Voyage avec nous à travers l'Europe (& +) à bord de notre van 100 % DIY : Phoeni 🦩🚐✌ Read more France
  • Day 398

    Revenir

    April 15 in France ⋅ 🌬 14 °C

    Avaler les kilomètres. Se coucher dans un pays, se lever dans un autre. Passer les dernières frontières.

    Qu'il est étrange d'apercevoir le monastère d'Ostrog accroché à la montagne au Monténégro, de se retrouver au bord de la même rivière vive, froide et limpide en Bosnie, d'atterir dans une ferme slovène accueillante avec pour voisines les cigognes, de gravir les cols hauts perchés des montagnes autrichiennes encore enneigées, et de parcourir les autoroutes sans limitation de vitesse allemandes sur lesquelles campings car & vans se pressent, se dirigeant tous dans le sens opposé au notre.

    À quelques kilomètres du sol français, une femme policière allemande nous arrête et nous pose les habituelles questions :
    - "D'où venez-vous et où allez-vous ?".
    Silence et balbutiements.
    Nous avons envie de lui répondre que nous venons de tellement d'endroits, et de nulle part à la fois. De cette entité qu'on appelle l'Europe et qui nous a accueilli•e•s à bras ouverts durant une année.
    Où allons-nous ? Nous ne sommes plus très sûr•e•s parfois.
    - "Home", répond Paul.
    Même si la notion de maison a bien évolué depuis notre départ le 10 mars 2023.

    Presque sans prévenir, les même communes traversées avec petites maisons colorées et églises de charme deviennent brusquement françaises. Les plaques d'immatriculation arborant un "F" que nous traquions depuis des mois sont partout.

    Nous ne souffrons d'absolument aucun décalage horaire, mais nous nous sentons déphasé•e•s. À côté. Nos corps meurtris par les kilomètres et nos cerveaux envahis pas les doutes.

    À la recherche de réconfort, notre bouée de sauvetage du jour réside dans la recherche de notre madeleine de Proust à nous, j'ai nommé : une boulangerie française ! Comme deux fou•olle, le rire en coin, les yeux écarquillés de fatigue, nous pénétrons dans le lieu sacré et commandons deux pains au chocolat et deux éclairs café (Paulo) et chocolat (Romane). Parler à nouveau notre langue dans un lieu public et se faire comprendre est brusquement vertigineux !

    Comment perpétuer la vie nomade ici ? Où allons-nous dormir ? Tant de questions que nous ne nous posions plus.

    À l'orée d'une forêt, près d'un sapin qui pisse (véridique !), nous passons la soirée dehors à atterir doucement sous le soleil déclinant et le chant des oiseaux. Au réveil, la tête dans le coton, je me demande si je n'ai pas tout rêvé. Mes vies se mélangent et, pendant quelques minutes flottantes, je ne suis plus tout à fait sûre de ce que j'ai vécu ces derniers mois.

    Réacclimatation timide. À tâtons. Au cœur d'un coin de la France qui nous était inconnu, les Vosges. Nous ressortons ressourcé•e•s de cette belle découverte entre forêts denses, gigantesques pins élancés, montagnes aux douces formes et habitant•e•s à l'accent trainant, à l'accueil chaleureux et aux pratiques sportives en pleine nature nombreuses ! L'envie d'y revenir pour approfondir se fait ressentir.

    LE sujet. On renoue tranquillement avec les plaisirs de la gastronomie française en picorant de bon cœur à la boulangerie et à la fromagerie !

    Durant quelques jours suspendus, le déboussolement est grand.

    Anecdote révélatrice de l'errance de nos pauvres cerveaux embrumés : plusieurs fois, il nous est arrivé durant ce week-end d'entendre des personnes parler dans la rue et d'avoir ce réflexe incontrôlable de se dire "Ah des français•e•s !".... et après, de réaliser que c'est en fait tout à fait normal puisque nous sommes dorénavant en France ! Il en va de même pour les plaques d'immatriculation...

    Le moment des retrouvailles surprises approche ! Heureuses et déroutantes, nous nous lovons aisément dans un cocon agréable familier comme si le temps s'était arrêté depuis notre départ. C'est une joie presque électrique de pouvoir à nouveau partager en direct, yeux dans les yeux sans intermédiaire, de vive voix et autour du feu de cheminée !

    Demeure le sujet de la séparation. Après une première nuit difficile passée sous un toit, dans le lit qui nous accueillait un an auparavant ; nous retrouvons le chemin de Phoeni que nous ne sommes pas encore prêt•e•s à délaisser ! Notre repère.

    Merci à vous toustes qui nous avez suivi•e•s assidûment pendant plus d'un an ! Vous partager notre aventure nous a permis de lui donner un sens, de la vivre en pleine conscience en consignant notre quotidien ici et de profiter du recul que permet l'écriture, mais aussi, bien sûr, de conserver un joli souvenir que, on en doute pas, on prendra du plaisir à parcourir inlassablement !

    Lire vos chouette commentaires et entendre votre plaisir à suivre notre périple lorsque vous nous faisiez des retours a été très inspirant et encourangeant pour nous 🔥💜💚🔥.

    Ce périple à travers l'Europe (et même au-delà !) s'achève un peu comme il a commencé, de manière presque impromptue, le besoin, l'envie d'y mettre un terme apparaissant.

    Une chose est certaine, la folie douce du voyage nous ayant traversé aussi puissamment, nos corps et nos têtes imprégnés de sa force de vie, il se pourrait que de nouveaux projets naissent de cette graine fertile.

    En attendant, nous sommes heureux•se d'être ici et avons hâte de toustes vous revoir ! 🇫🇷🔥

    Paulo, Romane (& Phoeni bien sûr !)
    Read more

  • Day 392

    Un séjour à la ferme !

    April 9 in Albania ⋅ ☁️ 24 °C

    Parcourir le même itinéraire 9 mois plus tard nous permet de poser enfin des mots sur une sensation ressentie depuis déjà quelques temps. Ce drôle de sentiment d'avoir poussé les frontières de notre propre pays. Dans notre imaginaire personnel, dorénavant, chaque pays européen relève d'un petit morceau de nous. Une partie de notre grande maison, au sein de laquelle on prend plaisir à se balader ; en terre connue.

