Bogota. On prend un café, à la colombienne : un café, avec une énorme tranche de leur """"fromage"""" qu'il faut faire fondre... Dans leur café, oui oui.
    C'est correct, mais on recommencera peut être pas l'expérience.
    On mange ensuite un ajiaco, potage de pommes de terre, poulet, et épices, et un tamal, plat lui aussi très typique de Colombie : du riz est cuit à la vapeur avec de la viande et quelques légumes dans un emballage en feuille de bananier ! Là on est déjà plus content de l'expérience !

    S'en suit une ballade digestive au musée Botero. Botero est un artiste extrêmement renommé en Colombie (et ailleurs) pour ses tableaux et sculptures déformant les proportions (nous l'avons déjà rencontré à Medellin d'où il est originaire). Les humains sont généralement représentés bien dodus, avec des bras courts, ou d'autres 'parties' sous dimensionnées.
    On fait le tour du reste du musée, où sont aussi présentes des œuvres d'autres artistes, notamment beaucoup de peintres connus dont certains français (Picasso, Toulouse Lautrec, etc...).

    Comme le coucher du soleil arrive bientôt, on se dirige maintenant au Monserrate, une montagne au bord de Bogota, qui nous élèvera à 3150 mètres (Bogota a une altitude moyenne de 2600m). On monte en téléphérique pour admirer un paysage qui, il faut le dire, est magnifique. Certes, on voit de la ville à perte de vue mais le coucher de soleil est très particulier d'ici. Le téléphone ne retransmet pas comme il faut ce qu'on a vu, mais on vous a mis ça dans les photos !
    Un autre aspect très étonnant de cette colline est la différence entre l'est, couvert par Bogota, et l'ouest, couvert de forêts. Cette zone abrite une cascade de 500m de large que l'on aura pas l'occasion de voir....

    On redescend en ville, boire un verre histoire de fêter notre dernière nuit en Colombie !
    Demain on profitera de toute la journée avant de s'envoler pour Paris à minuit !
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  • Day 48

    Baignade avec les caïmans

    April 1, 2023 in Colombia ⋅ ☁️ 32 °C

    On se calme, c'est une blague ! On a toujours nos 20 doigts. Les seuls crocodiles qu'on a vu sont morts il y a 10000 ans.
    Poisson d'avril 🐟

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    On se réveille bien plus tôt que prévu à cause de touristes allemands un peu trop bavards et joyeux dans notre hôtel, mais ça nous permet de profiter de notre village d'aujourd'hui, sans trop de chaleur : Villavieja.
    On commence avec un peu de culture : on visite le musée de paléontologie qui retrace l'histoire de la région et du désert de tatacoa. Ce musée est malheureusement minuscule, alors que la zone a une histoire paléontologique passionnante d'après notre guide de la veille. On observe cependant quelques restes, notamment une immense carapace de tortue d'eau douce, et un immense crâne de crocodile qui fréquentait les lieux il y a .. quelques milliers d'années. Oui oui, des milliers d'années, pas plus.

    On rencontre dans ce musée un guide passionné qui nous amènera ensuite chez un ami à lui, faire un tour sur le fleuve Magdalena. Ce fleuve est l'artère principale de la vallée du centre de la Colombie. Cette partie du fleuve (les 200km après la source) est très protégée et aucune activité industrielle n'est autorisée en bordure.
    On monte sur une 'lancha', sorte de pirogue locale et on entame un petit tour sur le fleuve.
    On passe à côté de petites tortues, puis de grosses tortues. S'en suit un aigle royale, d'autres oiseaux, des iguanes. On nous avait annoncé des caïmans la veille, mais finalement cette partie du fleuve n'est pas dangereuse !
    On nous propose même un petit saut dans l'eau pour se laisser traîner le long du courant.
    Notre guide est un pêcheur local, qui nous explique pas mal de chose sur la vie du fleuve. On croise des gens qui fouillent les cailloux le long du bord : des chercheurs d'or !
    Et comme le fleuve est protégé, aucune machine n'est autorisée, ils n'ont que des tamis et quelques appareils manuels.

