La Grande Vadrouille

Par Léonard

Après avoir pu observer tous types d’animaux typiques de la région et passer une bonne nuit de repos au camping dans nos nouvelles tentes nous avions pour but de faire du snorkeling (plongée sans bouteilles) avec les lobos (lions de mer). Cependant, un vent des plus violents empêche les bateaux de naviguer et nous évite donc la baignade dans l'eau à 12°C. On décide donc pour ne pas perdre de temps de se mettre directement en route vers le sud de la patagonie aka le bout du monde. Nouveau défi : on essaie de s'y rendre en stop.🚘

Jour 1 :
On mange rapidement dans un petit restau de fruits de mers pour prendre des forces et on se met en route sacs sur le dos.🦪 Un premier Argentin nous récupère après 30 longues minutes pour nous emmener à l'extérieur de la ville sur la ruta 3 direction le sud. Il nous fait même faire un petit saut en arrière vers le nord car je cite "c'est plus facile la bas, il y a une station service". Que nenni ! La plupart des gens qui passent ici retournent en fait vers la ville et on galère pas mal. Le fait que l'ont soit 3 avec d'énormes sacs n'aide pas non plus car la plupart des camions ne disposent pas de cabines 3 pièces de 100m2. Proches de l'abandon et la fin de journée approchant on sera sauvés in extremis par Thomas, un vétérinaire du coin qui nous emmène dans la prochaine ville à 80km. C'est déjà ça, nous sommes remotivés ! Il nous proposera même un rapide tour en voiture de la ville, sans intérêt notons-le. Il nous dépose à la station service à la sortie de la ville, poste stratégique de l'autostop. On tente d'avancer encore mais la nuit tombant peu d'automobilistes se lancent dans les 500km de route nous séparant de la prochaine ville.🚙 On remet donc à demain et on se rabat sur le charmant motel qui nous faisait de l'œil juste à côté. On est bien accueillis et la nuit n'est pas du tout cher, on troque donc volontiers nos nouvelles amies les tentes pour de bon vieux lits à l'ancienne (bon ok on a fair que deux nuits en tente pour l'instant mais ça arrive). Nostalgique de notre campement, on mange quand même des pâtes sauce tomate cuites au réchaud avant d'aller dormir.

Jour 2 :
Réveil à 8h, nous sommes prêts à attaquer la deuxième journée de stop et on l'espère la dernière (ambitieux cependant). Et là surprise, on galère beaucoup plus que prévu. Pas moyen d'arrêter une voiture sur le bord de la route en deux heures. On se rend donc à la station service pour tenter d'alpaguer quelques routiers en manque de compagnie.🚚 Infructueux encore. C'est lorsqu'on regarde les horaires de bus sur notre téléphone (très proches de l'abandon une nouvelle fois), que Alex viendra directement nous interpeller en nous demandant notre destination. Il se rend dans la ville de Comodoro, 500km plus au sud, pour acheter un ampli de guitare et propose de nous emmener ce qu'on s'empresse d'accepter. Ici, tous les déplacements sont énormes. Il habite, par exemple, un ranch « tout proche » de Trelew, à seulement 160km ! Une nouvelle interaction fort sympathique, ça fait plaisir. La route est magnifique, pas question de construire une autoroute, il n'y a qu'une voie allant tout droit dans le désert.🌅 Aucun arbre à l'horizon, la région est très sèche, nous explique Alex, guide touristique de métier. Seuls les moutons et les guanacos (sorte de lamas vus plus tôt sur la péninsule) peuplent la step. On en apprend également plus sur les baleines et la faune locale. 🐳

Arrivés vers 14h30 à Comodoro, on se rend vers la sortie de la ville pour continuer notre périple. Cette fois-ci c'est le drame. Malgré des numéros de cirque plus que convaincants d'arzoo au feu rouge personne ne s'arrêtera pour nous prendre.🚦 A croire qu'on est vraiment mauvais (ou qu'on prend effectivement trop de place). On sera obligés d'abandonner et nous nous rendons vers la gare de bus afin d'abréger nos souffrances. Bon en vrai c'était déjà super sympa comme expérience on retentera plus tard. Cependant, impossible d'acheter les billets car le bus a au moins 4h de retard et semble être à l'arrêt dans le désert. On est donc coincés jusqu'à 3h du matin dans cette ville dortoir de 300 000 habitants ou il n'y a strictement rien à faire. Tous les gens que l'on croise nous demandent ce que l'on fait là et sont étonnés de voir (pour la première fois?) des touristes. Miracle, on trouve l'adresse d'un bowling, activité plus fun qu'il n'y paraît. On entre dans un bâtiment digne des années 70, et là au fond d'une cave on tombe sur le fameux bowling à 1€ la partie, ultra rustique, reggaeton à fond. Le temps semble figé, les quilles sont même remises à la main par un employé, c'est génial. 🎱 Ensuite, direction la gare pour attendre le bus qui arrivera finalement à 3h et depuis lequel je vous écris.

C'est la fin de nos péripéties en stop, pour le moment cependant. Bigup à Flo et Victor qui eux ont réussi à plier ça en 28h seulement avant nous, merci pour les conseils 😉. A demain sous 0 degrés. ❄️Læs mere