    🇦🇱Dernière expérience albanaise, un séjour à la ferme !

    Vivement conseillée par nos copaines Chloé & Dylan, nous nous rendons dans la campagne de Skhöder à la recherche d'une grande ferme accueillant les voyageureuses. On s'y pose en toute liberté dans un cadre merveilleux, entre plans de tomates grimpant, bruits de basse-cour et petits lampions s'illuminant à la nuit tombée conférant une atmosphère pleine de poésie au lieu.

    La ferme, tournée vers l'agrotourisme, est immense. Plus de 200 employé•e•s y travaillent, prenant soin des invité•e•s ou assurant le labeur agricole dans les champs, ainsi qu'auprès des animaux. Sur notre campement, véritable douche de salle de bain et toilettes nous sont proposés gratuitement ! Un lieu appelé "bar self service" permet de se retrouver entre campeureuses et partager une boisson à n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Un peu plus loin, une boutique vend en direct fromages, confitures, vins & œufs ; ainsi que des céramiques d'un artisan du coin. De mini bunkers datant de la période communiste sont dispersés un peu partout sur la propriété.

    Les enclos aux chèvres et aux oies trônent au beau milieu de la cour où les client•e•s commencent à se stationner en nombre... Nous leur emboîtons le pas et parvenons jusqu'à une grande bâtisse en pierre faisant office de restaurant. Un menu unique de dégustation propose plusieurs plats confectionnés uniquement à base des produits locaux. Nous goûtons un risotto à la myrtille, divers fromages, une tarte aux poireaux, des pickles de tomates et olives, de la ricotta assorti de purée de betterave et du jus de grenade. 🤤 Un employé joue du piano dans la pièce adjacente. L'ambiance est festive et les familles de locaux•ales présentes fêtent des anniversaires vêtues de robes à strass et chemises élégantes !

    Sorti•e•s du lit de bon matin par le coq et ses comparses, nous craquons pour un petit déjeuner royal dans le solarium de la ferme au milieu des plantes ! 🙈 Après s'être largement sustenté•e•s, une employée nous propose une visite guidée des lieux de production. Nous partons donc à la découverte du fonctionnement de ce lieu ouvert il y a 14 ans. 🔥

    Nous longeons les vignes aux côtés de la jeune femme. Née dans le coin, elle possède une fine connaissance de la ferme. Elle nous mène à l'endroit où deux femmes fabriquent le fromage, puis, où ceux-ci sont immergés dans des bains d'eau salée au sein de grands fûts en bois. Certains sont baignés dans du vin rouge, formant une croûte d'un joli violet. Enfin, nous pénétrons dans la pièce d'affinage regroupant sur des étagères diverses variétés de fromages au lait de chèvre et de vache. Un second bâtiment contient la cuisine où sont préparées confitures et sauces. La troisième et dernière partie est réservée à la fabrication du vin dans de grandes cuves en inox. La suite se déroule en sous-terrain dans des barrils de bois où le vin mâture, puis est mis en bouteille.

    Une visite instructive après avoir dîné et petit-déjeuné grâce à tous ces bons produits !
    Read more

  • Day 390

    Nostalgie d'une beauté menacée

    April 7 in Albania ⋅ ☀️ 23 °C

    👉De retour sur la Riviera albanaise

    Nous roulons pour la seconde fois du voyage le long de l'unique route sillonnant la côte albanaise. On prend plaisir à y reconnaître une source dans la montagne où l'on a remplit notre jerrican, un point de vue où l'on s'est arrêté•e•s prendre une photo, une plage où l'on s'est baigné•e•s... Tout semble s'être figé depuis notre départ, à la différence près que l'endroit est aujourd'hui désert, ou presque, alors qu'en juin dernier les routes animées voyaient passer des dizaines de voitures de vacancier•ère•s. Les panoramas incroyables nous amènent probablement à la même réflexion qu'il y a quelques mois, cette route côtière sinueuse n'a rien a envier à sa cousine amalfitaine en Italie !

    Arrivé•e•s sur une plage fréquentée lors de notre première venue, nos repères s'effritent, frappés par la marque du changement. Le goudron a remplacé la terre battue. Restaurants et campings sortent de terre. Le sol nu bordant le sable attend patiemment que le gazon vert pousse (comment va-t-il bien échapper au jaunissement sous la fournaise cet été !?).

    Confronter nos souvenirs des premiers instants vécus ici et notre regard qui a évolué depuis 9 mois sur les routes se révèle passionnant. J'avais, par exemple, en tête un chaos que je ne discerne plus. Après ces mois passés au cœur du sud-est de l'Europe et en Turquie, mon curseur de ce qui relève de l'inhabituel semble avoir bougé.

    Difficile de trouver un spot sur cette côte abrupte, entre minces plages encaissées surpeuplées de bâtiments et montagnes ; même hors saison. Une piste nous mène a une décharge à ciel ouvert ! On y trouve des monticules de matériaux de construction : gravats, parpaings, vis... Une fois l'horreur traversée, un cadeau insoupçonné : une vue incroyable sur la mer ionienne, deux îlots se dessinant en fond et, en contrebas, la plage de Dhërmi. Nous y admirons le soleil fondre lentement dans la mer.

    👉Gjipe canyon & beach

    Le lendemain, nous partons randonner. Difficile de dénicher l'accès au sentier grimpant sur les collines du canyon de Gjipe... Nous évoluons au sein d'une jungle de branchages et tentons de nous frayer un chemin à travers les ronces, le maquis, les fleurs, les toiles d'araignées et les abeilles ! Plus loin, nous stoppons net notre élan à la vue d'un énorme cochon sauvage se dirigeant vers nous ! Impressionné•e•s par sa carrure, on ne fait pas les fier•e•s et on lui laisse volontiers la priorité... Au son de nos pas, une dizaine de porcelets filent se cacher dans la végétation, à la file indienne, leurs pattes courtes freinant leur allure de manière amusante.