    On prend quelques renseignements, et on va au resto qui nous a été conseillé, manger du poisson, du fleuve ! Nous n'avons pas réussi à comprendre si ce poisson pouvait aussi se trouver ailleurs, ils l'appellent le 'capaz' (capable en français).
    Sa chair est très bonne mais forte comme une viande un peu maturée.
    On fait un tour dans le village, visite un autre musée, où le 'totumo' est utilisé pour faire différents objets du quotidien. C'est un fruit qui peut avoir la taille d'une pêche jusqu'à celle d'une grosse pastèque, qui ne se mange pas. Seule la coque est utilisée pour faire des récipients.
    On rentre ensuite à Neiva, pour préparer notre dernière étape : Bogota.
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  • Day 47

    Du gris au rouge, puis aux étoiles

    March 31, 2023 in Colombia ⋅ ⛅ 33 °C

    Désolé pas de nouvelles hier, on a passé 10 h dans un bus sous la pluie,donc les photos sont d'intérêt limité.

    On se réveille donc aujourd'hui à Neiva. On retrouve des températures chaudes et on prend notre taxi, qui nous amène à un bus (oui oui toutes nos journées se passent comme ça), pour aller au désert de la tatacoa !

    C'est un nom marketing, il s'agit en fait d'une forêt tropicale sèche, et non pas d'un désert à proprement parler.
    Ce désert est divisé en 2 parties, le gris et le rouge.
    Notre guide nous présente un peu la zone et toutes les vilaines bêtes qu'on peut rencontrer, de la tarentule au boa en passant par le vautour.
    On ne rencontrera malheureusement aucun de ces habitants locaux.
    On suit ce qui a dû être il y a fort longtemps une rivière, dans un paysage désertique et gris, où paissent quelques chèvres squelettiques. On trouve à cet endroit des fossiles très anciens, d'arbres mais aussi d'autres animaux et mollusques. On nous dit même qu'une dent de megalodon (un méga requin Blanc) a été trouvée ici et est maintenant exposée au musée.

    La ballade est courte mais épuisante, les seuls moments d'ombre étant lorsque l'on passe dans des canyons étroits où Camille passe plus facilement que moi.

    Un repas dans un restaurant proche nous coupe un peu le soleil et on apprend à connaître les autres touristes du groupe (des Allemandes, une Canadienne, une Suisse et une autre Française).
    On se dirige ensuite vers une piscine à quelques kilomètres de là. Des locaux ont aménagé une piscine à partir des nappes phréatiques, de manière à ne pas perdre d'eau. On reste à faire trempette jusqu'à 16h le temps que le soleil passe et on attaque le deuxième désert, le rouge.

    La balade est bien plus courte mais le ressenti bien plus impressionnant.
    Des petites collines couleurs rouge, ocre et blanc forment un labyrinthe dans lequel on s'engage. Les photos parleront d'elles-mêmes.

    On assiste à un coucher de soleil censé être magnifique, mais les nuages nous gâchent vite la fête.
    On se dirige ensuite à l'observatoire !

    Et oui, qui dit désert dit peu de monde donc peu de lumière, et donc potentiellement un observatoire. Il s'agit plus d'un centre d'étude car Ils n'ont pas de gros télescopes, mais on peut quand même voir de belles images de la lune ou de Mars avec leur matériel.
    S'en suit un cours d'astronomie en espagnol, qui décrit le ciel que l'on voit (presque sous l'équateur). Ici pas de petite ou grande ours, mais plein d'autres constellations.
    Après en avoir eu des étoiles plein les yeux, notre groupe rentre en bus.
    Et maintenant on va rêver d'étoiles !
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  • Day 45

    De soie et de repos

    March 29, 2023 in Colombia ⋅ 🌧 21 °C

    Encore une belle expérience aujourd'hui : la découverte d'une fabrique de soie.

    On se lève tôt, toujours au grand plaisir de Camille qui montre ̶l̶e̶s̶ ̶d̶e̶n̶t̶s̶ sa joie de se lever de si bonne heure.
    Un peu de taxi, un peu de bus, et on arrive à Timbio, petit village à 30 minutes de Popayan.

    On ne sait pas grand chose, si ce n'est que l'atelier de fabrication de soie est quelque part. Après 2 3 coups de fil pour faire connaître notre présence, une femme vient nous chercher.

    Notre guide s'appelle Amparo, femme du village d'un âge incertain tant elle est vive et pleine de joie. Elle nous raconte l'histoire de son entreprise (dans laquelle elle travaille depuis 40 ans), comment elle s'est battue pour pouvoir acheter un peu de terrain et lancer ce projet, fournissant un emploi à 12 femmes et d'autres habitants du village.
    On marche un peu pour une première étape : les champs de mûrier blanc. Ses feuilles sont l'unique nourriture des vers à soie. Dans des petites cabanes reposent les dizaines de milliers de vers, qui sont nourris avec les feuilles des muriers blancs alentours.
    Une fois bien nourris, ces vers créent leur cocon en crachant pas moins d'1km de soie ! Ces petits cocons de 3 cm de haut sont la soie, il n'y a rien d'autre !

    On continue notre route jusqu'à la maison de notre guide. Oui, comme les moyens manquent, les outils de travail sont hébergés dans les maisons des différentes ouvrières.

    Les cocons sont ensuite lavés à l'eau bouillante avec du bicarbonate pour décoller la fibre.
    On attrape un bout de fil qui se détache et on vient l'accrocher à un tourniquet pour enrouler le fil. Plusieurs fils sont mélangés entre eux à cette étape.

    Les cocons imparfaits sont traités à part pour faire des fils plus épais. On s'essaie à la tâche, succès très limité.

    Le fil est prêt, on passe alors à la teinture. Les teintures utilisées sont naturelles et locales, dans la mesure du possible.
    Notre fil de démonstration sera d'ailleurs teint avec ... Du café !

    Vient ensuite l'assemblage de ces fils avec une grande machine manuelle qui vient tisser les fils entre eux (on a déjà vu cette machine lors de la conception des tissus en fique !)

    Certaines employées font ensuite des habits ou des accessoires, mais nous n'avons pas assistés à cette partie.

    Notre visite se finit avec un tour par le magasin, et quelques nouvelles anecdotes sur la société.

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    La soie produite ici n'est pas fine et délicate comme celle que l'on s'imagine. Le processus est fait à la main, et par des personnes qui ont appris sur le tas. On obtient donc un textile très doux, mais plus proche du coton que de la soie.

    Attention, il ne faut pas penser que la Colombie est productrice de soie, c'est un cas à part. La Colombie est un terrain adapté avec ses températures constantes à l'année et son soleil, mais la soie ne fait pas partie de ses exportations.
    On aurait pu voir un atelier comme celui-ci il y a quelques années en Italie (ou en France avec du coton).

    Mais cette expérience nous rappelle d'autres histoires que l'on a pu découvrir pendant notre périple. Des personnes délaissées par leur gouvernement ou par leur entourage, qui ont trouvé ce qu'ils ont pu pour sortir de la misère. Et c'est d'ailleurs avec grande fierté qu'elle nous annonce que ce petit business lui a permis d'envoyer son fils dans un pays 'magnifique' avec des gens 'formidables' : la France !
    (Magnifique ok, formidables... C'est un sujet à débat, mais on allait pas lui casser son rêve).

    Cette volonté de vouloir travailler dur pour transmettre à ces enfants le meilleur monde se retrouve dans d'autres aspects de leur travail. L'impact sur la nature de leur procédé est très étudié. On a ainsi pu voir qu'elles ont installé un filtre à la sortie des eaux de rinçage des cocons alors que celui-ci coûte cher, et que la réglementation en Colombie n'est pourtant pas vraiment regardante.

    Bref, une belle aventure humaine.
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    Le reste de la journée n'était pas très intéressant, entre pluie et prévision de la fin du voyage.
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  • Day 44

    Silvia

    March 28, 2023 in Colombia ⋅ 🌧 16 °C

    Notre taxi est là, on part sur les coups de 6h à la gare routière prendre un bus pour le village de Silvia.
    Ce village est principalement connu pour son marché indigène du Mardi.
    À notre grande surprise, ce n'est pas du tout un marché touristique, mais bien un marché local.
    Cette fois nous passons par une guide, une indigène qui cherche à faire connaître sa culture, pour la conserver, mais aussi pour faire connaître ce mode de vie un peu hors du commun.
    Viviana est une indigène Misak. Ils ont la particularité de porter une tenue traditionnelle :
    - une jupe de couleur foncée pour rappeler la terre, très importante dans leur culture,
    - un "châle" bleu à l'extérieur car ils sont "les enfants de l'eau" fruits de la fusion de deux lagunes (une mâle et une femelle) et pourpre ou rouge à l'intérieur pour représenter le sang qui a été versé par les peuples indigènes,
    - un chapeau plat typique fait main symbole de leur culture avec différents étages pour les piliers qui leurs tiennent à coeur : la famille, la communauté, la nature, etc...
    Il faut savoir que hommes comme femmes portent cette tenue traditionnelle (jupe comprise) sans discrimination. Les hommes ont pour coutume d'avoir les couleurs inversées par rapport aux femmes (jupe bleu et haut sombre). Vous pourrez l'observer sur les photos.