    La montagne verte ouvre ses portes pour s'offrir à la mer formant un fabuleux canyon. Une plage esseulée établit le lien entre roche et eau, entre continent et mer ionienne. Nous filons nous baigner dans ce cadre incroyable !

    Le chemin du retour se déroule sans encombre. Nous repassons au niveau de ce qui semble être un bar estival où tables et chaises en bois invitent au pique nique avec vue sur la plage. Contrairement à l'aller, un homme et son pick up y sont présents.

    L'homme nous invite à admirer la vue et guette notre extase. Nous apprenons interloqué•e•s que, dans quelques temps, cette vue et ce sentier ne seront plus libres d'accès ! Jany se trouve être le propriétaire des terres reliant Dhërmi et Gjipe beach et souhaite monétiser cet espace, afin d'en faire la vue instagrammable des environs. Pour l'instant, il n'en est qu'aux prémices, il a fait parvenir l'eau jusqu'au sommet, bientôt l'électricité et, plus tard, une route gravillonnée pour les véhicules. Seul•e•s les randonneureuses ne suffiront pas pour le "business", nous explique-t-il. Pour l'heure, il demeure discret dans son entreprise, de peur que les "voleureuses" ne s'emparent de son projet.

    Cet homme est un albanais d'origine greque résidant aux États-Unis depuis les années 90, années de la fin du régime communisme dans son pays. Les voleureuses dont il parle sont les promoteureuses immobilier étranger•e•s possédant dorénavant près de la moitié de Dhërmi, ville où il est né. Celleux même qui ont financé les rénovations des façades blanches de la vieille ville a flanc de colline. Depuis les États-Unis et sur place durant la saison estivale, il pilote l'hôtel et le beach bar qu'il possède ici.

    Personnage étonnant, il finit par nous inviter à dormir sur son domaine "for free" ; mais nous déclinons son offre, préférant un endroit plus nature et moins bétonné.

    👉Dhërmi beach

    De retour sur la plage en contrebas, les pelleteuses et les marteaux piqueur couvrent le bruit des mouettes et des vagues. Les engins saignent la montagne, grapillant ainsi quelques mètres carré de sol pour installer de nouveaux complexes hôteliers et espaces de restauration touristique.

    La nostalgie m'envahit déjà à l'idée de découvrir le devenir de ce pays, joyau naturel brut, dans quelques années. Stationné•e•s devant le frêle panneau "public beach" marquant le dernier quart de la plage encore accessible aux êtres humain•e•s croyant en la notion de nature comme bien commun à protéger, nous filons reprendre la route.

    De retour sur notre spot avec vue, le soleil nous attendant pour un nouveau spectacle, nous profitons d'une douche dehors face à l'infini bleuté.
    Read more

  • Day 387

    Blue eye 💙

    April 4 in Albania ⋅ ☀️ 20 °C

    Les placards cruellement vides, un stop auprès d'un stand de vente de fruits & légumes sur le bas-côté s'impose ! Nous suivons l'eau vive turquoise et sillonons les montagnes arides en quête du célèbre "Blue eye"... Dans ce coin de l'Albanie, le tourisme semble en pleine expansion. Les constructions poussent sur les monts autrefois vierges.

    Cette nuit, c'est au bord d'un cours d'eau, à l'orée d'un champs, que nous élisons domicile après avoir sympathisé avec un berger. Le vieil homme sans âge au sourire avare, mais aux yeux qui disent tout, déambule avec classe parmi ses moutons. Empruntant des allures de golfeur, il suit son troupeau vêtu d'un costard, cigarette entre les lèvres, et d'une casquette blanche immaculée !

    Ce matin, nous quittons enfin notre cocon de verdure pour partir à la découverte du "Blue eye", une source d'eau réputée pour sa grande beauté. Une fois arrivé•e•s sur place, les chaussures de randos chaussées, nous sommes déçu•e•s de découvrir que le site naturel se trouve dorénavant cisaillé par un chemin goudronné, délivrant un accès facilité pour les visiteureuses louant des scooters électriques pour parcourir 2 petits kilomètres... Nous dégainons rapidement la carte IGN et décelons un chemin dans les bois nous menant au fameux œil bleu !

    Sa clarté limpide dévoilant à plusieurs mètres de profondeur des arabesques de bleu et vert tournoyant est presque irréelle. Nos corps sont physiquement traversés par la magie qui imprègne ce lieu enchanteur. Le charme puissant s'estompe avec autant de vivacité qu'il est apparu, à l'approche du "point de vue officiel" où des groupes se pressent sur une passerelle aménagée pour réaliser le meilleur selfie. Une boutique souvenirs se tient même à quelques mètres de l'eau, vendant bijoux, cartes postales, magnets, casquettes... Nous préférons nous éclipser et rejoindre la rivière Bistricë pour déjeuner les pieds dans l'eau !

    On laisse filer les terres albanaises en prenant bien soin de conserver de jolis souvenirs enfouis au creux de notre mémoire. Sur le chemin, les moutons et les vaches font la file indienne, obstruant la voie. Le berger, quant à lui, dort allongé sur un monticule herbeux ! (véridique !)

    Nous rejoignons pour la seconde fois la Riviera albanaise, au bord de la mer ionienne. Une sensation étonnante de l'avoir quittée la veille nous envahit.
    Read more

  • Day 385

    En terre albanaise

    April 2 in Albania ⋅ ☀️ 20 °C

    De retour en Albanie, 9 mois après notre premier passage 🇦🇱✌.

    Pays traversé bien trop furtivement pour rejoindre le nord du continent, suivant le fil des saisons, un petit picotement au niveau de la poitrine s'était manifesté. Une sensation de frustration. Un goût d'inachevé. Nous sommes donc plus qu'heureux•ses d'y remettre les roues et de se laisser surprendre par tout ce que l'Albanie pourra nous offrir !