    4 communautés indigènes peuplent les alentours du village, et ce marché est pour eux l'occasion de vendre leur production et d'acheter ce qu'ils ne produisent pas.
    Le marché est divisée en plusieurs secteurs, on prend un petit déjeuner typique avant d'attaquer sa présentation.
    On visite rapidement le secteur "froid", où sont vendus des patates, des courges, ... Tout ce qu'on pourrait trouver sur un marché français en automne.
    Ensuite une partie 'chaude', où l'on trouvera plein de fruits. Notre guide nous fait goûter plein de fruits qu'on ne connaissait absolument pas : le zapote, la grenadille, le curuba, le mangostino ainsi que les graines d'une sorte d'énorme haricots géant dont on ne se rappelle plus le nom.

    On prend ensuite la voiture direction un jardin botanique, qui entoure une maison typique d'une famille indigène Misak, les indigènes de la région.
    Après un rituel de purification consistant à se passer un brin d'herbe 4 fois par dessus la tête, on entre dans cet maison ronde en terre.
    On apprend ici de nombreuses coutumes et façon de penser. On pourra par exemple retenir que cette maison est ronde afin de faciliter le partage des énergies entre les différents membres de la famille.
    S'en suivent de longues discussions sur le sens de la vie actuelle, où nous perdons un peu le fil par manque de compréhension de l'espagnol entre indigènes et les autres touristes Colombiens (on n'est que 7 dans la maison).

    On va ensuite faire un tour dans le 'yotal', jardin qui entoure la maison principale. Dans l'ancien temps, chaque famille avait une maison et son jardin, et vivait ainsi en autarcie.
    Les jardins sont complets, on trouvera une parcelle dédiée aux herbes médicinales, une autre pour les arbres fruitiers, une autre pour les cultures...
    Celui qu'on visite fait un peu office de jardin musée, et est utilisé non pas par 1 famille, mais par 25. Il est immense et on pourrait s'arrêter tous les 5 mètres pour en apprendre plus sur tel ou tel arbre.

    On passe ensuite manger le plat typique, de la truite ! Sur la route on croise encore quelques oiseaux magnifiques. On croise notamment un oiseau que l'on a pu rencontré plusieurs fois : le barranquero. A défaut de le prendre en photo de près, voici à quoi il ressemble : https://images.app.goo.gl/qGMGGgUc5s4vdHei6

    On finit ensuite la journée en visitant un bâtiment servant pour les célébrations de la culture Misak, avec de nombreux tableaux illustrant les histoires des anciens qui n'étaient jusqu'à maintenant transmises que par voie orale. Les tableaux retranscrivent diverses histoires sur la dualité homme femme, l'équilibre entre nature et être vivant...
    Ils ont une vision du monde très naturelle, presque froide à certains égards : ce qui doit arriver arrive, il ne faut pas pleurer les êtres perdus, ils sont 'vivants' tant qu'on pense à eux (si certains ont vu le film Coco, ça devrait vous rappeler quelque chose).

    On rentre en fin de journée en 1h30 de bus assez mouvementée, et on va se coucher !
    Demain, on apprend... À faire de la soie !
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  • Day 43

    Tour de Popayan

    March 27, 2023 in Colombia ⋅ 🌧 20 °C

    Au programme de la journée, un tour de popayan. Ce village aux nombreux surnoms est surtout connu par son sobriquet de Village Blanc. On comprend vite pourquoi, tous les murs sont blancs, et d'un blanc presque étincelant.

    Pourquoi blanc ?
    Lors de la colonisation par les espagnols, les colons se sont installés dans la région. Or, la région hébergeait des indigènes, décimés en masse, mais aussi une petite puce locale : la nigua . Et cette puce n'était pas aussi facile à éradiquer que les indigènes. Non seulement elle démangeait les colons mais les rendait fous et pouvait même les tuer.
    Ils ont donc passé toutes les maisons à la chaux, d'où la couleur.

    Pourquoi étincelant ?
    La semaine prochaine est la semaine sainte, LA semaine importante de Colombie. Ils remettent toute la ville en état pour accueillir les hordes de touristes qui vont venir (la procession est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO à Popayan).

    On apprend plein d'anecdotes sur l'histoire de la ville, et surtout sur les défilés lors de cette fameuse semaine sainte.
    Notre guide étant une locale, elle nous ouvre les portes de divers bâtiments, de vieilles maisons coloniales, le théâtre, un bâtiment administratif accueillant les remises de diplômes des étudiants des universités voisines.

    S'en suit ensuite un petit tour de cuisine locale. Popayan a la particularité d'avoir de nombreuses spécialités propres à la ville. On se propose de les essayer à midi. Rien de bien nouveau sous le soleil, on est toujours sur des ingrédients frits, mais au moins il n'y a pas de viande !

    On continue avec une petite visite d'un mirador voisin, une ancienne pyramide indigène recouverte de végétation, lieu de culte indigène.
    (On ne parle pas de grandes pyramides incas comme dans 'les cités d'or, on est plus sur une colinette de terre).

    L'après-midi s'avèrera beaucoup plus tranquille, notre seule sortie sera raccourcie par l'arrivée de la pluie. Il faut savoir que la majorité des bâtiments publics, dont les musées, sont fermés le lundi !

    On continue sur cette lancée de flemme totale en restant à l'hôtel, où l'on mangera un délicieux repas à base de pain et de légumes.
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  • Day 42

    De Cali à popayan

    March 26, 2023 in Colombia ⋅ 🌧 21 °C

    Ok, ok ce matin on s'est laissé aller, en même temps on s'est couchés à 2h avec toutes ces histoires.
    Lever en douceur à 10h.
    On se dirige vers le centre de Cali, en longeant la rivière qui traverse la ville.
    Les rues sont vides, en même temps, on est Dimanche.
    Les monuments à visiter à proximité sont liés à la musique, et particulièrement à la salsa évidemment.
    Un de ces monuments est une sorte de trompette géante, dans laquelle on peut aller pour écouter les sons d'un grand compositeur de Salsa naît à Cali.
    La prochaine étape nous intéresse un peu plus que la grande ville qu'est Cali. On part donc assez tôt pour notre prochaine destination : popayan.

    Après 3h de bus dont Camille n'a pas vu grand chose 😴😴😴😴😴, on arrive sur place.
    L'hôtel qui nous attend est tout à fait charmant, on prend nos repères avant d'aller visiter un peu la ville. On en apprendra plus demain pendant le tour !
    On se fait plaisir en mangeant italien ce soir.
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  • Day 41

    Un dos tres, cinco seis siete

    March 25, 2023 in Colombia ⋅ 🌧 26 °C

    Vous l'avez reconnu ? Sous ce titre très mystérieux se cache le rythme typique de la Salsa.
    C'est à cette cadence que s'est déroulée notre journée.

    Uno...
    Lever tranquillou avec un petit dej fait maison. Des céréales et des fruits pour nous donner un peu d'énergie pour les 2h de cours de Salsa qui nous attendent.

    Dos...
    On est accueillis par notre professeur, qui enchaîne direct avec le cours.
    Elle part des bases, mais des bases des bases. Et c'est nécessaire !
    On a le temps de voir quelques transitions, quelques pas, et nos 2h finissent très vite.
    Au vu du nombre d'écoles et d'hostel qui proposent des cours, on doit pas être les seuls touristes à profiter de notre passage à Cali pour une initiation.

    Tres...
    On rentre, c'est pas tout mais ça nous a tué ce cours.