    👉Arrivée en Albanie

    À peine la frontière traversée, notre regard curieux reconnaît ces micro parcelles agricoles attenantes aux maisons, faisant office de jardin. Dans les champs, la plupart des habitant•e•s travaillent uniquement à la force de leurs bras ou à l'aide de petits tracteurs rouillés. Sur la route, nous croisons des hommes assis dans leur charette tractée par un cheval ou un âne revêtu de la même selle en bois traditionnelle admirée au sein du musée ethnographique d'Etar en Bulgarie. Le clou du spectacle, éclipsant tout sur son passage, demeurent les merveilleuses montagnes albanaises à perte de vue ! Aussi éprouvantes à traverser que magnifiques à admirer. Somptueuses et exigeantes. Elles révèlent des routes étroites, sinueuses et très peu nombreuses ; imposant une vigilance constante au•à la conducteur•rice. Ici, aucune autoroute, aucun tunnel. Le•la voyageureuse prend le temps de se délecter du paysage qui défile sous ses yeux, montant et descendant sans cesse ces massifs infranchissables et sauvages, tandis qu'une tendinite au poignet le guette !

    👉Mission Vodafone !

    Une halte chez Vodafone est nécessaire pour obtenir une carte sim locale, l'Albanie n'étant pas prise en compte dans nos forfaits français. Nous y faisons la rencontre d'un vendeur accueillant et aidant avec qui j'ai eu l'occasion de partager quelques réflexions profondes, le temps que Paulo trouve un distributeur (car oui, ici tout se paye cash !). Il m'a notamment expliqué que le gouvernement ne proposant aucune aide financière, les agriculteur·rice·s ne peuvent pas se permettre d'investir dans des machines. Son plus grand souhait pour son pays : que la corruption qui le gangrène prenne fin. Il m'apprend que gouvernements après gouvernements, les élu•e•s "parviennent au pouvoir pauvres et en repartent riches", remplissant leurs poches au détriment du développement du pays. Il déplore également le fait que depuis la chute du régime communiste d'après-guerre et "l'ouverture au monde" de son pays en 1991, presque plus rien n'est produit localement industriellement. L'agriculture nationale ne suffit pas non plus à nourrir l'ensemble de la population et des touristes dont le nombre grandit années après années. De nombreux produits vendus ici sont issus de l'importation. Il me confie préférer que son pays gagne en autonomie de subsistance, avant de centrer l'essentiel de sa stratégie de développement sur le tourisme grandissant.

    La bienveillance et la gentillesse des personnes rencontrées durant ce premier jour nous frappent. En chemin, un homme en voiture avec sa famille à bord, nous a kaloxonné sans relâche jusqu'à ce que nous nous arrêtions. Une fois descendu de son véhicule, il nous indique le trop plein de notre cuve d'eau propre remplie qui débordait avec les virages en lacets, inquiet que nous ayions un problème avec notre van. Par la fenêtre, sa petite fille nous adresse de grands signes chaleureux de la main.

    👉Une nuit à la ferme

    Ce soir, nous atterissons chez une famille dans une ferme accueillant des campeureuses. Le fils nous indique le champ, face aux montagnes, pour nous stationner. On s'y sent comme à la maison ! Le lendemain matin, le père nous gratifie d'une petite visite, un plateau à la main, et nous offre de grands verres du lait frais de ses vaches, ainsi que des figues au sirop de sa production ! Le moment du départ venu, ce sont le papy qui nous adressent un signe de main et la mère un large sourire lorsque nous quittons leur petit havre de paix.

    👉Sources de Bênja

    Pour notre première visite, nous jetons notre dévolu sur les fameuses sources thermales de Bênja, non loin de la ville de Përmet. L'eau aux multiples vertus, dont la température oscille entre 26 et 32°, se trouve bien moins chaude qu'à l'accoutumée (et oui, nous sommes devenu•e•s des testeur de sources d'eaux sulfureuses chevronné•e•s !). La météo estivale et le soleil de plomb nous caressant la peau, il s'agit finalement de la température idéale. Situées au cœur d'un canyon de verdure, les sources curatives attirent nombre de locaux·ales et touristes.

    👉Canyon de Langarica

    Après le barbotage dans les bains, on entame la partie exploration du canyon à pied. Certain•e•s randonneureuses ont joué les petits poucets afin de pallier au balisage approximatif. Nous suivons contientieusement leurs cairns sous une chaleur écrasante dès que l'ombre de la végétation nous quitte. On peine à imaginer la fournaise estivale qui doit régner ici !

    Les bassins d'eau chaude souffrent d'une fréquentation excessive, mais les sentiers de randonnée sont déserts !

    Ce profond canyon rocheux à la végétation fournie nous rappelle les gorges de Vikos dans le nord de la Grèce. L'eau jaillit parfois de la roche en cascade bruyante. Le vide abrupte à quelques mètres de nos pieds est vertigineux ! Certaines avancées rocheuses semblent flotter, comme des îlots de pierres volants. Un paysage féerique ponctué de chants d'oiseaux et d'odeurs de printemps. Les volants sont effectivement bien de sortie, papillons multicolores amenant une touche de poésie, bourdonnements d'abeilles et moucherons un peu trop collants. De petites touches colorées parsèment le sol, c'est le printemps ! 🌻

    La faible quantité d'eau dans le canyon nous questionne. Parvenu•e•s au moment de bifurquer vers l'autre rive, nous traversons un barrage qui ne retient qu'un mince filet d'eau. Le cours d'eau semble asséché... dès le mois d'avril ! Après 4 h de marche, la baignade est la bienvenue pour clôturer la journée en beauté 🔥.
    Read more

  • Day 383

    Entre deux lacs

    March 31 in North Macedonia ⋅ ⛅ 21 °C

    Macédoine du nord & découverte du lac d'Orhid, deuxième volet 🌟

    👉Ascension du Magaro

    Cap sur le parc national de Galičica. Nous cheminons sur les routes striant les hautes montagnes dressées entre deux lacs, une barrière naturelle séparant le lac d'Ohrid de son affluent le lac de Prespa. Ce dernier l'alimente via des réseaux souterrains de roches perméables.

    Nous avons choisi de nous attaquer à l'ascension du Magaro qui culmine à 2255 m d'altitude. C'est malheureusement sous un ciel affublé d'un couvercle brumeux que nous l'appréhendons. Le sentier débute dans une forêt de conifères, puis la roche se dénude et le vent s'y engouffre. Là haut, le manteau neigeux se révèle plus conséquent que l'on imaginait... On s'enfonce jusqu'aux genoux à certains endroits ! Nous marchons l'un derrière l'autre sur une crête abrupte. Si l'on continue plus loin, on atterit directement en Albanie ! Le ciel couvert de nuages ne nous a pas permis de profiter pleinement de la vue panoramique sur les deux lacs, mais arpenter ce massif montagneux a largement suffit à notre bonheur !

    👉Lac de Prespa & urbex

    Le périple en Macédoine du nord continue avec un saut au lac de Prespa, de l'autre côté des montagnes, à la recherche désespérée d'une station essence... Il nous faudra parvenir jusqu'à la ville de Resen pour en dénicher une. Vintage à souhait, couleur jaune délavée et logo bleu, la station tant attendue est enfin là. Avec ses 0,70 €/L de différence avec le carburant albanais, elle valait le détour !

    Sur notre route, on observe les multiples arbres fruitiers et les vaches qui paissent paisiblement au bord du lac. Les bâtiments abandonnés sont également en nombre. Poussé•e•s par la curiosité, nous pénétrons au sein d'un complexe hôtelier à l'abandon. Le gigantesque Hôtel Europa délabré promet une belle sortie urbex en perspective !

    Ambiance chaotique : câbles électriques, interrupteurs, revêtements des escaliers, mobiliers, baignoires, miroirs, ouvrants manquent à l'appel. Un homme enchaîne même encore des allers retours entre le sous sol et sa voiture sous nos yeux, les bras chargés de tiroirs !

    Ce grand bâtiment vide, plus jamais entravé par des pans de murs, des portes ou des fenêtres, se trouve traversé par la lumière de part et d'autre. Les graphs viennent habiller le néant. Escargot ou gorille peints possèdent dorénavant les chambres dotées des plus belles vues sur le lac !

    Bien trop lugubre pour un dodo sur place, nous trouvons un endroit au bord de l'eau, éloigné de la circulation où des foyers sont présents. Chouette, les feux de camp semblent donc autorisés ici !

    On fait au passage la rencontre d'un couple de français•e•s, Fanny & Conrad, tout juste parti•e•s il y a une semaine de France avec leur Westfalia ! L'occasion de les inviter autour du feu et de passer un bon moment à échanger à propos de nos ressentis sur le pays. Résident•e•s presque permanent•e•s au Canada et récemment voyageureuses en Nouvelle-Zélande, iels ont de belles anecdotes de vie à raconter ! 🔥
    Read more

  • Day 381

    Détour par la Macédoine du nord 🇲🇰

    March 29 in North Macedonia ⋅ ☁️ 17 °C

    🇬🇷 Aujourd'hui, nous passons de la région de la Macédoine en Grèce, à la République de Macédoine du nord ! 🇲🇰

    👉Un rapide portrait s'impose !

    Petit pays lové entre la Grèce, la Bulgarie, la Serbie, le Kosovo et l'Albanie, un brin enclavé sans accès à la mer, il recèle néanmoins de lacs et massifs montagneux. Jeune république, autrefois partie intégrante de la Yougoslavie, son indépendance date seulement de 1991. Sa position géographique, esquichée entre plusieurs pays voisins, et sa petite taille ont fait de lui un pays souvent conquis et occupé. De l'empire byzantin, à l'empire ottoman, en passant par la convoitise des grecs, bulgares et serbes, puis le royaume de Yougoslavie, son histoire ne manque pas de rebondissements. La population actuelle aux influences variées, avec la présence de minorités albanaise, turque et rom, est le fruit de cette complexité d'événements. Chrétien•ne•s orthodoxes et musulman•e•s cohabitent. Deux langues officielles se partagent la scène : le macédonien et l'albanais.

    👉Arrivée sur le territoire 🇲🇰

    Après un passage de frontière inhabituellement bavard (première fois que l'on nous demande notre carte verte et notre programme sur plusieurs semaines !), nous entrons sur le territoire ! Le pays ne faisant pas partie de l'Union européenne, ni de l'espace Schengen, l'étape douane est obligatoire.

    Premier constat après quelques kilomètres : ici, tout le monde sourit ! Les routes étroites dévoilent trop souvent des piéton•ne•s traversant n'importe où sans regarder leur environnement. De nombreuses églises en pierre côtoient les mosquées de style ottoman, héritage d'une longue occupation. On tombe instantanément sous le charme du drapeau arborant un joyeux soleil jaune à 8 rayons sur fond rouge ! Nous ne reconnaissons plus aucune enseigne, le pays semble avoir ses propres entreprises distributrices. Les macédonien•ne•s se révèlent adeptes de vieilles voitures, dont les modèles nous sont inconnus, mais dont nous ne sommes pas prêt·e·s d'oublier la fumée noire bien odorante ! Autre véhicule notable, le petit tracteur rouge, plus ou moins rutilant selon la vétusté, est présent partout ; sur les parkings des épiceries, comme dans les champs. Dernière observation : une quantité de déchets assez impressionnante au bord des routes...

    👉L'objectif de notre venue ? Découvrir le lac d'Orhid !

    Encaissé parmi de hautes montagnes albanaises et macédoniennes aux sommets enneigés, le lac regorge de plages de galets et de petits villages côtiers. Une sensation de bord de mer !

    Le miroir d'eau limpide nous rappelle le (proche en souvenir, mais loin en kilomètres) merveilleux lac de Van en Turquie. Avec ses 349 km2, le lac d'Orhid, possède les statuts du plus vieux lac d'Europe et du plus profond des Balkans (288 m).