    Cuatro...
    Et qu'est ce qu'on fait sur temps 4? Normalement c'est pour faire transition avec le reste des pas, pour nous ça sera l'heure du repas justement.
    D'ailleurs, le temps 4 n'est pas marqué, les puristes me taperaient sur les doigts en voyant un cuatro dans le rythme de la Salsa.
    On va dans un restaurant reconnu du quartier. On est un peu surpris des prix légèrement plus chers que les restaurants Colombiens habituels ( ça reste 7€ le repas par personne hein) . Et on comprend pourquoi assez vite, quand on nous amène les plats.
    Les portions sont démesurées. Mais vraiment démesurées ! Je reçois une escalope milanaise revisitée de la taille du poulet dont vient l'escalope !
    On repart avec un doggy bag, c'eut été indécent de tout finir.

    Cinco....
    C'est donc reparti, on pose notre reste de repas à l'hostel, et on part visiter une vieille imprimerie mécanique. L'entreprise d'impression a fait faillite en 2015 suite à différentes décisions politiques. 2 employés ont décidé de conserver la petite usine pour créer des affiches décoratives et faire perdurer le savoir-faire.
    On voit tourner cette vieille machine d'impression qui encre le papier là où le gabarit, fait main, le permet.
    On alourdit encore un peu notre valise en achetant quelques affiches, et on part visiter le reste du quartier.

    Seis...
    On fait le tour de San Antonio, quartier historique et touristique de Cali. Il n'y a pas grand chose à voir, mais on fait une belle balade. A chaque passage devant une boutique, bar, café, maison aux fenêtres ouvertes, on entend le son d'une salsa.
    Cependant, la ville est assez sale et de nombreux mendiants errent. Ce quartier étant le quartier 'safe et touristique', on se demande à quoi peut ressembler le reste. Plusieurs personnes nous ont fortement déconseillé de partir à pied, et de toujours prendre un taxi. On ne va pas prendre de risques, et rester dans le quartier.

    Sie(s)te...
    On rentre se poser, faut croire que le cours de ce matin nous a cassé.
    Ce soir nous allons au cabaret, un show de Salsa y est proposé et nous a été conseillé. Le show est à 23h30, donc la petite sieste nous aidera à tenir.

    Ocho...
    Le taxi nous dépose devant le cabaret. On arrive à 21h, soit... 2h30 en avance. Mais notre dernière expérience de spectacle de danse à Medellin nous a appris qu'il fallait s'y prendre tôt si l'on ne veut pas rester une heure sous la pluie.
    On s'assoit donc dans un théâtre vide. Très vite, des danseurs arrivent sur la piste. Certains d'entre eux sont habillés avec grande élégance, on comprendra plus tard qu'il s'agit d'un groupe de danseurs connus 'mondialement' ( n'y aurait-il pas un peu de fierté derrière ça?).
    Ça danse de plus en plus, les danseurs ne s'arrêtent jamais, et changent de partenaires à chaque chanson. Contrairement au machisme un peu cliché de la Colombie, ici la danse est respectueuse, pas d'insistance. (Et c'est quelque chose qu'on a observé de partout ici, la danse, c'est sacré).
    Le show commence à l'heure, je vous laisse en profiter en vidéo 😉
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  • Day 40

    Bienvenidos en Cali

    March 24, 2023 in Colombia ⋅ 🌧 24 °C

    Aujourd'hui, départ de Salento sous le déluge. La randonnée prévue ne se fera donc pas. Tant pis ! On profite une dernière fois de nos amis allemands rencontrés la veille en prenant un bon petit déjeuner puis on remballe nos affaires, direction : Cali.

    Après avoir zigzagué entre les branches et diverses glissements de terrain provoqués par la pluie, un premier bus nous emmène dans la grande ville la plus proche, Armenia. De là, un autre bus nous permet de rejoindre Cali en fin d'après-midi.

    Ici, les nuages semblent s'être dissipés pour notre plus grand plaisir ! Après avoir posé les bagages, un bon petit repas s'impose. Nous dénichons un restaurant très sympa qui revisite les plats colombiens à la sauce créole et propose même des options végétariennes (enfin des légumes !!).

    Nous décidons ensuite de continuer la soirée dans un bar à salsa qui nous a été recommandé. Cali est la capitale de la salsa et cela se ressent : des écoles dans tous les coins et des danseurs de tout âge. Nous restons spectateurs pour la soirée, nous ne sommes pas vraiment à la hauteur du Calino (habitant de Cali) moyen !

    Nous ne rentrons pas trop tard, demain matin c'est cours de danse intensif pour remédier à ça !
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