    Mouettes, cygnes, pélicans, cormorans peuplent ses eaux d'une transparence rare due à une très faible quantité de phosphore. La qualité de l'eau se trouve cependant menacée par les rejets humains (métaux lourds d'usines de métallurgie, eaux usées non traitées & pesticides agricoles). L'eau devenant de plus en plus trouble et l'apparition d'un phytoplancton proliférant et faisant disparaître de nombreuses espèces, ont conduit l'état à construire une usine de traitement afin de retirer 80% du phosphore.

    👉Orhid-ville

    Nous partons à la découverte d'Orhid, capitale touristique du pays. Nous aimons la décrire comme la ville aux milles petites églises et monastères ! Datant de l'époque byzantine et construits en pierres aux alentours du 10è siècle, ces édifices ont souvent subit de nombreuses transformations. Sous l'empire ottoman, ils ont même, pour certains, été convertis en mosquées.

    Au cœur de la ville, la nature s'infiltre partout. Construite au chevet du lac sur des collines verdoyantes, la forêt a pu y conserver toute sa place et délivrer fraîcheur et mélodie des chants d'oiseaux à ses habitant·e·s. La forteresse de Samuel datant de l'antiquité se tient parmi les arbres et surplombe le lac ; à cheval entre la nouvelle ville et le quartier historique. C'est la toute première fois qu'on emprunte des sentiers de randonnée en pleine ville !

    L'église star, Saint Jean de Kaneo, construite sur un promontoire rocheux avançant sur l'eau et possédant la vue la plus spectaculaire sur le lac, nous séduit. En déambulant au sein du quartier historique de Kaneo, on s'aperçoit rapidement qu'il possède une population de chats très fournie. Ça miaule à tous les coins de rue ente les enchevêtrements de maisons du 19è siècle typiques de l'architecture macédonienne ! On y retrouve des influences byzantines et orientales similaires aux demeures de Bulgarie avec des fondations en pierre et des étages à colombages en bois plus larges, grignotant quelques mètres carré sur la rue. Celles de Macédoine sont uniquement blanches et noires. Des lampadaires représentant ces habitations sont disséminés partout dans les rues et sur les collines de la ville !

    On emprunte maintenant des passerelles en bois sur pilotis permettant de se déplacer sur l'eau et desservant maisons et restaurants. Les bateaux taxis traditionnels en bois, avec toit en toile pour la protection du soleil, s'amarrent juste au niveau des terrasses et y déposent directement les client•e•s ! De petites criques de galets dissimulées au cœur d'alcôves et parmi les branchages fournis des arbres de la forêt attendent paisiblement quelques visiteureuses.

    Une fois la vieille ville quittée, la périphérie offre un nouveau visuel, loin du tourisme balnéaire et des sites classés à l'UNESCO.
    Les quartiers défraîchis donnent le ton d'un bassin de population appauvri par les conflits que le tourisme n'a pas encore su combler. Les locaux vivent d'ailleurs principalement de la pêche.
    Read more

  • Day 372

    Le "paradis secret de la Grèce" 🤫

    March 20 in Greece ⋅ ☀️ 11 °C

    Le "paradis secret de la Grèce". Il n'en fallait pas davantage pour nous convaincre de prolonger ce troisième séjour dans le pays !

    Trois doigts. Athos, Sithonia & Cassandra. Trois péninsules élancées à vive allure vers la mer égée, comme seule la Grèce en maîtrise la fabrication.

    La région de la Chalcidique, bien moins réputée que le mythique Péloponnèse, mérite largement le détour.

    Comme toujours, on ne peut démarrer la narration de notre expérience sans évoquer un nouvel épisode de la mythologie grecque qui possède une explication à absolument tout ! La création de ces étroites langues de terre serait due à un affrontement entre géant•e•s et dieux•déesses. Le mont Athos, point culminant de la péninsule éponyme, ne serait autre que le rocher qu'un géant aurait jeté en direction de Poséidon. Une autre version suggère que le dieu de la mer aurait façonné la presqu'île afin d'y enterrer ledit géant, mort au combat.

    Cette première péninsule, qui sucite déjà de nombreux rebondissements mythologiques, revêt encore aujourd'hui un statut étonnant. Elle nous est malheureusement impossible d'accès à tous les deux, pour des raisons différentes. Paul aurait dû effectuer une demande aux peuples habitants ce territoire plusieurs mois en amont pour espérer fouler son sol. En revanche, pour ma part, ses portes resteront closes pour toujours. La communauté monastique du Mont Athos, bénéficiant d'un statut d'autonomie par l'état grec et l'Union européenne, interdit l'accès à ses terres aux femmes ! Ce lieu réunit 20 monastères et plus de 2 000 moines orthodoxes de différentes nationalités (grecque, bulgare, serbe, roumaine) vivant sous la règle de l'ábaton ("lieu pur" en grec). Les récits racontent que Dieu aurait offert le Mont Athos à la vierge Marie, interdisant ainsi à toute autre femme et même animal femelle d'y pénétrer...

    🌻Péninsule de Sithonia

    Nous nous dirigeons alors vers la péninsule prénommée Sithonia, celle du milieu, réputée la plus sauvage. Seul•e•s sur la route vallonnée, entre mer egée et champs d'oliviers, les fenêtres ouvertes, accompagné•e•s de musique ; on savoure pleinement !

    👉Vourvourou

    Vourvourou, petit village côtier endormi par l'hiver, nous accueille. Nous parvenons au cœur d'une pinède et partons à la découverte de la pointe rocheuse de Karydi et sa plage. Des marié•e•s, en pleine séance photo, enchaînent les pauses dans un décor de rêve... Sable aérien, eau cristalline, pins parasols, mini criques jallonant la baie. Les formations rocheuses, semblant polies par les vagues, sont étonnantes de douceur. Un paysage tendre et moelleux au sein duquel on a envie de se blottir ! De timides fleurs pointent aussi le bout de leurs pétales, annonciatrice du tant attendu printemps.

    👉Orange & Kavourotrypes beach

    Nous atteignons le paradis à l'heure du coucher du soleil : Orange & Kavourotrypes beach. Phoeni sous les pins & nos fesses dans le sable à contempler la mer s'assombrir dans un calme absolu.

    Les parasols de paille laissent imaginer la fréquentation une fois l'été arrivé. Un homme vit ici, dans sa caravane ouverte sur la baie, surplombant la plage dorée aux allures caraïbéennes. Les roches, sculptées par la nature, forment une réplique parfaite des vagues s'étant éclatées sur leur peau dure et froide. On croirait même discerner de l'écume de pierre !

    Ce matin, nous petit déjeunons face au sombre mont Athos et ses coulées de neige persistantes. Les seuls nuages ponctuant le ciel bleu sont accrochés aux reliefs de cette péninsule mystique.

    👉Sithonia cape

    Aujourd'hui, c'est rando ! Le paysage moutonnant de maquis aride nous rappelle le sauvage Magne. À l'extrême sud de la péninsule, perché•e•s sur la pointe, Cassandra paraît presque atteignable !

    Plages secrètes et esseulées, enclos à chèvres, délicates odeurs de printemps, fleurs réveillant le sentier ; oui, on peut clairement avouer que nous sommes sous le charme.

    👉Petros peak

    Seconde randonnée entre oliviers et pins jusqu'au pic Petros pour ce dernier jour dans le coin. Sur le chemin, nous tombons sur une petite église orthodoxe toute blanche à explorer. Les buissons sifflent. Il est temps que l'aspi venin retrouve sa place dans le sac à dos ! Les serpents filent au son de nos lourds pas de randonneureuses, nouveau signe du printemps en approche. Nous prenons de la hauteur sur la mer egée et nous délectons de l'odeur délicieuse des pins.

    Mésaventure du soir : enlisement dans le sable ! Pour la première fois du voyage, il nous est impossible de nous en sortir seul•e•s... et personne en vue pour nous venir en aide à la nuit tombée. Nos roues avant entièrement ensevelies et le pare-choc littéralement posé sur le sable, nous sommes containt•e•s de faire appel à une assistance dépannage ! Trois petites heures plus tard, un homme très sympa et son pick up, appelé par notre assurance, vient nous secourir ✌.
    Read more

  • Day 367

    Back to Greece !

    March 15 in Greece ⋅ ☀️ 13 °C

    👉De retour en Europe après 71 jours à découvrir la Turquie !

    Nous atterissons lentement, encore engourdi•e•s et euphoriques par cette incroyable expérience de vie.

    Le mental s'immerge confortablement dans une nostalgie latente, tandis que le corps, comme pour signaler le changement, le temps révolu, est l'annonciateur du combo rhume-toux-mauxdetête. Nos anti-corps semblent bouder le sol européen !

    Sans y réfléchir, ni le contientiser, nous parvenons le long de la même plage, celle d'Alexandroupoli, où nous nous tenions 2 mois et demi plus tôt avant de passer la frontière turque. Les deux morceaux du cercle de cette capsule temporelle sont enfin réunis pour laisser place à la suite de l'aventure !

    On se ressaisit et on reprend nos habitudes. Achat de l'indispensable feta, activation du mode "douceur de vivre grecque", réadaptation à une conduite moins sauvage et instinctive et à un accueil chaleureux, mais plus distant. Après nos dernières semaines solitaires aux frontières de l'Iran, la Syrie et l'Irak, nous retrouvons nos acolytes van & camping-car en nombre sur les routes ✌🇬🇷. Plus de curieux•ses venant passer la tête par la porte de notre maison sur roues, nous sommes redevenu•e•s des voyageureuses français•e•s comme tant d'autres !

    👉Tranquille parc national de la macédoine centrale et de la Thrace

    Une sensation de "retour à la maison" flotte. Est-ce parce que c'est la 3è fois que nous parcourons le territoire grec ? Ou encore pour la facilité de notre mode de vie ici, véritable terre d'accueil pour la vanlife ? C'est certainement pour ces deux raisons, et bien d'autres, que le temps s'étire tout à coup. Nous effectuons des sauts de puce de plages en plages et tentons des projections dans le futur, entre ramassage de coquillages, feux de camp, cuisine de légumes grillés et observation des pêcheurs nocturnes.

    Des bateaux de pêche au filet habitent le large en ce samedi matin, attirant des groupes de mouettes à l'affût. Un calme plat règne au cœur du parc national de la macédoine centrale et de la Thrace où nous nous trouvons. Entre delta, lagunes, forêt, tortues, flamants roses et pélicans, le décor invite au ralentissement et à la détente.

    Autre plage, autre capsule temporelle.

    On enfouit illico nos pieds dans le sable fin et laissons un état méditatif nous envelopper dans la contemplation du miroir d'eau salée, semblable au plus tranquille des lacs. Les croassements, bruissements dans les branches, battements d'ailes et petits cris stridents de la faune locale viennent enrichir le tableau.

    👉Thermes abandonnés d'Eleutheron

    Sur les conseils de copaines, nous effectuons un stop aux sources d'eaux sulfureuses urbex bien connues des grec•ques du coin !

    Lugubre à la nuit tombée parmi les débris, l'endroit regorge de poésie sous les rayons du soleil et la nature qui surgit là où on ne l'attend pas, à travers les fenêtres sans vitres, grimpant sur les façades décrépites.

    Nous déambulons à travers les bâtiments désaffectés de l'ancien établissement thermal. Peu inspiré•e•s par les bains intérieurs légèrement glauques, nous décidons de nous enfoncer dans la forêt en quête de la source. Le chemin nous mène à un bassin formé par une retenue de pierres. L'eau y est chaude et translucide, balayée par des reflets émeraudes dansant. Sous le chant des oiseaux, la relaxation est totale !

    Trois personnes apparaissent alors et entrent dans le bain, entièrement nues. L'une d'elles chante. Leurs corps pâles scintillent dans l'eau. Elles contemplent la forêt dans un profond silence. Elles convoquent dans nos imaginaires les nymphes de la mythologie. Nous remarquerons plus tard que ces thermes abandonnés, lieu de détente pour les locaux•ales et les voyageureuses de passage, sont aussi devenus un repère de hippies ayant investit les bâtiments délabrés. Iels forment une petite communauté parmi la nature se frayant un chemin entre les décombres.

    👉Lundi pur

    Du monde sur les plages et les places pour un lundi ! Les grec•que•s sont de sortie avec tables, chaises et les plus belle nappes installées sur le sable. Au bout du 5è cerf-volant multicolore conduit par un enfant flottant dans le ciel immaculé, on commence à se poser des questions et on se renseigne !

    Aujourd'hui est un jour saint (et férié) dans le calendrier chrétien orthodoxe : le "kathara deftera" ou "lundi pur" marquant l’entrée dans le grand carême (une période de jeûne et d’approfondissement de la foi). Traditionnellement, ce jour là, les grec•que•s partagent un repas familial sans viande, ni poisson, ni œuf, ni produit laitier ; préférant des mezze vegan, du halva ou un pain spécial sans levure le "lagana".

    La deuxième particularité de cette journée consiste à faire voler les "khartoaetos" ou "aigles de papier", symbole de l’allègement et de l’élévation recherchés par le jeûne.

    Je lis que c'est aussi l'occasion de s'adonner à un rituel de purification de la maison qu'on lave à grandes eaux. Sur les îles, il paraît que c'est également à ce moment qu'on donne un petit coup de peinture blanche à la chaux aux façades des maisons !

    👉Cité antique de Stageira

    Heureusement le site archéologique de la cité antique ayant vue naître le célèbre philosophe Aristote demeure ouvert en ce jour saint !

    Situés sur deux collines à la végétation fournie et surplombant des criques enchanteresses de sable chaud, les vestiges de la cité se parcourent en une petite heure. L'un des sommets abrite le squelette de l'acropole, l'autre celui du supposé tombeau d'Aristote. Entre les deux, trône l'agora.

    On atterit maintenant sur l'une des plages repérées depuis la colline de la cité antique. Seul•e•s au monde (à l'exception d'un chien errant, bien évidemment !), les roues dans le sable, la nostalgie s'estompe et on pense à voix haute : "Vive la Grèce !". 🇬🇷
    Read more

  • Day 364

    Paradis aux oiseaux & Disneyland fantôme

    March 12 in Turkey ⋅ ⛅ 16 °C

    Un peu de douceur et de calme après l'effervescence de la ville. Nous trouvons notre bonheur au bord d'un petit lac. Avec les derniers rayons du soleil disparus, on entend l'agitation de la mosquée voisine ; élément inhabituel en dehors de l'appel à la prière. Des mots, de longues tirades, flottent au crépuscule et parviennent à nos oreilles en ce deuxième jour de ramadan.

    La nuit fut étonnamment bien moins silencieuse que la précédente passée en plein cœur d'Ankara, une bande de chiens ayant choisi les alentours de Phoeni comme terrain de jeu, nous réveillant sans cesse par leurs aboiements ! La journée démarre donc lentement, sous nos petits yeux cernés, rapidement aveuglés par un soleil vif. Un brunch est en cours de préparation..  Au menu : crudité et fruits secs, pancakes tartinés de tahini-miel et oranges fraîches ! 😋

    La campagne d'Ankara dévoile des collines aux dégradés de roches pastel. Les voitures de la jendarma sont également de sortie ! Chaque virage en découvre une nouvelle. Les hommes en uniforme perchés sur les reliefs, fusils à la main, semblent sécuriser un périmètre. Nous les observons jusqu'au village suivant où des chaises sont installées dans une cour surpeuplée de fanions et banderoles. Probablement un QG politique et un meeting en préparation...

    👉Nallihan bird sanctuary

    Nous atteignons le sanctuaire des oiseaux au cours de l'après-midi. Ce paradis abrite de nombreuses espèces en voie de disparition. Il s'agit d'une zone humide protégée pour la faune et la flore sauvage ; plus particulièrement une réserve ornithologique pour la reproduction et l'alimentation des hérons.

    Le cadre est enchanteur, presque surréaliste. À quelques pas de la route, se dressent des montagnes arc en ciel survolées par des groupes d'oiseaux en formation en V. 🌈 On dirait presque un décor en carton pâte ! Les hérons déploient leurs larges ailes et survolent les marécages. L'atmosphère est paisible, seul le chant des oiseaux brise le silence ambiant. Une passerelle en bois nous permet d'approcher le marais de plus près pour observer les oiseaux.

    Nous dénichons un spot au bord du lac voisin avec vue sur les montagnes colorées. La nuit tombe. Du haut de notre falaise, on contemple les lumières de la ville et les montagnes baignées de la lueur du mince sourire du croissant de lune. Il semble presque amusé de nous voir là, tous les deux, tout•e•s petit•e•s face à l’immensité du monde auprès des flammes de notre feu de camp. À l'écoute de la musique diffusée par notre enceinte, dans la noirceur de la nuit et le rougeoiment des braises, je ne sais pas bien pourquoi, mais ce soir, je me sens plus fébrile, émue et reconnaissante pour ces moments suspendus partagés ensemble.

    Réveil pluvieux. Les hérons pointent tout de même le bout de leur bec et frôlent l'eau paisible du lac dans une course tranquille après leur ombre. Le ciel gris amène d'autres couleurs et réhausse le vert pâle de certaines parties de la roche argileuse. Les collines semblent figées dans une fonte inachevée, dégoulinant progressivement dans l'eau.

    👉Barj al babas

    🏰 Une curiosité de la région nous attend à quelques kilomètres... Conte de fées ou Disneyland post-apocalypse ? Des centaines (732 pour être exacte !) de mini châteaux parfaitement identiques, serrés les uns contre les autre, apparaissent sur une colline. Lorsque l'on s'approche, la féerie laisse place à un imaginaire fantomatique. En décrépitude, ces villas destinées à de riches investisseureuses n'ont jamais été achevées en raison de la faillite de l'entreprise initiatrice du projet. Folie du capitalisme !
    Read more

Join us:

FindPenguins for iOSFindPenguins for Android